Bonjour Catyam,
Oui, nous sommes tous dans le même bateau. Ton poème est très réaliste de ce que nous ressentons tous, merci de nous l'avoir partagé.
Je vous admire, vous, les mères et les pères, qui, malgré votre profonde douleur, trouvez encore la force de vous occuper de vos enfants. Avec Claude, nous avons essayé d'en avoir au moins un, nous avons même été en clinique de fertilité quand il a commencé les traitements de chimio, nous croyions tellement à sa guérison, même le médecin nous avait dit la première fois qu'on l'a rencontré : ''Nous allons vous guérir Mr C.'' Puis, quand il a été évident que la partie serait plus difficile qu'on ne l'avait cru au premier abord, on s'est demandé que faire. On se disait qu'un bébé serait un moyen pour moi de me maintenir la tête hors de l'eau s'il perdait son combat, mais l'idée de mettre au monde un enfant qui ne connaîtrait pas son père était égoïste. Maintenant, je me dit que ce fut une bonne décision, parce qu'avec le mal que j'ai a prendre soin de moi-même, je me demande comment j'aurais fait avec un enfant. Vraiment vous avez toute mon admiration !!!
Parfois, je me demande si Claude n'aurait pas été mieux à la maison pour ses derniers jours, mais je le personnel ayant été tellement formidable, prévenant, attentif à nos moindre besoins, que j'ai pu passer avec lui un temps d'un qualité qu'il n'aurait peut-être pas eu s'il était resté à la maison. Je n'avais que nous à penser, pas de ménage, de cuisine ou quoi que ce soit d'autre à penser. Je suis resté jours et nuits auprès de lui, allongée contre lui, ou assise près de son lit à lui parler, lui faire la lecture du livre qu'il n'aurait pas eu le temps de finir. Nous nous sommes remémorer nos plus beaux souvenirs, nos bons moments, je l'ai prit dans mes bras, nous nous sommes dit je t'aimes, encore et encore, on ne le dit jamais assez ! Ce sont des moments qui ne reviendront jamais, et après, on regrette de ne pas avoir dis ceci ou cela, quoiqu'on fasse ou dise, il y aura toujours quelque chose qu'on aura oublié, alors j'ai fais et dis le maximum. J'aurais du lui dire au revoir, lui donner la permission de partir, mais, je n'en ai pas été capable, je ne le regrettes pas, parce que, même aujourd'hui, je ne suis toujours pas capable de le lui dire, et je le lui ai dit. Je lui ai dit : '' Je suis désolée mon Chéri, il me disent qu'il faut te dire au revoir, mais je n'en suis pas capable.'' Il m'a répondu, que lui non plus ne l'était pas. Mais au moins, on l'a verbalisé, le mot a tout de même été prononcé, et c'est ''bien'' comme ça.
Je lui ai aussi demandé de veiller sur moi après, et je sais que la perspective de m'être encore utile, de ne pas me quitter tout à fait, lui a fait du bien. Je lui ai demandé de faire entrer dans ma vie des gens qui me voudraient du bien, et de sortir à coup de pieds dans le derrière (pour être poli, je ne l'ai pas dit comme ça, et il me l'a promis en riant) ceux qui me voudraient du mal. Je lui ai aussi demandé de prendre dans ses bras mon bébé comme je l'aurais fait moi-même si je l'avais pu, il m'a répondu qu'il s'en occuperait comme s'il était son père et qu'ils attendraient sa mère ensemble quand mon temps sera venu. C'était encore le temps de se rappeler les bons souvenirs et de faire des projets d'avenirs, même si c'est dans deux mondes différents. Ces derniers moments ont été les derniers moments de tendresse pures, d'émotions et d'intimité que avons pu avoir, et ceux sont les plus précieux.
C'est peut-être un peu décousu ce que je viens d'écrire, mais ce que je veux dire, c'est que pour nous, même s'il aurait probablement été mieux dans ses affaires, nous n'aurions probablement pas eu la possibilité de faire et de se dire tout ce que je viens de vous raconter.
Bon courage à tous.
Christelle.