Joli ! Merci Martine !
Je ne suis pas bavarde non plus en ce moment, et je suis surtout bien éteinte, délavée, défraichie... alors ce petit morceau de tissu me va bien.
Je lis les échanges, avec ce titre qui m'interpelle : " Mon chemin sans lui ".
Mon chemin sans lui a été jusqu'à présent tout, sauf calme. J'ai " fait ", sans trop me poser de questions, parce qu'il le fallait.
Pendant les deux mois suivant son décès j'ai déménagé le local qu'il louait, où il avait entreposé les vestiges de toutes ses vies, privées et professionnelles, et les objets qu'il chinait, collectionnait depuis de nombreuses années. J'ai vendu, jeté, donné ses affaires, et cela a été extrêmement violent.
J'ai repris le travail deux mois après le décès, contre avis médical, et j'ai obtenu un autre poste de travail 4 mois plus tard.
Un an après j'ai déménagé, j'ai quitté l'endroit où nous vivions tous les deux, et j'ai à nouveau trié ses affaires personnelles. Je l'ai amené avec moi, dans ma nouvelle maison, il a trouvé sa place. C'est exactement la maison de nos rêves, que nous cherchions depuis longtemps.Il n'y a jamais vécu et pourtant sa présence y est forte.
Entre temps je me suis fortement investie dans le bénévolat, pour une cause qui m'est chère. J'y ai rapidement pris des responsabilités qui m'occupent beaucoup.
Et aujourd'hui, encore un an plus tard, je viens à nouveau de changer de poste de travail. J'ai quitté l'endroit qui m'avait accueillie au plus fort de ma détresse, les collègues qui m'ont accompagnée pendant deux ans, pour un environnement nouveau, inconnu.
Chaque changement a été une épreuve, qui m'a demandé énormément d'énergie, et a suscité beaucoup d'angoisse, j'ai trébuché souvent, mais à chaque fois cela s'est imposé à moi, et j'ai eu le sentiment de faire ce qu'il fallait, sans me forcer, sans rien renier, sans le trahir, sans l'abandonner.
Le chagrin est toujours aussi vif, il m'a manqué infiniment tout ce temps, et il me manque à chaque instant, mais je suis soulagée d'avoir accompli autant de choses, depuis .
Comme vous tous " mon chemin sans lui " ne fait que commencer. Il faut découvrir, inventer, tous les jours, les moyens de poursuivre cette vie que nous n'avons pas choisie, prendre des décisions, faire des choix, ne pas se faire violence, faire ce qui nous semble le mieux, ce qui nous fera le moins souffrir. Un pas après l'autre.
Je pense à vous
Nora