Tout simplement,
Il y a toujours ces moments où la lassitude me gagne, souvent, très (trop) souvent .
Le manque est là, cruel, qui me dévore.
Les images de sa souffrance viennent me tordre le cœur, toujours.
Et toujours la terreur de vivre sans lui.
Cette fragilité qui peut me faire basculer à tout moment.
Cette recherche, ce besoin d'affection, telle une mendiante.
Le vertige face à l'inanité de mes efforts, à la vacuité de ma vie.
Cet amour pour lui qui se heurte à l'absence.
Les souvenirs des jours heureux qui n'apaisent pas, qui arrachent des larmes.
Et même mes victoires ont un parfum de défaite, puisque je ne peux plus les partager avec lui.Je partage presque tout Nora … je continue de m'agiter dans un périmètre défini par le deuil et dont je ne me vois pas sortir … 18 mois et pas l'ombre d'un début de commencement du « lien intérieur », je reste dans un monologue permanent.
Je ne recherche plus l'attention, l'amitié, du moins auprès de ceux que je croyais naïvement et naturellement pouvoir répondre à ma demande.
Mayday Mayday
Faïk
Quelque part entre néant et rugissants
Demande assistance
3 + 1 personnes à bord
En dérive complèteMayday Faïk
Ici ...Nous ... les autres
Reçu Mayday
Sommes si loin …
Ne pouvons, ne savons pas, ne voulons pas
A vous…....................................
J'ai même culpabilisé de l'avoir fait … d'être dans une demande qui dépassait l'aptitude ou la volonté des uns et des autres à y répondre.
Puis je n'ai plus
demandé, mais j'ai
dit sans fard ce qu'était ma souffrance. Juste pour information.
…...............................................
Après tous ces mois, et la maladie qui patiemment retissait sa toile de fond et qui se vautre de nouveau au grand jour, j'ai imaginé pour
Elle, avec qui je pleure nos compagnons disparus, que cela changerait quelque peu la donne.
J'ai cru que le petit murmure de sollicitude éclaterait en un brouhaha tonitruant de protestations d'amitié, d'amour familial débordant ...
Comme Jeanne, à force d'entendre ou d'attendre des voix, j'y ai cru, je suis cuite !
Il me reste malgré tout de l'empathie pour le monde qui m'entoure, des révoltes et des convictions, quelque douceur pour les «
irréductibles » et le cordon ombilical qui nous lie,
Pimprenelle, Nicolas, Elle et moi … Et une vie, sans
lui. Je pense à vous et je pense à toi Nora.