"Par pudeur... on ne veut pas qu'on sache qu'on souffre également un samedi soir !
On hésite à exprimer sa douleur... pour ne pas faire pitié !
Quelle tristesse !"
Je reprends " à mon compte " les mots de frederico.
Je n'ose plus intervenir sur le forum, pas exactement par pudeur, mais pour ne pas "déséquilibrer" l'énergie apportée par les des nouveaux intervenants ( je ne risque rien avec les anciens, même si je me doute qu'ils viennent lire le forum dans l'ombre ).
Agapimou, Stana, je lis avec attention vos contributions, et même si vous êtes dans l'immense douleur que nous connaissons tous, votre démarche est positive, pleine d'amour, pleine d'espoir parfois. Vos messages -et par eux votre message - sont très beaux, merci.
Alors moi qui patauge en ce moment, qui sombre souvent, trop souvent, je n'ai pas le courage de venir me raconter.
Je sais faire, j'ai tout lu, j'ai compris, j'ai tout bien fait comme il fallait, je pense que je sais trouver les mots qui expliquent, qui apaisent ... pour les autres...mais moi je n'arrive pas à avancer, je reste plantée, engluée, je perds pied.
Trop de solitude et d'isolement sans doute, plus personne à aimer, alors que mon coeur déborde. Plus que mes chats, fidèles compagnons, et un autre ami (plus remuant ) à 4 pattes en attente et que j'aime déjà.
Mais plus d'amour à donner, alors que ma vie y était entièrement dédiée . J'ai vécu pour cet homme pendant vingt ans, chaque instant de ma vie , a été consacré à lui, à nous deux. Nous avons vécu l'un pour l'autre, aimants, aimés.
Et plus rien.
Et à nouveau les mots de frederico font écho en moi : " il manque à ma vie ".
Pourtant j'arrive à être dans le présent, je sors, je travaille, mais je vis au jour le jour et cette vie est vaine et triste, sans lui elle n'a pas de sens.
Trouver un sens à la vie. Je ne sais pas ce que cela signifie. Patienter, mais pour attendre quoi. Chercher, que chercher ?
La seule issue est l'amour, cela j'en suis sûre, mais que faire quand on n'a personne à aimer ?
Peut être que ce qui va sauver ma vie sera l'engagement dans lequel je me suis déjà fortement impliquée, celui de m'occuper des sans abris, de ceux qui n'ont rien. Chaque maraude, la nuit, conduit à attendre la suivante avec impatience, c'est comme une drogue. Le don à l'état pur, sans rien attendre en échange.
Je vous embrasse, mes compagnons de peine. Je n'interviens pas mais je vous lis toujours.
Nora