Pour celui qui n'est plus là,
Et maintenant pour celle qui vient de partir, ma maman, ma douce et chère maman.
J'espère que tu l'as bien accueillie, mon amour.
Je viendrai bientôt vous rejoindre, cancer généralisé. Pancréas, foie, péritoine .Je me bats , depuis 15 mois.
Je vous lis, toujours, sans plus intervenir, plus de mots.
Pour ma maman
Maman,
Tu t'es éteinte comme le font les lucioles, à la fin de l'été.
Tu t'es éteinte comme une petite flamme, une petite loupiote, tremblotante, vacillante, fragile et forte à la fois, se recroquevillant puis renaissant, mue par un infime et ténu souffle de vie.
Maman,
Tu es partie parmi les étoiles, parce qu'avant d'être cette petite flamme tu étais une étoile, tellement vaillante, tellement forte, tellement gaie, drôle, pleine de fantaisie et d'imagination, tellement curieuse de tout, avec une belle intelligence du coeur, tellement coquette, élégante, discrète aussi, tellement jolie, avec ton regard si bleu qui pétillait d'envies, de malice, de gourmandise – parce que tu étais gourmande, ô combien ! Qui ne t'a pas vue devant une coupe de glace ne connaît rien de la représentation de la gourmandise !…
Tu étais tellement, tellement, tellement …
Bien sûr tu avais aussi des défauts, que je ne dévoilerai pas ici, mais tu les assumais et les revendiquais haut et fort, te rendant tout simplement parfaitement imparfaite.
Maman,
Je sais que tu es partie rejoindre les étoiles car hier soir, alors que je scrutais le ciel, toutes mes pensées tournées vers toi, cherchant ta présence, l'une d'elle a, l'espace d'un instant, brillé de mille feux, juste face à moi.
Et mes larmes se sont taries.
Maman,
Il y a quelques jours, alors que ta conscience sombrait, je t'ai chuchoté une promesse à l'oreille.
Je t'ai assuré que dans cet ailleurs vers lequel tu te dirigeais, tes chers disparus t'attendaient, et allaient t'accueillir chaleureusement , avec joie, tendresse et amour .
Tes parents chéris
Papa, qui veille avec bienveillance sur toi depuis plus de 15 ans mais qui devait trépigner d'impatience de te retrouver
Ta petite fille adorée, ton bébé, Christine, partie à l'aube de sa vie. Ton drame absolu.
Tes chers sœur et frères, Françoise, Hervé et Jeannot,
Mon compagnon, Turan, qui t'aimait fort
Tes chères amies qui t'ont laissée si seule et dans la peine, en particulier tout dernièrement Thérèse, dont le décès t'a déchiré le coeur.
Et tant d'autres ...
Je ne sais pas si cette promesse a été vaine. Cela restera le grand mystère, notre grand mystère à tous, jamais résolu.
J'espère seulement que tu y as cru, et que grâce à cette promesse tu as affronté le grand passage avec sérénité et sans aucune peur.
Maman,
Tu es partie et tu me manques, tu me manqueras toujours, douloureusement , cruellement, au plus profond de ma chair.
Tu étais une étoile, mais pour moi tu étais un soleil, un phare dans la nuit. Ma complice des bons et des mauvais jours, ma compagne des grandes joies et des grandes peines, des petits et grands bonheurs, ma confidente, mon refuge.
Je sais qu'après le grand chagrin, ce trou béant dans mon coeur va s' emplir de toi, de douceur, de l'amour pour, et d'une maman.
Je sais que tous mes souvenirs de toi, de nous, et il y en a tant, deviendront ma force et ma richesse.
Il y a quelques jours, un ami, dans ses paroles consolatrices, m'a écrit: « C'est le moment de la grande relation qui s'en vient » . C'est cela, exactement.
Je suis tellement heureuse et fière de t'avoir eue comme maman.
Je t'aime infiniment, absolument .J'espère que, où tu reposes maintenant, tu es heureuse, en paix, et que ton rire résonne encore.