Merci à tous pour vos visites, qui me touchent énormément.
Je vais adresser un petit mot à Mononoké ici, car la suite sera plus personnelle :
Tu as la chance d'être bien entourée, de recevoir des marques d'amitié et d'affection de la part de famille et amis.
Cela t'aide, et t'aidera, même si les séparations sont difficiles.
Je n'ai pas eu ce contexte, ce qui a conduit à un psychologue à qualifier mon deuil " pas vraiment impossible mais compliqué ".
Et je confirme. La solitude, l'absence de liens amicaux et familiaux, le manque d'affection, de bienveillance et de compréhension apportent beaucoup de souffrance et conduisent à encore plus d'isolement.
Et pourtant nous en avons besoin, de cette solitude, de ces moments où nous nous retrouvons en communion avec l'être aimé, et où nous atteignons cet endroit au plus profond de nous même où personne ne peut nous rejoindre.
Ce lieu de la " solitude fondamentale "si bien décrit par notre indispensable Dr Fauré.
Bref bref. A force d'aller me plonger dans cette solitude fondamentale, d'y barboter pendant des heures, à la fois par obligation et par besoin, j'ai perdu le goût et l'envie d'aller vers les autres, qui me le rendent bien.
Pas à la façon d'une hérissonne hérissée, comme Faïk, ni à celle du koala lymphatique, parallèle dont mon cher et tendre m'avait affectueusement affublée lorsqu'il trouvait que j'étais vraiment trop nonchalante et longue à la détente.
Mais parce que je ne parviens plus qu'à être une spectatrice un peu distraite, parfois amusée, mais plus souvent agacée de la vie des personnes qui m'entourent.
Parce que je sens bien leur jugement face à ma perpétuelle mélancolie, leurs explications un peu péremptoires, basées sur le fait que nous étions un couple fusionnel, sur ma solitude et ma difficulté à créer des liens.
Et surtout parce que je ne me sens plus, pour l'instant, en capacité de donner, d'aimer, d'apporter quelque chose aux personnes que je rencontre, ce qui pour moi est la base des relations humaines.
Ne pas se contenter de simplement recevoir, mais donner.
Petites réflexions au soir des 2 années de la raison de ma présence ici.
Je pense à vous.
Nora