Début de week end, solitaire comme toujours, depuis.
La solitude me pèse moins, j'apprends à vivre avec, à moins souffrir de, parfois, ne parler à personne du vendredi soir, au moment où je quitte je travail, jusqu'au lundi matin au moment où j'en franchis à nouveau la porte.
Ce matin je pense aux hommes de ma vie.
A mon frère jumeau que je n'ai pas eu, que je n'ai pas connu, qui n'est pas né . Sans aucun doute ce fait a influé sur mon existence. J'ai passé mon enfance à jouer, parler avec lui, avec cet enfant imaginaire, avant d'en avoir connaissance à l'âge de 15 ans.
A mon ami d'enfance, le fils du meilleur ami de mon père, mon presque frère, mon amoureux inconditionnel depuis la maternelle, lui sérieux et moi frivole, avec qui j'aurais peut être poursuivi ma vie s'il ne s'était pas donné la mort à l'âge de 24 ans, à l'aube de mes 22 ans, me laissant seule avec mes " pourquoi " qui n'ont toujours pas trouvé de réponse aujourd'hui.
A mon père que je n'ai pas su aimer, père défaillant, mort il y a 10 ans, et que je n'ai pas pleuré.
A lui, mon amour, mon âme soeur, rencontré à 33 ans, une évidence, une certitude, qui a partagé 20 ans de ma vie avant de partir à son tour il y a presque 2 ans. Lui, qui me vaut ma présence ici.
Je pense à eux. Chacun à leur manière, présents ou absents, ils ont construit ma vie et ils me manquent, terriblement.
Nora