Il y a longtemps... non, pas si longtemps en fait, à peine 10 mois, j'avais écrit ceci :
"Je cherche depuis 2 mois à savoir quelle est la douleur du deuil, comment elle se présente, à quoi elle correspond .
Je sais maintenant que, pour l'instant, pour moi, elle vient de la souffrance qu'a vécue mon mari, du manque de sérénité de sa mort, et ce sentiment est plus fort que tout, il arrive même à faire passer au second plan le manque que j'ai de lui.
Pour l'instant, je souffre plus pour lui que pour moi, et je ne peux rien faire pour soulager cela, je ne peux pas m'aider. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre .
Et un jour je vais commencer à vraiment souffrir pour moi, le manque de lui va encore plus me submerger. Ce sera une autre douleur, qui vient déjà me rencontrer parfois. J'espère pouvoir mieux " gérer " celle là."
J'en suis toujours là, dans le même questionnement auquel, je n'ai pas su, ou pu, trouver une réponse.
De quoi souffre-t-on après la perte d'un être cher ? D'où vient ma propre souffrance ?
Du manque, oui, bien sûr, il me manque, il manque à ma vie, ma vie est, et sera à jamais vide de lui, je serai à jamais amputée de lui. Je l'avais attendu si longtemps, je l'avais choisi, c'était une évidence, il faisait partie de moi.
Mais là je pleure sur moi, et cela reste doux malgré tout, parce qu'il reste l'amour, ce lien indéfectible que nous avons tissé.
De sa souffrance, oui, absolument, de cette maladie qui l'a dévasté, de sa détresse... c'est cette souffrance qui vient toujours me vriller le coeur, qui me suffoque. Voir souffrir la personne qu'on aime et être impuissant à le soulager, à l'apaiser, à le sauver,
Et là, rien que l'écrire, cette angoisse, ces souvenirs atroces sont là, me submergent, me coupent le souffle.
Tu as raison, Milou, je vais croire à l'espérance, je vais croire en ces prémisses d'apaisement, pour toi, pour moi et pour tous ceux qui traversent les mêmes tourments.
Je t'embrasse, merci pour tes mots qui m'éclairent.
Nora