Bonjour, bonsoir, a tous ceux qui liront.
Je ne sais pas pourquoi je suis sur ce forum, pourquoi ce soir j'en ai envie, besoin.
Cela fait 587 jours que ma chérie est décédé, je ne pensais même pas arrivé jusqu'à la.
Je suis déjà mort, j'ai vécu l'année dernière le pire du pire. Après sa mort, j'ai tout quitté. J'ai vécu dans la rue, bu de plus en plus, j'ai commencé a me droguer. Uniquement comme un outil pour pouvoir la voir et lui parler, sans le rendre qu'en réalité elle n'était pas la. La drogue est un fantastique saut dans le passé, ce moment où je vivais encore. Je prenais des cachets, pour vivre avec elle en rêves le plus longtemps possible, passant des journées entières a dormir et sentant a nouveau nos corps et nos âmes s'unir pour survoler, dépasser le reste de l'humanité.
J'ai depuis beaucoup changé, après plusieurs épisodes désastreux, ou ma famille et mes amis m'ont rejeté parce que je l'aimais "elle". Une fille vous comprenez, ça ne se fait pas.
Alors j'ai brisé qui j'étais, j'ai décidé de ne plus jamais rien ressentir. Après la drogue, l'alcool, les clopes, c'était ma solution. Elle a si bien marcher que je ne parlais plus, pas de sourire mais pas de larmes, c'était comme ça que ça marche. Personne ne me comprenais, ils sont tous trop jeune pour savoir ce qu'est la souffrance. Et c'est pas grave tant mieux pour eux.
En attendant j'ai tenté de voir un psy, mais je n'avance pas, et pire je rechute de plus en plus dans ce que j'étais l'année dernière, a savoir un coeur déchiré et irréparable qui voyait dans le suicide l'apaisement. Après tout mon âme est morte, il n'y a que le corps qui ne suis pas, et pourtant je n'entends plus mon cœur battre. TS, mais aucune réactions de mon entourage, aucun suivi, pas même de mes parents qui ne me regardent plus dans les yeux. Je suis détruit, fini, achevé par ce qui m'avait porté au comble du bonheur. Notre histoire n'a duré pas duré des dizaines d'années, et pourtant c'était la femme de ma vie. Nous le savions.
Je suis pas fait pour ce monde non plus, je ne l'ai jamais été. Jamais dans la norme, "un surdoué" qu'il dise, mais moi je ne suis plus doué qu'à souffrir en silence, en mentant a tout le monde, même a moi même. J'effectue les tâches qu'on me demande, pour qu'on me laisse tranquille. Je sens que la mort m'emporte, j'espère que l'overdose me tuera vite, je n'en peux plus de cette brûlure au creux de l'estomac, qui me fait tomber de tristesse.
J'enchaîne depuis des mois des dizaines de relations, avec certaines personnes uniquement parce qu'elles portent le nom de ma chérie. J'ai fait des plans foireux, dans l'espoir de retrouver ce que j'ai perdu.
Je marche, des heures durant puisque je ne peux pas dormir, en pensant la croisée a chaque coin de rue.
Je la vois, lui parle, mais quand je suis sobre je la vois ensanglantée, criant de peur, et c'est insupportable.
Je ne sais plus quoi tenter pour m'en sortir, personne ne me comprend alors personne ne m'aide.
J'ai 18 de moyenne dans un établissement élitiste, alors tout le monde fonde des espoirs grandioses sur moi. Mais leur ambition productiviste me donne la nausée. Je veux m'en aller le plus vite possible, je ne manquerai a personne et personne ne me manquera. Comme la poussiere qu'on souffle d'un vieux meuble, je serai vite oublier. Aussi vite que mon bonheur est parti, aussi court que ma vie.
Depuis que je ne ressens plus rien ma vie a changer, je regarde avec bienveillance la mort, seul et unique espoir, même infime, de pouvoir a nouveau la serrée dans mes bras, carresser ses cheveux dorés, et lui murmurer un je t'aime en sentant son coeur frémir.
A tous ceux qui voudront employé le mot "deuil' passerz votre chemin, mon Amour ne s'attenuera jamais et ma souffrance ne s'éteindra jamais. Ma dévotion pour ma bien aimée est totale.

Que votre vie soit plus belle que la mienne,
Au revoir

Bonjour B,
A travers ton écrit, j'ai entendu comme un cri. Un cri de chagrin, d'incompréhension, d'appel à l'aide.
Ce que j'ai cru comprendre, mais que tu ne dis que très partiellement c'est que ta chérie est partie, d'une mort violente. Tu parles de sang. Et, donc quelque part tu fuis la réalité pour ne pas souffrir en continu et garder entièrement et que pour toi, ce lien avec elle. Peut-être que je me trompe...
L'autre jour, j'ai écrit sur mon fil, que j'étais une juncky. Ayant eu une dose en continu d'amour... Je suis en manque. Je puise, alors, dans  cet amour qui est éternel, il est là, en moi, accessible H24.
Nous sommes tous dans le chagrin, comme toi, avec toi. Je ne sais trop quoi te dire sans être à côté de la plaque ou te faire de la peine sans le vouloir. Ce que j'ai envie de te dire c'est de ne pas rester seul, parler encore et encore pour atténuer ne serait-ce qu'un peu cette douleur, cette colère, peut-être cette culpabilité ?...
Tu dis voir un psy, mais que ça ne se passe pas bien. Est-il spécialisé dans ce domaine bien particulier ? Tu peux en changer aussi.
Contacter un groupe de paroles ? En tout cas, ne pas rester seul me semble être essentiel.
Courage à toi, une douce pensée pour ta chérie

 

Je pense qu'il faudrait que tu te lâches chez le psy.
Il est là pour ça. Moi, j'ai tout balancé au cours de plusieurs séances. Et, sincèrement, ça m'a retiré du poids, éclairé sur une façon de considérer certaines choses, voir sous un autre angle... Après, le psy te donne des pistes, des conseils, mais, tu te fais tes idées qui te sont propres. Ce qu'il te semble être le mieux pour toi, il n'y a que toi qui le sais.
Puis, tu peux venir ici, comme tu la fais. Car, il est vrai que de parler à des personnes, aussi sympa soient elles, qui ne vivent pas la perte de leur moitié, n'est pas l'idéal.
Si ton psy fait de la téléconsultation, ne serait-ce pas le bon moment, grâce à ce filtre supplémentaire de lâcher ce qui te bouffe la vie et t'empêche d'avancer ?
À bientôt,

sacré chemin malgré tout depuis
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/souffrance-dune-ame-dechiree/msg117160/#msg117160

te lâcher chez ton médecin généraliste oui , chez le psy oui , avec des soignants oui
oser accepter leurs offres de soins = se donner le droit de changer d'attitude
tu n'y perdras pas Marie, non ...
 tu as le temps de prendre soin de toi ... rien ne presse !
Marie aurait sans doute aimé te voir prendre soin de toi ...

Bonsoir Chog,

En effet il faudrait que je me livre plus sur ce sujet, qui est le seul que j'ai vraiment envie d'aborder. Mais quand je veudxparler aucuns mots ne sortent. Je suis incapable de m'exprimer sur ma souffrance, que je ne trouve pas légitime. Et la culpabilité me ronge... Jusqu'à me donner honte de penser a moi, ma douleur alors qu'elle est partie et a du souffrir bien plus que moi.
Le psy préfère plutôt me relancer sur ma situation actuelle, ma relation avec mes parents, ce genre de choses. Tellement de choses déconnent dans ma vie qu'il doit y avoir beaucoup a reprendre je présume.
Je n'en reste pas moins blasé et je compte arrêté ma thérapie post confinement.

Bon dimanche,
Prends soin de toi

Bonsoir qiguan,

Effectivement beaucoup de choses on changer depuis mon premier message posté. La douleur n'est pas moindre mais la distance prise est plus fort. J'ai fais des rencontres, je me suis endurci, mais au fond je ne vais pas mieux.

Je n'accepterai jamais de changer notre lien, sa place dans ma vie, je n'ai même pas envie d'essayer. Je la veux avec moi, vivante et riante, ou je ne veux rien du tout.
Je sais qu'elle aimerait que je prenne soin de moi, de notre ami commun, mais je ne peux tout simplement plus assumer son absence. Elle me comprendra, j'en suis sûr

Bonne journée à toi,

Bonsoir B,
Ton récit m’a beaucoup touché. Par rapport au psy, pour qu’il t’aide, n’hésite pas à tout lui dire, parler sera déjà un point positif, et cela lui permettra non pas d’enlever la tristesse, mais de t’aider à faire face à ces événements très difficiles.
Je lis que tu n’as pas pu t’exprimer et je vais te dire la même chose que Chog, je te conseille d’écrire. J’ai aussi eu du mal à parler au début, avec mon médecin, dans mon cas à cause de mes émotions, et pour finir je lui ai écrit une petite lettre que je lui ai déposée la veille de mon rdv, ainsi lors du rdv j’avais déjà moins d’émotion à parler, cela m’a vraiment aidé. Avec ma psy, je lui envoie parfois un mail avant mon rdv, car sur le vif parfois je m’emballe encore dans mes émotions.
Courage à toi, nous sommes avec toi.
Tendrement.