L'intitulé de cette chronique n'a jamais si bien porté son nom.
Demain, 1an.
Je revois tout, je revis tout, à l'heure près.
C'est comme une couverture qui parfois me découvre mais qui reprend tte sa place de temps en temps. Bien sûr ce n'est plus la même intensité de douleur, bien sûr ce n'est plus le même terrassement, quand je plonge, je remonte beaucoup plus vite, mais,
au quotidien les périodes de lassitude, d'ennui succèdent à des périodes plus lumineuses (faussement ?), le goût des choses n'est pas revenu, je fais avec, ou plutôt je fais sans.
Je vaque à des occupassions, je contrains mon esprit à des effort de contournement de la douleur, mais reste la question: à quoi ça sert?
Je vois tout, je revis tout, sans me plonger ds toutes mes notes (ça me fait trop mal encore) je sais, en ces moments délicats, la mesure hallucinante de ce qu'Elle a vécu, et comment j'ai dû compenser pour continuer à vivre qd même.
Comment ces 5 mois de faux espoirs ont laminé nos vies, comment je l'ai accompagné ( chez nous) jusqu'au dernier souffle, comment n'étant pas dans la pièce au moment ultime, je garde en moi l'éternel regret de "n'avoir pas été là", comment nous l'avons découverte apaisée.
Toutes ces images tournent en boucles .
mais,
au fil du temps...
"bien que mon esprit fût loin d'être apaisé, il a en qq sorte été lissé par l'apprentissage de la douleur, et il ne s'effraie plus autant de prise au désespoir qu'avant"
On me disait voici un an tu verras avec le temps....
oui, ces bonnes âmes en sont resté là.
Mais le travail de d'explications, d'implication, de la parole dite et redite, de l'écriture, exercice que je m'applique à poursuivre depuis 1 an et demi, le support incomparable d'une psychothérapie suivie depuis un an, m'ont aidé, tellement aidé.
ça n'enlève pas le vide, ça ne retire rien à l'absence,
et souvent j'en crève de ce manque, mais quelque part je sens bien que les choses se sont allégées.
J'ai toujours pensé que la révolution annuelle était primordiale, je n'ai pas commémoré chaque instant, mais je les ai subi dans ce qu'ils avaient de plus moche ou trivial.
Là au bout de cette année, c'est comme un chemin au bout duquel je suis arrivé, et je ne vivrais plus les jours comme ces mois écoulés, je ne pourrais pas.
Il en va d'une certaine forme de survie, il en va du respect que je dois aux autres, mes enfants en particulier.
Et peut-être, tout doucement, retourner vers les autres justement.
Mais que cette route est difficile.