Bonjour Sophie,
Je suis curieuse de savoir comment se sera passé ton groupe de parole. Je me suis inscrite moi aussi à un groupe qui n'a pas encore démarré. Par moment je me dit que ça sera bien de partager en réel mais j'ai aussi des doutes. Qu'est ce que je pourrais apporter? Je suis tellement encore dans ma propre douleur.
Dans 3 jours cela fera 5 mois que mon Fanou est parti. Comme toi, il y a des moments sereins et d'autres qui le sont moins. J'ai l'impression que je pleure moins, moins fort, mais je pleure quand même toujours.  Cela ne me perturbe pas. J'accepte de pleurer jusqu'à la fin de mes jours, si cela doit être,  car la douleur et la perte sont hors du commun. Et cela ici nous en avons parfaitement conscience.
Bien à toi.
Catherine

Bonjour à tous,

J'ai été à la première réunion du groupe de paroles, qui m'a beaucoup apporté, je vais continuer à y aller tous les mois.

Sur le chemin du retour en tram, j'étais avec 2 autres personnes du groupe, et on parlait de tout et rien, j'ai dit "je dois fêter mon anniv avec 10 personnes de la famille et je dois faire un Bourguignon, pourvu que j'ai le temps de le faire, d'habitude, c'était Didier le cuisinier".
Alors, un jeune homme noir de 16-18 ans maxi (le tram était quasi vide) se tourne vers moi et me dit "Ne vous inquiétez pas, si vous faites une marinade pendant une nuit et que le lendemain, vous rajoutez du thym, une cuisson de 2 heures suffira pour que votre viande soit moelleuse et ca le fera".  Il n'a rien dit d'autre. J'étais interloquée car  c'aurait pu être Didier qui me dise exactement ces conseils  là. Les 2 autres personnes qui étaient avec moi étaient très étonnées aussi.
Je ne crois pas aux signes mais , franchement, la probabilité qu'un expert de bourguignon de 16-18 ans soit dans le tram et me dise çà était très très faible. Donc, oui, moi qui suis cartésienne, j'ai été ébranlée...

Merci de m'avoir lu.

Bonsoir Sophie,

Ton anniversaire a été l'occasion d'une étape importante.
Celle où on se dit qu'il faut profiter avec  force et intensité de tous ceux qu'on aime et qui restent.
Car c'est à coup sûr ce que voudraient pour nous ceux qui sont partis.

Bien à toi

Catherine

Bonjour,
Depuis 4 jours, je suis partie en train à 700kms de chez moi, à une compétition de scrabble. On avait prévu d'y aller avec Didier, et alterner balades et compétitions.
J'ai pris un petit studio, mon balluchon (...)  et je tente de jouer des compétitions, ce qui est compliqué car j'ai des problèmes de concentration régulièrement où... je pense à lui au lieu de réfléchir...Et j'ai un état de fatigue  comme vous tous, intense
Le positif : ce n'est pas pire que chez moi, les larmes coulent le soir
                         mes amis m'entourent de leur affection
                         comme on est 700, beaucoup ne savent rien et finalement, c'est aussi bien
                         il y a beaucoup d'interactions sociales et c'est gai
                         je vais voir ma copine québécoise
                         je vais rencontrer une cousine de Didier qui ne l'a jamais vu en vrai et souhaite que je lui parle de lui
Le négatif :  la solitude reste difficile à apprivoiser, le manque est terrible  , mais ca ne change pas selon le lieu, donc c'est pas négatif
                           quelqu'uns me montrent des photos de leur couple et ca me fait mal, même si je suis heureux pour eux, ca ravive une plaie restée béante
Merci de m'avoir lue.
                           

Merci de ton message, Quigan.
Bonne soirée.
Amicalement.

Bonsoir,
Étant dans le même état que toi aujourd'hui en ayant vécu un jour "sans", je ne peux que t'assurer de mon soutien. C'est peu de chose mais cela fait du bien de pouvoir l'exprimer.. On se sent moins seule. Courage à toi. Amicalement.

5 mois aujourd'hui que tu es parti près des étoiles.
"Comment vas-tu ?" me dirais-tu , "prends tu soin de toi ?"
Pour la première fois, je réponds 'pas si mal que çà à la première question, et "oui" à la seconde.
Tous ces voyages en solitaire m'ont ancré dans ta perte irrémédiable.
Ce soir, j'invite ta fille  et son compagnon et ma fille et son compagnon pour un pot au feu mijoté. Pour la

Bonjour,

C'est très juste Néfertiti, nous vivons dorénavant sur une mer houleuse, avec des hauts et des creux de vagues.

Et donc lorsqu'on est en haut on craint la redescente. Il faut alors garder en tête que lorsqu'on est en bas, on va remonter!
Et on va rester de plus en plus souvent et longtemps en haut.

Un jour on va se surprendre à attendre de redescendre, jusqu'à ne plus y penser. Ça arrivera à nouveau bien-sûr, mais à ce moment là on pourra se dire : "tiens, ça faisait longtemps que je n'avais pas été mal, ça va vite passer, il fallait juste que ça sorte un peu et ça repart".

Force et courage !