Bonsoir à tout le monde,
J'ai perdu mon conjoint depuis maintenant 16 mois de façon très violente et tragique. J'ai été au fond du trou, j'ai dû prendre en charge le second oeuvre de la maison commencée à deux. J'ai dû soutenir mes enfants dont deux qui ont sombré dans la dépression. Aujourd'hui, je déplore le manque de soutien de la part de la famille et
belle famille. Nous sommes isolés géographiquement mais je ne comprends pas pourquoi les gens ne se manifestent pas, ne téléphonent pas, n'écrivent pas, ne serait ce qu'un texto pour demander des nouvelles ou si j'ai besoin d'aide. La famille serait elle devenue individualiste comme les gens en général ?
Le malheur fait il peur, il n'est cependant pas contagieux ?
Est ce à moi d'appeler ? j'aurai l'impression de mendier de l'attention...
Avez vous rencontré ce genre de comportement ? Voulez vous bien m'aider à comprendre svp ?
Bonjours Vicky. J'espère que les réponses qui t'ont déja été faites ont pus t'aider un tans soit peu, et que tu te sens moins seule face à tous ces trés pénibles "à-côté" qui vont souvent avec le deuil. Je pense que beaucoup de personnes vivent non seulement la terrible souffrance d'un deuil que nous connaissons tous, mais aussi le sentiment d'isolement, voire même de rejet dont tu parles. Je pense que c'est dû au fait que la souffrance des autres met mal à l'aise un bon nombre de personnes, qu'elles ne savent pas trop quoi dire, quoi faire...ce peut être dû à un sentiment d'impuissance concernant cette souffrance-disons dans le meilleur des cas, parce-que certaines autres ne veulent tout simplement pas s'embarrasser d'une douleur qui ne les concerne pas personnelement
quand il s'agit de la famille, des autres proches du défunt, peut-être que les personnes n'ont pas envie d'èchanger concernant ce deuil commun, que ça revive trop leur propre peine, ou qu'elles ne veulent pas partager ce deuil. Je ne sais pas trop, il y a plusieurs possibilités.
Moi-même ai perdu mon compagnon le 2 mai 2015, et je peux témoigner que sa famille m'a complètement tourné le dos, et ce dès le début de ce deuil. Il avait trois soeurs, qui n'ont eu aucun respect pour la souffrance insoutenable que j'èprouvais, voire même qui la prenaient à la lègère, et minimisaient l'amour profond que nous partagions, lui et moi. L'une d'entre elles, surtout, m'a traitée comme une moins-que-rien (sans exagèrer), y compris durant l'enterrement. Elles ne m'ont même pas laisser garder de souvenirs de lui, personne ne m'a prévenue quand l'appartement a été vidé
maintenant, elles ricannent quand elles me voient passer, et du fait que je porte toujours son deuil, par choix et parce-que c'est important pour mon èquilibre. D'autres de ses proches n'ont pas été plus tendres, trés loin de là...
Quand aux personnes qui nous évitent pour ne pas être "ennuyées" par notre douleur, et par le fait que nous ayons besoin, surtout dans les premiers temps, de parler du défunt, je n'ai que trop connu aussi
Heureusement, il y a tout de même eu quelques véritables amis-ainsi que de simples connaissances, mais douées d'empathie et de bonté naturelle-qui m'ont soutenue et ont été adorables avec moi
ces personnes sont d'autant plus précieuses qu'elles sont rares. J'espère de tout mon coeur que tu connait de telles personnes, c'est à elles qu'il faut s'ouvrire, et en qui tu peux avoir confiance. C'est important d'être èpaulé, ne serait-ce "que" par quelques personnes, durant une période aussi dure.