Auteur Sujet: Peu de soutien de la part de la famille  (Lu 30667 fois)

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Hors ligne sophieM.

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Re : Peu de soutien de la part de la famille
« Réponse #15 le: 04 octobre 2017 à 11:18:28 »
Re bonjour,
je m'aperçois que j'ai oublié de parler comment j'ai vécu le vide sidéral après, alors  pour ne pas faire trop long,  j'ai simplement arrêté de regarder le doigt (la famille) qui pointait en moi, mais le point sensible sur lequel il appuyait.

Dès que j'ai compris pourquoi je ressentais cette douleur en moi, j'ai compris l'extérieur et j'ai arrêté de  porter ma famille ou toute autre personne responsable de mes ressentis. J'ai arrêté de me mentir à moi-même, j'ai essuyé la buée sur mon miroir et regardé mes attentes en face.
J'étais la seule responsable de ma douleur et de la rancoeur qui commençait à me gagner.
Je pense que le problème ça n'est pas tant nos émotions, car nous sommes humains elles sont naturelles, mais l'important est ce qu'on décide d'en faire, combien de temps on tolère leur stationnement .... et comment elles vont nous faire rebondir. L'émotion nous coupe de l'Amour.
De ça, nous sommes responsables. Ne cherchons pas à contrôler l'extérieur, c'est vain, mais commençons par maîtriser notre intérieur, ça on peut le faire si on le décide. 
Et comme je ne voulais pas être aigrie ou rester dans l'incompréhension, j'ai porté mon regard vers l'intérieur.
... j'y ai découvert des trésors ! nous avons tout à l'intérieur pour comprendre et rayonner sur l'extérieur !

alors encore une fois Merci à mon entourage familial, dont la  distance m'a permit de trouver en moi une belle source  de possibilités. Si j'avais eu le soutien que j'attendais et dont je pensais avoir besoin, je n'aurais pas trouvé le diamant en moi.  Alors oui Merci, parce que même s'ils ne l'intègre  pas, leur indifférence au niveau de la personne qu'ils sont est un acte d'Amour au niveau de leur âme.
Voilà, j'espère que cela va inspirer les personnes dans l'incompréhension. Mais certes, cela demande de prendre de la hauteur.
sophieM.

Hors ligne tony36

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Re : Peu de soutien de la part de la famille
« Réponse #16 le: 04 octobre 2017 à 14:48:31 »
Si l'on part sur le domaine du spirituel, en effet, je sais qu'il faut différencier l'âme du corps et que cela peut apporter un vrai réconfort. Cela m'a un certain temps apporté ce réconfort d'ailleurs, mais nous sommes rattrapés par le quotidien et un monde qui ne laisse pas trop de place à ces questions de spiritualité. La spiritualité n'empêche pas forcément complètement la douleur, sauf peut-être à réussir à s'y engager de façon très profonde ce que tu sembles faire. Tout le monde n'arrive pas à prendre autant de hauteur jusqu'à arriver à une telle quiétude car ce domaine est aussi semé d'incertitudes.

L'âme incarnée de l'autre, dans un corps donc, peut aussi cruellement manquer au quotidien. Nous ne sommes que des humains comme tu le disais et il est difficile de supporter ce manque physique et intellectuel (le dialogue direct, la présence, l'affection) de l'autre, même en se répétant que tout n'est pas fini, que c'est une séparation des corps.

Nous les retrouverons quelque part,  à moins qu'ils ne fassent déjà leur chemin. Je ne sais pas comment ça marche.

Pour le reste, en effet, après un cataclysme comme ceux que nous vivons il y a plusieurs options :
-refaire sa vie en rayant plus ou moins le passé, certains y arrivent, passent à autre chose, souffrent peu, tant mieux pour eux.
-devenir fou d'une manière ou d'une autre, je crois que j'ai frisé ce stade,
-s'enfoncer dans une dépression sévère et durable, se laisser aller.
-essayer de tenir le coup et construire quelque chose, inventer quelque chose... ce n'est pas vraiment comme de refaire sa vie car le manque et la souffrance sont là, mais on arrive parfois à une certaine sérénité.
La prise en compte du spirituel que tu as choisie me semble quelque chose de salvateur et peut très bien prendre une place plus ou moins importante dans cette dernière option (tenir le coup, avancer). Après, les interprétations de chacun au sujet de l'âme et de ce qu'il en advient sont variables et c'est encore une fois un chemin semé de doutes. Plus il y a de doutes, plus il y a de souffrance. Si l'on considère que tout ce qui nous arrive est écrit voire voulu, évidemment, on prend une telle hauteur qu'on accepte beaucoup mieux les choses.

Moi, je suis entre les deux, je suis intimement convaincu que l'âme existe et que des choses qui nous dépassent largement existent également, j'estime que les évènements qui surviennent peuvent avoir des raisons qui nous dépassent, que l'on peut les considérer comme des épreuves et soit les surmonter, soit pas, mais je suis certain que rien n'est écrit des siècles à l'avance.
Et je crois aussi qu'il faut ensuite continuer à se battre sur terre, si l'on peut, je ne dis pas que l'on y arrive forcément et peut-être que dans 6 mois je deviendrai un clodo alcoolisé se lamentant sur sa vie. Dans certains cas, le combat semble vraiment foutu d'avance, il faut le reconnaître, et la peine est trop lourde.

Comment dire... Je crois qu'un certain nombre de choses sont plus ou moins tracées à un moment donné mais qu'elles changent tout le temps en fonction de nos actes et de nos pensées ou d'éléments extérieurs que nous ne maîtrisons pas. Je pense qu'on peut largement faire évoluer notre destinée, et qu'à ce titre, notre chemin est mouvant à chaque instant. Si j'avais pris conscience de ces choses avant, j'aurais peut-être davantage fait attention à l'état de ma femme plutôt que d'être obnubilé comme un sale con par des questions matérielles (travail, voiture etc) et par la vie quotidienne, oubliant l'essentiel, l'amour. Mais j'étais un sale con d'humain lambda qui ne croyait en rien.

Je crois aussi qu'il y a des forces, positives ou négatives, qui interagissent, des forces ou simplement le hasard. Ainsi, un chauffard alcoolisé qui renverse un enfant ayant des parents aimants et convenables, je ne crois pas que ça soit le destin gravé dans le marbre ou la volonté de Dieu. Quelle en serait la logique ? Je crois que ce peut-être le hasard, l'effet papillon, des destins qui se croisent malheureusement... un type pourri qui dérive depuis des années, plutôt animé par des forces négatives, qui un jour prend sa voiture et tue quelqu'un de pur. Ce n'est pas à mon avis une épreuve que devait traverser la famille de l'enfant, mais un enchaînement d'évènements dus aux actes de chacun, le sale type devait forcément un jour commettre un acte désastreux, vu son comportement, vu son penchant du côté de la dérive et de la destruction, c'était en effet son destin (sauf s'il parvenait à changer d'attitude). Le hasard a ensuite fait que sa course folle et destructrice l'emmène vers un accident, un hasard pour la victime, quelque chose d'incontournable en effet pour le bourreau.

Dans certains cas, comme le mien, ce n'est en effet pas le hasard qui a conduit au drame, mais ce n'est pas écrit non plus, j'aurais pu faire évoluer la situation autrement. Dans d'autres cas, comme le tient, c'est en effet plutôt une épreuve qui était quasiment choisie, prévisible, sans autre issue possible et je comprends alors ton point de vue.   




Hors ligne sophieM.

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Re : Peu de soutien de la part de la famille
« Réponse #17 le: 04 octobre 2017 à 16:19:49 »
Tony,

si tu te juges comme un « sale con » , dis toi que c’est facile avec le recul de regarder dans le rétroviseur et de te dire « si j’avais su ».  C’est très culpabilisant, et c’est l’égo qui parle. L’égo qui joue le bourreau et la victime en même temps. (c'est que c'est un gros malin l'égo !)
Tu as fais comme tu pouvais avec tes moyens du bord de l’époque. Tu as été ni un sale con  ni un mec bien, tu as été comme tu as été c’est tout. Qui peut prétendre avoir les meilleures réactions tout le temps au moment voulu !?
La meilleure réaction du moment ne sera pas forcément la meilleure avec le recul, mais pourtant c’était la meilleure à un moment donné.

Tu sais, je n’ai pas choisi spécialement de prendre en compte le spirituel, ça n’est pas une action mentale de défense.

C’est une trame de vie depuis très jeune qui fait partie de moi, un filtre au travers duquel j'observe certaines choses et cela est valable autant dans les moments dits de joie que dans les épreuves, dans le "banal" comme dans le" fort".
 Le « spirituel » n’est pas un jocker qu’on sort quand ça nous arrange, ou du mercure au chrome qu’on dégaine quand ça fait mal, c’est le language de mon cœur.
Pour ma part c’est une philosophie de vie dans n’importe quel contexte au quotidien.

Il n’est pas besoin de s’asseoir en tailleur et d’allumer un encens pour animer les énergies en soi et autour de soi. Pas besoin de s’extraire du monde pour visualiser des façons hautes en vibrations d’accueillir la vie … la Vie elle est là, chez ton boulanger, avec un sourire que tu provoques, chez le  voisin avec qui tu ne t’entends pas …
je pense n’avoir rien à t’apprendre sur la vie Tony, et si le monde tel que tu le vois ne laisse pas trop de place à une spiritualité, libre à toi de faire ta place comme tu en as envie dans ce monde. C’est encore ça être responsable de ce qu’on vit (et non coupable).
La société te propose un fonctionnement, s’il ne te convient pas, tu n’es pas obligé d’y aligner tes façons de penser et d’être. Mais elle peut te permettre de rebondir pour réaliser ce que tu as dans ton cœur. Utilises son énergie plutôt que de te battre contre. C’est juste un conseil, du vécu fait maison.

Je ne crois pas au hasard, et l’âme récemment incarnée dans cette vie et qui vient encore à l’état d’enfant avoir un accident a, pour moi, choisi ce chemin et  les pactes d’âmes sont en accord avec cet événement. C’est une notion rude qui ne peut s’accepter que si l’on intègre parfaitement la notion d’âme. Sinon elle est insoutenable si on reste dans l’humain et aux yeux de ceux qui ne comprennent pas cela je dois être un monstre et je comprends leur point de vue  à mon égard, parce que j’accepte leur façon de penser, même si elle n’est pas la mienne.
Mais c’est pas grave.

Je ne crois pas qu’il faille se battre sur la Terre, faire ça c’est comme remonter un escalator à l’envers. Se battre inclus déjà la notion que tu estimes avoir un ennemi, la vie, et donc tu te bats contre elle. Oui, la vie a ses difficultés, mais je préfère utiliser l’énergie de ces difficultés pour les résoudre plutôt que de me battre contre. C’est plus enrichissant.

Oui, forcément on a un manque relatif à nos 5 sens, puisque c’est ce qu’on a l’habitude d’utiliser. C’est normal. Je pense qu’une histoire d’Amour ne se termine pas avec la désincarnation. En ressentant la connexion au niveau de l’âme, tu ne peux que constater que l’histoire continue, sur une autre fréquence, pas celle des 5 sens, mais dans une autre guidance. S’il faut la preuve, très bien, alors regardes toutes les synchronicités, les clins d’œil sur ta route et j’en passe !
Biensûr que le manque d'entendre, sentir, voir, toucher s'estompe petit à petit. Et plus tu laisses la place à la nouvelle façon de vivre votre histoire, plus le besoin relatif aux 5 sens diminue. Le but n'est pas de le faire disparaître, mais qu'il te fasse de moins en moins mal. Non pas parce que tu t'y es habitué, mais parce qu'une nouvelle forme de connexion s'est installée.

Tu as raison, plus il y a de doutes, plus il y a de souffrance. Après tu sais Tony, une philosophie de vie ne vient pas en claquant des doigts du jour au lendemain, elle ne s’apprend pas dans les livres, il ne s’agit pas d’un déclic.  Depuis longtemps, j’ai eu mes ressentis en observant la vie à l’intérieur et autour de moi, et ma compréhension de choses et leur validation dans mon vécu font que j’ai cet état d’être, quelles que soient les circonstances.

Voilà Tony, il y a beaucoup de richesse dans ton message. C’est un plaisir de te lire en tous cas. Tu es lucide. Tu vas trouver ta luciole intérieure je le sais.

Je te souhaite que ton cœur continue de s’ouvrir comme il le fait déjà très bien.

sophieM.


Hors ligne Ela

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Re : Peu de soutien de la part de la famille
« Réponse #18 le: 04 octobre 2017 à 17:59:26 »
Bonjour Sophie.
J'ai lu cette conversation et je tenais à te dire merci. Un peu plus tôt, tu disais ne pas te sentir en accord avec certaines choses exprimées sur le forum et tu t’apprêtais à mettre un point final à tes contributions: je suis contente que tu ne l'ais pas fait et que tu ais pris le temps de nous livrer ta façon de vivre le départ de ton chéri.
Ça me touche beaucoup... Ce que tu exprimes me parle, fait écho en moi... Me secoue aussi, un peu... je dois bien l'admettre. Mais j'accepte que ce qui me secoue me met au travail et vient pointer du doigt des choses qu'il me faut encore questionner, mettre en lumière... Ton discours me fait beaucoup penser à celui de mon chéri. A sa force, sa confiance... Un discours parfois mal compris, car plein d'une assurance susceptible d'effrayer à une époque où, par peur de l'embrigadement, on a tendance à faire du doute une valeur suprême.
Pourtant, ton discours, comme le sien, ne parle que d'amour.
Citer
Aucun ordinateur n'aura une police de caractère assez forte pour imprimer un A aussi grand que ce que j'ai vécu.
Ta phrase m'a fait sourire. Elle lui ressemble tellement. :).. Être capable d'aimer ainsi, sans se restreindre par peur de la chute... parce qu'on sait déjà qu'on parviendra à se nourrir de cette chute pour avancer... je trouve que c'est beau.... A travers ton discours, tu incarnes un idéal de Liberté, de sagesse.... LA liberté évoquée dans tous les livres de philo et les textes sacrés.
Souvent, quand on ose incarner un message aussi fort, on peut être perçu de manière un peu suspecte, car on renvoie des choses très fortes aux autres, et donc susceptibles d'être reçues violemment. On les renvoie à leurs limites, leurs faiblesses... et ça peut être vécu comme de la malveillance ou de la suffisance. Je te dis ça car j'ai déjà expérimenté cette vérité de part et d'autre.
Je me trompe peut être, je ne fais que livrer un ressenti.
Je trouve entre ton discours et celui de mon chéri beaucoup de similitudes, et j'ai pu observer que son discours, pourtant tellement bienveillant (mais aussi très exigeant) attisait souvent l'incompréhension et une forme d'hostilité.
Moi même j'ai ressenti cette hostilité à son encontre à de moments, ce qui était douloureusement paradoxal du fait de la force de mon amour. Mais c'est justement cet amour qui m'a permis de mettre ce ressentiment au travail, de mieux le comprendre....
Je crois qu'une des raisons est la suivante: Lorsque l'on souffre, on ressent instinctivement qu'il faut se protéger de toute souffrance supplémentaire. Ne pas rajouter de la peine à la peine. Et se questionner sur la responsabilité qui est la notre dans cette vie, la responsabilité de vivre encore lorsque ceux que nous aimons sont partis... Cette responsabilité qui est intimement liée à notre libre arbitre: cette liberté fondamentale qu'on revendique autant qu'elle nous fait peur... Et bien ce questionner sur ça, c'est prendre le risque d'ajouter de la souffrance à la souffrance. De s'accabler, de se sentir responsable de son malheur. De se sentir responsable de ses échecs... Alors les discours qui traitent de la résilience, de "se prendre en main", dans ces moments là, peuvent être vécus comme des agressions.
Je connais bien ces sentiments, car je les ai explorés et qu'ils continuent de m'assaillir, certains jours. Une attitude liée à ce que tu nommes "égo" et qui nous enchaine. Et en même temps, c'est aussi cet égo qui nous "individualise". Qui nous permet d'exister en tant qu'êtres humains séparés, différents, même si fondamentalement unis.
J'aimerais juste encore une fois te dire merci, car oser cette parole sincère qui est la tienne, même quand elle va à l'encontre du ressenti dominant, c'est une belle preuve d'amour je trouve. Amour de ton chéri, amour de toi-même, et amour des autres, à qui tu cherches à faire partager une expérience sans être dans l'attente d'un retour ou d'un encouragement positif... Je trouve ton discours emprunt d'une vraie sagesse, et cela ne discrédite en rien le vécu des autres personnes qui viennent témoigner ici, avec humilité, des obstacles qu'elles rencontrent, de leurs souffrances, même "égotiques". Il y a toujours des choses à puiser dans les expériences des uns et des autres, et je trouve que c'est la richesse de ce forum.
En tous cas, c'est ce que la lecture de tes messages m'a inspiré, et je tenais à le partager.
Prenons toutes et tous soin de nous, et soyons à l'écoute de notre rythme.
Je vous embrasse.


Hors ligne Alexandra

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Re : Re : Peu de soutien de la part de la famille
« Réponse #19 le: 04 octobre 2017 à 20:23:37 »
Merci à mon entourage familial, dont la  distance m'a permit de trouver en moi une belle source  de possibilités. Si j'avais eu le soutien que j'attendais et dont je pensais avoir besoin, je n'aurais pas trouvé le diamant en moi.

Désolée Sophie mais ce que tu écris, pour moi c'est d'une violence incroyable. En tout cas, moi ça me retourne.

Non ces personnes que l'on croyait être nos proches ne nous aident pas en nous tournant le dos, ils peuvent même dans certains cas ajouter une douleur encore plus insupportable. En perdant celui qu'on aime, on avait déjà perdu un pilier. Avec l'indifférence de nos proches, on se demande à quoi ça sert d'être encore là sans lui puisqu'il n'y a plus de "personnes repères" du tout. Et oui tu vois, moi ce qui change depuis la mort de mon compagnon, c'est que je réalise que je n'existe pas sans aimer et que ce qui faisait que j'étais en vie, c'était ce lien avec ces "personnes repères".

Non, nous ne pouvons pas tous penser que la mort de celui qu'on aime nous renforce. Parce que sans pilier, n'importe quelle structure robuste s'effondre. Parce qu'aussi moi je suis certaine de ne pas avoir choisi ce qui est arrivé. J'aime Tom de toutes mes forces et pourtant si j'ai le choix entre cet amour pendant 3 ans suivi de ce cataclysme et pas d'amour mais pas de cataclysme, je choisis l'option 2 sans hésiter. Sûrement parce que pour moi, la mort n'est pas un "concept", une "illusion" mais la réalité. Tom est mort, celui et celle que nous étions se sont entremêlés au point que je ne sais plus où il commence et où je finis, et des morceaux de moi sont morts avec lui.

Alors ne rajoutons pas de la violence à la violence, on n'est pas coupables d'avoir mal si l'entourage se montre indifférent et on n'est pas obligé de l'accepter si ça fait trop mal. Il ne s'agit pas de se dire que ceux qui tournent le dos ont raison ou tort. Il s'agit de digérer que le deuil de notre compagnon ou compagne de vie s'accompagne du deuil de la vie telle qu'on l'a connue jusque là. Et même parfois du deuil d'autres personnes dont on découvre un visage qu'on n'aime pas du tout.

Je suis désolée, ça me retourne, je n'ai peut-être pas les mots qu'il faudrait pour l'exprimer parce que ça me retourne. Ou peut-être que je n'ai rien compris à ce que tu voulais dire. Moi je ne dis pas merci à ma famille et je ne dis pas merci à la souffrance. Ma colère et mon refus, c'est mon langage du cœur à moi, ils sont aussi immenses que le vide intersidéral de l'absence de Tom. C'est bien MA colère et MON refus, je serai peut-être responsable de ce qu'ils vont devenir un jour, mais pour l'instant, à plus d'un an sans Tom ils sont une étape nécessaire que j'accueille sans jugement.

J'espère que mes mots ne te retourneront pas, je te remercie pour ce que tu écris, c'est une formidable prise de conscience de ce que je ressens. Oui, merci Sophie pour ça.

Je vous embrasse toutes et tous,
Alex

Hors ligne sophieM.

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Re : Peu de soutien de la part de la famille
« Réponse #20 le: 04 octobre 2017 à 21:27:30 »
Bonsoir Ela, bonsoir Alex,
Je réponds dans ce premier message à Ela, car le temps de l'écrire, ton message, Alex m'est parvenu. Je te réponds juste après.
Mille mercis pour ton message, merci de comprendre l’intention qu’il y a derrière des mots qui, comme tu le dis, pourraient être reçus violemment. Et ils sont effectivement un peu acidulés, ça doit faire plisser les yeux comme quand on mord dans un citron !
Maintenant, si je dors profondément, ça n’est pas un chuchotement qui va me réveiller, par contre j’apprécierais qu’on me sorte de mon sommeil énergiquement si je me suis rendormie après la sonnerie du réveil ! énergique ne veut pas dire violent.

Et je suis contente si mon expérience te permets de continuer à regarder en toi.
Encore une fois, ce que je partage est ma vérité et d’ailleurs ma vérité actuelle n’est peut être pas ma vérité de demain. Laissons nous de la souplesse.

Je n’ai pas voulu faire de l’égo un mauvais garçon, comme toi, je pense que l’égo est nécessaire.
Récemment je l’ai observé me diriger d’une façon qui ne me faisait pas du bien, qui étouffait mon cœur. Alors, j’ai fait l’alchimiste autodidacte, d’un statut de braconnier qui va tuer un éléphant pour son ivoire et entrainer tout ce que l’on sait sur ce commerce, je lui ai donné un poste de rangers dans une réserve, pour protéger les éléphants. Je ne l’ai pas rejeté, je l’ai simplement transformé, mis au service de mon cœur.
Je préfère essayer d’entretenir une relation de complicité entre l’égo et mon cœur, c’est un travail d’équilibriste, mais si les deux existent, c’est qu’il y a une raison …

A mon avis, avec un homme comme celui que tu décris, tu as été à l’école qui te correspond. Je pense que vos retrouvailles, dès lors qu’elle s’est produite génère un avant et un après. .. comme toutes les rencontres tu me diras, mais il y a des rencontres et des retrouvailles, toutes ces unions n’ont pas la même intensité, même si chacune nous impacte d’une façon ou d’une autre.
Je crois que lorsqu’il pouvait paraître rude dans ses propos ou ses exigeances, cela devait être difficile à gérer sur le moment pour toi, mais si ce sont vos âmes qui se sont reconnues, c’est que vos âmes, y compris la tienne, étaient prêtes pour les retrouvailles.

Parfois nos personnalités ne sont pas tout à fait raccord encore, ce qui engendre des frictions, des incompréhensions mais nos âmes sont prêtes elles,  et c’est ce qui fait l’évidence de notre Amour, qui est l’essentiel dans l’histoire. L’Amour de Soi, l’Amour de notre compagnon et l’Amour de notre couple. C’est ce qui fait qu’on reste vivre la difficuté, crapahuter sur la montagne  quand les regards extèrieurs nous conseillent de partir en la contournant. C’est normal, ils ne peuvent pas savoir ce que l’on vit intérieurement, c’est trop intime et indéfinissable. C’est la guidance de notre âme, qu’on est les seuls à comprendre même si on ne peut pas mettre des mots dessus.
Je suis sûre que son énergie de vie te propulse tous les jours. Oui, ce sont les êtres qui dérangent un peu qui ouvrent souvent les consciences. Pas par méchanceté ou ne ne sais quoi, mais par Amour. Et l’Amour, c’est pas toujours la douceur.
… Qu’est ce qu’il doit être fier de toi de là où il est !! gardes le cap.

sophieM.


Hors ligne qiguan

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Re : Peu de soutien de la part de la famille
« Réponse #21 le: 04 octobre 2017 à 21:41:05 »
Citer
Il y a toujours des choses à puiser dans les expériences des uns et des autres, et je trouve que c'est la richesse de ce forum
c'est pour cela que je t'ai invitée à rester sur le forum, un peu pour parler de toi ...

Je voulais juste te dire que même si je partage un certain nombre de choses aux qu'elles tu fais références, je ne vis pas le deuil de la même manière
même si je reçois beaucoup de temps de connexion avec mon aimé cela ne remplace pas, ne se substitue pas non plus à ce que nous vivions et je souffre par vagues de ces manques (cf mes écrits réguliers sur mon fil)
je n'ai ni l'impression de faillir, ni de faire fausse route ni quoi que ce soit, je ne me juge ni en mal, ni en bien, je suis et je constate !
Je fais face le plus simplement que je peux, mes propos ont été souvent mal perçus même si je n'ai jamais voulu donné de leçon ou intimer des vérités ...
je dis ce que je sens ...

Puisse tolérance et multiplication de témoignages perdurer ici
"il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé" A. Einstein
"Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque" René Char

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Re : Peu de soutien de la part de la famille
« Réponse #22 le: 04 octobre 2017 à 22:16:28 »
Bonsoir Alex,

Merci pour ton message, non tu ne me retourne pas, je suis même contente qu’il te permette d’écrire ta colère, ta souffrance, ton refus.
Pour moi, une illusion n’est pas un concept. Comme un mirage, losqu’un homme traverse le désert et pense voir un oasis, il ne court pas vers un concept mais vers une illusion de l’esprit car il se fie juste à sa vue et à cause de ça il se retrouve le bec dans le sable plutôt que dans l’eau fraîche.
Alex, vie tes émotions telles que tu les ressens, tu as le droit d’en faire ce que tu en veux. Enfin, j’ai même rien à te conseiller, j’ai pas à te dire ce que tu dois faire ou qui tu dois être. Simplement, elles sont si fortes, comme un fleuve en crue, que oui, laisse les transiter. Restes intègre à toi même, c’est ce qui compte, comme tu le fais. C’est pas la peine de dire qu’on se sent bien quand c’est le chao en nous, faut pas se raconter des histoires. Il vaut mieux vivre les émotions de refus, de tristesse, de révolte quand elles arrivent plutôt que se la jouer « tout va bien ». Rester fidèle à soi-même c’est ça qui compte.

Je suis là pour un simple partage,  sans rien imposer. Et si mon mail provoque chez toi une certaine réactivité, c’est qu’effectivement il touche un point sensible mais je n’ai pas appuyé sur ce point par malveillance. Et c’est bien qu’il te fasse réagir.
Je sais que mes propos peuvent raisonner violemment, mais à être sur ce forum, je préfère moi aussi rester intègre sinon à trop édulcorer les mots, ils finissent par devenir fades et sans intérêt. Excuses moi si c’est un peu brut de pomme, mais je ne ferai pas autrement, je ne sais pas faire autrement de toutes façons.

Merci, Merci beaucoup pour ton message Alex. Prends soin de toi.
sophieM.

Hors ligne Ela

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Re : Peu de soutien de la part de la famille
« Réponse #23 le: 04 octobre 2017 à 22:19:29 »
Alexandra... te lire m'a serré le cœur.... Je suis passée par des phases de révolte moi aussi... où la simple lecture d'un message sur ce forum... où une parole entendue au détour d'une conversation... me donnait l'impression de suffoquer. Non: me faisait littéralement suffoquer. De souffrance, d'indignation, de colère, de détresse...  Ça m'arrive encore. Ça m'est arrivé pas plus tard que ce midi, lors d'une conversation avec mes parents... Mais petit à petit, j'arrive à ne plus laisser cette colère me déborder, me bouffer... et à comprendre que souvent, ce qui me met dans cet état, c'est le fait que mon attente se heurte de plein fouet à la maladresse de mes interlocuteurs, ou au fait (comme ça a été et c'est le cas parfois sur ce forum) qu'ils ne prononcent pas les paroles que j'aimerais entendre en fonction de ce que je vis. Ces interlocuteurs dont la parole ne peut me rejoindre dans la souffrance dans laquelle je me trouve, ou qui ne font que l'attiser, parce qu'ils ne connaissent pas les mots que j'aimerais entendre. Et s'ils ne  les connaissent pas, c'est parce qu'ils ne sont pas moi. Je peux me tromper, et Sophie parlera pour elle même si elle le souhaite, mais je pense que c'est essentiellement de ça qu'il était question. Du fait que consciemment ou non, nous en voulons à notre entourage de ne pas trouver comment combler ce manque... Nous leur en voulons de leur impuissance, qui se manifeste par l'évitement, les paroles maladroites...
En revanche, je pense tout comme toi que la colère, la révolte, ont le droit de citer dans ce que nous vivons. Qu'elles sont des étapes naturelles. Et tout comme toi, j'ai fait le choix d'accepter ces étapes...  Car nier ces émotions, lutter intellectuellement contre ces ressentis est peine perdue... Je crois que c'est une question d'adaptation, d'acceptation bien plus que de volonté.... La seule chose qu'on peut vouloir, paradoxalement, je crois que c'est d'accepter de passer par les chemins sur lesquels le deuil nous guide. Et pour ma part, la colère et la révolte ont fait parti, font encore parfois partie de ce chemin, même si j'ai toujours gardé à l'esprit qu'elles n'étaient pas des fins en soi. Que je ne voulais pas me laisser enfermer par elles.
Après, je n'y croyais pas moi-même, mais il est vrai qu'au fil du temps, cette colère s'use, se transforme... se laisse à nouveau résonner. En tous cas, c'est ce que j'expérimente. J'ai compris et accepté désormais que souvent mes proches ne pouvaient pas faire autrement, du fait de leurs propres limites. Mais je crois également plus que jamais avoir été dans mon bon droit en les "secouant", par moment. Afin qu'ils réalisent que les relations authentiques se bâtissent à travers les joies, mais aussi à travers les épreuves. Ce n'est pas une leçon que j'ai cherché à asséner consciemment à mon entourage, mais si le fait que je m'autorise à vivre (dans une certaine mesure tout de même) ma colère a permis cette prise de conscience, et bien tant mieux. L'amour ne fuit pas devant l'épreuve, seule la peur le fait... et en nous tournant le dos au pire moment, certaines personnes nous font violence. Mais chacun de nous, à moins d'avoir atteint l'éveil ou l'illumination, est fait à la fois d'amour... et de réminiscences de peurs qu'il lui faut apprendre à dépasser. Je ne fais pas exception à la règle: en reprenant petit à petit conscience de mes propres failles et des souffrances que j'ai faites subir aux autres à cause de mes peurs non résolues, j'arrive aujourd'hui à porter un regard moins intransigeant sur les personnes qui se sont détournées de moi ces derniers mois...
Mon chéri est parti il y a plus de 17 mois maintenant... bientôt 18. Et cet apaisement dans mes relations est relativement récent.... Et je me doute qu'il sera encore bien des fois mis à l'épreuve. Si je ne me trompe pas, ton chéri est décédé plus récemment encore. Ce que tu ressens est "normal"... non, décidément, je n'aime pas ce mot... Disons plutôt que ce que tu ressens est ce que tu ressens. Point. Ça ne te définit pas, ça ne te limite pas, mais pour l'instant, c'est ce qui tu traverses. On ne peut pas brûler les étapes et elles sont différentes pour chacun.
Il me semble tout de même important de redire que derrière les divergences qui nous secouent parfois, nous avons tous été confronté à cette épreuve que constitue la mort d'un être aimé. Et à travers cette expérience qui nous lie, chacun de nous a droit d'être lu et considéré avec bienveillance. Ce qui parle dans nos "altercations" ici sur ce forum, ce qui vient s'interposer, ce sont les souffrances non résolues et afin que personne ne se sente blessé davantage ou mis à l'écart dans ce qu'il vit, je trouve ça important de rappeler cette réalité.
Je vous embrasse toutes et tous, et vous souhaite d'être touchés par une brise de tendresse, au cœur de tout ce qui nous agresse, que ces agressions soient réelles ou qu'elles parlent de nos luttes intérieures.

Hors ligne Ela

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Re : Peu de soutien de la part de la famille
« Réponse #24 le: 04 octobre 2017 à 22:32:55 »
Je n'avais pas vu tous ces messages postés entre temps. :) Bon, ben, du coup, c'est chose faite. Merci pour vos retours!! Sophie: oui, je ressens beaucoup de justesse dans ce que tu dis à propos de mon Homme. Ça n'a pas été simple, mais mon Dieu, chaque seconde en valait la peine... :)
Je vous embrasse. Et surtout, plein de tendresse à vous toutes, et une pensée particulière pour toi Alexandra. J'ai des souvenirs de larmes de détresse et d'incompréhension versée devant les pages de ce forum... Ce sont des souvenirs douloureux, mais des étapes dont je comprends mieux le sens aujourd'hui. Prends grand soin de toi.

Hors ligne sophieM.

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Re : Peu de soutien de la part de la famille
« Réponse #25 le: 04 octobre 2017 à 22:36:48 »
Bonsoir Qiguan,

Je suis bien d'accord, rien ne remplace,  rien ne remplacera jamais ; simplement être plus attentif à de nouvelles formes de communications, de nouvelles formes de ressentis. Rien ne remplacera, cela sera différent.

Alors oui, quand ces vagues arrivent, on peut dire qu'elles arrivent ... je dirais, essayons de garder une certaine souplesse, même dans notre douleur. Ne pas se rigidifier face à la dureté de la vie. Regardes qiguan, un édifice construit avec une structure anti sysmique, qui permet une certaine souplesse de l'ensemble,  aura certes un mouvement lors d'un tremblement de terre, oui il sera secoué, mais pas détruit comme un édifice construit rigidement sans cette possibilité de mouvement d'adaptation au tremblement de terre.

Je sais pas ce que tu en penses, mais à mon avis, il y a autant de deuils différents que de personnes endeuillées.  Comme toi, je trouve que la diversité des expériences en font sa richesse. Si l'ouvrage "deuil, mode d'emploi" existait ... il faudrait d'abord que quelqu'un d'assez prétentieux ose l'écrire !

Continuons de partager,
sophieM.

Hors ligne sophieM.

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Re : Peu de soutien de la part de la famille
« Réponse #26 le: 04 octobre 2017 à 23:08:08 »
Bonsoir Ela,

Je ne trouve pas l’option « citer » mais quand tu dis que nous en voulons à notre entourage du fait de ne pas trouver comment combler un manque et que nous leur en voulons de leurs maladresses : oui, c’est un peu ce que j’ai ressenti au tout début.
Après j’ai commencé à essayer de comprendre pour moins souffrir de cette situation ahurissante à mes yeux de l’époque.

Combler un manque revenait à chercher une solution extérieure à un problème dont la source était en moi. Je cherchais tout simplement une reconnaissance de ma souffrance. Et puis en réalisant cela, j’ai trouvé ça égotique de ma part, très nombriliste et victimisant. Ça n’est pas une vision de la vie qui me fait envie. J’attendais, oui j’étais dans l’attente d’une parole apaisante soit par la reconnaissance de ce que je vivais, soit par un soutien moral. Et je savais déjà par expérience que les attentes sont un poison, comme un scorpion qui se pique lui-même, mais la prise de conscience est son antidote.

Au vu de ce que j’avais vécu pendant les précédentes années avec la maladie de mon compagnon et autres perturbations, j’ai réalisé que si j’avais pu vivre tout cela, je n’allais tout de même pas faire un caca nerveux à cause de mes attentes. J’ai donc plongé en moi profondément pour dissoudre ce besoin d’une action extérieure. Et là j’ai trouvé mes solutions, ma compréhension des réactions des autres et de la mienne.

Je t’embrasse Ela,

Hors ligne qiguan

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Re : Peu de soutien de la part de la famille
« Réponse #27 le: 05 octobre 2017 à 09:18:16 »
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La seule chose qu'on peut vouloir, paradoxalement, je crois que c'est d'accepter de passer par les chemins sur lesquels le deuil nous guide
oui
Tu sais Sophie au fil des épreuves de deuils et autres luttes contre maladies etc depuis mes 18/20 ans si j'ai résisté c'est par là souplesse des prises de conscience et en tirant peu à peu des leçons ...
Il y a 37 ans j'ai été heurtée  au moment du décès d'une petite fille d'entendre sa mère chanter des louanges sans cesse, des chants je les ai respectés mais ils m'ont heurtés et "soutenir" dans l'épreuve le père qui n'était pas dans ce chemin là ne fut pas facile non plus.
Oui autant de personnes = autant de deuils.
Les processus que tu décris d'analyse, de démêler l'égo du reste peut être fait accompagné d'un bon psy c'est son rôle.

Vivre le lien autrement avec mon aimé decorpore c'est ce que j'apprends à faire depuis le début (mon fil en atteste)

Prenez tous soin de vous en vous respectant dans vos vécus
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Vous trouverez ici du soutien de la compréhension
Les multiples facettes lues vous aideront
« Modifié: 05 octobre 2017 à 09:21:36 par qiguan »
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Re : Peu de soutien de la part de la famille
« Réponse #28 le: 05 octobre 2017 à 10:31:17 »
Oui, la vie a ses difficultés, mais je préfère utiliser l’énergie de ces difficultés pour les résoudre plutôt que de me battre contre. C’est plus enrichissant.

Bonjour Sophie,
J'essaie vraiment de comprendre, mais il faudra quand même m'expliquer cette partie là, parce que je ne la comprends pas. J'ai le sentiment que ça ne s'applique pas à tous les cas de figure, pas au nôtre en tout cas. Pour parler de ce que je connais, des épreuves, on a eu que ça avec Tom, ça a été 3 ans d'épreuves répétées. On en avait fait quelque chose, on avait réfléchi à ce qu'on voulait construire ensemble. Je ne sais pas s'il partageait mon point de vue, mais je pense que nous en étions arrivés à une période charnière où nous allions tirer les enseignements des épreuves vécues ensemble et soit construire ce dont nous rêvions, soit nous laisser une chance d'être heureux l'un sans l'autre si nous n'arrivions pas à l'être ensemble.

Et là, à ce moment précis, Tom meurt. Il ne voulait pas mourir, ça n'était écrit nulle part, ça n'est pas "normal". Il a juste très probablement, comme beaucoup de gens de notre génération, été victime de toutes ces saloperies qu'on nous fait avaler et qui ont provoqué son cancer. Il ne voulait tellement pas mourir qu'il a ignoré de toutes ses forces les quelques signes du cancer qui le rongeait et que ses derniers moments se sont passés dans la colère de mourir. Il n'y a rien à apprendre de tout ça, c'est comme dans l'histoire de Tony avec le petit garçon et le chauffard alcoolique. Il y a des blessures dont on ne peut tirer que de la douleur.

Alors oui, les échanges sur ce fil me heurtent parce qu'ils font plus que toucher une corde sensible. Ils justifient la violence de certains propos qui sont venus s'ajouter à la mort de l'homme sans qui je ne suis rien (je ne parle pas juste d'indifférence, je parle de propos vraiment insultants que j'ai du endurer et qui m'ont encore plus fragilisée). Ils nient le caractère profondément irréparable d'une mort que Tom n'a pas voulu. Ils ne sont pas moins égocentrés que le reste, parce qu'ils sous-entendent que la mort de celui qu'on n'aime n'est pas grave, puisque nous pouvons en faire quelque chose pour nous, comme si cette mort était moins importante que ce qu'on pourrait en sortir de "bon".

Je ne peux pas lire ces choses sans qu'elles me mettent en colère... C'est terrible, je suis désolée, j'essaie vraiment d'être bienveillante, tu as raison Ela c'est nécessaire sur ce forum. Pardon vraiment j'ai essayé de garder ma révolte pour moi mais j'ai besoin de l'écrire. Et j'ai envie d'écrire à ceux et celles qui se reconnaitront dans cette colère qu'ils y ont le droit et qu'elle est sûrement là pour une bonne raison (mécanisme de défense, solution transitoire pour tenir debout, révolte justifiée contre des propos ou des situations insupportables, etc). Et si je pouvais parler à Tom, je lui dirais que jamais sa mort ne deviendra un enseignement positif pour moi, parce que je sais qu'il voulait vivre plus que tout et qu'on s'en fout des mes états d'âme, c'est cette injustice pour lui qui compte plus que tout à mes yeux.

Je vous embrasse toutes et tous, je pense fort à Tom que j'aime de tout mon cœur,
Alex


Hors ligne qiguan

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Re : Peu de soutien de la part de la famille
« Réponse #29 le: 05 octobre 2017 à 11:01:56 »
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Et j'ai envie d'écrire à ceux et celles qui se reconnaitront dans cette colère qu'ils y ont le droit et qu'elle est sûrement là pour une bonne raison
oui chacun a le droit ici de dire comment il vit et reçoit les choses, et les écrits des autres
Et on peut se soutenir dans tout partager sans être d'accord ....
Ici
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Et merci d'avoir écrit
Je t'embrasse
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