Ok, Sofi, je ne le dirais plus.

Et pourtant, je le pense vraiment.
Je crois que cela dépend aussi de la personne qui la prononce, cette phrase, juste pour te faire plaisir ou simplement parce qu’elle y croit, elle sait.
Personnellement, je le sens, Pierre, ou ne le sens pas d’ailleurs.
Je l’ai dit sur un autre fil, et même plusieurs fois, cette « présence » ne s’est pas faite facilement et même très lentement.
Plutôt « à coté » de moi au début, muet et « agacé » de ne pouvoir attirer mon attention, tant le chagrin m’aveuglait.
L’espace d’un instant, je me suis soudain sentie vraiment seule, abandonnée, comme s’il était parti. Ce moment de panique, je m’en souviens très bien. J’ai crié, non, non, je ne suis pas prête, j’ai besoin de vous, revenez !
Puis, de nouveau là, m’envoyant des messages – peut-être ce que j’interprète comme des messages – mais en tout cas me faisant avancer et modifier ma façon de voir et de vivre les choses, et c’est bien le plus important.
Et enfin, comme fondu en moi, pensées communes, idées ensemble, discussions silencieuses, communion. Et parfois, comme la semaine passée, il s’échappe, je ressens un vide, plus d’échanges, mais cela ne m’effraie pas car je sais que je le retrouverais.
Bon, cela peut te sembler complètement bargeot, je te l’accorde, mais je vis cela comme cela. C’est peut-être un mirage fabriqué par mon cerveau, pour m’aider et me protéger de la douleur. Mais c’est peut-être aussi réel, enfin, pourquoi pas ?
Pour moi, cela a énormément contribué à me faire avancer.
Cela n’enlève pas la cruauté de l’absence physique, le manque du toucher, de l’odeur, du câlin, de l’épaule sur laquelle on s’appuie, du son de sa voix, de sa main dans la mienne, des projets ensemble, de l’inquiétude de l’autre, des petits cadeaux, des jolies surprises, de la tendresse, de l’Amour…

Sur le chemin de la folie ? Peut-être.
Sur le chemin de l’acceptation ? Peut-être.
Tant que cela me fait du bien, j’en accepte les conséquences et le jugement des autres.

Marina