Chers toutes et tous,
Voilà bien longtemps que je vous suis sur ce forum, à lire vos pérégrinations, à vivre vos questions existentielles qui me hantent moi-même, à parfois y trouver des éléments de réponse, à accepter (avec beaucoup de mal) de ne pas toutes les avoir, et, in fine, à me rendre compte à quel point ma vie a basculé depuis que ma douce et courageuse épouse est partie vers d’autres horizons, par une sombre journée de 2016.
Je pourrais vous raconter cette histoire, mais il me semble l’avoir si souvent lue ici, que je me reconnais peu ou prou en chacun d’entre vous. Alors, pour ma première contribution, j’ai choisi d’ouvrir mon carnet de route, en piochant ces quelques perles dans la litanie des questions et déclarations débiles qui m’ont souvent mis dans une rage folle vis-à-vis de mon entourage.
Je suis sûr que nombre d’entre vous ont également « subi » de tels propos, souvent abscons, parfois tellement surréalistes, qu’on se demande si les gens ont la moins idée de ce qu’est un deuil, un veuvage. J’ai souvent botté en touche et répondu évasivement à ces propos, pour ne pas laisser exploser ma colère lorsque j’entends dire :
- « Tu sais, elle a tellement souffert avec cette maladie. Quelque part c’est peut-être mieux pour elle »Donc si j’ai bien compris, la prochaine fois que tu t’entailles un doigt, le plus simple c’est de te couper la main ? Ou en cas de migraine, fais-toi ôter le cerveau…
- « Tu t’en sors avec les enfants ? »Ben non, mes gosses sont sous prozac, bientôt sous cocaïne, et ils bouffent des raviolis en boite tous les jours. C’est connu, les papas poules solo, ça n’existe pas…
- « Tu comptes refaire ta vie ?»Pourquoi, tu comptes proposer ta candidature ? (J’ai souvent une envie de meurtre lorsqu’on me pose cette question)
-« Je ne pense pas qu’elle aurait été d’accord avec ta décision »Ah, au moins tu arrives à penser, c’est déjà çà.
Et bien sûr le fameux
« Si j’étais à ta place, je ferais… » et sa version édulcorée « dans ta situation, je te conseille de… »Je te cède ma place quand tu veux, bordel !
Et la plus hallucinante qui me soit tombée sur le coin de la tronche (véridique !!!!!) :
-« Tu sais, je comprends un peu ce que tu vis. J’ai un peu connu cela lorsque mon chien est mort. »No comment…
Je sais que mes proches m’aiment. Je sais qu’ils veulent m’aider. Je sais qu’ils veulent que je progresse sur mon chemin de vie. Je sais que je peux faire appel à eux.
Mais je ne supporte plus qu’ils s’immiscent ainsi dans ma vie, qu’ils me balancent leurs peurs profondes en pleine gueule et, au final, qu’ils attendent de moi que je les rassure…
Et vous, quelles sont donc ces questions qui vous hérissent le poil ?
Bises à toutes et tous, et merci pour vos contributions qui m'ont si souvent aidé