Auteur Sujet: perte de mon mari le 17 octobre 2016  (Lu 74130 fois)

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Hors ligne nounouto

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perte de mon mari le 17 octobre 2016
« le: 11 novembre 2016 à 19:27:24 »
Mon amour s'est battu pendant 4 ans contre le cancer avec recidive l'année dernière avec cancer des os en plus. Aucune chimio n'a fonctionné. Il a souffert atrocement principalement cette année jusqu'au 17/10/2016. Je m'étais installée à l'hôpital pour rester avec lui cela me rassurait même là je ne pensais pas à sa mort. Je savais juste que là il ne souffrait pas avec tous les médicaments. Pas un seul moment nous n'avons parlé de sa mort. Lorsqu'au 3eme jour il sombrait constamment dans le sommeil je lui ai soufflé dans l'oreille de lacher prise, de partir et qu'il ne devait pas s'inquiéter pour moi alors que tout mon être voulait le garder avec moi.  Car je sais qu'il s'est battu pour moi uniquement sinon il aurait arrêter tout traitement depuis longtemps. A chaque fois le oncologue nous a fait espérer avec une nouvelle chimio mais je ne savais pas que cela pouvait le détruire aussi. Il est mort à 49 ans. Nous avions tant de belles années de bonheur à vivre encore.

Aujourd'hui j'ai mal à en hurler je n'arrive pas à croire qu'il n'est plus là. Mes amis m'entourent me sortent mais plus les jours passent plus le manque s'amplifie. Je crois qu'il est à la maison à m'attendre pour que je lui raconte ma journée.
Ce vide intérieure, cette injustice, cette colère tout se mélange. Mon amour n' a jamais eu beaucoup de chance dans la vie et ce fut l'ultime coup de grâce. j'aurai voulu être malade à sa place, souffrir à sa place. J'aurai donné ma vie pour qu'il ne supporte pas cela.

Je suis seule nous n'avons pas d'enfant et même en présence d'autres personnes je suis toujours seule. Le travail ne m'intéresse plus, les sorties me lassent  et ce manque horrible m'arrache des cris, des pleurs chaque matin, chaque soir.
Pourquoi nous !!!
Il était mon ami, mon âme-sœur je lui confiais tout jamais l'un sans l'autre. je repasse sans cesse notre vie. J'ai envie de le rejoindre, d'entendre sa voix, son rire...Je ne sais pas quoi faire. Je suis terrorisée de vivre sans lui.

Hors ligne Faïk

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Re : perte de mon mari le 17 octobre 2016
« Réponse #1 le: 11 novembre 2016 à 20:11:36 »
Je suis toujours terrorisée après tous ces mois ... mais à plusieurs on a moins peur  ... 

Ecrire ici sera une petite pause dans la tourmente ...

Faïk

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Re : perte de mon mari le 17 octobre 2016
« Réponse #2 le: 11 novembre 2016 à 20:36:32 »
Bonsoir Nounouto,

Triste bienvenue, mais bienvenue malgré tout car, active depuis quelques jours sur ce forum mais lectrice depuis quelques mois, j'y trouve beaucoup de témoignages qui m'apportent un peu de soutien. J'espère qu'il en sera de même pour vous.

Après le suicide de mon mari le 5 juillet 2016, ma vie, la vie de nos deux enfants a éclaté. Notre vie à ses côtés a éclaté. Force est de constater qu'après 4 mois et quelques jours, nous sommes toujours vivants qu'on le veuille ou non.

Après le choc, la sidération et l'organisation des funérailles, tout est devenu plus calme à la maison, et c'est à ce moment précis que le manque, l'absence, la solitude extrême... ont fait leurs apparitions. Comment gérer tous ces sentiments qui sont d'une violence inouïe, inimaginable et qui semblent tellement insurmontables.

J'ai fait le choix de prendre soin de moi, de ne pas reprendre le travail (pour l'instant), de glaner des témoignages de ci delà, je lis beaucoup, les livres du docteur Christophe Fauré me sont d'un grand secours. Je navigue sur le web pour y découvrir des auteurs comme Joan didion "l'année de la pensée magique", j'ai lu des livres sur l'ésotérisme de sylvie Ouellet "Ils nous parlent entendons nous", j'ai lu des livres de Christophe André sur la méditation...

J'ai sollicité l'aide d'une psychologue et je la consulte toutes les semaines. Mes enfants également consultent ainsi je m'assure qu'eux aussi ont entamé ce deuil, le deuil de leur papa.

Nous avons acheté un chien, un joli chien qui me réconforte le soir, une fois mes enfants endormis et qui est désormais le confident de mes enfants.

Et je me suis mise à méditer. Chose qui ne m'avait jamais attiré auparavant. Mi juillet, j'ai eu ce besoin vital de me recentrer, de retrouver mon essentiel... tout était aller tellement vite, j'avais cette sensation de ne plus voir le rivage. La méditation s'est alors imposée à moi de manière très naturelle. Je médite chaque jour, cela m'aide à être ici et maintenant avec mes enfants et accepter ce qui est.

Nounouto, je vous souhaite beaucoup de courage mais je vous souhaite aussi d'accepter votre tristesse, votre douleur, votre souffrance... Regardez ces sentiments, acceptez les, pleurez, hurlez à vous en arracher le cœur... Vous avez perdu votre moitié. Je pense que c'est dans l'acceptation que nous trouverons une once d'apaisement.

Notre chemin, le mien et celui de mes enfants, est encore long mais je sais que cette douleur va cicatriser avec le temps. Nous la porterons à vie, parfois elle se rappellera à notre bon souvenir et parfois elle se fera discrète.

Voilà, mon chemin parcouru depuis ces quatre mois, je suis brisée, je vis au jour le jour mais j'ai confiance en la vie.

J'espère ne pas avoir fait d'impair en vous parlant ainsi de mon histoire, je souhaitais vous la partager car lire les témoignages de ce forum est d'un grand réconfort pour moi.

Très, très chaleureusement,



Hors ligne Nora

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Re : perte de mon mari le 17 octobre 2016
« Réponse #3 le: 12 novembre 2016 à 10:55:09 »
Bonjour Nounouto,

Je te lis ... et tes mots me touchent.

IL est  parti cela fait juste 21 mois aujourd'hui, brisé, dans tous les sens du terme, par un cancer des os qui l'a dévasté en quelques mois. J'ai assisté à cette souffrance atroce dont tu parles, et elle me hante encore. Moi aussi j'aurais tout donné pour qu'il ne subisse pas cela.

Je me retrouve dans tes mots, encore aujourd'hui.

Encore aujourd'hui je suis terrorisée, comme toi, de vivre sans lui.
Encore aujourd'hui je n'arrive pas à croire qu'il n'est plus là.
Encore aujourd'hui je me sens seule au milieu de tous les autres.
Encore aujourd'hui j'ai envie de le rejoindre, pas un jour ne passe sans que j'y pense.

J'aimerais pouvoir alimenter aussi les messages d'espoir distillés ça et là sur le forum, mais je n'en suis pas là.
 
Je peux juste témoigner que je suis en vie, que ce chagrin si violent, cette colère qui accompagnent les premiers mois s'espacent, s'adoucissent un peu au fil du temps, mais que le manque est toujours aussi présent, et poignant.
Je peux juste t'affirmer que l'amour ne meurt pas,  t'assurer que jamais tu ne l'oublieras.

Je suis comme toi seule sans enfant.  Tu liras, tu entendras, partout, et aussi et surtout ici, que les enfants portent dans le deuil, qu'ils sont un but, qu'ils soutiennent, qu'ils permettent de tenir, qu'on survit pour eux, qu'ils sont le gage de la reconstruction, et comme à moi cela te fera mal, et peur.
Mais tu verras, que même seule tu parviendras à cheminer, jour après jour, même s'il te semble que ta vie n'a pas de sens.

Les projets, les envies reviendront - ou pas - mais chaque jour sera une victoire. Une victoire sur la mort, sur leur mort.

Reviens nous parler de lui, de vous.

Je t'embrasse

Nora









Hors ligne Faïk

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Re : perte de mon mari le 17 octobre 2016
« Réponse #4 le: 12 novembre 2016 à 12:01:55 »
Encore aujourd'hui je suis terrorisée, comme toi, de vivre sans lui.
Encore aujourd'hui je n'arrive pas à croire qu'il n'est plus là.
Encore aujourd'hui je me sens seule au milieu de tous les autres.
Encore aujourd'hui j'ai envie de le rejoindre, pas un jour ne passe sans que j'y pense.



Je me suis perdue sans lui .. et même nos enfants ne peuvent me "porter", me retrouver ...  accompagner, oui sûrement et c'est en effet un "plus" , mais je ne les crois pas être le gage de ma "reconstruction" ... enfin c'est ce que je ressens personnellement ... l'amour de ceux qui sont les plus proches de vous ne réussit pas toujours à vous sortir de l'enfer ... Nous le lisons tous les jours ici ...
Nicolas et Pimprenelle m'accompagnent, nos chemins bien que s'entremêlant, sont assez solitaires : je ne peux que pleurer leur douleur d'enfants et les accompagner moi-même et s'ils peuvent porter ainsi que l'a dit Eva Luna celle de leur mère, ils ne portent jamais celle de la femme ... et en cela je suis ta sœur de souffrance.
Certains promettent des jours meilleurs dans l'espoir d'un environnement que nous n'avons pas présentement : des enfants pour les uns, des petits-enfants pour les autres.
Nicolas & Pimprenelle sont jeunes, auront-ils des enfants un jour ? Je ne peux pas me construire sur un projet qui n'est pas le mien, sur une vie, qui si elle est mêlée indéfectiblement à la mienne, ne sera pas ma vie … je ne veux pas vivre ma vie à travers eux, je veux juste vivre, si on peut appeler cela comme cela, avec eux, autour d'eux. Mais j'ai mal et j'ai peur aussi.
Je suis très émue Nora de te lire, et pour une fois j'abandonnerai un peu mes piquants ...

Je t'embrasse,

Faïk
« Modifié: 12 novembre 2016 à 12:57:00 par Faïk »

Hors ligne zabou

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Re : perte de mon mari le 17 octobre 2016
« Réponse #5 le: 13 novembre 2016 à 01:10:00 »
Il a souffert atrocement principalement cette année jusqu'au 17/10/2016. Je m'étais installée à l'hôpital pour rester avec lui cela me rassurait même là je ne pensais pas à sa mort. Je savais juste que là il ne souffrait pas avec tous les médicaments. Pas un seul moment nous n'avons parlé de sa mort. Lorsqu'au 3eme jour il sombrait constamment dans le sommeil je lui ai soufflé dans l'oreille de lâcher prise, de partir et qu'il ne devait pas s'inquiéter pour moi alors que tout mon être voulait le garder avec moi.  Car je sais qu'il s'est battu pour moi uniquement sinon il aurait arrêter tout traitement depuis longtemps. A chaque fois le oncologue nous a fait espérer avec une nouvelle chimio mais je ne savais pas que cela pouvait le détruire aussi. Il est mort à 49 ans. Nous avions tant de belles années de bonheur à vivre encore.

Cela ressemble tellement à mon histoire , à mon ressenti , 4 ans avant , le 27octobre 2012, je me reconnais tant....

Pourquoi nous !!!
Il était mon ami, mon âme-sœur je lui confiais tout jamais l'un sans l'autre. je repasse sans cesse notre vie. J'ai envie de le rejoindre, d'entendre sa voix, son rire...Je ne sais pas quoi faire. Je suis terrorisée de vivre sans lui.


Là encore j'ai du le dire, le temps passe, la douleur qui déchire s'adoucit, pas toujours , mais beaucoup plus longtemps.....

prend soin de toi .

je t'embrasse.

zabou
Le souvenir, c'est la présence invisible.
Si j'avais su que je t'aimais tant, je t'aurais aimé davantage.
Mon amour, plus qu' hier et moins que demain.

En ligne Stana

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Re : perte de mon mari le 17 octobre 2016
« Réponse #6 le: 13 novembre 2016 à 15:31:33 »
  Bonjours Nounouto. J'espère que notre forum pourra t'apporter un peu de baume au cœur, même si je suis bien placée pour savoir à quel point c'est dur, presque insoutenable dans un premier temps, je dis bien presque, parce-que nous survivons malgrès tout, jour après jour, malgrès cette détresse infinie, malgrès l'incompréhension du monde...
  Ton histoire m'a bouleversée. Le fait que ton conjoint ai beaucoup souffert, beaucoup lutté inutilement ajoute forcément un traumatisme de plus à celui du deuil, déjà suffisament douloureux comme ça. Seul le temps-un laps de temps qui peux varier d'une personne à l'autre, n'écoute pas ceux qui se basent sur les prétendus délais "normaux", ils ne savent pas vraiment de quoi ils parlent-pourra t'aider à èvoquer davantage les bons souvenirs partagés, ton compagnon lorsqu'il ètait heureux et en bonne santé, que quand il ètait en fin de vie. 
  Tu as vécu une très belle histoire d'amour avec lui, c'est un don précieux que vous vous êtes offert en partage, il a été très aimé. Tu as été auprès de lui jusqu'à la fin, il n'a jamais cessé d'être entouré de ton amour, il le savait, c'est le maximum que tu pouvais lui donner et c'est déjà beaucoup. Tu as eu le courage de comprendre qu'il valait mieux pour lui qu'il parte plutôt que de souffrir inutilement, de le lui dire. Tu savais que sa perte, son absence allaient être terribles pour toi, et pourtant tu n'as pas été egoÏste, tu l'as fait passé avant toi, c'est ça le véritable amour. Tu peut être fière de toi, comme il peut l'être lui aussi.
  Ton deuil est tout récent, l'absence est d'autant plus insupportable. Apprivoiser ce manque omniprésent, apprendre, au quotidien, à vivre sans lui est sans aucun doute l'étape la plus dure  :'( sache qu'ici nous savons tous exactement ce que c'est, ce que ça représente, quel que soit notre deuil et ses circonstances. On est dériorienté sans l'être tans aimé à nos côtés, nous devons apprendre à continuer, au jour le jour, sans cette présence physique qui ètait pour nous acquise, car qui voudrait imaginer, envisager qu'un jour on perdrait l'autre?...
  Je peux témoigné, au bout d'un an et demi de deuil, qu'un apaisement est possible avec le temps. Je reste extrêmement fragilisée et je pense que ce sera toujours le cas, mais j'arrive à présent à penser à lui avec davantage de sérénité que de tristesse. Je ne l'oublie pas, il est toujours présent dans mon cœur, dans chacune de mes pensées, omniprésent, mais maintenant ça me fait du bien, et je souris spontanément en y pensant. Il y a toujours des moments plus difficiles, mais beaucoup plus espacés. Lui, c'est mon compagnon, dècèdé le 2 mai 2015, à 10H30 du matin exactement. Dans mon malheur j'ai eu la chance de savoir qu'il n'a pas souffert et est parti paisiblement, alors que notre amour était complet. Il était dans le coma depuis une semaine, après une chute accidentelle dans ses escaliers. J'ai pus le toucher, lui dire combien je l'aimais. Je continurai d'honorer fièrement sa mémoire, pour lui, pour nous, à lui rendre hommage, quoique puissent en penser les personnes moins sensibles, parfois même cruelles, qui ne peuvent pas comprendre. Je veux vivre le mieux possible parce-que c'est ce qu'il aurait voulu.
  Je sais bien que ça ne se fait pas du jour au lendemain, chacun doit suivre son propre chemin, et il est dans tous les cas inutile de vouloir brûler les ètapes.

  De tout cœur avec toi  :-*
*Où que tu sois, ne m'oublie pas. Ici, ta voix résonnera encore et toujours. C'est un nouveau monde qui s'ouvre à toi; mais c'est un monde où je ne suis pas...* (Dark Sanctuary)

Hors ligne qiguan

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Re : perte de mon mari le 17 octobre 2016
« Réponse #7 le: 13 novembre 2016 à 20:37:57 »
j'ai lu sur un autre message chère nounouto que tu reprenais demain le travail
c'est une initiative, mais sois tolérante avec toi selon comment tu vis pendant cette reprise, j'espère que tu peux si affaiblissement t'autoriser des moments de breack
quel que soit ton métier il va te solliciter et donc forcer ton mental à se focaliser sur autre chose que le chagrin (même si tu auras en toi le chagrin en écran) et cela te structurera dans la vie malgré le deuil.
ce ne sera sans doute pas simple mais une aide pour continuer à survivre.
Prends soin de toi 
"il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé" A. Einstein
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DOUCA

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Re : perte de mon mari le 17 octobre 2016
« Réponse #8 le: 13 novembre 2016 à 23:02:49 »
Bonjour Nounouto,

Je comprends très bien ta détresse car ton histoire ressemble à la mienne.
Mon mari est parti après avoir lutté contre le cancer pendant 18 mois... il allait avoir 47 ans.

Pour continuer à avancer, je me raccroche à son souvenir, à ce qu'il était, à tout ce qu'il m'a apportée.
En fermant les yeux à tout jamais, il m'a notamment laissée son courage.

La première année est très difficile (fêtes de famille, anniversaires).
De notre côté  on compte en jours, en semaine, en mois, en année.

Seules les personnes qui vivent la perte d'un conjoint peuvent comprendre ce que l'on vit.
Avec le temps, les autres passent à autre chose. Pour nous, c'est plus compliqué.

Non seulement tu t'es battue avec lui durant la maladie mais tu dois également continuer à te battre après et seule... car il faut que tu continues à avancer.

Courage

Hors ligne nounouto

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Re : perte de mon mari le 17 octobre 2016
« Réponse #9 le: 14 novembre 2016 à 21:07:45 »
merci à tous pour vos messages de réconfort
Cela me fait beaucoup de bien de lire vos témoignages et pleurer en même temps. Quel soulagement de pouvoir partager sa peine avec des personnes qui ont le même vécu.

Aujourd'hui je suis retournée au travail. Je me suis levée avec un grand sentiment de solitude et j'ai pleuré toute seule dans ma cuisine jusqu'à  mon départ. J'ai du prendre  un médicament pour me calmer. Je repensais au bonheur de se réveiller ensemble de nous dire simplement bonjour en souriant, de préparer son petit dejeuner et de discuter ensemble de si bon matin. Arrivée au bureau j'ai réussi à donner le change jusqu'à 16h00 et une envie de pleurer soudaine je suis allée aux toilettes pour verser mes larmes. je n'avais qu'une envie être chez moi pour pouvoir crier et hurler.

Finalement en rentrant de loin je voyais la maison aucune lumière  totalement sombre. J'espérais...
Mon amour venait me chercher à la gare il pouvait attendre longtemps si j'avais un problème il tenait à être là lorsque je sortirais du train. Même malade avec la chimio il insistait pour venir. S'était important pour lui de pouvoir prendre soin de moi. Il n'y a plus personne qui m'attend maintenant.

Il n'y a que les 3 derniers mois qu'il n'avait plus la force. Tout me ramène à ses souffrances il pouvait passer la nuit entière à gémir. J'étais à côté et je ne disais rien tellement impuissante je pleurais en silence. Il ne s'en ai jamais aperçu.
J 'avais l'impression de ne jamais faire ce qu'il fallait au bon moment. Chaque détail était devenu important dans son quotidien. Inquiète à chaque départ au travail d'avoir oublié quelque chose. pourquoi je n'ai pas arrêté mon travail? J'avais des vacances mais j'aurai du tout arrêter et rester avec lui afin qu'il est au moins une présence. je m'en veux énormément. Je ne voulais pas voir et lui non plus je pense que son état devenait critique. Pour moi s'était un bonheur de le retrouver chaque soir sur le canapé. Même lorsque le samu l'a emmené aux urgence je n'ai pas voulu penser à sa mort. jusqu'au bout j'ai cru qu'il sortirait de l'hôpital. En fait je ne pensais à rien simplement à être à côté de lui,  àlui parler, lui sourire, lui donner à manger lui prendre la main et dormir auprès de lui.

Tout ce que j'espère c'est qu'il ne s'est rendu compte de rien jusqu'au bout. De tout mon cœur je l'espère.

Ce soir j'aimerai le rejoindre dans cette autre... je ne sais pas où mais le sentir avec moi  pour qu'il me protège et que ma douleur disparaisse.
Tout devient insurmontable et sa mort me terrorise, sa disparition me tétanise et me prend aux tripes et là je sens que je perds pieds que plus rien n'a d'importance, tout ce qui m'entoure m'étouffe  un souhait  le rejoindre !

Mon amour je t'aime tellement ton absence me déchire de l'intérieur et je ne veux pas vivre sans toi. Chaque jour est pire que le précédent. C'est une véritable torture. parles moi dis moi que tu es là !!

J'ai besoin de savoir que tu es auprès de moi...


Hors ligne zabou

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Re : perte de mon mari le 17 octobre 2016
« Réponse #10 le: 14 novembre 2016 à 21:15:56 »
Bonjour à tous,

Sept mois aujourd'hui, il partait vers d'autres cieux inconnus pour nous, après des jours de souffrance, il savait, moi aussi, mais nous n'avons rien dit!!!!

Nous nous sommes mutuellement protégés, surement voulait -on y croire, encore et encore, ne pas blesser l'autre, continuer simplement....

Je l'ai abreuvé de" je t'aime ", de paroles rassurantes, de mensonges par omission, pour ne pas qu'il ait encore plus mal.

Il a attendu que je m'allonge près de lui, ma main sur son ventre et doucement, après que je me sois endormie avec beaucoup de pudeur, protégée jusqu'au bout, il est parti.....

Je me suis réveillée en sursaut, il venait tout juste de rejoindre l'autre rive.....

Voilà huis mois, et tout c'est écroulé avec lui,je suis là je continue pas à pas, pleurant chaque jour qui passent, sur ce qui fut, sur ce qui ne sera jamais plus, sur notre amour brisé par la vie, le destin ou je ne sais quoi....

L'avenir reste un rêve!!!

Les perspectives un mot , il me manque pardessus tout.....

J'avance, oui j'avance mais vers quoi? tout est embrouillé ,la douleur si à vif encore,l'imagination en berne, il me reste les souvenirs, son visage, sa voix, les mots qu'il me disait,son corps dont je me souviens encore et toujours,la tendresse et notre amour si fort et une volonté désespérée d'arriver à "transformer l’essai"....

Je sais qu'il restera à jamais dans mon cœur, je lui dédis ces mots mon vague à l’âme, l'amour intense que je lui ai porté vingt deux années durant.

Je remercie "le ciel' de m'avoir accordé ce bonheur.....

Les larmes coulent c'est si difficile, je pense aussi à vous tous, dans le même état que moi, que tout cela est compliqué, on gère comme on peut, des jours mieux que d'autres...

je vous souhaite le courage et la volonté dont nous avons tous besoin pour avancer vers le soleil.

TENDRESSES
zabou
Modifier le message
« Modifié: 27 Juin 2013 à 19:35:49 par zabou »
Signaler au modérateur   77.204.120.47
Le souvenir, c'est la présence invisible.
Si j'avais su que je t'aimais tant, je t'aurais aimé davantage.
Mon amour, plus qu' hier et moins que demain.


Voici ce que j’écrivais quelques mois ,après la disparition de mon mari , depuis il reste dans mon cœur à jamais et je me reconnais beaucoup dans tes écrits.

Je reste persuadée qu'ils font un petit bout de chemin avec nous ( cela reste une croyance très personnelle et générée par son départ) .

Il ne faut pas lâcher prise , une jour au  bout de ce long tunnel on aperçoit  une lueur vers laquelle on se dirige, jamais on ne tourne la page , non , c'est impossible,  on continue notre chemin écrit sur le même parchemin, et je reste persuadée que nous restons pour une très bonne raison.....

Non,  aucune inquiétude,  pas de mystique en moi , juste un certain bon sens , dont je cherche encore le sens, mais reste certaine de le trouver un jour peut être  ??

De tout cœur avec toi pour cette nouvelle épreuve que je sais être particulièrement difficile... moi je l'ai ratée !! , comme quoi, dans "les épreuves " à passer nos différences s'imposent à tous et pour tous.....

je t'embrasse .

zabou
« Modifié: 14 novembre 2016 à 21:35:55 par zabou »
Le souvenir, c'est la présence invisible.
Si j'avais su que je t'aimais tant, je t'aurais aimé davantage.
Mon amour, plus qu' hier et moins que demain.

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Re : perte de mon mari le 17 octobre 2016
« Réponse #11 le: 14 novembre 2016 à 22:14:51 »
Bonsoir Nounouto,

J'aurais pu écrire ces mots. Et beaucoup d'entre nous, comme le témoigne Zabou.

Ces derniers mois pendant lesquels nous avons assisté effarées et impuissantes à leur douleur,   cette impression de n'avoir pas fait, pas dit ce qu'il fallait,  de n'avoir pas su gérer le quotidien devenu si difficile pour eux, d'avoir failli, de s'être caché l'évidence ...

Je sens poindre dans ton message cette culpabilité qui m'étreint depuis des mois, qui m'étouffe et m'aveugle, ces regrets qui n'en finissent pas de me tourmenter.

Bien sûr je vais te dire qu'il ne faut pas culpabiliser, et bien sûr tu vas m'entendre mais tu ne vas pas pouvoir suivre mon conseil, au moins dans l'immédiat. Foutu culpabilité, et foutue dissonance entre la raison et le coeur.
 Et pourtant ... Tu as fait, vous avez fait comme vous avez pu, compte tenu des circonstances, de l'urgence, dans l'hébétude dans laquelle cette maladie si dévastatrice vous a plongés.

Tu l'as entouré d'amour, mais cet amour, aussi fort soit il, ne l'a pas sauvé. Terrible constat d'impuissance.

Comme toi, lors de la reprise de travail, je m'enfermais dans mon bureau ou dans les toilettes pour pleurer, et je n'avais qu'une hâte, me retrouver chez moi pour laisser libre cours à mon chagrin. Mais le travail, à condition bien sûr que le milieu soit favorable et bienveillant, permet de reprendre le cours de la vie,  le rythme des journées.

Je pense bien à toi,  je te souhaite de trouver un peu de douceur et d'apaisement cette nuit.

Je t'embrasse

Nora


Hors ligne qiguan

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Re : perte de mon mari le 17 octobre 2016
« Réponse #12 le: 15 novembre 2016 à 13:38:22 »
A un mois après le décès de mon époux
je n'étais pas inscrite sur le forum
j'avais repris le travail grâce à la bienveillance de mes clientes veuves et de mes élèves, ce qui était structurant au quotidien.

nounouto ce que tu décris reflète une vie de couple aimant et fusionnel comme plusieurs d'entre nous l'ont vécue.
La culpabilité chacun en a une, à sa manière voir la file dossier :
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil/la-fonction-de-la-culpabilite-dans-le-deuil/msg59235/#msg59235

Je comprends mieux le vide que tu décris personne qui t'attend depuis que en Août ma maman est décédée, jusque là elle m'attendait et cela avait atténué dans le choc du deuil, une partie, je sentais du vide mais elle était là, à présent c'est comme tu le dis fenêtres noires !

Ici écris ta douleur, qui s'amplifie, se transforme, s'étale, se découvre logée partout, dans le moindre endroit, dis la, cris la ici !
juste sache que d'autres ont eu des vécus similaires et survécu, c'est peu mais utile à avoir dans un coin et venir ici en est une preuve
je te serre fort
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Re : perte de mon mari le 17 octobre 2016
« Réponse #13 le: 15 novembre 2016 à 20:57:13 »
Bonsoir à tous,

Le seul apaisement que j'ai le soir c'est d'aller sur ce forum et de vous lire.

Apparemment je ne suis pas un cas à part tel que le fait de me réfugier dans les toilettes à mon travail pour pleurer. Je me sentais idiote car je n'arrivais pas à gérer mes larmes.

Ce jour a été pire qu'hier et là j'étais désespérée. Je me suis dis "mon dieu si cela empire chaque jour qu'est ce que je vais devenir ?" Cette culpabilité,  de ne pas avoir fait plus , de ne pas avoir perçu/voulu percevoir son état critique ou faire les choses comme il fallait, arrivait par vague successive. Des regrets et encore des regrets !

Et comme j'ai pu lire on s'en veut également d'être vivant. Je sais que si cela avait été moi qui avait disparu mon mari ne m'aurait pas survécu. Il me l'a toujours dit. Notre amour était un amour absolu. Cela peut être effrayant mais c'est un amour unique que l'on ne vit qu'une fois.

Et moi je suis encore là trop lâche à essayer de gérer ma peine voir à la surmonter. Alors qu'il serait très simple de le rejoindre... Je ne sais plus quoi penser tout m'accable.

Les derniers mois, l'hôpital je ressasse sans cesse je pointe du doigts mon comportement, mes manquements, et je n'arrête pas de me dire J'aurais dû faire ceci, cela...

Il semble que nous l'ayons tous vécu et que le fardeau est toujours bien présent selon les personnes. Alors je m'efforce de penser à ceux qui n'ont pas eu la "chance" de dire au revoir à leur amour, de lui parler et surtout de lui dire qu'on l'aime.
Il faut que je me dise que j'ai pu le faire.

Encore merci à vous tous pour vos témoignages et votre réconfort

Je vous embrasse très fort

Très chaleureusement





Hors ligne nounouto

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Re : perte de mon mari le 17 octobre 2016
« Réponse #14 le: 18 novembre 2016 à 19:47:53 »
Aujourd'hui j'étais très mal.

Saloperie de culpabilité qui est revenue ce matin insidieusement et est restée ancrée toute la journée dans mon cœur et ma tête. "Pourquoi je n'ai pas pris des jours de congés pour l'accompagner à ses séances de radiothérapie ?" Pourquoi je ne suis pas restée des journées des entières à lui tenir la main lorsqu'il était à la maison ?" sans cesse en boucle.  Envie de pleurer toute la journée. Je hais mon travail qui m'a empêchée d'être présente en septembre auprès de lui enfin en partie car j'avais pris 2 semaines de congés.

Et sortant de mon travail je tombe sur une connaissance qui fait de temps en temps le trajet avec moi. Et là je lui parle lui explique tout ce qui s'est passé à l'hôpital, ma culpabilité... Et elle me répond que j'aivais ce qu'il fallait avec les informations que j'avais à ce moment-là et que certains préfèrent fuir la maladie. Que de toute façon cela n'aurait rien change. Qu'elle-même cet été m'avait trouver courageuse d'avoir fait tout ce que j'ai fait pour lui. Que personne ne pouvait prévoir ce qui allait se passer pas même le médecin.

Et voilà une seule rencontre et ma culpabilité est partie ce soir parce que cela m'a fait du bien d'en parler encore et encore.

Je sais qu'elle reviendra demain peut-être. Alors une autre personne probablement sera là.

Le chemin est difficile et sera très long. Cela ne fait qu'un mois qu'il est parti et je n'arrive pas à accepter cette injustice toute cette souffrance. Lui qui aimait tant la vie. Il est mort trop jeune.
J'attends un appel de ma psy et d'une amie cela m'aidera encore.

C 'est fou comme j'ai envie de parler alors que je suis quelqu'un de réserver. Je sens mon cœur apaiser fragile mais apaiser.

Une pensés pour qiguan qui nous aide tous et est toujours présente.

Je vous embrasse de tout mon coeur