Ce premier été est décidément terrible. A me demander s'il y en aura d'autres, si ça vaut la peine.
Trois jours que je suis couchée, malade et personne. Je ne vois plus personne.
Communications virtuelles seulement (c'est déjà ça...) : les textos, les mails, quelques rares appels. Quand je dis que ça ne va pas, la conversation est écourtée. On parle de la pluie (normal, elle est si rare en ce moment). Beaucoup de repondeurs. Pas envie de laisser de message, pour dire quoi ? Pour qu'on entende ma voix derrière les larmes ? De nombreux messages, textos, mails, y compris pour tenter d'organiser un petit séjour autour d'un stage qui me tient à coeur, restent sans réponse. A croire que le monde entier est parti en vacances. Ma psy est partie jusqu'en septembre. La bénévole de jalmalv avec laquelle je parle de temps en temps ne doit pas être là non plus, elle n'a pas répondu à mon message. L'été, c'est une traversée du désert.
Lui seul m'a guérie de la solitude, qui m'avait accompagnée toute ma vie avant lui, mon karma. Pendant plus de vingt ans, où que nous soyons l'un et l'autre, il était là. La distance ne nous empêchait pas de nous parler au téléphone, de raconter, de partager. Nous nous écrivions aussi. Et les dernières années, nous ne nous quittions plus. Un jour, une nuit sans lui, c'était difficilement supportable. Pendant ses séjours à l'hôpital, j'étais complètement perdue devant sa chaise vide, sa place vide dans le lit et ne vivais que pour lui rendre visite.
Désormais c'est pour toujours. Il me faut réapprendre et parfois comme aujourd'hui, je ne suis plus sûre d'y arriver. Il m'avait redonné le goût de vivre. Je ne l'ai plus.