Je vois ce que tu veux dire Ribounat, effectivement beaucoup de gens ne nous comprennent pas. Ils sont probablement une majorité, si ma mémoire ne me trahit pas, ce qu'elle ne fait jamais hélas. Il y a ceux qui ne peuvent pas, ou ne veulent pas voire la profondeur de notre souffrance, peut-être parce-qu'ils ne veulent pas se compliquer la vie avec notre douleur. Qui n'a pas perdu un être très cher ne peux pas vraiment comprendre ce que nous vivons, et ceux qui peuvent, malgrès tout, l'entrevoir doivent être dotés d'une rare empathie.
Moi aussi un bon nombre de personne se sont mises à m'éviter, certaines dès le début de mon deuil. J'imagine qu'elles ne savaient pas quoi me dire mais, pour beaucoup, je sais qu'elles ne voulaient pas se compliquer la vie, devoir chercher les bons mots, m'écouter...en outre elles devaient trouver ma présence démoralisante-pour elles
il y en a aussi qui préféraient minimiser, du genre: "Il faut laisser le temps au temps, tu tourneras la page, tu vas rencontrer quelqu'un..." et ça aussi, dès le tout début de mon deuil, voire même le jour de sa mort-je t'assure que c'est arrivé
Je suppose que les gens n'ont pas envie de s'embarrasser de souffrances qui ne les concerne pas, ou pas à ce point....j'ai remarqué que certaines personnes avaient des paroles de consolations, de respect, et ne serait-ce que d'un minimum de retenue lors des premiers mois de deuil, reconnaissant ma souffrance, mais que pour la plupart, cette attitude a changé au fil du temps passé. Maintenant, il semble aqui pour le plus grand nombre que j'ai dû, si ce n'est oublié (et encore...
) du moins largement tourné la page, et que si tel n'est pas le cas, je n'ai qu'à "faire mon deuil", qu'au bout d'un certain laps de temps, ça n'a plus lieu d'être...et ils ne se donnent plus la peine d'être compatissants ou même respectueux avec moi. C'est comme si rien ne m'était arrivé
D'autres encore m'évitaient les 6 premiers mois, pour ne pas être importunés dans leur petit confort intèrieur, puis sont revenus vers moi, mais en évoquant mon ami très brièvement, pour bien vite enchaîné sur autre chose. Ils doivent, eux aussi, penser qu'au bout de tel laps de temps, on a "fait notre deuil", que même pour nous c'est de l'histoire ancienne. Ainsi, ils n'ont plus peurs d'être dérangés...
Même des personnes bien-intentionnées ne m'en parlent plus du tout
Mais mes véritables amis, et quelques connaissances vraiment perspicaces et sensibles, connaissent la vérité. Ca me fait chaud au cœur de pouvoir parler de lui, par intermittence, avec ces quelques personnes précieuses...précieuses parce-que rares
Tu sais qu'ici, personne ne minimisera ce que tu traverse, nous vivons tous la même chose, quelles que soient les étapes que nous traversons ou avons déjà traversées, nous comprenons, et pour cause...
Heureusement que tu as tout l'amour et la présence de tes enfants, vous êtes là les uns pour les autres, c'est votre force.