Auteur Sujet: perte de mon mari douleurs sans larmes???  (Lu 6077 fois)

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catyam

  • Invité
perte de mon mari douleurs sans larmes???
« le: 05 août 2012 à 21:19:38 »
Bonsoir,
Je suis nouvelle sur ce site que j'ai pu découvrir par le biais du livre  "vivre le deuil jour après jour".
Voilà notre histoire.

J'ai 40 ans , un petit garçon de 8 ans et nous venons de perdre notre mari de 50 ans, notre papa il y a 4 semaines
Mon mari a souffert dun cancer de l'estomac avec metastases au foi.
Quand on a découvert son cancer, il y a 1 an, mon mari n'avait aucun symptômes mais était déjà en stade 4.
Pendant 1 an je l'ai soigné et accompagné, j'ai mis ma vie de côté pour me consacrer à mon petit garçon et à mon mari celui ci ayant  suite aux chimios dévellopé un polynévrite qui l'a rendu totalement invalide( plus savoir écrire, marcher, plus rine savoir tenir en main , une paralysie totale merci aux médecins d'être merveilleusement à l'écoute de leur patient, ils ne suivent que leur idées tout ces oncologues qui n'ont aucune once de psychologie pour le patient et la famille
Nous avions de l'espoir, en février il était en rémission et puis tout s'est accélérer très vite.
1 mois avant son cancer mon mari a eu un accident de travail, qui l'a immobilisé car il a dû avoir un greffe du talon.
Nous avions décidé de faire les soins à domicile et d'éviter les hospitalisations.
Mon mari refusant une infirmière, je me suis transformée en infirmière, jardinier ,femme de ménage, maman bref je suis passée par toute les casquettes mais peu m'importait  que le bien être de mon mari.
Je l'ai accompagné jusqu'au bout et Le 8 juillet il s'est endormi dans mes bras, à la maison.

Tout le monde me parle de deuil à faire, depuis la mort de mon mari je verse de temsp en temps une larme mais sans plus, je n'ai pas l'impression d'être en deuil, à ce jour je n'ai fait aucune "crise de larmes", de même pour mon petit garçon qui a vu son papa souffrir durant un an, qui a vu la déchéance, il me dit:"maman, le passé c'est le passé on ne sait pas revenir en arrière maintenant papa ne souffre plus"mais je sais que si il ne pleure pas c'est pour me protéger que si il pleure  je pleure aussi
nous avons l'impression qu'il est encore parmis nous qu'il nous protège.
je ne souhaite pas non plus me faire suivre car j'estime que seul les personnes ayant vécu une chose comme la nôtre peuvent comprendre et nous conseiller.
Mon mari et moi étions très fusionnels très aimant l'un envers l'autre, je devrais ressentir un vide et pourtant je ne ressens rien, je continue ma vie de tous les jours,le seul vide que je ressens est  que je ne pourrais plus jamais tenir sa main ou l'embrasser,entendre sa voix ou quand je vois des papas avec leur petit garçon ça ça fait mal, je pense que mon fils est mon moteur et qu'à nous deux nous allons nous en sortir et avancer, c'est ce que mon mari voulait pour nous et me l'a écrit dans ses lettres  mais je reçois des signes et cela m'aide.
Voilà c'était juste mon témoignage
« Modifié: 07 août 2012 à 10:43:50 par catyam »

Caroline3

  • Invité
Re : perte de mon mari
« Réponse #1 le: 06 août 2012 à 03:30:42 »
Bonsoir Catyam

Quelle force tu as! Être le soutien, le moteur pour ton petit, ton mari handicapé et mourant, sans aide (tu ne nous en parle pas, tu as été vraiment toute seule? C'est possible, ça été mon cas).

J'ai vécu à peu près le même scénario que toi, cancer du poumon fulgurant (7 semaines), sans paralysie, mais avec en plus des crises d'épilepsie et une tuberculose incurable. Un oncologue froid et sec, sans aide réellement. Fallait que je coure après lui pour connaître la situation.

Dans mon cas, ça fait un peu plus de deux ans.

J'ai donc, après la courses avant et après le décès, continuer à travailler, et tout comme toi, je n'ai pas senti grand chose, sauf l'urgence de réaliser le travail d'après décès.

Je trouve ton cheminement très très courageux, ton petit garçon aussi semble être "fait fort"!

Ma fille avait 7 ans, quand mon mari est décédé (elle l'a vu dépérir à la maison, cracher et tout), et tout de suite après, je l'ai fait rencontrer une spécialiste du deuil pour les enfants, ce qui a beaucoup-beaucoup aidé, car je crois que la maman seule (en tout cas moi), ne peut pas faire passer les émotions, car ma fille et moi, on est trop proches. Il fallait une autre force, une autre psychologie que la mienne et j'avoue que ces 20 rencontres ont été beaucoup plus bénéfiques que je ne le croyais. Les enfants ne parlent pas comme nous, ils dessinent, ils chantent, ils jouent... ça passe ainsi.

Durant 2 ans, ma fille n'a pas voulu même prononcé le nom de son père... c'était fini aussi dans sa tête.

Moi, ce n'est qu'après deux ans que j'ai frappé un mur. C'est ainsi, mon cheminement ressemble à beaucoup d'autres personnes: ça prend du temps, et c'est ainsi. Ça m'a aidé de comprendre ça.

J'ai donc stoppé de travailler en mai passé et j'ai fait correctement ma troisième étape de deuil - souffrance beaucoup plus présente et plus libératrice qu'avant. Chaque pleurs est libérateur. En parler aide beaucoup dans mon cas. Pour d'autres, ce sera autre chose: hypnose, relaxation, même voir un médium.

J'ai aussi commencé à prendre de manière très légère des anti-dépression. Pas sûre que dans mon cas ça fonctionne, mais je mets toutes les chances de mon côté. Et je pleure maintenant devant ma fille, et je lui dis que j'aimais son papa, mon mari. Je crois, très sincèrement, que ça lui fait du bien, sinon, si ça reste "en moi", que je fais semblant de faire ma forte (j'ai fait mon wonder woman durant deux ans...), je suis persuadée, mais absolument, que ma fille pourrait développer d'importants troubles psychologiques à l'adolescence: les enfants n'en sont pas conscients, mais ils sentent vraiment le mensonge, même quand on n'en a pas conscience nous-même...

L'idée de ne pas s'effondrer est aussi fausse: il le faut. Surtout que s'effondrer ne dure que quelques minutes (très difficiles), mais Ô combien libératrices!

Ça fait 4 semaines pour toi. C'est tellement récent! C'est tout à fait normal que tu ne sentes pas ce choc. C'est bien que tu en sois rendue là, ça prouve que tu as commencé, sans t'en apercevoir, à débuter ton vrai travail de deuil.

Tu as vu les vidéos offertes par le site? Elles sont excellentes (bien divisées), et aident à point tel que pour ma part, j'ai pu accepter de devenir consciente de mon deuil, d'intégrer les étapes, petit à petit.

Bon courage et viens nous parler, quand tu le voudras, il y aura toujours une oreille pour t'écouter.

Amicalement,

Caroline



Pervenche

  • Invité
Re : perte de mon mari
« Réponse #2 le: 06 août 2012 à 11:38:17 »
Bonjour Catyam,

Difficile de te souhaiter la "bienvenue", puisque cela signifie que tu viens de perdre un être cher... Mais tu as bien fait de nous rejoindre. Nous avons tous des vécus différents mais si similaires dans la souffrance.

Ton mari est décédé il y a si peu de temps. Au début, on est en état de choc, et on ne réalise pas vraiment la perte... on est anesthésié, on n'y croit pas...

Comme le conseillent Véro et Caroline, les vidéos sont vraiment très bien faites et m'aident beaucoup.

J'espère que tu es bien entourée car c'est important. Il faut prendre bien soin de toi, de vous deux. Le chemin est long mais une lumière brille au bout...

Tu as été tellement courageuse depuis la maladie de ton mari. Et ton petit garçon aussi. Vous allez tous les deux traverser des moments difficiles mais ici tu trouveras toujours compréhension, solidarité, tendresse.

Tu peux revenir nous parler de ce que vous avez vécu, des bons souvenirs et des mauvais. Et quand le chagrin sera trop grand qu'il semblera te submerger, n'oublie pas que nous sommes là.

Je te souhaite plein de courage
Bises
Claire


catyam

  • Invité
Re : perte de mon mari
« Réponse #3 le: 06 août 2012 à 16:29:38 »
Merci à tous pour vos réponses et vos messages
@Yohann, comme tu dis nous nous sommes souvent posé la question  à savoir faut il continuer ou arrêter cette satané chimio?Mon mari à voulu se battre pour nous, après le diagnostique, il avait dit:"c'est bon on tire l'échelle" et puis il est revenu sur sa décision et s'est dit je vais me battre pour vous; mon mari n'avait pas peur de la mort, il avait simplement peur pour notre avenir sans lui, l'amour, les finances,bref la vie au jour le jour.
Puis les effets secondaires de paralysie sont arrivées et là personne ne savait nous répondre: oui monsieur vous récupérerez peut être...Là il s'est dit à quoi sa sert essayer de guerir ce cancer et rester le restant de sa vie dans un fauteuil roulant, lui étant sportifs et très manuels ne savait plus rien faire.Et puis nous n'avons pas dû choisir avant que le choix s'impose il est parti.

Le plus dure pour l'instant sont les démarches administratives, ici en belgique les lois viennent de changer depuis le 01/07/12 et le fisc fait des recherches sur les dettes de tous les héritiers, ma situation étant un peu complexe car nous avons eu ensemble un enfant qui est mineur et lui de son côté a eu d'un premier mariage un enfant majeur, donc juge de paix, blocages des comptes jusqu'à quand ça on ne sait pas car la nouvelle loi est passées mais il n'y a encore rien de concret concernant les démarches administratives.

De plus nous nous étions mariés en septembre 2011 dès que nous avons appris la maladie, malheureusement en belgique pour avoir une pension de veuve il faut avoir 45 ans et être marié depuis minimum 1 an.Son ex épouse( depuis + de 28 ans) a elle droit à cette pension car elle ne s'est pas remarié; donc pour l'instant je me débat dans les méandres administratifs et cela occupe ma tête

@Claire merci pour ton message .Ce matin j'ai regardé le module 1 des vidéos et c'est vrai que ma tristesse ressort plus quand j 'écoute de la musique  avec des paroles tristes là j'arrive à pleurer, de même quand je regarde des photos  (qui sont exposées partout dans la maison) je me dit que cela n'est pas possible qu'il m'ai laissé, (ça y est là je pleure)toutes ces photos correspondent à un bout de notre histoire et me replongent automatiquement dans le passé, je suis également occupé à écrire notre histoire pour que l'on se souviennet de petits détails qui peut être un jour s'estomperont et pour mon fils également.

Je suis très (trop ) entourée par mes parents et mon frères, les autres personnes continuent leur vie et c'est normal.Mon petit garçon est fantastique depuis 1 an il prend bcp sur lui et à mûri très vite , trop vite .Je veux qu'il reste ce petit garçon de 8 ans insouciant et plein de vie, pour l'instant  sa carapace est là et je n'arrive pas à le faire craquer, il est en protection pour moi il croit qu'il doit prendre le rôle de l'adulte maintenant que son papa n'est plus là  et ça c'est hors de question, ma vie est centrée sur lui pour son bien être.

@Caroline3
 merci de ta réponse et oui, nous avons fait le choix de soins à la maison, mon mari était trop fier pour monter sa diminution devant les autres et il souhaitait que ce soi moi qui m'occupe des soins quotidiens, j'ai donc appris à faire des injections, des toilettes des manipulations....mon fils a également vécu la maladie au jour le jour, nous avons pris ce combat comme une compétition où tout le monde y tenait un rôle : mon mari le combat et la positivité, moi les soins, la gestion de la maison et de tout  et mon fils de bien travailler à l'école .Malgré la maladie notre fils a réussi haut la main de plus qu'il est dans une école d'une auttre langue  que sa langue maternelle.
Concernant les anti depresseurs ce n'est pas ma tasse de thé je ne veux pas m'y habituer dons étant très forte de caractère, je pense que je vais essayer sans.

Brefs merci à tous pour vos conseils judicieux que je vais essayer de mettre en pratique.
Je suis heureuse d'avoir trouvé ce site, cela me permet enfin de parler avec des personnes qui sont malheureusement dans la même situation.Les personnes ne vivant pas ou n'ayant pas vécu cela ne peuvent pas comprendre, comme je le disait plus haut leur vie continue.
Pour l'instant je reçois bcp de signes de mon mari, signes ou coincidences l'esentiem est que cela me tienne aussi, je ne les attends pas , je les découvre par surprise.Je suis très terre à terre et malgré tout je ressens sa présence très forte auprès de moi.

Voilà

learnorelie

  • Invité
Re : perte de mon mari douleurs sans larmes???
« Réponse #4 le: 07 août 2012 à 15:32:48 »
Bonjour CAtyam,
J'ai lu ton histoire qui m'a très touchée car moi meme j'ai vécu la meme histoire.Mon mari est décèdé d'un cancer en 9 mois à 52 ans.
Heureusement tu as ton petit bonhomme pour te soutenir et qui vas t'aider à avancer. C'est normal que tu ne pleures pas au début , c'est le choc. Pour moi cela été la meme chose mais aprés c'est trés dur. Je suis passée par toutes les phases, là j'en suis à la 4 phase c'est à dire à la reconstruction.Oui comme tu dis ton mari est dans toi et il te protège toi et ton fils. IL sera toujoujours là. Il y a que les gens qui ont subit le deuil qui comprennent, il faut le vivre pour le comprendre. Mourir à 50 ans est injuste. MOi je n'ai plus d'enfant à charge mais une entreprise et c'est dur. Le livre "vivre le deuil jour après jour" m' a aidé. ON comprends mieux ce qui nous arrive . C'est sur que sur ce site on se comprends tous car nous vivons tous la meme chose.et que nous parlons le meme langage. Il faut du temps pour que la peine et la douleur soit moins vive. Mais on ne sera jamais comme avant . Je te souhaite à toi et à ton petit garçon un trés bon courage. A bientot.  :*