Bonsoir Catyam
Quelle force tu as! Être le soutien, le moteur pour ton petit, ton mari handicapé et mourant, sans aide (tu ne nous en parle pas, tu as été vraiment toute seule? C'est possible, ça été mon cas).
J'ai vécu à peu près le même scénario que toi, cancer du poumon fulgurant (7 semaines), sans paralysie, mais avec en plus des crises d'épilepsie et une tuberculose incurable. Un oncologue froid et sec, sans aide réellement. Fallait que je coure après lui pour connaître la situation.
Dans mon cas, ça fait un peu plus de deux ans.
J'ai donc, après la courses avant et après le décès, continuer à travailler, et tout comme toi, je n'ai pas senti grand chose, sauf l'urgence de réaliser le travail d'après décès.
Je trouve ton cheminement très très courageux, ton petit garçon aussi semble être "fait fort"!
Ma fille avait 7 ans, quand mon mari est décédé (elle l'a vu dépérir à la maison, cracher et tout), et tout de suite après, je l'ai fait rencontrer une spécialiste du deuil pour les enfants, ce qui a beaucoup-beaucoup aidé, car je crois que la maman seule (en tout cas moi), ne peut pas faire passer les émotions, car ma fille et moi, on est trop proches. Il fallait une autre force, une autre psychologie que la mienne et j'avoue que ces 20 rencontres ont été beaucoup plus bénéfiques que je ne le croyais. Les enfants ne parlent pas comme nous, ils dessinent, ils chantent, ils jouent... ça passe ainsi.
Durant 2 ans, ma fille n'a pas voulu même prononcé le nom de son père... c'était fini aussi dans sa tête.
Moi, ce n'est qu'après deux ans que j'ai frappé un mur. C'est ainsi, mon cheminement ressemble à beaucoup d'autres personnes: ça prend du temps, et c'est ainsi. Ça m'a aidé de comprendre ça.
J'ai donc stoppé de travailler en mai passé et j'ai fait correctement ma troisième étape de deuil - souffrance beaucoup plus présente et plus libératrice qu'avant. Chaque pleurs est libérateur. En parler aide beaucoup dans mon cas. Pour d'autres, ce sera autre chose: hypnose, relaxation, même voir un médium.
J'ai aussi commencé à prendre de manière très légère des anti-dépression. Pas sûre que dans mon cas ça fonctionne, mais je mets toutes les chances de mon côté. Et je pleure maintenant devant ma fille, et je lui dis que j'aimais son papa, mon mari. Je crois, très sincèrement, que ça lui fait du bien, sinon, si ça reste "en moi", que je fais semblant de faire ma forte (j'ai fait mon wonder woman durant deux ans...), je suis persuadée, mais absolument, que ma fille pourrait développer d'importants troubles psychologiques à l'adolescence: les enfants n'en sont pas conscients, mais ils sentent vraiment le mensonge, même quand on n'en a pas conscience nous-même...
L'idée de ne pas s'effondrer est aussi fausse: il le faut. Surtout que s'effondrer ne dure que quelques minutes (très difficiles), mais Ô combien libératrices!
Ça fait 4 semaines pour toi. C'est tellement récent! C'est tout à fait normal que tu ne sentes pas ce choc. C'est bien que tu en sois rendue là, ça prouve que tu as commencé, sans t'en apercevoir, à débuter ton vrai travail de deuil.
Tu as vu les vidéos offertes par le site? Elles sont excellentes (bien divisées), et aident à point tel que pour ma part, j'ai pu accepter de devenir consciente de mon deuil, d'intégrer les étapes, petit à petit.
Bon courage et viens nous parler, quand tu le voudras, il y aura toujours une oreille pour t'écouter.
Amicalement,
Caroline