Tu m as quitté il y a 2 mois . Ç était hier, mais impossible d écrire .
Ma nouvelle vie prends forme . Ma mutation a été acceptée  pour début avril et je dois organiser le déménagement , changement d école pour les enfants ....
Nos boulettes vont plutôt bien , ils sont adorables et comme toujours pleins d énergies . Tu serais tellement fière d eux.
Par contre , pour moi ç est autre chose . La femme courage du début sombre depuis 3 semaines.
Je n arrive pas à me projeter dans notre maison sans toi et surtout à vivre sans toi . J avance mais difficilement. Aujourd'hui j ai pleuré à la préfecture lors du changement de nom sur les cartes grises de nos voitures.
Si tu as pu voir ça , j ai du te décevoir  . Je n arrive pas à être à ta hauteur ni à être forte. J essaie de me souvenir de tes mots de tes conseils , de ta peau , ton odeur afin de me donner un peu de courage.
Je me bats pour toi , pour nos enfants mais 90% de ce que j étais est parti avec toi .
Tu es avec moi chaque seconde, je ne pense Qu à toi .
Je t aime .

Voilà longtemps que celle avec qui j’ai dormi.
Ô Seigneur! a quitté ma couche pour la vôtre,
Et nous sommes encore tout liés l’un à l’autre,
elle à demi vivante et moi mort à demi.

Bonsoir Lilidido
je comprends tout à fait et me sentais aussi dans cet état jusqu'à il y a quelques semaines.  Depuis des mois je renvoyais l'image de quelqu'un de fort qui "s'en sort plutôt bien" qui "gère au mieux" le boulot les enfants et même une pseudo-vie sociale... sauf qu'à l'intérieur je ne sentais pas du tout comme ça! L'image de moi-même que j'avais c'était celle d'un vase brisé qu'on aurait recollé et qui extérieurement à l'air "réparé" mais qui en réalité est encore en morceaux, très fragile et pas complet... Moi aussi j'avais du mal à me comprendre moi même et m'en voulais aussi parce qu'avec cette attitude forcément les gens se disent que c'est bon on va bien et qu'on n'a pas besoin de soutient.
Je parle au passé parce qu'avec le décès de mon papa il y a un mois je n'arrive même plus à donner l'illusion... et peut-être que c'est aussi bien comme ça finalement. Parce que non je ne me sens ni courageuse, ni forte j'ai juste l'impression de ne pas avoir le choix et je me sens loin de l'image que je pouvais renvoyer partout ailleurs que sur ce forum ou auprès de rares personnes très proches. J'aime bien une phrase utilisée dans la signature d'une de nos sœurs de douleur "Tu ne sais jamais à quel point tu es fort jusqu'au jour où être fort reste la seule option". B. Marley. Mais cette force apparente peut aussi être assez difficile à porter parce qu'elle nous isole. Pourtant je crois que c'etait aussi une protection parce que je n'aime pas faire pitié, parce que je vois bien que "les autres" ne comprennent pas et ne savent pas comment se comporter face à ma peine, pour me prouver à moi même que ma vie à moi ne s'est pas arrêtée en même temps, et pour ne pas inquiéter mes proches...
Juste mon témoignage pour te dire que tu n'es pas seule. Que si en ce moment être forte aux yeux de tous est ta façon à toi de traverser ça, tu peux trouver ici un endroit où à l'inverse le masque tombe puisque nous sommes "entre-nous", nous savons et ne jugerons pas.
Prends soin de toi

récemment j'écrivais ... à propos de moments dans le lien social
je me cite :
Comme en famille j'apprends là à vivre des moments de plaisir, de joies, des projets, tout en laissant être à l'intérieur de moi ce qui vient de douloureux.
Bien sûr en ne le réfrénant pas, il y a des moments où les larmes montent aux cils où je dois les stopper mais d'avance je ne suis pas en lutte pour "oublier" ou faire comme si ça n'existait pas, je ne saurai pas d'ailleurs.
Apprendre à vivre avec cette cohabitation intérieure de ces émotions opposées, à faire des choses en leur présence n'est pas une entrave car je ne suis pas sur mes gardes, juste je sais que je suis apte (à priori) la plupart du temps de gérer la montée soudaine de l'expression visible vers l'extérieur de la part douleur.
Je découvre ce qui attise le plus ma douleur, j'utilise des astuces, je les testes, je me fais ma boite à outils ... évolutive ...
pendant que le temps passe ...
(dans http://forumdeuil.comemo.org/apres-la-grande-souffrance-la-reconstruction/c'est-quoi-la-reconstruction/msg85374/#msg85374)

Au fil des mois de deuil quasi 36 à ce jour (dans 4 j) je n'ai pas cherché à paraître
je ne m'en sentais pas capable.
J'avais pris l'option d'un maximum d'authenticité cadré par
* mon souhait de ne pas ajouter de la douleur au deuil de ma fille
* ne pas déstabiliser ma petite fille qui avait 19 mois au début du deuil (mais j'ai eu pleuré avec elle)
* ne pas inquiéter plus ma vielle maman dépressive et grande malvoyante vivant sous mon toit  (qui depuis est décédée le 11 Août 2016)
* ne pas trop faire fuir ma clientèle, mes "élèves"
* en public dans la rue ne pas me mettre en situation plus ingérable

Je ne regrette pas mon option qui correspond à ce que je m'estimais capable de faire.
Là j'amorce ma reconstruction et je joue encore la carte de l'authenticité pour le moment ça fonctionne bien.

Je reviens sur la gestion du vécu intérieur différent de ce qui parait, c'est le sujet qui revient le plus souvent en travail dans mes séances avec les psys pro. Cela m'aide, elles savent me montrer, me rassurer.
L'acceptation de ce qui vient pour mieux le gérer m'a parut le plus sain pour moi.
Pour les outils je viens de découvrir la méthode citée par Régine
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/boite-a-outils/msg85344/#msg85344

moi j'ai plus utilisé la pleine conscience (méthode que je pratiquais déjà) http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/boite-a-outils/msg57305/#msg57305
l'EFT idem (http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/boite-a-outils/msg55656/#msg55656)
et l'astuce de différer l'explosion émotionnelle pour la contenir.

L'acceptation de la dualité est un chemin que j'ai découvert dans ce deuil de ma moitié ...

affectueusement

Bonsoir Lilidido,

Mais se sentir vide et morte est très déroutant et difficile à surmonter oh oui, les moments où je ressens cela, sont difficiles à vivre

Les mots d'Anneso font écho :
Pourtant je crois que c'etait aussi une protection parce que je n'aime pas faire pitié, parce que je vois bien que "les autres" ne comprennent pas et ne savent pas comment se comporter face à ma peine,.... et pour ne pas inquiéter mes proches...

Lorsque ces moments où je me sens morte, où je n'ai plus gout à rien se dissipent, je me nourris des petits moments de bonheurs, des petits plaisirs :
hier, journée canapé pour moi, mes enfants me voyaient comme cela ; mais petit plaisir d'aujourd'hui : j'ai emmené mes enfants au Bocasse, parc d'attraction où nous amenions ensemble nos enfants chaque année, j'ai regardé leurs yeux écarquillés, leur sourire qui est resté sur leur visage toutes la journée  (... j'ai aussi vu les papas faire des manèges avec leurs enfants, et les regarder avec leurs yeux fiers.. ) mais mes bouchons vivaient un moment doux, ils l'ont savouré

Je t'embrasse bien tendrement