FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: Yohann le 09 novembre 2011 à 22:39:43
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UN VOILIER PASSE
Je suis debout au bord de la plage
Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l'océan.
Il est la beauté et la vie. Je le regarde jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon.
Quelqu'un à mon côté dit: « Il est parti » Parti vers où ?
Parti de mon regard, c'est tout.
Son mât est toujours aussi haut Sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.
Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui.
Et au moment où quelqu'un auprès de moi dit : « Il est parti»
Il y en a d'autres qui, le voyant poindre à l'horizon et venir vers eux, s'exclament avec joie: « Le voilà ».
C'est cela la mort.
(de William Blake)
Yohann
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Bonsoir Yohann
Que ce poème est beau...et triste.
Ce soir, c'est avec plein de souffrance que je pense à plein de choses, ma tête est remplie, déborde de mille questions sans réponse. Comment tenir, qui m'écoute, qui m'entend. Crier, j'en envie de crier, "reviens je t'en supplie" mais hélas c'est impossible.
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Mmmmmhhhh!!!il y a l'espoir qu'ils sont accueillis de l'autre coté!!!
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C'est très beau poême de william Blake que mon beau-père à lu à l'enterrement de mon JB...
Très beau et rempli d'espoir...
Voici celui qu'il a ecrit une nuit sans sommeil....
Le veilleur de Cavagnac
C’est un trou de verdure où chante la nature.
À Cavagnac un homme jeune et son âme si pure
y dorment désormais, baignant d’éternité.
Révolté je le suis mais pas désespéré.
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C’est notre Jean-Benoît, cette part de nous-même
Au sourire si bon sur son visage blême.
C’est Jean-Benoît Courage,sublimé par l’amour
De Anne, de Yanis et Lulu chaque jour.
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L’humus de la campagne ne fait plus soulever sa poitrine.
Finis ses pas pesants, la forêt qu’il dessine
C’est au ciel désormais qu’il dresse un chevalet.
Mon Dieu, berce-le chaudement car ses mains sont gelées.
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Il nous a tant aimés, ses amis, sa famille
Il a tant mérité quand de son âme en guenille
les tourments se lisaient dans son regard profond.
Une immonde tumeur a détruit ses poumons.
Papa ( avec la collaboration d’Arthur Rimbaud et de son «dormeur du val»)
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Que c'est beau, Anne.. "Son sourire si bon sur son visage blême", "courage sublimé par l'amour", "Il nous a tant aimés, ses amis, sa famille Il a tant mérité quand de son âme en guenille les tourments se lisaient dans son regard profond"... Merci, Anne, je revois mon amour dans ces lignes sublimes, merci du fond du coeur.
Et "le voilier", ce merveilleux texte rempli d'espérance...
Alors, croyons-le, les morts sont invisibles mais ils ne sont pas des absents.
L'amour que l’on continue à porter à l’être cher disparu a toujours un sens, quoiqu’en pensent les autres. Cet amour ouvre les portes d'une autre dimension, différente, dans le monde de l'invisible, dans un monde où l'amour est immortel...
Dans tout ce que nous entreprenons, ne le sentons-nous pas ?...
Présence invisible et muette, tu me guides, tu me soutiens, tu me protèges...
Je sais aussi que tu es heureux lorsque je me "relève" un peu...Il me semble alors que, dans ton cadre, tu me souris et que tes yeux brillent de joie.
Tu m’attends, j’en ai la certitude, mais sans impatience : tu désirais tant que je vive après toi... De toute façon, un jour, nous nous retrouverons, il ne peut en être autrement..
Ce jour-là, je comprendrai alors pourquoi certaines personnes doivent s'en aller alors qu'elles sont encore pleines de vie et de rêves, que d'autres, qui ne demandent qu'à partir, restent, presque au-delà du supportable, que des couples qui s'adorent sont séparés de cette manière inhumaine, laissant l’autre totalement désemparé.
Ici bas, nous ne pouvons que nous demander invariablement pourquoi… mais, toi, tu as aujourd’hui les réponses et, au plus profond de mon cœur, tu imprimes en lettres de feu : « Restes, tu as encore une mission à accomplir sur cette terre…
Christine
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Mon mari était marin, et le curé a lu ce poème lors de ses obsèques.
Je le trouve juste et beau.
J'aime la fin et l'idée qu'ailleurs, il était attendu.
Je le crois d'ailleurs...
M.
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UN VOILIER PASSE
Je suis debout au bord de la plage
Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l'océan.
Il est la beauté et la vie. Je le regarde jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon.
Quelqu'un à mon côté dit: « Il est parti » Parti vers où ?
Parti de mon regard, c'est tout.
Son mât est toujours aussi haut Sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.
Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui.
Et au moment où quelqu'un auprès de moi dit : « Il est parti»
Il y en a d'autres qui, le voyant poindre à l'horizon et venir vers eux, s'exclament avec joie: « Le voilà ».
C'est cela la mort.
(de William Blake)
Yohann
Je découvre ce poème, transmis par Yohann. Il me touche et m'interpelle.
Dans les semaines qui ont suivi la disparition de mon époux, de petits manifestations en tous genres se sont produites chez nous; entre autres, les ampoules de plusieurs lampes ont grillé, presque en même temps, dès le soir de sa mort.
Mon entourage, plutôt cartésien, n'a pas voulu croire ce que moi, je voulais croire : des signes, des signes de lui.
Dans une autre discussion du forum, nous avons parlé de ces signes reçus par beaucoup d'entre nous et pas du tout par d'autres. Et puis dans une réponse, il y avait : Il (ou elle, je ne sais plus), cherche à te faire passer un message avant de partir... Dans une autre réponse : Un jour, au cimetière, nous lui avons dit, maintenant va, part en paix, nous sommes en paix, et plus aucune manifestation ne s'est produite...
Alors, nos disparus resteraient ils près de nous "un certain temps"? Pour nous aider à passer le cap le plus difficile? Nous faire passer des messages?
Doit-on se réjouir de ces signes, ou espèrer qu'ils disparaissent?
Attendraient-ils un " feu vert" de notre part, pour enfin prendre la route vers... l'autre rive, où ils sont attendus avec impatience?
Devons nous donc les "libérer" pour qu'ils trouvent leur paix?
Que faut-il souhaiter? Qu'ils restent près de nous ou qu'ils s'éloignent vers leur ailleurs ?
Faut-il croire à une autre vie, pour eux?
... ... ...
?? ?? ??
PiMa, toujours "prise de tête".
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Jacques et moi avions des conversations un peu folles.
En rigolant, il me disait je suis un extra-terrestre, ...
Euhhh!!!
Oui, je uis une énergie inconnue qui ai investit ce corps terrestre pour communiquer avec vous...
Bon, de là nous partions sur des discutions plus sérieuses...
Nous ne connaissons pas tout, bien loin de là, la matière , c'est OK, l'antimatière, c'est bof... l'électricité OK, certaines dimensions : Yesss!!
Maintenant, il y a probablement des énergies encore inconnues, des dimensions inconnues.. donc que sait-on de la vie et cette énergie qui s'échappe d'un corps, rien du tout ça nous échappe complètement...
Et ce cerveau dont on ne sait se servir, on est doté d'un outil extraordinaire et on ne sait pas s'en servir...
Peut-être est t-on capable de choses fantastiques qui parfois effraie quand on l'entrevoit...
Enfin pas simple tout ça, je crois qu'il faut rester humble face à la vie , à l'Amour, à la création... On ne sait rien, on balbutie....
Ouf!! ça chauffe là-haut..
Je vous laisse réfléchir ou pas à tout ça.... Jacques me disait: pense pas, la vie,c'est simple..
Chose beaucoup plus terre à terre, j'ai faim ... Bonne maladie, qu'est la vie...
Bisous je vous embrasse tous...
Pascale la Louve
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Vous savez quoi???
Il serait tant que je retravaille je me torture les méninges et essaie de me servir de tout mon cerveau... Lolll !!!
Ca marche pas
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Bonsoir à tous,
Ouh la la! Il semble que ça travaille de la caboche!
Malheureusement pour moi, je n'ai aucune conviction concernant une métaphysique quelconque et encore moins un surnaturel, divin ou non... J'ai déjà du mal à gérer le "pendant", alors "l'après"... Et puis... Olivier est décédé d'un avc foudroyant, alors le cerveau et moi, on est un peu en froid à l'heure actuelle!
Pascale, tu sais, je travaillais aussi avec Olivier puisque nous étions libraires, jusqu'en 2008. Nous avons partagé l'amour des livres anciens pendant 18 ans, et j'ai dû mal à poursuivre cet intérêt en solitaire...Pourtant, même si le travail est un pis-aller, il reste un moyen efficace de remettre les pieds dans l'environnement social, cruellement souvent mais avec bénéfice également.
Et toi Yohann? (je m'adresse à vous deux , sans mépris pour les autres bien sûr, c'est juste que c'est avec vous deux que j'ai le plus d'échanges!...)Que fais-tu?
J'espère que vous allez bien ce soir, hier chez moi, Paul a craqué. Il a beaucoup pleuré. Son père lui est apparu comme un flash. Ca a été très dur.
Ce soir, les choses sont plus sereines.
Et mon meilleur ami, mon frère, François, va mettre l'urne d'Olivier dans sa bibliothèque entre les ouvrages d'art italien et les monographies d'artistes contemporains. C'est chouette.
Je vous embrasse.
Caroline
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Jacques lui a fait toutes les maladies physiques et psychologiques que le cerveau peut faire en 1 mois et demi pour terminer par un AVC massif, et pourtant je continue à rendre hommage à sa grande intelligence et continue à apprendre et me documenter sur des tas de choses, je lisais et lui n'avait pas le temps et pas de bons yeux et je lui racontais, il adorait apprendre...
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Tant de choses en commun, c'est vraiment bien. Jacques et toi ous êtes rencontrés et aimés. PERSONNE ne te l'enlèvera, ça. Et il faut maintenant en être riche.
Et faire du pain aussi!
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oh oui, c'est bien mon intention, le pain, la chaleur , la bonté, la vie... Il faisait le pain avec des gestes ancestraux...
c'est chouette les livres il se trouve là où il a aimé.
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C'est vrai tout jeune indépendant Olivier et toi tu es toujours dans la Librairie??
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Oui, et mon déménagement en Normandie pourrait faire naitre une nouvelle librairie!
Olivier et moi avions repris nos études il y a 2 ans-je veux faire une thèse sur la bibliophilie et il avait réussi son diplôme d'aménagement paysager, trouvé du boulot à Agen... 4 mois de bonheur pour lui, à avoir retrouvé une équipe de copains et une indépendance...
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Et bien écoute, vous avez vécu une belle histoire, tu as encore de beaux projets, je réouvre ma boulangerie et je viendrai te dire bonjour pendant mes vacances dans ta nouvelle librairie...
On est des femmes courageuses et on avait des projets communs avec nos Amours il faut le faire, laisse toi un peu de temps mais ce sera bien...
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Bonsoir Pima,
Je crois que nos chers disparus, où qu'ils soient, demeurent toujours près de nous. Seulement ils ne nous offrent ces signes que très peu de temps après leur départ, peut-être pour nous dire qu'ils ont disparu mais veillent sur nous. Qu'ils ne se manifestent plus après ne signifient pas pour autant, à mon humble avis, qu'il faut les laisser partir. Preuve en est, c'est que beaucoup reçoivent "de l'aide" de leur part lorsque le fardeau est trop lourd et que nous leur demandons de nous éclairer sur ce que nous devons faire.
Dans notre monde très cartésien, il est difficile de parler de ces signes car nous craignons de passer pour folle ou fou. Je ne comptais donc pas parler ici de ce qui m'est arrivé le jour de mon départ de Bretagne où je venais de rendre les cendres de mon mari à la mer mais, tant pis, je prends le risque...
J'avais tout bouclé, quitté le gîte, puis une dernière fois, je me suis rendue non loin de l'endroit où il repose à jamais. Je n'arrivais pas à partir. Inutile d'expliquer dans l'état émotionnel où je me trouvais. Parvenant à me secouer, je suis remontée en voiture et à ce moment précis une mouette a volé et est venue s'installer sur le capot, au ras du pare-brise, me regardant fixement. Elle ne partait pas. On est resté un long moment à se regarder; puis j'ai pris l'appareil photo, ouvert la portière. Elle va s'envoler, me suis-je dit. Oui, elle s'est bien envolée mais pour venir à mes pieds, et elle ne me quittait pas des yeux. J'étais en larmes... J'ai mis le moteur en marche et ai fait ma manoeuvre pour partir. Et bien, en regardant dans le rétro, alors que je m'éloignais, elle n'avait pas bougé...
Un "au revoir" ?... Un autre message ?... Je ne sais trop mais ce "signe" me poursuit. Comment l'interpréter ?
Une chose est certaine, c'est que je n'arrive pas à penser à autre chose et que mon seul désir est de retourner là-bas. Pourquoi je n'arrive plus à m'apaiser chez moi qui est notre chez nous ? Je me sens encore ce soir complètement perdue...
Christine
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Je vois que j'ai soulevé un petit coin de la montagne pour y glisser un peu de poussière.
Cela me va.
Ce qui me va moins c'est la réponse : vis et ne te poses pas de question.
Cà, pour moi, c'est impossible.
Dans mon cerveau (pas bien gros pourtant), il y a un mot qui cogne à droite et à gauche, inlassablement : POURQUOI?
Pourquoi, pourquoi, pourquoi.
Pierre, mon époux avait souvent les réponses à mes questions. Si l'on verse autant d'eau chaude que d'eau froide dans un bol, sera t'elle plutôt froide ou plutôt chaude? Pourquoi en hiver voit on dans le même ciel le soleil et la lune? ...
Alors, vis sans te poser de questions, je ne sais pas.
Pourquoi m'avoir donné le bonheur pour me le reprendre? Pourquoi une maladie rare alors qu'il était hyper surveillé? Pourquoi son corps sain n'a pas résisté? Pourquoi n'ai je pas réussi à le protéger? Pourquoi me l'a t'on pris ? Qu'ai je fais de si grave pour me punir ainsi si durement? ...
La seule chose qui me ferait du bien serait de savoir que ma souffrace sert à quelque chose, à quelqu'un, à lui. Qu'ailleurs on l'attend avec des colliers de fleurs et des coupes remplies de nectar de fruits (il adore les fruits!). Qu'il n'a plus mal au dos, au coeur, au ventre. Qu'il est heureux, là où il est. Je supporterais n'importe quoi si cela pouvait le rendre heureux.
L'acceptation n'est pas pour ce soir, mes amis.
Merci de tenter un sauvetage quand même.
Tendresse à tous.
PiMa (en larmes)
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PiMa,
T'ai-je dis que de l'"autre côté", ils sont heureux, apaisés, sereins, et ils ne sont qu'Amour, on ne peut pas expliqué nous vivant ce qu'ils ressentent, moi je sais que j'y serait bien resté pourtant je n'étais pas très loin..
Ta tristesse maintenant est ton Amour qui te fait souffrir, il n'y a pas de pourquoi, il n'y a pas de qu'est-ce que j'ai pu faire? C'est ainsi , c'est tout... C'est dur... oui ... C'est la vie....
C'est tout à ton honneur que d'avoir soif de savoir, c'est une preuve d'intelligence...
Il faut se poser des questions mais il y en a certaines qui n'ont pas de réponse
Bises PiMa, ça va aller .
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Je ne sais plus. Je ne sais pas. C'est si dur parfois.
Je sais bien, sûr que c'est sur moi que je pleure, parce que je souffre.
Et que je veux croire que lui ne souffre plus.
C'est si dur. Si dur.
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Christine, comme j'aime ton histoire de mouette.
Comme je l'aime cette mouette qui t'a parlée.
Comme je comprends que tu es envie de rester là-bas.
Pour moi, demain "Il fera jour", mais ce soir je suis KO.
Bonne et douce nuit à tous.
PiMa
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Bonne et douce nuit aussi à toi, Pima. Puisse ton Pierre "venir" t'apaiser.
Je t'embrasse.
Christine
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Aimer pour 2!!