Bonjour à toi Marité
Moi aussi, mon mari est décédé voilà deux ans. J'avais 45, lui 52.
La douleur est moins vive avec le temps, sois en assurée.
Au début-début, j'étais dans la pure douleur, surtout à l'annonce de son décès, et quand il souffrait de ses métastases, je pleurais. J'étais en détresse profonde -- il est parti après 7 semaines de cancer du poumon. La cigarette fait les choses de manière assez efficace...
Et pourtant, notre relation n'était pas au plus haut de notre histoire... mais je l'ai toujours aimé, mon Lowell.
Puis, après, je suis devenue "analgésiée". Cinq jours après son décès (soit le nombre de jour officiel de "congé" auquel on a droit au Québec, suite à la mort d'un proche), fallait que j'aille au boulot, fallait que je continue à faire comme si de rien n'était, devant les collègues qui ne m'en parlaient même pas. Je me disais "La vie continue".
Bien sûr elle continue, mais on n'est plus jamais pareil. La mort marque pour la vie. On se transforme à son contact rapproché.
Je me disais "Faut pas que tu t'effondres, faut pas que tu t'effondres, Caroline" Et puis... j'avais une petite de 7 ans (9 ans aujourd'hui). Je n'avais pas le droit de m'effondrer.
Et bien, deux ans plus tard, je "m'effondre". Bien sûr, je ne suis pas une loque, au contraire, c'est bien le problème, je suis belle, en santé, j'ai l'air en forme. Ça c'est l'aspect extérieur. Intérieurement, je pleure souvent. Alors, j'ai accepté de demander un soutien du psy, du médecin, et oui... d'arrêter de travailler pour quelques mois- ça vient de commencer.
De prendre le temps de pleurer, de vraiment pleurer, comme j'aurais dû faire voilà deux ans. De regarder pousser le gazon et de penser, et de pleurer sur mon sort, oui, sur mon sort, sur Lowell, d'être en colère: il n'aurait pas dû me laisser seule, comme ça. Je ne me vois pas chercher un autre homme, mais alors là, pas du tout.
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Dans le deuil, si j'ai bien compris, il y a des étapes et chacun les vit à son rythme. Pour certains, ceux qui sont mieux soutenus (comme toi peut-être?) ça se passe relativement bien, malgré la douleur. Pour d'autres, et pour plusieurs raisons, c'est plus long.
Pour certains, ça dure toute une vie.
Le fait que tu sois venu en parler ici est un très bon signe de santé! Tu vas voir, ici, on comprend que continuer à vivre, suite à la mort d'un proche, ça implique qu'il nous faut un soutien.
Et nous sommes là pour ça, nous soutenir.
Raconte-nous ton homme, ta vie, si tu le veux. Parle nous de ce qu'il faisait, avec toi, au quotidien. Je te le jure, ça fait un bien immense. Ça ne règle pas tout, mais ça donne un baume au coeur, et pas juste quelques secondes. Et personne ne te jugera.
À +!
Caroline xx