Le mois de juin s'annonce difficile/
Le 4, il quittait l'appartement pour toujours. Je le savais. Dans l'ambulance, je pleurais sans retenue. je savais qu'il n'y aurait plus de retour. Plus de chemin main dans la main. Que le pire était à venir.
Le 4 juin, après des heures d'attente aux urgences, on le met dans une salle. Je suis à ses côtés. Il n'y a personne, nous attendons le médecin.
Et soudain, je vois la moitié de son visage gonfler, gonfler, je vois son l'autre moitié en incapacité de bouger, je le vois, il ressent que quelque chose se passe, mais ne comprend pas....je prends sur moi , appelle au secours des médecins dans la salle à côté, appelle appelle, revient pour le rassurer, repart complètement choquée et en une panique effroyable; enfin un médecin arrive et on l'emmène d'urgence pour un scanner, qui confirmera que la tumeur cérébrale a gonflé....bolus de cortisone..... je le laisse dans sa chambre sans fenêtre, je le laisse lui qui est claustrophone, et explique à l'équipe médicale qu'il va être paniqué quand il réalisera où il est........
Et puis 9 jours passent. Il est en chambre double. On se dit que peut-être il reprendra des forces. On peut même sortir dans le parc boire un café en siège.
Arrive le 14 juin. Arrive le 14 juin, j'arrive souriante aimante amoureuse. Il se plaint de maux de ventre. On lui donne du spasfon. On lui dit que peut-être que c'est le transit qui est ralenti. Soudain, à 14 heures, il se met à hurler, à hurler pâle comme un mort, des infirmières viennent, essaient de le calmer, l'interne vient, ne fait rien, ne lui donne rien. Lui continue de se tordre....je veux qu'on lui donne quelque chose je cours partout pour qu'on le soulage, à 15H30, par chance un médecin venu le visiter pour parler de soins palliatifs, comprend la gravité de la situation, on lui injecte enfin vers 16H30/17H de la morphine. La douleur se calme. il se calme aussi. Je suis auprès de lui. lui donne la main. comme je l'aime comme je l'aime.....
je ne vous épargne aucun détail... nous avons l'impression que cela va mieux, il sourit. Nous nous sourions. Vers 19H 30, l'interne passe pour nous dire qu'il faudra faire un scanner, mais qu'on ne sait pas quand ce sera possible. Nous attendons, à 21H30 je l'accompagne pour le faire. Le monsieur qui lui a fait nous explique que les résultats ne seront dispo que d'ici 3 ou 4 heures.
Revenu à la chambre, 5min plus tard, un chirurgien entre et nous dit qu'il faut l'opérer d'urgence, le scanner a décelé une péritonite grave. Les professeurs encore présents, les internes viennent dans la chambre pour expliquer que c'est l'opération (qui implique ce que l'on sait= drains, anus artificiel, .....) ou la mort assurée. Edouard demande: "vous pensez que c'est mieux''. On lui répond "oui". Alors "allons-y".
Nous descendons en salle d'op. Je lui dis "à demain mon Amour".
Et je repars dans Paris désert, perdue, égarée. Un appel vers 3H m'explique que l'opération s'est "bien passée". Que trois métastases avaient troué l'intestin. Le cancer explosait de partout, la tête, les intestins, le pancréas, le foie......
Il ne s'est pas remis.
Impossible de lui faire boire ou manger bien sûr.
Il est parti dans la nuit du 29 au 30 juin,.
Pardon. personne certainement ne lira ce post. J'ai, ce matin, mal et je pleure.
Je vous embrasse