FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: Pascale le 26 décembre 2011 à 00:46:03
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Parfois j'attends , je ne sais pas quoi ou qui...
Parfois je vais chercher, je ne sais pas quoi ou qui...
Parfois je me réveille la nuit, je ne sais pas pourquoi...
Parfois j'ai peur, je ne sais pas pourquoi ou de quoi...
Parfois je m'eveille la nuit et consulte mon téléphone ,j'attends des nouvelles...
Parfois j'espère , je ne sais pas quoi...
Parfois j'ai mal plus fort, je sais pourquoi ...
Parfois, parfois, parfois et puis toujours je sais qu'il va me manquer et toujours je vais l'aimer.. Et là, je vous assure que je passe vraiment un mauvais moment, je me renferme, me replie et me réfugie dans ma tanière...
Ou est la jolie femme que tu aimais tant, que parfois je reconnais dans le miroir les jours plus sereins...
Parfois j'entrevois une lumière d'espoir..
Parfois je m'entends rire mais juste parfois, ce rire qui te faisait craquer tant tu l'aimais..
Pour toi je voudrais rire encore, sourire a la vie, mais comme avant n'existe plus même si parfois j'ose y croire...
Ce Noël fut doux, amer.. Les larmes et les rires étaient au rendez-vous...
Parfois j'aimerais que les proches arrêtent de faire semblant de ne pas comprendre... C'est beaucoup plus pratique c'est vrai...
Je vous apprécie beaucoup, c'est bon que vous soyez la...
Mon Amour disait souvent: c'est qu'on devait en passer par là pour vivre ce qu'on vit maintenant, et je me demande parfois ce que je vais
vivre après??
Bises a tous ...
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Et parfois, la vie amène de meilleures surprises.
Je veux y croire, Pascale, pour toi et pour tous les autres ici.
Laurence
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bonjour Pascale ;
quoique l'on en pense , les périodes 'anniversaires' sont bien difficiles ..
cette semaine pour arriver au 1er janvier ...revivre ces derniers moments de vie à 2..
pour moi les jours précédents ce 1er anniversaire ont été particulièrement douloureux ;
alors je n'ai pas grand chose pour t'aider, juste te dire que je pense fort à toi ;
et puis une fois plus laisser venir les larmes , la colère ..
en se disant qu'après l'orage le soleil revient ;
comme tu le dis ' Parfois j'entrevois une lumière d'espoir.. '
alors oui il faut croire très fort que ces petites lueurs se feront plus fréquentes;
depuis un an nous 'survivons'..
alors il faut croire qu'un jour nous arriverons à 'revivre'!
je t'embrasse fort
marie-claire
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Bonjour
J'espère aussi que je vais vivre des surprises, mais mes nuits sont désespoirs et tristesse le sommeil me fuit la fatigue se fait sentir, Laurence j'aimerais tellement te croire et sortir de mes matins chagrins et de mes nuits agitées et insomniaques.
Je sais que je devrais arrêter de me plaindre mais il y a toujours quelqu'un pour me rappeler ma souffrance. C'est aussi pour ça que je me terre . Les gens me font mal sans le faire exprès je sais.
Je vous embrasse tous.
Pascale la louve
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Merci Marie-claire,
Je sais que c'est pareil pour vous tous.
Bizz
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Il faut y croire, je veux y croire car autrement une autre question insidieuse se poserait : "Que faisons-nous ici ?" Et comme la réponse s'imposerait presque d'elle-même, cela serait "inquiétant".
Peut-être faut-il se contenter des petits riens et ne pas attendre autre chose ? Je ne sais pas mais je suis déterminée à trouver.
Pascale, ces jours seront forcément difficiles mais tous les jours le sont, non ? Alors crois dans l'avenir même si le passé nous retient.
Laurence
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Merci Laurence, c'est vrai qu'il faut y croire meme si c'est sur la pointe des pieds . Bonne journée.
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Parfois, je me réveille et le soleil passe à travers les coeurs découpés (par Pierre) dans les volets.
Parfois, je me réveille avant le jour et contre moi, je sens un, deux, trois chats (voire plus). Qui caline l'autre?
Parfois, je ne parviens pas à m'endormir, je rallume mon ordi et vais sur le forum y rencontrer des âmes soeurs dans le chagrin.
Parfois, je cherche à me faire mal, j'ouvre les albums photos, d'"avant", et au fur et à mesure des pages que je tourne, je pleure, je souris et je ris. Nous avons vécu un si bel Amour!
Parfois, je maudis la terre entière de m'avoir privée de mon soleil.
Parfois, j'ai honte de me traîner ainsi tandis que d'autres sont tellement moins chanceux que moi.
Parfois, je lui parle, et lui demande où il est, s'il est bien, si il est fier de moi?
Parfois, je me torture en l'imaginant réduit à l'état d'un petit tas de cendre, au fond d'un petit trou , près de l'entrée du cimetière, à coté d'un monsieur Martin, et d'un monsieur Dubois, avec qui il a eu maintenant largement le temps de faire connaissance!
Parfois, je me dis que ma vie c'est arrêtée, ce 22 juillet 2010.
Et parfois, je réalise que j'ai survécu, 17 mois, respiré sans lui, appris tant de choses, découvert tant de choses et fais tant de choses sans lui.
Et parfois, je me dis qu'aujourd'hui n'est peut-être pas le dernier jour.
:-*
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Bonjour à tous
Parfois rien?
Non SOUVENT rien, il ne reste rien, rien de cette bataille que l'on traverse jour après jour. On à l'impression (seulement l'impression) que l'on va mieux, ça y est on est sur la bonne voie et bien NON, rien n'est résolu, le problème est toujours là.
Mon deuxième noël sans lui et rien à part ce vide, ce manque ce ras le bol d'attendre encore et encore que cette souffrance s'arrête.
C'est vrai que maintenant cette solitude n'est plus la même. Les crises de larmes sont moins grosses mais tellement plus régulières.
Que faire....? Je ne sais pas. La seule chose que je sais c'est que j'en ai par dessus la tête de survivre dans ces conditions. Je ne peux imaginer vivre encore une année comme celle-ci.
Courage puisqu'il en faut
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Oh, Chagrin, comme tu es violente avec toi même.
C'est vrai que le temps peut passer et que rien ne change vraiment à l'intérieur de nous.
Toujours le même désespoir.
Toujours la même absence.
Moi aussi c'est mon second Noël sans lui. Jusqu'au denier moment j'ai refusé de faire semblant. Et puis à 18:00, j'ai sorti un petit sapin artificiel que nous nous avions acheté ensemble, j'ai mis une dizaine de bougies sur la cheminée, et une couronne à la porte d'entrée. Il aime cela et cela me fait plaisir de le faire pour lui.
Je n'ai pas pleuré, j'étais avec lui et quand j'ai mis quelques vieux CD des années 80, nous avons esquissé quelques pas de danse comme avec lui.
Je n'ai pas de honte à dire que parfois, si, je vais mieux.
Parfois, je respire et la musique me touche et me donne envie de danser.
Parfois, le soleil me donne envie de me promener.
Parfois, parfois, parfois...
Et aussi, parfois, je suis au fond du précipice, envie de rien. Sauf de lui.
Mais je ne lutte pas contre les tous petits bonheurs que je retrouve tout doucement.
Et en revanche, je lutte contre mes envies d'aller le chercher partout, en photos, en souvenirs, en lettres.
2012 ?
Je n'en sais rien.
Je m'en moque.
Je gère aujourd'hui, comme un animal.
Au pire, je mange et je dors.
Au mieux, je souris et je danse.
Il faut, pour s'en sortir, du courage et la volonté de s'en sortir.
Réapprendre à vivre avec des petits riens, PARCE QU'on a eu la chance d'avoir tout.
C'est mieux que de perdre espoir d'avoir un jour, non?
:-*
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la louve
enroule toi bien dans ta tanière, laisse toi aller, endors toi et pense à lui très fort, il sera là avec toi dans tes pensées, soit forte
bizzzzzzzzzzzzzzzzzzzous
dom
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Merci Dom, Merci... j'ai pleuré, hurlé après lui... Grrrr....Je lui ai parlé , demandé pardon et tout je suis passé par toutes sortes d'état d'âme , je suis épuisée mais je vais mieux, je dois aller mieux...
On a besoin de moi, un ami est venu me parler de ses enfants dont le plus grand est assez instable émotionellement avec déjà une tentative de suicide...
Je dois me reprendre et c'est vous mon refuge, ici je peux craquer, je crois que je vais prendre un bon bain, faire du bien au corps aide un peu l'esprit...
Je ne vous remercierai jamais assez.
je vous embrasse tous très fort et un mot gentil pour chacun de vous..
Allez Yohann ce premier janvier je penserai à toi parce que voilà!!!
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Je partagerais assez l'avis de Pima : " Réapprendre à vivre avec des petits riens, PARCE QU' on a eu la chance d'avoir tout".
Parfois (toujours parfois, Pascale !), je me dis que j'ai eu déjà de la chance car j'ai vécu pendant presque 27 ans avec la personne que j'aimais, celle que j'avais choisie et que nous avons eu beaucoup plus d'immenses joies que de peines. Les seules peines que je vois, c'est la maladie, l'impuissance devant celle-ci, la déchéance d'une personne que tu ne peux pas aider.
Mais justement, le reste du temps, nous avions tout et ce n'est pas donné à tout le monde, il suffit de regarder autour de nous. D'ailleurs, si nous pensions autrement, nous ne serions pas là en train de partager notre douleur car il n'y aurait pas de douleur si intense. Alors, il faut penser que nous avons sûrement quelque chose à faire ici, ne serait-ce que nous aider mutuellement.
Pascale, Yohann et tous les autres, ces jours sont difficiles mais ils ouvriront peut-être de nouvelles portes si nous savons les voir.
Laurence
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C'est vrai que j'ai eu cette chance de le rencontrer même si c'était court beaucoup trop court juste le temps que je réalise ces r^ves d'homme simple, et tout en Amour juste le temps qu'il me rende un peu de sérénité et de confiance dans la vie à 2...
C'est vrai que j'ai eu cette chance et c'était intense mais tellement court, qu'est ce que j'ai eu bon, qu'est-ce qu'on s'est donné du bonheur, mais c'était si court, avoir galérer sentimentalement, j'ai eu juste un avant gout du bonheur, juste le temps de ne plus avoir mal, juste le temps de guérir...
Mais je conçois que j'ai eu tellement de chances de le connaître et j'ai aussi mal que je sais ce que j'ai perdu et je sais aussi que je ne retrouverai plus, celui qui était fait pour moi c'était lui, et je sais aussi qu'il ne m'a pas abandonné, ni laissé je sais aussi que cette maladie a été plus forte que lui, je sais aussi qu'il n'est pas loin, je sais aussi qu'il m'aime même là où il est...
Je crois que je savais que ça ne pouvait pas durer, c'était trop beau comme on dit. Il est toujours ma partie de ciel bleu mon soleil doux de printemps, les couleurs de l'automne qu'il aimait tant, je suis sûre que les jours de vents il se mèle au souffle pour jouer avec mes cheveux... Que le matin à 4 h c'est lui qui m'éveille, je ne dois pas perdre l'habitude...
C'est joli tout ça j'aimerais que ce soit vrai, j'y pense et ça me rassure...
Je continue , je lutte pour tite M'an et pour mon fils et pour ma fille et puis pour son fils et son petit fils et puis surtout pour lui pour retrouver le sourire et même le rire qu'il aimait tant, pour continuer aussi ce qu'il a commencé... Et pour que cet amour dure encore dans le temps et parce qu'il ne voudrait ps que je me fasse du mal...
Mon Coeur, mon loup, mon petit boulanger est devenu mon tit fantôme...
Bonne journée à vous et je vous envoie plein de force à vous mes amis ....
Je vous embrasse..
Tiens où est Caro??
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Pas honteux d'avoir menti, Yohann, soulagé d'avoir su mentir.
C'était une telle souffrance de mentir pour qu'il ne se rende pas compte des secondes qui fuyaient, c'était tellement dur de sourire et de parler de choses anodines alors que j'avais envie de lui dire combien je l'aimais, et comme j'avais été heureuse avec lui, et comment j'allais faire sans lui. C'était si étouffant lorsque je devais quitter la chambre pendant les soins. Si insoutenable quand je retrouvais son visage si gris, si amaigri et son grand corps musclé devenu un pauvre corps meurtri. Et je devais garder le sourire. C'était chaque fois une victoire d'y arriver. Comme je suis contente d'avoir su lui mentir. Il est parti serein dans sa tête, même si son enveloppe charnelle a lutté dans le coma des dernières heures.
Pas honteuse d'avoir menti, fière de l'avoir accompagné sur la route en portant avec lui son lourd bagage, cette maladie qui me l'a détruit en 6 mois.
Quelle chance de l'avoir rencontré, oui, quelle chance qu'il m'ait regardé et aimé. Pour moi, ce fut un coup de foudre, celui des romans, pareil, tout pareil, un grand flash en le voyant pour la première fois. Mon âme soeur.
Alors c'est vrai, sur quoi peuvent s'ouvrir les portes que l'on cherche à franchir en ce moment?
Sur... autre chose.
Sur une vie différente.
Sur d'autres plaisirs, d'autres joies.
Parfois sur un autre Amour, même si aucun de nous n'y croit et ne veut y croire aujourd'hui.
Nous avons des exemples formidables, Ergé qui devrait nous écrire son nouveau bonheur plus souvent pour nous donner de l'espoir.
Mon beau père, veuf à 55 ans, complètement détruit par le départ de sa femme et qui s'est remarié 2 ans après. 25 ans très heureux avec l'une, et 3 enfants, 25 ans très heureux avec l'autre et plein de voyages.
Le père d'un ami qui s'est remarié à 75 ans avec une dame... de la même maison de retraite!
Et si la vie ne nous donne pas une autre chance, nous avons de nouvelles missions qui nous attendent quand même.
Donner à nos enfants et petits enfants (pour ceux qui ont la joie d'en avoir, ce qui n'ai malheureusment pas mon cas).
Donner à nos parents, redistribuer l'amour que nous avons reçu durant ces années avec nos z'amours.
Il faut les pousser ces portes, voir ce qu'il y a derrière, on en parlera et on décidera après.
Tendresse à tous.
PiMa
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Non aucune honte d'avoir menti.
Je ne pouvais pas lui dire comment le temps s'effaçait plus vite pour lui alors qu'il a lutté pendant presque deux ans contre une maladie qui reste incurable. Il ne savait pas mais il n'a pas demandé non plus.
Pas de honte de l'avoir soutenu pour lui donner le moral et puis, je n'étais pas seule. J'ai un fils qui est encore mineur alors il fallait absolument lutter. Je ne regrette rien.
Je ne sais pas sur quoi les portes peuvent s'ouvrir mais je pense qu'il faut vouloir les voir. Notre problème à nous tous, c'est d'avoir été trop heureux (drôle de problème !) alors nous ne voyons pas ce qui nous entoure parce que nous ne sommes pas prêts. Et je suis d'accord avec Pima, de nouvelles missions nous attendent peut-être.
A voir.
Laurence
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Yohann, ne cherche pas à te faire mal.
Crois tu qu'elle pouvait attendre autre chose de toi que de renier ta parole pour lui offrir un peu de sérénité?
Ne crois-tu pas que tu t'en serais voulu si tu lui avais annoncé que vous n'aviez plus d'espoir et que la vie s'échappait?
Où est le don de soi dans cette alternative? Le cadeau du mensonge pour le bien.
Et si, et quand vous vous retrouverez, elle te confirmera qu'elle n'attendait rien d'autre de toi que ce que tu as fait.
Tu as été et tu es à la hauteur de l'Amour qu'elle te porte. Elle est fière de toi, ne refuse pas cette rédemption, le premier pas vers la résilience peut-être.
:-*
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Et je le fais encore pour tite M'an.
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Bonjour Yohann,
Je suis contente de ce message dont je prends connaissance ce matin.
Puis je comprendre que ta culpabilité sur ce point s'éloigne enfin?
Peu à peu, un pas après l'autre, une respiration après l'autre, tu vois, nous avançons.
Je t'embrasse.
PiMa
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Bonjour Yohann,
Je vais à peu près bien en ce 30 décembre mais je n'ai pas de mérite, pour nous (Pierre et moi), les dates n'avaient déjà pas d'importance. On se faisait des cadeaux quand on en avait envie, on se faisait des we quand cela nous prenait, pas de cotillon les 31 décembre et pas de fleurs au cimetière le 1er novembre en particulier non plus. Bref, je n'ai pas été plus malheureuse le jour du 1er anniversaire de son grand départ, ni le jour de son anniversaire, ni à noël...
Demain soir ne me fait pas peur.
L'an dernier, au changement d'année, j'ai eu une angoisse, l'oubli. Pas le mien, bien sûr, l'oubli des autres, amis, famille. Nous changions d'année, cela devenait "l'année dernière". Et puis non, personne ne l'oublie mon cher et tendre.
Il est là, dans les objets de la maison, même si les choses ne sont plus à la même place, il est là, dans le jardin, que je bouscule beaucoup, tailler ceci, planter cela...
Navrée pour Caroline, mais il est là, partout et à jamais. Oui, je porte certains de ses vêtements, oui, j'ai des photos de lui un peu partout, je fais des albums de souvenirs et je continue de lui écrire presque tous les jours ! C'est d'ailleurs une vraie thérapie et comme tu le dis, mettre des mots sur du ressenti fait évoluer les choses.
Pour la culpabilité, j'ai une chance inouïe, je n'ai pas eu à passer cette épreuve, ce cap. Le déni et la colère, oui, mais pas la culpabilité. J'ai le sentiment d'avoir tout fait pour rendre mon mari heureux pendant les 30 ans que nous avons passées ensemble. J'ai le sentiment qu'il était heureux avec moi. Et pendant les 7 mois de sa maladie, j'ai fait ce que je devais faire, comme lui mentir, mais nous en avons déjà parlé.
Je ne regrette qu'une chose, j'ai passé 6 jours et 5 nuits à son chevet, assise dans le fauteuil de sa chambre d'hôpital, quand son état a commencé à empirer, et la dernière nuit, vers 5:00, l'infirmière de garde est venue me proposer d'aller me reposer quelques heures dans le lit de la chambre voisine vide. J'étais si épuisée que j'ai accepté. Je me suis éveillé en sursaut à 6:30, fonçée dans sa chambre, il dormait calmement tandis qu'il avait eu une nuit de coma très très agitée. Je me suis de nouveau allongée et l'infirmière est venue me chercher à 6:50. Je n'étais pas à coté de lui, à quelques minutes près. C'était son choix. Ne pas partir devant moi. Je l'accepte. :'(
En te parlant de cela, et pardonnez-moi :-[ :-[, car cela n'est vraiment pas joyeux (mais j'éprouve soudain le besoin de raconter ses ultimes instants), je repense à ces 2 derniers jours à son chevet. Coma hépatique (cancer du rein). On le sait, c'est un coma violent. Pierre était agité et se débattait contre des "agresseurs" invisibles. Et cela m'a tellement troublé que j'ai noté certains de ses propos :
"Non, non, pas maintenant, pas maintenant" a t'il dit à plusieurs reprises en lançant ses bras en avant.
Et puis : "Il y a trop de lumière, trop de lumière" et quelques jours avant, il était déjà dans un semi coma et ne réagissait qu'à ma voix (ce qui a été pour moi son plus beau dernier cadeau), il m'a murmuré :
" C'est drôle, j'ai une drôle d'impression dans mon corps, j'ai l'impression d'être dans une pièce où je ne suis pas bien, et que j'attends qu'on vienne me chercher pour aller ailleurs où je serai mieux".
J'avais oublié ces phrases... :-\
Et j'arrive à me souvenir et en parler sans pleurer. Cela tient du miracle.
Et bien tu vois Yohann, il vaut mieux ne pas me demander comment je vais, cela m'entraine à écrire un roman. ;)
Désolée.
Je suis contente que tu sois soudain plus serein, malgré cette date que tu appréhende particulièrement.
Ce sont les mystère du chagrin, au grès des marées, mais au rythme du coeur.
A toi Yohann :-*
A vous tous aussi :-*
(A mon Amour, il n'y a pas de raison! :-* :-* :-* :-* :-* :-* :-* :-*......................)
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Bonsoir PiMa,
Non, ne sois pas navrée...chacun fait au mieux, c'est sûr... avec sa sensibilité, son histoire...
J'ai installé Olivier pour toujours au creux de mon âme, je n'ai simplement fait qu'enlever les traces matérielles qui ne peuvent pour moi qu'être un douloureux obstacle.
Mais je suis consciente que ça n'est qu'une affaire personnelle.
Et tes romans sont très intéressants, parce que très justes et sincères!
C'est chouette que tu envisages le 31 avec sérénié!
Mille baisers
Caro
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Merci Caroline, pas besoin de croire en un Dieu pour être tolérante et indulgente, tu en es la preuve.
Parfois, je voudrais détenir le pouvoir suprême, on va dire celui du géni de la lampe dont tu parles sur un autre fil.
Alors, je proclamerais le bonheur universel, l'abolition du chagrin, la disparition de la souffrance.
Oui, un peu cul-cul, je te l'accorde.
Douces pensées à tous.
PiMa
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Peut-être que si la souffrance n'existait pas il n'y aurait pas de bonheur non plus!!
Comme tout a son contraire...
Trop de bonheur ne nous comblerait pas non plus...
La vie éternelle ici bas nous laisserait un profond ennui.....
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Ouille, ouille, ouille, Pascale!
Crois-tu qu'il soit necéssaire de souffrir pour se rendre compte que l'on peut être heureux?
Moi, pas.
J'ai toujours eu conscience de ma chance, j'ai toujours su apprécier mon bonheur et toujours su aussi qu'un jour je passerais de l'autre coté. Mais avant de passer de l'autre coté, je n'avais eu que du bonheur, à part, ma stérilité qui nous a privé de la joie (et des angoisses) d'avoir des enfants.
Et trop de bonheur, je t'assure, JE PREND et je suis sûre de ne pas m'ennuyer!
Tiens, mon Pierrot et moi, en bonne santé, dans notre maison, au coin du feu avec un chocolat tartine, des chats sur les genoux...
Mon Pierrot et moi en balade, bien emmitouflés et le nez gelé, dans la forêt avec des chiens...
Mon Pierrot et moi dans un petit resto, à discuter et rire toujours malgré 30 ans de vie commune.
Et j'en ai mille comme cela.
:D
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Oh oui chère Pima, ce que tu dis me parle...Moi-aussi, j'ai vécu 24 ans de bonheur absolu, 24 ans pendant lesquels il n'y a pas eu un jour où mon amour ne m'a pas dit qu'il m'aimait; il ne s'est pas passé une semaine sans qu'il ne m'apporte un bouquet de fleurs...Chaque matin, je me réveillais heureuse d'être à ses côtés, chaque fin de journée, j'avais hâte de le retrouver...Je n'étais vraiment bien que lorsqu'il était là. Nous nous sommes aimés passionnément jusqu'au dernier jour...ce dernier jour tellement imprévisible qu'il m'a laissée marquée à jamais...Lorsque tu parles de ton Pierrot et toi au coin du feu avec des chats sur les genoux...ton Pierrot et toi en balade bien emmitouflés et le nez gelé dans la forêt...ton Pierrot et toi dans un petit resto à discuter et à rire ...Et bien on pourrait faire un copier-coller avec mon Jean-Da et moi... Et c'est vrai que les jours où je vais mieux, je me dis que ces 24 ans de bonheur ont été un véritable cadeau que personne ne pourra jamais me reprendre... Mais c'est vrai que les jours où je suis au creux de la vague, le manque se fait terrible, insupportable... Certains jours, je me demande comment je vais supporter de vivre toutes les années que j'ai encore devant moi...
Car tu as raison, le bonheur, le vrai, on ne peut s'en lasser...Mais c'est vrai aussi que le souvenir de ce bonheur nous aide à avancer.Je vais citer une phrase de C. Singer que j'aime beaucoup : " Car loin de me retenir en arrière, le passé est au contraire cette force dans le dos qui me protège et me donne le courage de m'élancer...."
Je t'embrasse très fort
suzy
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Ah, Suzy, je souris en te lisant.
C'est bon de savoir qu'il y a du bonheur dans ce monde.
J'aime l'idée que nous sommes "jumelles" sur ce point.
Et je trouve magnifique la phrase de C.Singer
" Car loin de me retenir en arrière, le passé est au contraire cette force dans le dos qui me protège et me donne le courage de m'élancer...."
Je t'embrasse aussi très fort.
PiMa