Bonjour Mireille.
Je prends ton fil en cours de route (problème d'accès internet).
Comme je comprends le tsunami qui a ravagé ta vie et la ravage encore.
Il ne faut pas se leurrer, le chemin est long et rempli de cailloux.
Certains sont plus gros que d'autres et ralentissent notre marche en avant.
Tu as 59 ans. J'en ai 57 et mon cher et tendre mari a traversé le chemin le 14 mars dernier à 59 ans après 3 ans de maladie.Et nous savions qu'il n'y aurait pas d'autre issue depuis le début !
Pour moi aussi le deuil est très proche et la douleur toujours présente.
Par contre, j'ai essayé dès le départ de ne pas rester enfermée sur moi-même. J'ai accepté toutes les invitations qui se présentaient.
Cela n'est pas toujours facile car le retour dans la maison vide est très douloureux.
Comme toi, j'avais un animal familier, une chatte toute blanche de 19 ans.
Malheureusement, elle vient de partir à son tour et pour moi, c'est vraiment une partie de ma vie qui est définitivement morte.
C'était la chatte de ma maman. Je l'ai gardée ensuite plus de 8 ans.
Elle avait donc connu ma maman, mon mari et le temps de sa maladie. Je me plais à penser qu'elle les a rejoint et leur fait à nouveau des ronrons.
Ta chienne est comme toi, il faut qu'elle fasse son deuil. C'est pour cela qu'elle doit te rechercher, à la fois pour te montrer qu'elle, elle est là pour t'aider et aussi pour que tu l'aides dans son chagrin.
Les animaux ont un sens très développé concernant nos états d'âme. Ils savent très bien nous "analyser" et si on se laisse faire, nous consoler à leur façon.
Tout ce qui me rattachait à ma vie "d'avant" n'existe plus !
Mais je suis injuste, mon mari a un fils qui, au fil du temps est devenu mon "fils de coeur".
C'est pour lui que je me bats maintenant contre le désespoir.
Comme nos amies te l'ont dit, le chemin est long et les moments où l'on tombe au fond de la piscine sont nombreux.
Il nous faut, à chaque fois, donner le coup de pied qui nous fait remonter à la surface.
C'est épuisant.
Où trouvons-nous cette force ? Je ne sais pas.
Ou plutôt si ! Je reste persuadée que nos amours veillent sur nous.
Mais en attendant, il te faut prendre soin de toi. C'est la première chose à faire. Effectivement tu as peut être arrêté les médicaments trop tôt et surtout trop vite.
Voir ton médecin me parait la première chose à faire.
Ensuite, il te faut manger un peu. Même si l'envie n'est plus là, même si cela ne passe pas.
Et surtout, essaie de trouver un peu de réconfort auprès de ta chienne. Elle n'est pour rien dans le désastre qui vous ravage toutes les deux.
Bien sûr, elle te rappelle ton mari. Et c'est pour cela sans doute que ta colère se dirige contre elle.
Mais, je suis sure que ton mari serait très content de voir que tu reprends les soins et les câlins de son animal.
Tu parles de vacances à l'étranger et qu'elle vous empêchait de partir.
Actuellement, ce n'est pas la priorité. Et si j'ai bien compris, un voyage ne serait pas à portée de ta main. Alors....
Quand à la famille ou à l'entourage, il est vrai qu'il est parfois difficile pour eux de s'exprimer....
Et puis, le veuvage fait peur. Des fois que ce soit contagieux !
Et puis chacun ne sait pas forcément quoi dire et d'ailleurs, quelque fois il vaudrait mieux que l'entourage ne dise rien car nous entendons tellement d'idioties et de banalités, que cela ne nous apporte rien, bien au contraire.
Voilà, j'ai été bien longue mais je voulais moi aussi te dire que tu n'es pas seule et que nous sommes ici pour t'écouter (te lire) et n'hésite surtout pas à nous soumettre ta colère, ta douleur, tes pleurs, tes hurlements s'il le faut. C'est toujours un peu de ton sac qui se vide.....
Tendres pensées.
Catherine
"coeur"
"tenir, toujours tenir !"