Auteur Sujet: On fait comment ?  (Lu 19334 fois)

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Hors ligne val17530

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On fait comment ?
« le: 24 octobre 2017 à 20:17:47 »
Bonsoir. Je viens de lire plein de témoignages, certains anciens et d'autres qui sont récents et me ressemblent. Après 37 ans d'amour et 34 ans de mariage, 2 enfants, 2 beaux mariages et 1 magnifique petit fils, la vie m'a repris ce que je tenais bêtement pour acquis : l'homme de ma vie, mon amour, mon pilier. Parti il y a 2 mois, d'une crise cardiaque alors qu'il n'avait jamais été malade. J'ai 54 ans, il en avait 56 et tout s'est arrêté. Le vide, le néant, le désespoir et plus rien qui n'a de gout, d'intérêt, plus d'avenir, plus de projets, juste rien. Comment on fait ? Pour adoucir cette souffrance, pour ne plus se brûler les yeux à force de pleurer, pour avoir encore envie de vivre et y arriver ? Merci pour vos réponses, je ne suis jamais allée sur un forum, c'est la 1ère fois, je cherche de l'aide pour essayer de m'en sortir, ne serait ce qu'un petit peu ....

Hors ligne Nora

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Re : On fait comment ?
« Réponse #1 le: 24 octobre 2017 à 20:31:16 »
Bonsoir Val,

Tu es au bon endroit.

Comment on fait ? Je ne sais toujours pas, mais le mot d'ordre ici est " un pas après l'autre,  un jour après l'autre ".

Et deux ans et huit mois plus tard, je suis toujours là, étonnée mais en vie.

Bien à toi

Nora

Hors ligne Vanille

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Re : On fait comment ?
« Réponse #2 le: 24 octobre 2017 à 20:35:30 »
bonsoir val ,je viens de te lire et retrouve beaucoup de similitude dans ton malheur
je ne peux que trop te comprendre ..malheureusement .
moi, aussi mon amour est parti en une fraction de secondes ,sans prévenir et sans ennuis de santé.
moi,aussi je teste ce forum en espérant y retirer quelque chose de positif .
peux être pas des réponses a nos interrogations , mais pour ma part , ça aide d’écrire et de livrer mes émotions.
je suis toujours en colère , je ne comprends toujours pas ce qui arrive , pourquoi nous ? qu'est ce que je n'ai pas vu ?
qu'est ce que je n'ai pas fait ? et surtout comment on fait pour survivre sans l'autre maintenant ....
autant de questions que tu dois te poser toi aussi ...
désolé , je n'ai pas les réponses mais je pense a toi , affectueusement
vanille

 
tu n'es plus la ou tu était ,mais tu es partout la ou je suis .

Hors ligne qiguan

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Re : On fait comment ?
« Réponse #3 le: 24 octobre 2017 à 20:59:45 »
tristement val je t'accueille aussi
ici oui un pas après l'autre mais sans avoir peur des régressions ...
pas de réponses car chaque deuil est unique
mais des pistes en lisant les autres en écrivant
en fouillant
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/en-guise-de-table-des-matieres/
tu trouveras plein de choses qui te permettront de te situer, de savoir que tu n'es pas hors normes ...
savoir que longtemps après on va "mal" encore ne va peut être pas te rassurer dans un certain sens mais cela te permet de savoir que le chemin sera très long bien au delà des un an !
que faire avec le jamais plus comme avant représente bien plus que les "12 travaux d'Hercule" pour chacun(e) ici
ici tu peux venir crier par écrit ta douleur, ton désespoir tu seras toujours comprise
reçois mes affectueuses pensées amicales
"il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé" A. Einstein
"Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque" René Char

Hors ligne ON THE ROAD AGAIN AGAIN..

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Re : On fait comment ?
« Réponse #4 le: 25 octobre 2017 à 04:25:06 »
Bonjour,
De notre côté, ça fait juste trois mois que mon cher et tendre époux nous a quitté à cause de cette foutue maladie : un cancer du colon métastasé au foie diagnostiqué en janvier 2016. Un an et demi de chimios, opérations, analyses en tous genre pour le voir partir un peu plus chaque jour...jusqu'à ce 19 juillet, où il a été emporté. Conscient jusqu'à la fin, je l'ai accompagné du mieux que j'ai pu pendant tout ce temps de maladie. Jusqu'à rester avec lui à l'hôpital les deux dernières nuits où je l'apaisais en le massant, lui parlant doucement, en lui apportant tout l'amour que je pouvais.
Nous avons deux enfants de 23 et 21 ans : un garçon et une fille.
Le pire est qu'il savait qu'il s'en allait, lui, si rationnel, hallucinait à cause de cette morphine, pour éviter la douleur physique d'après juste sa dernière opération.
Il voulait rester avec nous, il s'est battu, tout comme nous.
Mais, cette fois, on a perdu.
J'ai perdu l'amour de ma vie et suis complètement anéantie. Très peu d'énergie, pas envie de sortir de chez moi, pas la force de faire les courses seule (une seule fois en trois mois), je pleure pratiquement chaque jour, je laisse mes émotions sortir.
Le pourquoi ? la colère amplifiée, la rage, la tristesse infinie, le soulagement pour lui et pour moi, pour nous. Tout est amplifié!!
Je n'ai même pas eu la force d'aller le voir au cimetière depuis, tant je me sens affaiblie. Et pourtant j'en ai besoin. Mais à  mns en voiture d'où je vis avec les enfants, c'est un effort insurmontable seule.
Nous irons ensemble avec les enfants pour la Toussaint. Je prépare tout ça avec amour et soin. En pleurant.

Comment faire avec tout ça maintenant ?Lui qui était ma force, ma raison de vivre, mon pilier ? Tout s'est effondré.
Le temps a passé en trois mois me direz-vous ?
Mais pour moi, le temps est resté figé depuis qu'il est parti.
On me l'a pris! Nous nous aimions tant depuis trente ans !! imparfaits tous les deux, mais tant aimants!!

Je ne supporte pas de voir des couples de nos âges ou plus âgés ensemble, se tenant la main...
Je l'ai pris en pleine poire lorsque j'ai fait les courses une seule fois!
La vie dehors continue, et lorsque l'on a perdu sa moitié, et que l'on est en dehors de chez soi, tout nous rappelle que maintenant, on est seule, seule avec notre désarroi total.
Alors, je reste chez moi, j'imprime des photos que j'accroche partout sur les murs. à chaque endroit je le vois. Là, même en écrivant il est en photo entrain de me sourire, juste en dessous de l'ordinateur.
Depuis trois mois, sans les enfants qui m'ont aidé pour cette paperasse insupportable, je suis anéantie.
Comme anesthésiée. Tout est "plombant", fatigant.

Cette saleté de paperasse qui vous pourrit encore plus la vie juste après !! Tout ça pour bien enfoncer le clou !
Vous êtes veuve, alors démerdez-vous, pense cette société qui nous est redevable!!

Je me suis occupée de tous ces papiers, sans rien laisser de côté. Le suivi est en-cours. Je mets le temps qu'il faut. Quand je décide d'y revenir, j'y reviens avec les enfants qui m'aident. Je ne lâche rien pour ça. On a tous des droits. Ne nous laissons pas endormir pour ça!
Déjà ça , ça demande énormément d'énergie. C'est déjà pas mal, non ?
Pour le reste, je prends des cachets qui ne me font même plus dormir. Je ne m'endors que lorsque je suis vraiment épuisée, le coeur serré (je ressens ces symptômes).
J'ai le reste de ma vie à reconstruire complètement, sans sa présence physique, son amour.
Reconstruire une vie professionnelle car sans emploi!

Les enfants, pourtant jeunes et plein de vigueur n'ont même pas la force d'aller à leurs cours de Master de droit depuis septembre.
On se donne le temps de recouvrer un peu d'énergie pour sortit doucement de ce brouillard total. Tout reste flou.

Les seules choses importantes sont nos soins personnels. J'avais des soins en-cours et là, je me souviens qu'à l'hôpital, on me disait quand je suis partie sans lui : "Prenez soin de vous surtout".

Je me suis occupée donc de ces quelques soins, angiologie, dentaires, ophtalmologie. Et c'est déjà pas mal.
Pour ce qui est de la dépression, elle était bien avant que mon amour nous quitte.
Je prends ces cachets, car pour l'instant, je ne vois pas ce que je pourrais faire d'autre.
J'ai vu la psychologue vendredi dernier pour la première fois; ça m'a fait du bien. Je n'en suis qu'au début, mais si je peux être aidée, alors je fais sans me poser de question.
Ma mère est venue vivre avec nous depuis trois semaines. Son soutien est bénéfique, elle nous prépare à manger, c'est déjà ça! On parle beaucoup.
Mais comme nous ne sommes pas de la même génération, il y a quelques décalages...enfin, ce n'est pas grave.

Beaucoup de personnes bienveillantes nous disent : UN JOUR à LA FOIS.
OUi, je fais comme ça. J'essaie de me fixer un petit objectif par jour. Pas facile à réaliser, mais des fois, ça peut aider!
Des fois, j'ai envie de le rejoindre, souvent même!!
Mais on a nos enfants, et toi, des petits enfants.
Ils sont notre raison de continuer aujourd'hui. Ils ont toujours besoin de nous! même si ils nous aident beaucoup.
Un câlin par jour avec mes deux enfants !
Ce besoin s'est instauré dès le départ de mon cher et tendre époux.
Et à chaque fois qu'on se fait un câlin, ça nous fait du bien. On respire en même temps, et ça nous donne de l'énergie, on a toujours cet amour à donner. Et ça, ça nous fait tenir.
Comme je suis spirituelle, je sais qu'il est toujours là, présent avec nous.Je l'entends me répondre dans la tête quand je lui parle...
Allez, j'ai envie de vous faire sourire et même rire, allez : vous savez quoi ? Des fois, il m'engueule   (pour la cigarette!!), et je lui réponds "t'as fini oui ? "
Comme quand il était là physiquement.
Je l'entends me raconter des conneries qui me font rire, et les enfants rient aussi.
Mais c'est très très difficile, on a perdu nos repères.
L'absence est là, nous rongeant à chaque instant. Il nous manque à chaque instant. Il était si gentil et si bon.

Hier, j'étais dans le refus de cette réalité.
Aujourd'hui, je la refuse toujours, mais je commence à soigner cette douleur, en ayant pas encore intégrer complètement qu'il est parti définitivement.
La psychologue m'a aidé. J'ai décidé d'aller voir un psychopraticien aussi avec les enfants pour debut décembre.
Il nous aidera à traverser notre deuil débutant.
La PNL, L'hypnose , on verra si ça aide.

Ah oui, j'oubliais ! Aujourd'hui, je commence de la méditation depuis trois semaines (sur internet sans payer). ça me fait du bien. Respirer autrement et surtout apprécier l'instant présent. Là, je suis contente de vous écrire car je sais qu'on se comprend tout simplement.

Chaque jour suffit sa joie.

Les signes de sa présence sont flagrants : halo de lumière sur la chaise de la terrasse où il s'asseyait ( au début), maintenant je distingue une vibration ; Il me parle dans ma tête, je vois des coeurs par ci par là, j'en ai vu un dans le ciel !!
certains frissons que j'aie, alors que je n'ai pas froid ni peur, il est venu me voir voir une fois en rêve ( c'est déjà bien, car ça leur demandent des efforts tout ça!), j'étais si heureuse après !
Une chanson que nous aimions à deux ( une vielle chanson qui ne passe pratiquement jamais à la radio!!) un mois après son départ, son eau de toilette préférée ( bon là je triche, j'en mets sur mes vêtements!!), ce pendule qui tourne comme un fou quand je l'appelle !!
Lui qui était cartésien ne croyait pas à l'invisible! Et bien, deux mois avant de partir, il m'a dit qu'il reviendrait me voir à travers mon pendule ! j'en ai pleuré en le remerciant tant c'était beau et triste ce qu'il me disait.
ça marche, je sens sa présence dans la maison, et même quand je sors rarement. Il nous aide à nous apaiser.
Et je l'aide à aller vers cette lumière d'amour inconditionnel.

J'aurai tant voulu le garder pour moi encore très longtemps, je suis si triste. Mais on ne peut pas revenir en arrière.
Surtout, essayer de se rappeler toutes ces petites choses merveilleuses vécues ici-bas avec lui.

J'ai encore tout un chemin à parcourir, je ne sais pas comment, mais je fais ces petites choses qui m'aident. Et les enfants aussi sont comme ça.
Notre fils était très triste l'autre soir. J'ai demandé à mon époux de venir le(s) voir dans leur(s) rêves.
Notre fils m'a dit le lendemain : "Maman, Papa est venu me voir quand je rêvais cette nuit!!"
Il a été surpris que je lui ai dit lui avoir demandé. Alors, moi, mais c'est juste personnel, je crois que la vie physique s'arrête un jour, mais pas la vie spirituelle. Son esprit est là, toujours. Son essence est bien vivante, enfin libérée de la douleur.

MERCI pour tous ces moments de bonheur à deux, à quatre. TU es toujours avec nous, juste invisible, tu resteras toujours dans nos coeurs.



JE T'AIME, AMOUR DE MA VIE.






Hors ligne qiguan

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Re : On fait comment ?
« Réponse #5 le: 25 octobre 2017 à 14:42:50 »
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J'ai encore tout un chemin à parcourir, je ne sais pas comment, mais je fais ces petites choses qui m'aident

c'est ainsi le bon "chemin"
tu as écrit ON THE ROAD AGAIN AGAIN. tant de choses que beaucoup partagent ici , écrit, décrit très justement !

tout ce que tu as entrepris est bon pour toi  c'est cela faire de son mieux au fil des heures qui passent et ne rien bousculer ...

Dans http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/en-guise-de-table-des-matieres/
tu verras en  autre un lien "boite à outils" où tu trouveras un lien vers des méditations ...

tu sais déjà prendre soin de toi à minima c'est TRÈS bien tu aides aussi tes enfants par plein de choses, ta maman est venue t'aider ... tout cela est bon pour toi .
affectueusement
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"Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque" René Char

Hors ligne val17530

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Re : On fait comment ?
« Réponse #6 le: 25 octobre 2017 à 19:52:18 »
Je suis revenue ce soir avec le secret espoir d'avoir des réponses à mon message d'hier soir et oh surprise, bonne bien sûr, vous étiez 5 à m'avoir répondu, tous très gentiment.  J'étais au fond du trou particulièrement lundi et hier et "bizarrement " la journee d'aujourd'hui a été plus sereine, moins douloureuse. Du coup, j'en culpabilise un peu : comment puis je aller "mieux" soudainement ? Peut être que demain, ce sera différent mais je pense qu'il y a des (petits) hauts et des bas .... Je pense aussi que j'ai des enfants et des beaux enfants (leurs conjoints) absolument extraordinaires. Sans eux, je sais que je ne serai pas ici à vous parler, c'est sur. Par contre, je n'arrive plus à parler à nos amis, aux gens que nous connaissions. Je ne peux plus aller dans les endroits où nous avions l'habitude d'aller, alors je vais dans des lieux inconnus, des restos qu'on ne fréquentait pas, du coup j'ai un peu l'impression de le trahir. Ça fait tant de sentiments et d'émotions contradictoires, c'est si cruel d'être obligée de vivre ça. Faire une croix sur sa vie de femme, sur l'amour physique et sur l'amour tout court, sur les baisers d'amoureux, de couple, quelle angoisse, quelle injustice. Je l'aimais tant, il était toute ma vie. Je pense à vous qui êtes comme moi, dans la détresse et je vous envoie toutes mes pensées les plus chaleureuses.