Mon Amour,
Il y a un an, nous savourions la douceur d'un matin ensemble, à la maison, après ton dernier séjour à l'hôpital...
Tu étais sorti la veille, nous étions encouragés par ton hypocrite de médecin : "Rentrez chez vous, mangez bien et dormez bien, revenez dans 2 semaines. Le cancer n'est pas très évolutif, on reporte ENCORE la chimio" !
Et nous voulions tellement y croire... Malgré les énormes problèmes survenus ces dernières semaines (Liquide dans les poumons, hémoglobine basse, décompensation du foie), nous étions à mille lieues d'imaginer qu'il ne nous restait que 2 toutes petites semaines... Nous voulions vivre ce bonheur d'être à 2...
Il y a un an, tu tentais encore de terrasser cet impitoyable crabe, nous étions main dans la main, unis dans cet ultime combat... Le Basilic, je suis seule pour l'affronter... Seule sur le rude chemin du deuil, franchissant tant bien que mal les innombrables obstacles qui le jalonnent...
11 mois et demi : j'oscille maintenant entre le désespoir parfois encore si profond et les éclaircies, qui se font plus douces, plus longues et plus authentiques, enfin porteuses d'espoir de jours meilleurs, de projets...
Et pourtant... Je te cherche partout, plus que jamais : je te cherche des yeux, du coeur; j'imagine ta voix, ta peau. Je rêve que c'est "comme avant"... Tu es là, d'une autre manière, je le sens, je te sens; mais ta présence physique me manque, je veux ton rire, ton sourire, ta force, ta tendresse, tes bras autour de moi, tes lèvres sur les miennes...
Oh mon Amour, je t'aime, tu es et tu seras toujours entre moi et le reste du monde. Tu es à jamais en filigrane en moi,
Ton Amoureuse