Bonjour Caroline,
Tu sais, je crois que dans l'épreuve que nous vivons , il n'y a pas de règles, le temps est relatif, chacun d'entre nous pour x raison, prend celui qui lui faut ,et c'est très bien commen ça.
Cela fait 5 mois, mais je ne supportais plus cette douleur, que je m'infligeais pour rien, parcequ'il ne reviendra plus, parceque l'on ne peut rien changer,pas de retour en arrière possible.....
Ce que je suis profondément, c'est terrienne, les deux pieds , bien ancrés, je ne pouvais plus me raconter d'histoires, j'avais besoin de redescendre sur terre.
Une semaine après l'enterrement, j'ai commencé à voir une psychologue, j'ai immédiatement compris que ma détresse était telle, qu'il me fallait de l'aide, cette personne travaille aux soins palliatifs, elle connait parfaitement le ressentis des malades et celui des familles, elle connait très bien aussi le deuil, et tout ce, par quoi on passe.
Si j'ai eu du courage, c'est celui là , reconnaitre que je n'était plus la costaud de service, capable de tout supporter.
Je me suis aperçue que j'étais fragile et je le suis encore, jusque là j'avais toujours réussi tant bien que mal à surmonter toutes les choses difficiles qui m'était arrivées dans la vie et meme ces 11 mois et demi pendant lesquels j'ai fait abstraction de mes craintes, pour accompagner mon mari, le soutenir et profiter de lui, alors que je le savais condamné,et ce jusqu'a son dernier souffle.
Je vais mieux mais je me protège, je pose des limites, je ne suis plus celle que j'étais,une partie de moi, s'en est allée avec lui.
Je suis encore beaucoup dans la réflexion, la solitude qui me pesait tant il y a quelques mois, me fait un bien fou aujourd'hui.
Bizarrement, tout est condratictoire et ambivalent, je sais que tu avances aussi et j'en suis très heureuse pour toi.
Au plaisir de te relire.
Tendresses.
zabou