FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: didjezik le 26 janvier 2013 à 15:14:13
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Bonjour à tous et à toutes,
Je me décide à m'inscrire, car, comme vous, je vis actuellement le décès de mon conjoint.
Je me dis que de parler un peu ne peut me faire que du bien après tout...
Je me présente brièvement, je vis dans le Centre de la France, près de Chartres, j'ai 33 ans bientôt.
Mon chéri est décédé le 9 janvier, à 59 ans, des suites d'un cancer de primitif inconnu... Nous nous sommes battus comme des lions durant 6 mois. Mais les traitements reçus ont été trop lourds pour son corps, et il nous a quitté.
Je vis comme je le peux ce deuil ... j'alterne les périodes de prises de conscience avec des périodes de déni. Je lui parle beaucoup, je ne voudrai pas devenir dingue à parler comme ça... enfin voilà, ce n'est pas évident, mais pour l'instant, je m'étonne car je pensais m'écrouler et finalement non.
Je lui ai promis de rester debout, comme nous l'avons fait durant notre combat face à la maladie... alors je tiens.
Merci de m'avoir lu. :-\
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Bonjour,
Qu'il est difficile d'accueillir un nouveau membre ici. Parce que cela signifie qu'une personne de plus a perdu sa moitié. Encore de la souffrance. Mais tu verras, tu pourras exprimer ce que tu ressens, même si cela est difficile. Chaque personne a son propre parcours à accomplir. Et nous sommes là pour te lire, te soutenir, te prendre par la main. Crie au secours tant que tu le voudras, il y aura toujours quelqu'un pour te répondre. J'ai 45 ans et j'ai perdu mon mari le 26 nov dernier. 2 mois aujourd'hui. d'un cancer foudroyant après seulement 36 jours de combat.
On est tous dans la même galère, et on pourra te comprendre, car nous tous, nous vivons ce que tu vis.
Bien à toi.
Corinne
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Merci Corinne et Marie pour vos réponses.
Je vais vous raconter notre histoire. Ne serait-ce cette fichue maladie, mais l'avant aussi. Qui a été malheureusement trop court.
Nous nous sommes rencontrés en juillet 2008. Nous étions voisins.. chacun dans son studio. Chacun séparé. Tous les 2 motards, nous nous sommes rapprochés et hop... l'amour.
Nous avions une grande différence d'âge, 26 ans. Mais il était si jeune, dans sa tête, dans son esprit... nous avons vécu ainsi 3 ans. Je vivais dans son studio, le mien étant dédié du coup à mes chats ;)
Puis, en septembre 2011, nous avons décidé d'emménager tous les deux, dans NOTRE maison. Notre nouvelle vie commençait. Moi je lançais ma société, lui allait faire encore 1 an de travail, pour être enfin en retraite. C'était génial... nous avons fait la déco de notre maison à notre goût, nous nous sommes régalés ! Nous avions enfin un bout de jardin pour faire des barbecues. Bref nous étions encore plus heureux. Le parfait bonheur.
Puis est venu en juin 2012 un ganglion dans le cou, au dessus de la clavicule... échographie... radiographie ... opération pour un curage par un ORL le 2 août.
L'ORL me dit "J'ai gratté et enlevé un maximum, c'est parti en biopsie. Mais c'est très étendu.. jusque l'omoplate, je n'ai pas pu tout enlever sous peine de toucher des nerfs. Mais ne vous inquiétez pas, c'est guérissable !".
Il était très confiant. Nous avons débuté en août une première chimio. Entre temps, les ganglions avaient de nouveau envahies son cou. Après deux séances chacune espacées de 3 semaines, les tumeurs continuaient de se développer. Nous avons alerté l'oncologue. Changement de traitement, nous allons faire des rayons et une chimio afin d'augmenter la sensibilité des cellules aux rayons.
Tous les jours, nous allions à l'hopital, à 25km de la maison, pour les rayons. Puis, tous les mardis à l'hopital près de chez nous pour la chimio. Au bout de 10 jours, l'oncologue était enthousiaste : "Les rayons fonctionnent bien". Oui, ça diminuait.
Mais.... j'ai demandé à voir son oncologue, seule. Sans lui dire, car à compter du jour où nous avons posé le mot cancer, je n'ai cessé de le porter à bout de bras, et de le soulever, de le prendre par la main, de lui insufler chaque petit bout de courage et d'énergie que je pouvais avoir, pour le pousser vers le haut. Je ne voulais pas qu'il n'entende du négatif. Car chaque cancer est unique, et que tant qu'il y a la vie, il y a l'espoir.
L'oncologue a été claire : "C'est un traitement palliatif, nous comptons en terme de mois de survie."
Je ne lui ai rien dit. J'ai cherché, fouillé, la moindre piste. Je soumettais mes recherches à l'oncologue. J'ai trouvé une société aux USA, spécialisé dans les cancers de primitif inconnu. Elle a été très intéressé et a lancé en collaboration avec eux des recherches, sur la biopsie de mon chéri. Mais ces recherches ont été lancées trop tard, mi décembre.
Mi décembre, là où la radiothérapie de mon chéri s'est arrêté. L'oncologue nous avait expliqué que les rayons faisaient effet encore un mois après... donc mi janvier. J'avais préparé mon homme, à une possible poursuite des traitements après. Il était si courageux.. il avançait, il faisait front à tout ça.
Je savais donc que nous serions tranquille jusque mi janvier au moins, et que d'ici là nous devrions avoir les résultats des USA. Nous gagnions quelques semaines de délai..... mais nous n'avions pas prévu que son corps pouvait être si épuisé qu'il ne lâche...
Le réveillon de Noël s'est passé à la maison, mon chéri était en hospitalisation à domicile. Ce soir là, il a pu manger un peu, au lit, des bouchées de foie gras, saumon, et langouste que je lui avais préparé dans une assiette, avec des cure-dents. Quel beau cadeau ! Lui qui ne pouvait plus manger, plus boire, sans recracher derrière, car sa trachée, irradiée, était si brulée qu'il faisait des fausses routes très souvent. Il avait énormément de nausées. Je me souviens d'une nuit où, lui assis sur le rebord du lit, moi allongée à côté de lui, à lui tenir la taille et lui frotter le dos ou le bras, il vomissait toutes les 10 minutes.
Ce fut très dur, très douloureux. Il a énormément souffert de son dernier traitement. Qu'il est dur de porter quelqu'un ainsi souffrant. Mais je crois que nous avons réussi.... même lui me disait "Ce n'est pas grave, si seulement ça peut porter ses fruits."
Enfin .... début janvier, prise de sang, les plaquettes sont trop basses, hospitalisation pour surveillance. Mais tout descend, alors on le transfuse. Il y a une infection quelque part.. mais les globules blancs sont trop bas, donc il n'a pas de fièvre... juste une très forte toux avec expectoration. Il crachait énormément. Depuis des semaines. Lui si fier, si digne, ça devait être si dur pour lui de supporter ça. Devant moi, il laissait faire, mais dès qu'il y avait quelqu'un, il était gêné le pauvre...
Bref, on le met sous antibios. La transfusion n'a pas marché, les plaquettes ont continue de descendre. C'est là que son médecin m'a annoncé que c'était la fin. Que sa moelle osseuse était trop affaibli par les traitements. Là la descente aux enfers a commencé.
Il a commencé à perdre la mémoire. Puis ses yeux, qui bougeaient tout seuls, de droite à gauche. Puis ses "délires". Mon p'tit chéri, qui nous racontait des choses ..... cohérentes une fois dans son monde, mais totalement absurde dans notre réalité. Mais pour lui, je rentrais dans son monde, et nous pouvions échanger. Puis ... c'est la voix qui a lâché. Les cordes vocales... abimées par les rayons, puis par le cancer qui rongeait. Il n'a plus parlé, que des sons .. rauques. Nous ne pouvions plus échanger, plus de communication possible.
Entre temps, il se croyait "sain et sauf" comme il disait. Donc il a voulu rentrer à la maison. J'ai demandé à ce qu'il repasse en hospitalisation à domicile. Il est resté 2 jours à la maison, mais son état empirait, et ça devenait ingérable. Il avait une sonde urinaire, car il ne parvenait plus à uriner seul. Il essayait de l'arracher. Il devenait de plus en plus agité. Le lundi 7 janvier au matin, j'ai décidé d'aller voir le médecin à l'hopital, pour le faire réhospitaliser, je sentais que c'était la fin, et ... je voulais que ce soit la fin. Pour lui, pour sa dignité, car je sais qu'il n'aurait jamais voulu que je le laisse ainsi.
Et ce matin là, avant de partir, je suis allé le voir dans notre chambre, et j'ai distingué, dans sa bouche, un "Docteur". Je lui ai répondu "Oui mon ange, je vais voir le docteur, pour que tu retournes à l'hopital". Il a eu l'air apaisé. L'hopital m'a dit de venir avec lui vers 15h30, qu'il y aurait une chambre.
Ce fut son dernier trajet maison > hopital. Nous le savions.
Dès le lundi, les médecins l'ont mis sous morphine puis hypnovel. Le mardi, la dose d'hypnovel a été augmenté. Mais malgré cela, il tenait éveillé. Il attendait de voir tous ses enfants. Il en avait 4, deux filles et deux garçons. Les deux filles étaient là.. mais il attendait ses deux fils. Bien sur je les ai appelé leur disant de venir (nous habitions à 1h30 de route de chez eux). Mon ange a lutté fort toute la journée, même une fois tous réunis.
Nous avons passé une journée inoubliable tous ensemble, à l'hopital. Bizzarrement, alors que mon chéri était incohérent et confus depuis des jours, il était redevenu beaucoup plus à l'écoute et logique.Les médecins, les infirmières, m'ont tous dit qu'il fallait que nous l'autorisions à partir, qu'il fallait que moi je lui dise clairement que nous avions perdu la bataille contre la maladie.
Nous lui avons donc dit tout ça. Et je lui ai expliqué que nous avions perdu.
Je n'avais jamais pleuré face à lui. Mais là, en lui expliquant ça, je fondais en larmes. Il s'en rendait compte, mais je lui ai aussi expliqué que oui j'étais très triste, mais que je resterais debout malgré tout.
Le mardi soir arrivé, je me suis absenté de l'hopital, pour accompagner ses filles pour manger. Quand nous sommes parties, il était agité. Quand je suis revenu, il dormait. Mais dès qu'il a senti ma présence, il s'est réveillé. Je lui ai alors beaucoup parlé, au moins pendant 1h30. Il réagissait par des mimiques du visage. Jusque 23h au moins, il m'a fait des sourires. Quand au bout d'une heure, je lui ai dit "Excuse moi mon coeur.. je suis bavarde !!!" Il a rit :)
Je lui ai dit ce soir là .. que je comprendrais s'il souhaitait partir alors que je ne suis pas là, mais que, personnellement, j'aimerai être là. Car je souhaitais l'accompagner du début à la fin. Pour nous, pour moi, pour le soulager face à la peur qu'il pouvait avoir...
Dans la nuit, le mercredi 9 janvier, je me suis réveillée (nous dormions côte à côte, lits collés, je pouvais lui toucher le bras, que c'était bon...), j'ai entendu sa respiration douce, calme, sereine. A 5h30 je me suis encore réveillée et j'ai vu deux infirmières autour de son lit. L'une s'est approché de moi et m'a dit "C'est fini".
J'ai alors fondu sur lui, l'enlacant, l'embrassant sur le torse. Je l'ai regardé, il avait la bouche ouverte. Deux expirations d'air son sorties. Je l'ai embrassé sur le visage, et j'ai pleuré.
Mais en souriant. Car j'étais heureuse pour lui... son calvaire était fini. Et j'étais heureuse pour moi, qu'il m'est fait ce merveilleux cadeau que de partir à mes côtés.
Tout le personnel médical a été super. Si compatissants, si amicaux. L'infirmière des chimiothérapies avec qui nous avions sympathisé a pleuré aussi, me disant "Je ne devrais pas, mais vous nous avez tellement touché tous les 2". Toujours ensemble, pour la moindre prise de sang. Toujours avec le sourire. Toujours, pour lui. Pour le tirer vers le haut.... toujours.
Alors aujourd'hui, d'où il est, je suis sûre qu'il veille sur moi, et qu'il veut de toute ses forces que je garde ce sourire, qu'il me fasse avancer. Sauf que je ne peux me donner à moi même ma force....
Enfin, j'essaie de tenir bon, pour lui, rien que pour lui, et toujours pour LUI.
Il a été si digne, tout le temps, malgré les traitements, malgré la douleur. Comment pourrais je ne pas l'être... je ne veux tellement pas le décevoir. Mais que c'est dur !!!!
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Merci de nous avoir comté ton histoire.
Ton amour a été beau et intense ; tu le portes en ton coeur pour toujours.
Je t'embrasse,
Martine
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Didjezik ,
Te voila parmi nous... Mais quelle belle histoire d'amour!
On ne te souhaite pas la bienvenue , mais tous ici t'ouvrons nos bras pour accueillir ta douleur , et aussi admirer ton courage.
N'hésites pas à venir te raconter , nous sommes tous à des degrés différents dans le vécu de la perte de celui ou celle qui était notre vie.
J'ai perdu _4 mois , déjà_ la femme que j'aimais ,d'un cancer incurable , et nous avons lutté deux ans avant que cette saleté de crabe ne s'infiltre jusqu'à chacune de ses cellules , et je connais ce long calvaire , avec pour seule issue , la fin programmée , et le moment ou tu dois choisir de laisser la main que tu as si longtemps serrée dans la tienne...
Nous serons près de toi , attentifs à te soutenir , autant que tu en sentiras le besoin .
Avec affection,
Daniel
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Bonsoir,
Ton histoire me touche beaucoup car ce que tu as écrit je pouvais l'écrire aussi: son calvaire était fini. Et j'étais heureuse pour moi, qu'il m'est fait ce merveilleux cadeau que de partir à mes côtés.
Non tu n'es pas dingue il est normal que tu lui parles, que tu sentes sa présence auprès de toi, votre amour était très passionnel.
Bon courage
LYDIA
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Bonsoir Didjezik,
je me joins à tous pour t'accueillir, te dire qu'on est tous là pour t'entendre et te lire.
J'ai pleuré en te lisant.
Mon chéri n'est pas parti pour les memes raisons que le tien mais ton histoire me touche car elle ressemble à la mienne dans la 'brieveté' et l'intensité.
Mon Chéri rencontré en 2008, et décédé le 30.11.2012...
Court, intense.
Je suis contente que tu aies pu le soutenir jusqu'au bout, etre présente pour l'aider à passer de l'Autre Coté, et ce que tu as vécu est très douloureux et demande beaucoup d'énergie et d'Amour.
Ca me rend malheureuse que de beaux amours soient si courts...
Bien à toi,
Christine (Pinky)
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Bonsoir Didjezik,
J'ai perdu mon mari, cela fera 3 mois demain, dans des conditions analogues.
Nous passons tous par les memes phases avec plus ou moins d'intensité, la douleur nous réunie!!!
Pas de bienvenue, mais une main tendue quand tu le souhaites.
Bien à toi.
zabou
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Bonsoir Didjezik,
Ton parcours ressemble au notre parcours, mon Pat et moi. Je l'ai accompagné pendant deux ans, il s'est battu contre cette foutue maladie, on s'est battu ensemble et cela à fait 4 mois le 13 janvier qu'il est parti. Je te tends la main comme tous me l'ont tendue quand je suis arrivée sur ce forum. Merci à tous
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Bonsoir à tous,
Merci pour vos très gentils messages.. qui me vont droit au coeur. C'est fou de s'imaginer pouvoir trouver des personnes vivant ou ayant vécu la même chose, et qui plus est, vous accueillir si gentiment.
Je vois que malheureusement, notre parcours est bien similaire à pleins d'autres.
Merci encore à tous.... là je vais aller dormir. Je prend depuis quelques temps du xanax (car le sommeil est difficile à vrai dire), et il commence à faire effet.
Natacha :)
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Natach. Le chemin est étroit , escarpé , mais tous ensemble , on se serre autour de toi , et tu ne tombera pas!
Tendresses
Daniel
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Que ta nuit soit douce et sereine, Natacha, et qu'elle t'apporte le repos sans les larmes.
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Bonjour,
Justement, Ephémère, la nuit d'avant, je m'étais réveillé en larmes. Car je rêvais que je le pleurais.
Cette nuit a été calme. Enfin, tout du moins non triste !
La journée s'annonce bonne je pense, malgré quelques angoisses ce matin. J'ai le ventre serré, qui papillonne ::) Lors de cette maladie, nous avons sympathisé avec une ambulancière. Et je vais manger chez elle aujourd'hui... ça me changera les idées que de voir du monde. En plus avec cette amitié nouvelle.. ça fait du bien !
Merci à tous, merci Daniel, oui le chemin est étroit, il en faudrait peu pour tomber d'un côté ou de l'autre. Un vrai travail d'équilibriste que ce deuil !
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Que ta journée soit belle, Natacha, dans la chaleur de l'amitié.
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Merci Ephémère.. cette ambulancière et moi partageons la même passion des animaux. Elle a deux magnifiques bergers allemands et un ménate. Je sais que je vais rire aujourd'hui, et avoir du bonheur.
Contrairement à d'autres choses, je ne culpabilise pas d'être heureuse sans lui, car il aurait voulu cela.
Par contre, là où je ressens souvent de la culpabilité, c'est à mes repas. De quel droit puis-je me régaler d'une bonne assiette, alors que lui, durant des semaines et des semaines, ne pouvait plus manger, malgré le fait qu'il adorait ça ?! J'ai beaucoup de mal avec ça. Je mange, oui, mon corps en a besoin, et il est hors de question que je ne me laisse sombrer. Mais cette question qui revient sans cesse.... pourquoi ai-je le droit et pas lui ?
Durant les derniers jours de sa vie, j'avais pu lui offrir un petit plaisir... je lui donnais de toutes petites cuillères à café de vin, il adorait ça... ce sont de beaux souvenirs.
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Natacha, te priver de manger ou culpabiliser sur la nourriture ne changera rien... Tu dois continuer à vivre, et pour cela, "un sac vide ne tient pas debout"...
Je t'embrasse,
Martine
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Natacha,
Je te comprends. Comme toi, pendant plusieurs semaines, je me suis "punie" d'être vivante. Je n'ai plus ou presque plus mangé et moi qui étais déjà mince, j'ai perdu 8 kg. Martine a parfaitement raison avec l'image du sac vide ! En plus, c'est moche et dangereux. J'ai repris 2 kg et quelques forces mais c'est fragile. Peu à peu, j'ai accepté de ne plus me priver, même si le plaisir n'est pas là comme avant.
Mais pour le reste, les loisirs, les voyages, les vacances, je n'imagine pas pouvoir me les autoriser. Et pourtant, je sais qu'il l'aurait voulu. Mais il me semble que c'est "avec lui, ou rien".
Ce n'est pas si simple de continuer à vivre, surtout les bonnes et belles choses, en sachant que notre amour en est privé. En tout cas, j'ai du mal à ne pas pouvoir partager avec lui. Je ne m'autorise sans arrière-pensée que ce qu'il n'aimait pas. Ainsi, je n'ai pas l'impression de le priver ou de le trahir.
Aujourd'hui, c'est notre 34e anniversaire de mariage. Il avait promis d'être là... mon amour chéri.
J'espère Natacha que tu passeras une bonne journée. Ephémère a raison, comme toujours. Il faut qu'on s'aime un peu plus puisque nos trésors ne sont plus là pour nous chérir.
Je t'embrasse
Dominique
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Dominique, je t'embrasse tout spécialement, puisque ce jour est un jour particulier.
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Merci Ephémère. Je ne serai donc pas seule aujourd'hui.
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Dominique, je t'embrasse tout spécialement, puisque ce jour est un jour particulier.
aLBERTE
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Natacha,
Je te comprends. Comme toi, pendant plusieurs semaines, je me suis "punie" d'être vivante. Je n'ai plus ou presque plus mangé et moi qui étais déjà mince,
Mais pour le reste, les loisirs, les voyages, les vacances, je n'imagine pas pouvoir me les autoriser. Et pourtant, je sais qu'il l'aurait voulu. Mais il me semble que c'est "avec lui, ou rien".
Ce n'est pas si simple de continuer à vivre, surtout les bonnes et belles choses, en sachant que notre amour en est privé. En tout cas, j'ai du mal à ne pas pouvoir partager avec lui. Je ne m'autorise sans arrière-pensée que ce qu'il n'aimait pas. Ainsi, je n'ai pas l'impression de le priver ou de le trahir.
Ephémère a raison, comme toujours. Il faut qu'on s'aime un peu plus puisque nos trésors ne sont plus là pour nous chérir.
Comme Dominique, moi non plus, je ne m'autorise rien, pas pour me punir, mais parce qu'elle ne peut plus en profiter
Ce dimanche, 1ère crème glacée (mon péché) depuis 15 semaines , et pas encore de TV.
Envie de rien, puisqu'elle n'est plus là.
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Ephémère,
15 semaines, parce que je les compte, sinon, je croirai que c'est y a 2 semaines
Comme a écrit quelqu'un sur ce forum :
On ne vit pas le même temps que les autres quand on perd quelqu’un qu’on aime
Dans 2 semaines, le samedi 9 février, c'est notre anniversaire de mariage.
Je commence à voir avec frayeur cette date approcher.
Mais de toute façon, je consulte l'agenda de l'année dernière, et je lis les chimios, les prises de sang, 3 jours à la thalasso, tel jour on n'a pas fait la chimio, ce qui n'était pas bon pour le traitement, mais on repassait au resto pour se consoler, ...
Courage et patience à toutes et à tous de la part de quelqu'un qui sait ce que vous souffrez
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Christian, et les autres
Arrete de compter en semaines, pourquoi faire?
te fustiger un peu plus?
Tu est , elle n'est plus, je suis, il n'est plus, sommes nous responsables de cette p.... de maladie et de ses ravages sur nos vies?
Avons nous demandé, choisi, cette réalité?
NON? NON ET NON, alors arretons de nous culpabiliser, juste parceque l'on est en vie ,et plus ceux que l'on aime encore.
Pensons à nous, sinon qui le feras?
Ne pas s'oublier quelque part, les plus petits plaisirs que nous serons capable de nous apporter vont nous aider, sur ce long chemin.
Amitiés.
zabou
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Zabou
D'accord avec toi mais chacun avance à son rythme et cela dépend de sa personnalité.
Comme ce n'est pas la quantité de larmes qui quantifie le chagrin.
Comme ce n'est pas le temps vécu ensemble mais bien la force de l'amour qui compte.
Mais s'il y a addition du temps, de la force de l'amour et d'attachement, de dépendance, permets de te répondre que c'est quand même dur
Mais à nouveau, chacun évolue à son rythme et tant mieux pour celui qui y arrive
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Christian,
LOIN de moi l'idée de te blesser, oui chacun avance à son rythme.
Ta douleur ,je la comprend, je la vis aussi, nos deuils sont très proches l'un de l'autre et notre vécu meme s'il est different , ne change pas l'immensité de l'amour que nous portions ou portons à nos conjoints.
Et ce n'est pas non plus une critique, mais se faire plaisir, si on peux et quand on en a envie, ne va pas modifier notre souffrance mais surement nous aider.
Désolée, d'avoir été peut etre trop brutale, ce n'était pas le but recherché.
Amitiés
zabou
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Moi aussi, Christian, il me semble que c'était il y a seulement deux ou trois semaines ...
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Mais non, y a pas de mal à dire sa pensée.
Et parfois, nous devrions être secoués, il faut regarder la vérité en face, nos disparu(e)s ne reviendront pas, on doit respecter le deuil, leurs mémoires, mais nous, les survivants devons évoluer malgré leurs disparitions .
J'écris cela, mais j'en suis bien incapable actuellement.
J'avais proposé une rubrique d'espoir, 2 jours après mon arrivée sur ce forum, bien que j'étais dans les abysses, pour parfois pouvoir lire des messages moins tristes mais en rapport avec le deuil.
Zabou, comme on dit au Québec : Inquiète toi pas
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Christian,
J'aime t'entendre parler comme çà.
Meme si actuellement tu en est incapable, pas grave, cela viendra, petit a petit, avec le temps
Amitiés.
zabou
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Zabou je compte en mois, mais je ne peux m'empêcher de compter...
8 mois, c'était hier à le fois... Et au jour le jour, c'est si long en même temps..!
Martine
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Martine,
Je ne comptais en semaine qu'au tout début, dès le 1er mois passé, j'ai commencé a compter en mois.
Mais je ne peux m'empecher chaque fin de semaine que voilà, il est parti, dans le nuiot du vendredi au samedi, en fait samedi a 1h40 du matin.
Cela ne change rien a la déseperance et au manque intense qu'il a laissé.
Bisous.
zabou
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Il est difficile en effet de ne pas compter le temps qui nous éloigne de notre chéri(e)...
Pour ma part, j'ai "peur" pour l'instant de la Saint Valentin. On commence déjà à la TV et dans les magasins, à nous inonder de p'tits coeurs et autres joyeusetés .... :-\
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didjezik,
Tu as raison cette période sera un nouvel enfer, tout va nous rapeller notre solitute,le petit cadeau que l'on ne va pas chercher a faire et celui que l'on ne recevra pas.
LE PETIT REPAS EN AMOUREUX etc....
UNE TRSITESSE EN SOMME, pour moi après les fetes de fin d'année , la suite......
Bisous.
zabou
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Pour nous, avant la Saint-Valentin, il y avait notre anniversaire de mariage le 9 février
Il tombe à l'eau ... cette année et les suivantes ...
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Christian,
Tu fais bien de me le rapeller pour moi avant les fetes de noel, le 5 novembre était notre anniversaire de mariage, une journée très difficile pour moi, et qui le restera a jamais, sachant que son décés fut le 27 octobre, et l'enterrement le 30 octobre.
Cela sera je le sais dejà un creve coeur toute cette période où tout se mele et s'entremele.
Amitiés.
zabou
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Peut être faut-il à tout prix s'occuper ces fameuses dates ? Ou alors vaut il mieux faire front pour affronter cette dure réalité ? J'ai peur de tomber dans un déni qui ne ferait que retarder ma chute....
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Moi, après la saint-Valentin, le 25 février, c'est l'anniversaire de mon chéri, le 1er sans lui...
Martine