Auteur Sujet: Deux mois et demi... je recule (Lu 5057 fois)

desesperance47 · « **le:** 01 janvier 2014 à 19:18:40 »

J'ai tant fais d'effort pour tout gérer, pour montrer comme j'étais forte, indépendante, pour ne pas déranger. Soudain, je craque, je n'y arrive plus. Hier, fête de nouvel an, passé au lit, malade. Je n'ai pu vivre ça. Tout à coup, une chape me tombe dessus, les larmes inondent mon cœur, ça ne va plus. Il n'y a que 2 mois et demi, je pensais que le plus dur était passé, le choc, le stress. Mais la tristesse, elle est bien là, le désespoir, il m'envahit. Comment peux t'on partir ainsi en 1 seconde ? Ce n'est pas juste. J'ai envie de hurler ma colère au monde, je deviens méchante, je me sens si perdue

*Ephémère* · « **Réponse #1 le:** 01 janvier 2014 à 20:08:39 »

Tu le dis toi-même, Ally, tu as fait des efforts importants durant ces deux mois, et tu es restée debout.
Mais ce que nous traversons abattrait le plus solide des colosses.

Puis cette période festive qui rend plus cruels encore l'absence et le manque.... et te voilà aux prises avec cette chape de douleur.

Nous pouvons comprendre tes éprouvés d'aujourd'hui.

Tu n'es pas méchante, tu as mal.
Quant à la colère, elle surgit ainsi, brusquement, sans que nous sachions contre qui ou contre quoi elle se dresse.
Contre le destin, peut-être, qui nous prive de notre amour.

Sois douce avec toi-même ; et indulgente.
Tu as le droit d'être triste, en colère, révoltée.

Je souhaite que la nuit qui descend t'apporte le repos et la sérénité dont tu as besoin.
Prends soin de toi.

zabou · « **Réponse #2 le:** 01 janvier 2014 à 20:41:17 »

bonjour Désespérance et Manuela

Voila un long moment que je ne suis pas intervenue sur le forum, mais je lis régulièrement.

Je voulais vous dire que ce que vous vivez aujourd'hui toutes les deux, est malheureusement normal, le chemin vers l'apaisement est très long, fait de hauts et de bas, de beaucoup de bas ....

Mais aussi de haut , qui font croire, que l'on va mieux, tant on a envie de sortir de ce mal être, de cette peine, de cette tristesse infinie.

Voilà un an , j'étais dans le même état que vous (décès de mon mari le 27 octobre 2012).

Ce que je peux vous dire , c'est que tout est long, très long, que plus on le comprend plus on accepte les différents états par lesquels on passe.

Je peux vous dire aussi , que l'on n’oublie pas , jamais, mais qu'un jour, petit à petit, avec l'acceptation , l'apaisement s'installe.

La colère diminue,notre amour est là toujours présent au fond de notre cœur, il nous accompagne, il ne se passe pas un jour sans que je parle de mon mari, mais je sais qu'il ne reviendra plus, et maintenant, je continue, différente,sachant quelle est la valeur de la vie, des bonheurs simples.

Un an en arrière, tout cela n'avait aucun sens pour moi, d'ailleurs rien n'avait de sens....

Chacun de nous avance à son rythme, mais je vous assure que l'on avance ,même si cette notion est inconsciente....

Que cette nouvelle année vous apporte comme pour moi, l'année dernière doucement mais surement ,l'apaisement auquel vous aspirez.

Tendresses.
zabou

Un petit coucou affectueux à toi Ephémère.

*Ephémère* · « **Réponse #3 le:** 01 janvier 2014 à 21:03:52 »

Merci, zabou.
A mon tour, je t'adresse un petit signe d'affection.

Et comme tes mots sont justes....

desesperance47 · « **Réponse #4 le:** 04 janvier 2014 à 23:53:01 »

Mon mari est parti le 17 octobre, le tien le 23, la semaine suivante. Nous aussi étions fusionnels, depuis 43 ans. Toute une vie, je n'ai plus de repère, plus d'espoir, plus que de la tristesse et du désespoir. C'est dur avec trois petits, partir comme ça si jeune, et si bêtement, un accident c'est toujours si bête, si dur, il n'y a même pas l'excuse de la maladie. Le mien est parti d'une mort subite, comme ça, en une seconde, il était là, ensuite il n'y était plus, pour rien, juste parce que son cœur s'est arrêté de battre. Je ne trouve plus de sens à la vie, je survis pour mes enfants. La vie n'apporte que de la misère et de la tristesse.

*Ephémère* · « **Réponse #5 le:** 05 janvier 2014 à 00:26:32 »

Bien sur qu'aujourd'hui, dans notre douleur, nous voudrions crier que la vie n'apporte, comme tu l'écris, "que de la misère et de la tristesse".
Mais ne nous a-t-elle pas permis aussi de rencontrer celui que nous aimons tant ?

Je sais bien qu'il est presque impossible de trouver le moindre petit coin de bleu dans notre ciel, lorsque la peine obscurcit ainsi notre horizon.
Alors je formule le souhait que la force de l'amour partagé, et le souvenir de tous les beaux moments vécus à deux, mettent un peu de baume sur tes plaies.

Il me semble parfois que pour souffrir moins, il nous faudrait, dans la douceur des souvenirs heureux, parvenir, non pas à éprouver la violence du manque, mais reconnaître la chance qui nous fut donnée de cheminer aux côtés d'un être aussi merveilleux.

Oh je sais bien que ces pensées ne viennent que lorsque nous sommes en état de raisonner ; et ce n'est pas facile lorsque la douleur se fait trop violente.

Je voudrais tellement t'offrir un peu de consolation, mais je me sens bien impuissante.
Alors je souhaite que vienne vite pour toi Ally, ce temps du souvenir sans les larmes.

Et que la nuit qui descend t'apporte la sérénité dont tu as besoin.

desesperance47 · « **Réponse #6 le:** 05 janvier 2014 à 11:45:02 »

Merci, merci pour tous les messages de soutien. En ce moment je ne peux effectivement voir que la violence de son départ, c'est trop tôt pour moi pour voir le côté apaisé. Mais merci pour ces paroles d'encouragement. Je vous embrasse

*Ephémère* · « **Réponse #7 le:** 05 janvier 2014 à 21:42:55 »

desesperance47 · « **Réponse #8 le:** 06 janvier 2014 à 19:43:03 »

Bonsoir Manuela, comme tu souffre, et comme ta souffrance me ramène à la mienne. Je ressens la même chose, s'il n'y avait les enfants, je préfèrerais le rejoindre tant la douleur est insupportable. Pourtant au début, j'ai réagi avec plus de courage, j'ai bougé beaucoup, je me suis mise en danger pour me surpasser et me prouver que je pourrais y arriver seule. Gesticulations inutiles... la tristesse me rattrape, je ne suis plus qu'une miette inutile terrassée de chagrin. Alors que mes proches me pensent "sortie" d'affaire, tant je me suis montrée forte, c'est maintenant que je m'écroule. Il n'y aura que 3 mois le 17. Comme le temps passe lentement, même si j'ai l'impression d'avoir vécu une seconde vie tant il y eut de choses à faire. Mon mari faisait tout pour moi, je dois tout apprendre, m'adapter, mais ce qui est le plus insupportable, c'est son absence. La mort subite est terrible pour la famille, on n'a le temps de rien. J'aurais voulu lui dire plus encore combien je l'aimais et l'admirais. Même si je lui ai dis souvent, ce fut encore trop peu à mes yeux. Je pense aussi à mes enfants qui ont perdu leur père, ce père dont l'un était si proche, cela me fait mal de voir cette tristesse dans ses yeux. Comment envisager l'avenir ? Comment croire qu'un jour on ira mieux ? J'ai l'impression qu'il est impossible que j'aille mieux. Je te souhaite plein de courage, pour tes petits, et pour toi qui souffre tant. Amitiés.

desesperance47 · « **Réponse #9 le:** 08 janvier 2014 à 18:18:48 »

Merci Zabou, même si j'ai du mal à envisager que tout va devenir plus doux avec le temps. Tout est si vide, sans saveur. Comme c'est dur. Amitiés

desesperance47 · « **Réponse #10 le:** 10 janvier 2014 à 23:09:34 »

merci zabou

chrisetfred · « **Réponse #11 le:** 16 janvier 2014 à 14:17:17 »

Desesperance, Manuella,

Ne vous découragez pas, retournez vous et regardez le chemin parcouru: ça semble rien, mais vous êtes là, nous sommes là.
3 mois mardi prochain, déjà 3 mois! comment je tiens? je n'en sais rien, mais je tiens, tant bien que mal. Rien que ça c'est déjà un bout de chemin, il faut juste en prendre conscience. Tenir, encore tenir, pour reprendre les mots de Cœur, c'est déjà avancer.
Ce matin( enfin ce matin :11h!!), je suis parti au travail après avoir fait les cent pas dans l'appartement, et dit à Mon Ange que non, je ne l'abandonne pas, je reviens ne t'inquiète pas Amour, je reviens.
je suis parti, préparé le travail, et j'ai craqué. Je suis rentré. C'était trop dur, ce sentiment de l'abandonner à chaque fois que je part est insupportable. Mais je l'ai fait, et à chaque fois , je me dis que c'est un pas de plus, même si je recule après, ce pas là je l'ai fait. C'est ce qui compte. Je retournerai au boulot tout à l'heure, avec la même déchirure, mais j'y retournerai.
Il faut juste savoir que je suis artisan, et que donc je gère mon travail comme je l'entends. Et contrairement à ce qu'on pourrai croire ce n'est pas plus simple. Je me force tout les jours à partir travailler, tout les jours je suis déchiré, mais je continu, j'avance, j'en prends petit à petit conscience.

Regardez simplement ce que vous accomplissez chaque jour, regardez bien, vous y verrez les tout petits pas que vous faites.
Malgré les bonds en arrière, les pas qui sont fait sont fait.

Ayez confiance en vous, en votre Amour, l'apaisement viendra, c'est certain.

Chris

marie1003 · « **Réponse #12 le:** 16 janvier 2014 à 17:07:18 »

Mes plus tendres pensées pour toi Ally aujourd hui
3 mois, c est peu et long tout à la fois;
déjà tout ce temps et pourtant tant de temps à attendre et supporter son absence...
c est paradoxal mais tu n es pas seule et tu avances doucement $:-\$
je t embrasse
tendrement marie

desesperance47 · « **Réponse #13 le:** 16 janvier 2014 à 22:00:52 »

Merci à toi Marie, journée très difficile en effet, j'ai "dégusté" négativement bien sûr tous les moments de ce midi, nos dernières heures ensemble, les derniers instants, je me suis infligée de retour de mémoire insupportable, mais je n'ai pu faire autrement. Mon moral est au plus bas, après 3 mois qui n'en finissent pas, alors qu'avec lui, le temps passait si vite ! Pourquoi, pourquoi le temps se fige t'il ainsi, mon pauvre amour, il voulait vivre, il voulait nous soutenir, il voulait nous aimer, il avait tant de projets. Je t'embrasse. Ally

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