par une belle journée de printemps, une visite ordinaire , ordinaire car depuis cinq ans la maladie , cette saloperie de cancer était devenu notre quotidien, des jours à patienter dans les salles d’attente ,à errer dans les jardins de l’hôpital, d’opération en opération, de scan en scan , de professeur en professeur, de médecin en médecin les mots étaient les même , il n’y avait que le ton qui changeait, s’aggravait à en devenir inquiétant .ce jour-là il n’était question que de transfusion , histoire de remonter les globules blancs devenu rares et précieux .Une fièvre qui t’oblige à rester à l’hôpital , une de plus mais celle-ci persiste quelques jours malgré les antibiotiques. Comme tous les jours depuis une semaine, depuis le 16 mars, Je descends gare de Lyon, sortie rue de Chalon, je remonte le boulevard Diderot jusqu’ à l’hôpital st Antoine, je rentre dans le bâtiment porte 4 Emmanuel-Antoine Moiana , monte au deuxième étage, longe le couloir , arrive à la chambre 216 .Tu es là , je t’embrasse , te serre dans mes bras, le médecin veut me parler, tu n’as pas eu besoin d’en dire d’avantage, j’ai compris , je n’ai pas pleuré ni hurler , car j’avais compris déjà depuis 9 mois que la fin serait proche, à partir de juillet 2016 où ton dossier a été transféré à st Antoine et que nous avons rencontré le professeur , c’est à ce moment que j’ai su et perdu espoir .
Je rejoins le médecin dans son bureau, c’est la première fois que je me retrouve en tète a tète avec eux .
le verdict tombe , tu es arrivé au bout de ton combat , et comme souvent c’est la maladie qui gagne inéluctablement, malgré cette rage de vivre , malgré ces années de lutte , malgré cette force que tu portes en toi, ce caractère indestructible, nous ne pouvons plus rien faire …plus rien faire ; combien de temps encore , impossible à déterminer, frustrant…Organiser ton départ de l’hôpital quitter la métropole , ton souhait , retourner où tu es née , en trois jours le voyage est bouclé , départ le jeudi 30 mars, dernier tour de périphérique , aéroport ,ton dernier enregistrement , ton dernier décollage , la dernière fois que tu vois paris depuis le hublot ..Chaque regard, chaque arrêt sur image est un adieu. Surtout ne pas réfléchir, au risque de s’effondrer, on verra plus tard pour les larmes, accomplir tes derniers vœux. Arriver à destination, sous le soleil des Antilles, l’ambulance nous attend , direction l’hôpital de pointe à pitre où une chambre t attend en oncologie, enfin une manière moins grossière que de dire soins palliatif , on rencontre une infirmière qui nous explique qu’ il n y a plus de place et que je ne pourrai pas dormir avec toi , je n’ai pas eu besoin de te parler juste te regarder et décidé de quitter ce lieu pour aller s’installer dans ta ville natale , enfin on se pose dans la maison familiale à cent mètre de la plage , ce lieu qui verra tes dernier jours.
C'est le 27 avril dernier à 15H45 que tu t es éteinte .
Depuis je souffre , mais je m accroche avec notre petite fille de 7 ans.