Je ne sais pas trop quoi dire.
Tout ce que je peux me permettre d'écrire c'est de relater ce que j'ai traversé non pas par égocentrisme mais simplement pour dire qu'à un moment, les choses peuvent "s'améliorer". Le terme n'est pas très bien choisi mais je ne sais pas comment expliquer ça et je ne veux pas tomber dans des choses du genre "on reprend goût à la vie", "on admire un coucher de soleil", "on rigole à une blague", "la vie continue"... "un pas devant l'autre".
Peut-être que ce ne sont pas des inepties et que cela fonctionne pour certaines personnes, chacun est différent.
Certaines personnes peuvent déjà commencer par apprécier de petites choses de la vie.
Certains ont la chance d'avoir des enfants, des petits-enfants, une famille, des amis, un chat...etc...
Alors oui, essayer de reprendre goût à la vie en se raccrochant au reste, évidemment, ce n'est pas débile même si la souffrance est là, ça ne l'enlève pas mais il y a des raisons pour ne pas se laisser aller.
Moi, j'en avais rien à foutre des couchers de soleil et je ne voyais pas de choses assez valables pour me battre. Simplement, je ne voulais pas imposer ma mort à mes parents, sachant à quel point la mort des autres et particulièrement des plus proches est une chose abominable à vivre.
Je crois que de me laisser mourir aurait été comme de tuer directement mes parents en les faisant souffrir. Après tout, sa propre mort, ce n'est pas si terrible que ça, on meurt, tout s'arrête, c'est la mort des autres qui est dure à encaisser.
Bref, j'ai connu une espèce de vie où tout me paraissait irréel. Tout s'était écroulé. Pas envie de luter contre la mort car on pas d'intérêt pour une vie sans l'autre ou une vie de souffrance. Ou alors j'avais envie de luter parfois, et d'autres fois non, et puis de toute façon j'étais tellement faible physiquement.
C'est important qu'il y ait un suivi médical sérieux.
Je me suis penché sur des questions métaphysiques alors que je ne croyais pas à tout cela. La vie après la mort, les signes, etc... J'ai cru que le fait d'avoir vécu une telle expérience me rendait plus réceptif. Je me suis dit que ma femme n'aimerait pas que je devienne une espèce de taré alcoolique. Je me suis dit aussi que si je me laissais mourir, l'après-vie pourrait être dans la continuité : une période de souffrance.
On n'y croit ou on n'y croit pas, je ne vais pas développer.
Sur les choses concrètes, j'ai décidé d'agir et de construire des choses comme je pourrais. Aujourd'hui j'ai construit des choses, tant bien que mal. Au travail je suis complètement à la ramasse, en relations humaines je ne suis pas au top, mais bon, il y a des domaines où j'ai vraiment, vraiment avancé.
Ce que je peux dire aussi c'est qu'il faut attendre. J'ai attendu comme on m'a dit, et mon monde en ruine s'est un peu amélioré mais pour moi comme je n'avais pas grand chose j'ai du agir et bricoler des choses, reconstruire, dès que j'ai eu un peu de forces.