Auteur Sujet: My Poppy is gone  (Lu 3126 fois)

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Jennifer

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My Poppy is gone
« le: 09 mai 2013 à 00:47:00 »
Bonjour, je m'appelle Jennifer, j'ai 23 ans et j'ai perdu mon chéri.

Nous étions ensemble depuis 4ans, nous avons une fille de 3 ans et je suis enceinte de 4 mois.

Sa soeur, notre fille et moi avons assisté à son départ. C'était une journée normale, je revenais de ma première échographie avec ma fille et ma belle soeur. Le choc a été énorme, il n'avait que 29 ans et il était en bonne santé. Dieu m'a pris mon chéri, pour une bonne raison (je l'espère).

Ce qui me chagrine le plus, c'est le fait que ma fille et mon bébé n'aurons jamais de "daddy". Avoir un père, c'est la chose la plus simple au monde, et pourtant mes enfants ne connaitrons jamais ça. Et surtout que  mon chérie ne sera pas la pour les élever et les voire grandir, car pour lui, être père était ça plus grande fierté.

Evidemment je me sens très seule, nous étions très amoureux et avions la vie devant nous. Outre le fait que mon coeur soit brisé, j'ai très peur pour l'avenir car une vie sans lui semble impensable.

Je suis très soucieuse de ma grossesse, je me sens coupable parfois car je ressens que donner naissance sans la père, ça n'a plus d'importance. Le fait de ne pas partager ce grand bonheur avec mon homme ne rime a rien. Je sais que ce n'est pas juste pour le bébé, mais je suis si bouleversée que toute mon énergie est concentré sur ma perte.

Je veux être forte pour ce bébé, être prête pour lui/elle et être la meilleure des maman et que mon chéri soit fier de moi. Est ce possible de concilier deuil et grossesse?

Hors ligne *Ephémère*

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  • Tu es là dans ma peau comme un coup de couteau
Re : My Poppy is gone
« Réponse #1 le: 09 mai 2013 à 10:33:19 »


Bonjour, Jennifer,

Je viens te faire un signe d'amical soutien ; répondre à ton message, pour te signifier que tu ne seras pas seule ici.

Je voulais aussi te demander si tu es aidée, accompagnée par un bon "psy" (psychologue, par exemple), car cela me paraît bien important.
Pour toi, mais aussi pour tes enfants.

Et puis, je souhaitais aussi répondre à ce que tu écris :

"Ce qui me chagrine le plus, c'est le fait que ma fille et mon bébé n'auront jamais de "daddy". "


Tes enfants ont un père, et tu pourras le leur raconter. Leur raconter votre histoire, votre amour, et son amour pour eux.
Tu le feras exister en leur parlant de lui. C'est toi qui pourras, avec sa famille, dire qui il était.

Bien sûr, il ne sera pas à vos côtés, physiquement, et je sais combien cela peut être difficile et douloureux.
Aujourd'hui, tu es dans la peine, et l'inquiétude, mais ton amour est là, bien installé dans ton coeur, et tes souvenirs sont un trésor dont tu es et resteras la gardienne.

Je t'en prie, Jennifer, prends bien soin de toi.

Je t'embrasse, et souhaite du fond du coeur, que tu trouves le soutien dont tu as besoin.





« Modifié: 09 mai 2013 à 10:48:20 par *Ephémère* »
*Ephémère*

       Tu es là d ans ma peau comme un coup de couteau.

Jennifer

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Re : My Poppy is gone
« Réponse #2 le: 09 mai 2013 à 19:04:26 »
Merci pour votre soutien.

Nous vivions à Londres, mais en ce moment, je suis chez mes parents et mon petit frère en France. Je suis très bien entourée du coté de ma famille et de ma belle famille. Beaucoup me demande déja ou est ce que je compte vivre, et me mette la "pression" (même si ce n'est pas volontaire).  Je suis mitigée car d'un coté, je voudrai rester en Angleterre et rester au plus proche de la belle famille et ses amis, car chacun d'entre eux possède un peu de mon chéri en eux, et garder cette connection de notre vie ensemble dans son pays. Mais de l'autre, en France, je suis avec mes amis et ma famille qui s'occuperont de moi et de mes enfants, peut-être qu'e le détachement est ce qui me faut pour accepter la dure réalité plus "facilement"...

Quant à la thérapie, j'y ai pensé, mais ne devrais je pas plutôt voir une docteur après mon accouchement? Je veux dire , je ne suis pas dépressive (pour le moment), j'ai toujours pensé que les psychologue aident pour les troubles psychologiques, non pas la tristesse. Dans tout les cas, je suis devant le fait accompli, j'accoucherai dans 5 mois, Dieu seul sait dans qu'elle état d'esprit je serai à ce moment la car je craint plus baby blues, dépression stress ect...

Hors ligne *Ephémère*

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Re : My Poppy is gone
« Réponse #3 le: 09 mai 2013 à 19:59:08 »


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« Modifié: 07 juin 2017 à 21:12:11 par *Ephémère* »
*Ephémère*

       Tu es là d ans ma peau comme un coup de couteau.

LILI0824

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Re : My Poppy is gone
« Réponse #4 le: 09 mai 2013 à 20:47:34 »
Bonsoir Jennifer,

Peut-être est-il plus prudent en effet de voir un psychologue dès à présent ? Même si tu es sure de ne pas être dépressive pour le moment, tu n'es pas bien non plus.

Peut être que rencontrer un professionnel dès maintenant t'aidera par rapport à tes enfants, ta petite fille et ton bébé parce qu'il est là, et il ressent aussi.

Je rejoins Ephémère lorsqu'elle dit que si tu n'es pas prête dans l'immédiat, tu sauras au moins à quelle porte frapper lorsque tu en auras besoin. Normalement, les maternités (du moins l'hôpital de ma région propose ce service, ce doit être idem ailleurs) ont un service de psychologues qui interviennent exclusivement auprès des jeunes mamans. Ma fille est suivie en maternité par un psy, et cela l'a beaucoup aidée. Elle s'en rend compte maintenant.

La situation à laquelle tu es confrontée, si jeune, est traumatisante et j'ai beaucoup de peine pour vous. C'est bien que vous soyez entourés par vos proches, et que vous puissiez compter sur eux.

Et tu peux aussi compter sur notre soutien, n'hésite pas.






 

Je


Corail

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Re : My Poppy is gone
« Réponse #5 le: 09 mai 2013 à 20:54:19 »
Bonsoir Jennifer,

Je te décris rapidement la situation que j'ai vécue pour que tu comprennes ce que je vais te dire par la suite :

J'ai vécu ma grossesse exactement en même temps que le traitement du cancer de mon mari (j'apprenais que j'étais enceinte, il se faisait opérer de sa tumeur 2j plus tard puis on comprenait que c'était un cancer). J'ai donc vécu une grossesse à mille lieux de celle que j'imaginais : je côtoyais la mort et la vie. J'ai donc eu beaucoup de mal à vivre ma grossesse normalement, j'étais persuadée tout du long que qq chose arriverait à notre bébé tellement je n'étais pas bien.
Au final, j'ai accouché d'une petite fille tout à fait normale.
Mon mari est décédé 6 semaines plus tard.

Vivre un deuil et une grossesse ou l'arrivée d'un bébé n'a rien d'évident. On survit. Je n'ai pas été la mère que j'imaginais être au début, j'ai mis au moins 6 mois à sortir la tête de l'eau, à être "heureuse" de retrouver ma fille le soir et ne plus la "subir" au début. Car oui, je subissais les choses, tout, y compris ma fille.

Par contre, autant je n'ai pas été celle que j'imaginais, autant j'ai tout de même été là pour elle, j'ai fait ce qu'il fallait et elle est un bébé équilibré, qui sourit, est sage, etc.

Ce que tu indiques sur l'absence du père, je l'ai pensé exactement comme toi au début. J'allais voir une psychologue. Elle m'a tout de suite dit qu'effectivement, avec la perte toute récente, je réagissais comme ça mais qu'au fil du temps, la douleur sera moins atroce et que quand elle serait en age de comprendre les choses et qu'elle posera des questions, je lui parlerai de son papa sans cette amertume qui m'animait à l'époque.
Elle avait raison.
Après 9 mois de deuil, je vois que je n'ai plus cette souffrance atroce pour ma fille, cette crainte qu'elle puisse en souffrir, etc. Je lui parle de son papa tous les jours car elle A un papa.
J'avais un peu le travers de dire comme toi "elle n'aura pas de papa".. si si, elle a un papa, ta fille et ton bébé ont un papa. Un papa absent mais elles sont/seront là grâce à lui et grâce à votre amour.

Il n'est plus là mais votre amour a été réel et il perdurera. Tu l'aimeras toute ta vie et tu le feras vivre en en parlant avec tes enfants.


En ce qui concerne une aide psychologique, il ne suffit pas d'être en dépression pour aller voir un psy.
Pendant ma grossesse je suis allée voir une psy à la maternité où j'étais suivie. ça m'a permis d'exprimer ce que je voulais dire et d'avoir une écoute autre que celle de la famille qui n'étais pas forcément la plus appropriée. Et ça m'a permis de prendre + conscience de ma grossesse (et d'arrêter de penser qu'il arriverait qq chose à mon bébé)

AU décès de mon mari, j'ai tout de suite voulu aller voir un psy, pour comprendre ce que j'allais vivre et pour parler de cette situation difficile dans laquelle je me retrouvais, avec un bébé.

Cette aide est inestimable (encore faut-il tomber sur la bonne personne) car elle m'a permis de comprendre les choses, de ne pas culpabiliser sur ce que je ne ressentais pas pour ma fille, sur cette perte d'entrain que j'avais alors qu'elle découvrait la vie. Elle me préparait à ce que j'allais vivre, me disait clairement les choses quand je lui disais par exemple qu'en 9 mois je n'avais rien fait, etc.
Elle m'a surtout permis de ne pas m'enfoncer et aussi d'exprimer mes émotions (ce que je ne voulais pas faire au début, par crainte de "traumatiser" mon bébé - au final, il faut s'exprimer !).

Chaque histoire est différente, chaque personne trouve refuge dans qq chose qui diffèrera d'une personne à l'autre.

Garde en tête que ce bébé que tu portes à toi, c'est moitié toi, moitié ton chéri. Et que rien que pour ça, il vaut de l'or. De même que ton autre fille.
Tu ne vivras pas une période agréable, c'est certain mais tu arriveras à faire face à cette situation et ce soutien, il viendra peut-être de cette naissance à venir, aussi dure sera-t-elle à vivre.

Sans ma fille, je ne sais pas si je serai encore là aujourd'hui. Autant la situation était très dure à gérer, autant plusieurs mois ce sont écoulés avant que je ne sois enfin telle que je l'espérais mais ma fille, notre fille, a été moteur dans tout ça.

Sois courageuse, entoure toi des bonnes personnes, écoute-toi, prends l'aide qui t'es proposée et essaye peut-être un rdv psy pour voir ce que ça pourrait t'apporter (par contre, il faut que ce soit un psy spécialisé deuil. La mienne est par exemple psy en soins palliatifs).

Je te souhaite beaucoup de courage dans cette épreuve.

Affectueusement, Virginie

Caroline3

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Re : My Poppy is gone
« Réponse #6 le: 10 mai 2013 à 05:44:29 »
Bonjour Jennifer,

Le décès semble prématuré et récent. Tu veux nous en raconter plus? De quoi est-il décédé?

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Tu sais, rien ne presse vraiment. Pourquoi devrais-tu déménager tout de suite? Tu iras en France quand ce sera le temps. Tu sembles apprécier la belle-famille, qui te soutien par rapport à ton amoureux.

Je suis Québécoise et mon mari était Américain, et des fois, j'aurais préféré être proche de sa famille, puisque eux seuls le connaissaient vraiment, alors qu'au Québec, presque personne ne l'avait côtoyé. Comme si du jour au lendemain... il n'avait jamais existé, puisqu'ici personne n'a de référence à sa vie.

Ça m'a fait mal. Encore aujourd'hui (3 ans du décès), je ne peux parler ouvertement de mon mari avec mon... psy.

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Tu sais, un psy, ça aide pour les problèmes psy, mais comme disent d'autres ici, ça aide à mieux vivre, tout simplement. Ça vaut la peine. On ne parle pas de maladie, mais de communication. Avec un (bon) psy, qui connaît vraiment le deuil, tu pourras te laisser "vraiment" aller, à vivre ce que tu as à vivre.

Je me suis dit, au début: "Je ne suis pas malade, je n'ai pas besoin de psy".

Ben oui, moi, j'en avais besoin... pour ENFIN parler ouvertement, sans blocage par rapport au fait (faux) qu'il faut être courageux et fort... Non, il faut savoir s'effondrer, sachant que ça ne dure jamais très longtemps. Mais si on ne le fait pas, les dommages sont encore plus grands.

Enfin, ça paraît paradoxal, mais dans le concret, ça veut simplement dire "vivre" réellement les émotions qui arrivent, devant tant de souffrance.

Bisous de Québec

Caro xx

Jennifer

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Re : My Poppy is gone
« Réponse #7 le: 11 mai 2013 à 00:43:32 »
Vos messages sont très réconfortants et plein d'optimisme.

Votre histoire, Virginie, est très inspirante, même si ça fait un peu peur au départ :) mais c'est la réalité, j'ai envie de croire que le plus "dur" a été fait (obsèques) mais la route semble si rude et longue, mais à la fois inévitable. Je veux le meilleur pour mes enfants avant tout, donc si une aide psychologique m'aidera à mieux "gérer" ce cauchemar, pourquoi pas... C'est vrai que en parler avec la famille est une chose, mais avec quelqu'un d' exterieur en est une autre, surtout un professionnel...

Pour raconter brièvement l'histoire, je rentrais de ma première échographie avec ma belle soeur et ma fille. Mon chéri ne pouvait malheureusement pas y assisté mais je lui ai téléphoner toute la matinée (d'ailleurs, le bébé est prévu pour le 18 octobre, qui est la date d'anniversaire de mon chéri). Journée tout à fait banale, mais en rentrant, sa soeur (16 ans) a été la première a découvrir son frère qui faisait ce qui ressemblait à une crise cardiaque... J'ai appelé un voisin qui a essayé de le raisonner. J'ai ensuite appelé l'ambulance et une panoplie d'ambulanciers sont montés pour le réanimer car son coeur c'était arrêter mais au bout de 45 minutes ont arrêté car ils n'ont rien pu faire. C'était le 3 avril dernier.

Au jour d'aujourd'hui, l'autopsie n'a pas pu révéler la cause du décès, nous attendons les résultats de l"inquest" (pas certaine de la traduction, je dirai enquête) avec des examens plus poussés, ce qui peut prendre quelques mois...

Je compte accoucher en Angleterre car je pense que c'est ce que mon chéri aurait voulu, notre fille est née la bas et notre vie était la bas. Comme vous dites, Caro, je préfère pour le moment rester auprès de sa famille et amis car ils le connaissaient je peux parler de lui pendant des heures et même apprendre de nouvelles anecdotes en ce rappeler des bonnes histoires, ça fait beaucoup de bien au coeur... Malheureusement, ma famille souhaite que je reste ici car ils estiment que je devrais rester auprès d'eux et qu'il est parti donc je n'ai plus rien à faire la bas... C'est très difficile car en plus de ma perte, je doit me soucier des deux famille qui me réclame moi et mes enfants... Ma décision devra décevoir une famille et je ne veux pas me sentir coupable,mais c'est ma vie après tout. Et ils le comprennent, c'est juste qu'ils se font du soucis...

Si j'avais su que ma vie aurait pris un tel tournant je ne l'aurais jamais cru. Et pourtant, j'étais bien consciente et reconnaissante de mon bonheur,Je remerciais le Seigneur tout les soir et je priais  pour ma famille.