Bonsoir Niau,
Ton message me fais doublement plaisir, d’abord, parce qu’il est extrêmement gentil et surtout parce que tu sembles un peu mieux, ce soir.
Quand j’ai perdu mon Pierre, cela a été un cataclysme. Je suis morte avec lui ce 22 juillet 2010, dans ce lit d’hôpital. J’ai perdu ma raison de vivre. J’ai perdu mon âme. J’ai perdu mon présent et mon avenir.
Des flots de larmes, les yeux tellement gonflés, la poitrine écrasée sous le poids du chagrin…
Je me suis presqu’aussitôt mise à écrire. Pour moi. Pour lui.
C’est une forme de thérapie. Cela m’oblige à mettre des mots sur mes émotions et par là même à mieux les analyser et les contrôler.
J’ai besoin de laisser une trace de tout cela, que Pierre ne disparaisse pas lorsque je ne serais plus là, moi non plus. Parfois, je pleure et hoquette sur mon clavier, parfois je me sens mieux après avoir rempli des pages et des pages.
J’ai écris notre histoire et je me suis rendu compte que nous avions eu une belle vie et une chance inouïe.
J’ai écris ma douleur et je me suis rendu compte que je n’étais pas seule à souffrir, souffrir d’Amour, d’Amour perdu.
Et puis, j’ai fait comme beaucoup d’entre nous, j’ai ouvert des livres sur la vie « « après », pour ceux qui sont partis et la vie « après » pour ceux qui restent.
Ce que j’écris, je le ressens profondément, ce ne sont pas des mots, comme cela, c’est le besoin impératif de tendre une main et de redonner de l’espoir, comme je peux, avec des mots, des phrases.
Mon histoire, je l’ai racontée dans un fil que j’ai ouvert : RACONTONS NOTRE HISTOIRE.
Cela m’avait fait du bien à moi de le faire et c’est avec beaucoup de douceur que j’ai vu certains raconter la leur et y trouver un peu de réconfort.
Je ne suis ni forte, ni généreuse.
J’ai encore de très gros coups de cafard, mon Pierre me manque cruellement, mais je n’ai pas le choix, je dois apprendre à vivre sans lui, enfin, sans lui physiquement car il est dans mon cœur, profondément et éternellement ancré.
Je sais qu’il n’aimerait pas me voir abandonner, qu’il me pousse à avancer, qu’il me guide, me stimule.
Toi, Niau, il faut que tu sois forte, que tu affrontes ta douleur.
Je sais que lorsque ton Amour est parti, vous n’étiez plus au diapason. Mais je reste persuadée qu’il est près de toi en ce moment et cherche à te soutenir.
Te voilà sur ce forum, entourée de nous tous, qui savons ce que tu endures, et tu peux nous parler, sans crainte, parler, écrire, poser des questions, pleurer et nous dire aussi que tu vas mieux, peu à peu, et que le sourire de tes filles te réveille à la vie.
Cela sera formidable.
Depuis 5 mois que je lis et écris sur ce forum, c’est une grande satisfaction de voir le chemin parcouru par chacun de nous. Ceux qui étaient si mal, sont ceux qui aident les autres à avancer aujourd’hui. Ceux qui pensaient ne jamais s’en sortir, tendent la main et redonnent espoir à ceux qui sont perdus dans leur chagrin.
Savoir de quoi nous parlons, c’est notre force.
En parler ensemble, c’est notre force.
Savoir qu’il y aura toujours quelqu’un pour nous écouter et nous répondre, c’est notre force.
Petite Niau, tu n’es pas seule et nous t’aiderons à retrouver les couleurs de l’arc en ciel.
Je t’embrasse fort.
Marina