Auteur Sujet: Mort de mon conjoint par suicide  (Lu 4036 fois)

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Hors ligne Cricri louka

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Mort de mon conjoint par suicide
« le: 26 avril 2018 à 22:21:26 »
Bonsoir ;
 J'ai 35 ans et un bébé de 15 mois , mon con joint s'est suicide le 7 avril dernier et nous laisse mon bébé et moi dans une grande tristesse et surtout une incompréhension.  Mon conjoint aimait la vie nous aimait par dessus tout.. Sa famille ses amis etc... Un vendredi il est allé au travail comme d'habitude et 2 h après sa prise de poste il est parti soit disant pour faire une course et n'est jamais revenu. . Il sest suicide à 2km de notre maison près d'un bois .. Il avait pas mal de soucis au travail mais je n'ai rien  venir venir sinon j'aurai peut être pu faire qqchose.. l'incompréhension totale. . Les pourquoi ?  Et pas lui , lui qui était le pilier de la maison, qui avait la tête sur ses épaules pkoi il nous laisse coMme ca sans un mot rien... Mon ptit bébé est là heureusement...

Hors ligne Mononoké

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Re : Mort de mon conjoint par suicide
« Réponse #1 le: 26 avril 2018 à 22:29:10 »
Cricri Louka,
C'est avec émotion que je découvre ton histoire, je n'ai pas de mots pour te réconforter, mais je peux te laisser quelques mots pour te déposer un peu de douceur et de chaleur.
Lorsque j'ai découvert ce forum, les soutiens que j'y ai reçus m'ont fait  beaucoup de bien.  Si cela te fais du bien, n'hésite pas à venir témoigner, raconter votre histoire, déposer tes peines, angoisses et chagrins,... il y aura toujours quelqu'un  pour te lire et lorsqu'on en trouve l'énergie ou les mots quelqu'un pour te répondre
Bien tendrement
Mononoké
« Modifié: 26 avril 2018 à 22:35:29 par Mononoké »
"Tu ne sais jamais à quel point tu es fort jusqu'au jour où être fort reste la seule option". B. Marley

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Hors ligne qiguan

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Re : Mort de mon conjoint par suicide
« Réponse #2 le: 26 avril 2018 à 23:06:00 »
Cricri Louka, avec grande tristesse je t'accueille
ta situation tu le liras est proche de celle de d'autres; hélas, ici tu vas le découvrir dans les lectures ...
il n'y a pas de mots vraiment adaptés pour dire l’horreur de ce que tu commences à traverser dans ta survie pour ton petit
mais ici tu pourras partager avec d'autres personnes vivant des choses similaires  :
se sentir semblable à d’autres aide beaucoup !
tu peux fouiller ceci http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/en-guise-de-table-des-matieres/
remplis de ressources compilées avec des posts de personnes veuves
reçois l'expression de ma tendresse
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Re : Mort de mon conjoint par suicide
« Réponse #3 le: 26 avril 2018 à 23:13:06 »
Le suicide est une incompréhension totale et pourtant si fréquent. Je ne le savais pas non plus avant que cette horreur me tombe dessus le 6 novembre. Presque 6 mois pour moi. 6 mois qu'il nous a laissé, mes 2 jeunes filles et moi, enceinte de 4 mois à ce moment là. Chaque jour je me dis que ça n'est pas possible et qu'il reviendra, que ça ne peut pas être lui.
Écrit ta douleur, ta colère et tout ce que tu ressens. Evacue au maximum afin d'être "le mieux possible" pour toi et ton bébé, c'est l'essentiel.

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Re : Mort de mon conjoint par suicide
« Réponse #4 le: 27 avril 2018 à 13:33:00 »

   Silencieusement mais

   Amicalement et solidairement, Martine  :'(

En ligne Stana

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Re : Mort de mon conjoint par suicide
« Réponse #5 le: 27 avril 2018 à 17:21:01 »
  Bonjours Cricri louka. J'espère que ce forum t'apportera un peu d'aide dans ces moments si douloureux. S'ouvrir, mettre des mots sur ce qu'on ressens, sur ce que nous vivons peut être un soulagement, même si la souffrance reste entière. Ici, tu peux t'exprimer autant que tu en èprouveras le besoin, spontanément, nous comprenons tous ce que représente un deuil.
  Ton histoire est particulièrement tragique puisqu'il s'agit aussi d'un suicide. Ce doit être pire encore, parce-que la personne aurait pus vivre encore longtemps, que rien n'ètait sensé l'en empêcher. C'est encore plus injuste, et on doit se poser mille questions...
  Tu ne pouvais pas savoir ce qui allait arriver, on n'est pas dans la tête des gens, pas même dans ceux qui nous sont les plus proches. Il y a toujours une partie de l'autre, de ses pensées qui n'appartiennent qu'à lui.
  Prends soin de toi et de ton bébé. Aussi tristes que soient les circonstances, il a besoin de toi, et tu as besoin de lui aussi; c'est aussi un but, une raison de vivre. J'imagine pourtant comme ce doit être dur.
  Je suis de tout cœur avec toi  :( :-*
*Où que tu sois, ne m'oublie pas. Ici, ta voix résonnera encore et toujours. C'est un nouveau monde qui s'ouvre à toi; mais c'est un monde où je ne suis pas...* (Dark Sanctuary)

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Re : Mort de mon conjoint par suicide
« Réponse #6 le: 27 avril 2018 à 18:15:49 »
le sentiment d'abandon, je le vis tout comme toi.  Je vais dire que David s'est plus ou moins suicidé à petit feu, même si des personnes me disent que ce n'était pas intentionnel. J'ai du mal à l'avaler quand même
Je suis dans le même cas que toi, ma fille de 10 mois est mon seul réconfort.  Ses sourires, la prendre dans mes bras sont pour moi plus importants que quoique ce soit.
C'est mon énergie pour vivre.

De tout cœur avec toi et ton petit bout

Hors ligne Cricri louka

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Re : Mort de mon conjoint par suicide
« Réponse #7 le: 27 avril 2018 à 22:37:28 »
Merci pour vos messages de soutien , je me dis que personne  ne peut comprendre à part les personnes qui sont comme moi dans cette situation  ... Je n'arrive pas à y croire encore tout est comme avant dans ma maison . Brossé à dent vêtements je me dis un jour il va revenir mais jesais très bien que non.. actuellement je subi ce qu'il se passe et je lui en ai voulu les premières semaines maintenant je me dis qu'il s'est forcément passe qqchose à son travail ce matin la qui l à fait vrille au point d'en arrivé là. . J'essaie de comprendré ce qu'il peut bien se passer dans la tête des personnes qui font un geste si violent. Pour moi c'est impensable j'ai perdu mon papa Il y a 14 ans d'un cancer je me dis il s'est battu pour vivre et mon conjoint lui se donne la mort pkoi en arrivée la ...

Hors ligne tony36

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Re : Mort de mon conjoint par suicide
« Réponse #8 le: 16 mai 2018 à 13:18:07 »

Une blessure du passé attisant la mélancolie, un problème au travail (un coup de stress : à force de pressuriser les gens, ils peuvent disjoncter, le stress tue d'une manière ou d'une autre !), aboutissant à une souffrance intense, il y a beaucoup de facteurs explicatifs...

Si vous ne voyez pas la cause de cette souffrance concernant votre conjoint, qui l'a conduit à quitter cette vie, cette notion de souffrance on peut la comprendre peut-être, car on la vit nous, les veuves et les veufs,  pour une raison qui est évidente (la mort de l'être aimé), et je pense que nous sommes beaucoup à nous être dit parfois, voire souvent, qu'on ferait mieux d'y passer tellement on a l'impression de vivre dans la désolation.

La souffrance est continue, larvée, s'apparentant à un désespoir constant, ou elle apparaît par crises aiguës pouvant faire passer à l'acte (je suppose que dans ce cas l'entourage s'en rend moins compte car la personne a l'air d'aller à peu près bien en général mais souffre intensément par moment).
Je crois qu'une situation très violente (ou qui semble insupportable pour un individu) même au travail (un énorme clash avec ses collègues et une remise en cause de ce qu'on est, un licenciement, je ne sais pas, quelque chose qui provoque un malaise très profond) peut faire apparaître une de ces montées intense de souffrance, on disjoncte en fait, on se sent très très mal, et on peut faire n'importe quoi.

Alors oui, que ce soit épisodique ou continue, je crois qu'on peut dire qu'on peut comprendre pourquoi on peut décider de quitter ce monde, de façon très réfléchie ou sur un coup de tête mais dans tous les cas pour mettre un terme à une souffrance qu'on ne supporte plus. Cela semble sur le moment une solution, voire la seule solution, pour stopper le malaise et la souffrance.

Pour prendre mon exemple personnel, j'ai toujours dit et je continue à dire qu'il est  préférable de mourir que de vivre ce que j'ai vécu (le décès soudain et violent de ma femme devant moi mais aussi toute la période de désespoir d'après son décès), sans aucune hésitation.
Je ne pouvais pas me suicider à l'époque, c'est tout.
Pour une raison pragmatique : ne pas transférer cette souffrance à mes pauvres vieux parents, et pour une raison spirituelle que l'on partage ou pas (que mon esprit ne continue pas  à souffrir  dans un univers de désolation après ma mort).
Peu importe, sans évoquer le spirituel,  la seule raison pragmatique de ne pas détruire son entourage est largement suffisante pour ne pas passer à l'acte, mais c'est de la théorie tout ça.
En pratique,  je vous jure que ce n'était pas l'envie qui me manquait de crever face à une souffrance continue, il m'aurait suffit de boire 5 verres pour déraper je pense, et je crois que lors de crises de souffrance aiguë (si l'on peut appeler ça comme ça),  le cerveau peut-être plongé dans un tel désespoir qu'une personne peut tout simplement oublier les conséquences de l'acte de se donner la mort, partir en vrille, ne plus voir d'autres solutions que d'en finir, plonger dans une forme de folie l'empêchant de raisonner autrement que de se dire "il faut que ça s'arrête par tous les moyens", et ce moyen c'est la mort.
C'est un peu si nous subissions une torture physique, même en ayant des enfants et tout un tas de bonnes raisons pour essayer de survivre, la douleur peut s'avérer tellement intense qu'on peut mettre fin à ses jours si une occasion se présente.

La souffrance, je crois qu'on peut comprendre qu'elle puisse conduire à se donner la mort, ce qui est dans certains cas plus difficile à appréhender c'est peut-être d'où vient cette souffrance ou ce qui a provoqué un malaise, une crise. Encore une fois, ça n'est pas forcément une blessure terrible du passé, peut-être un stress intense et de la fatigue cumulée, un peu d'alcool ou de drogue au mauvais moment, quelque chose qui fait déraper l'esprit.

Une psychiatre m'avait dit une fois que nous avions comme un capital de souffrance, que nous cumulions et qu'une fois que notre limite était atteinte, nous nous effondrions (ou nous repoussions les limites). Alors peut-être que quelqu'un qui a souffert beaucoup dans le passé ou dans son enfance peut s'effondrer pour une chose qui semble largement surmontable aux yeux des autres, l'histoire de la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
Mais peut-être aussi que quelqu'un qui accumule le stress, la fatigue, des petits problèmes (mais à force de les cumuler ils deviennent une grave blessure) peut en arriver à la même situation et s'effondrer tout autant que l'homme ou la femme qui a connu un grave traumatisme.

Ce qui est plus difficile à comprendre c'est peut-être ce qui a provoqué cette souffrance, ce grand malaise... certaines choses du passé peuvent nous échapper comme les choses du quotidien, au travail et ailleurs, ou tout simplement une intense fatigue.  Cela paraît idiot mais la fatigue au travail et dans les déplacements, le stress, ce peut être suffisant pour anéantir quelqu'un. Certaines personnes meurent tout simplement de fatigue, ou sont tellement fragilisées que la moindre petite chose peut leur faire perdre l'esprit ou les tuer physiquement.

Je ne sais pas s'il faut chercher à savoir ou pas ce qui s'est passé, ça ne changera pas ce qui est arrivé, mais nous on reste en vie, et surtout votre petit bout sans doute génial qui va s’éveiller sur le monde, croquer la vie, tirer la queue du chat ou du chien et faire plein de grosses conneries. Alors justement il faut supporter et surmonter cette souffrance, la combattre, l'étouffer, et je crois qu'on peut prendre le dessus sur la souffrance avec du temps et parfois en se faisant violence si nécessaire, en se faisant aider ou en travaillant à la combattre cette souffrance. Même si l'on ne gagne peut-être jamais complètement le combat, et même si parfois il y aura de la tristesse car les blessures sont bien là et qu'on ne sort pas d'un drame indemne, on peut revivre un peu, faire des choses, faire de ses blessures des qualités humaines, et dans votre cas vivre aussi plein de  moments de joie (surtout avec un petit bonhomme ou une petite bonne femme) même si cela doit paraître encore difficile à concevoir lorsque la souffrance, l'incompréhension, sont encore là, et qu'on a l'impression de vivre quelque chose de complètement irréel.   

Hors ligne qiguan

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Re : Mort de mon conjoint par suicide
« Réponse #9 le: 16 mai 2018 à 15:22:27 »
Tony ton témoignage sera certainement très aidant pour beaucoup ici !
merci
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Re : Mort de mon conjoint par suicide
« Réponse #10 le: 16 mai 2018 à 17:23:02 »
Qiguan m'a enlevé les mots du clavier  ;)
Merci pour ce témoignage, ce partage. De ta réflexion émane tant de sincérité, de sensibilité
Merci Tony
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