Merci pour votre soutien. Le malheur révèle beaucoup de mesquineries et de bassesses., mais il permet d'y voir plus clair parmi les vrais amis. J'ai un petit groupe bien soudé autour de moi et ils étaient encore là hier. Bien sûr ils ne peuvent pas tout, mais ils m'écoutent, on rit ensemble, on pleure aussi. Je me rends compte en lisant d' autres témoignages que j'ai de la chance pour ça, même si ils ne peuvent combler le vide que la disparition de mon tendre amour a laissé, ils me portent, me supportent, m'accompagnent. Ils sont adorables. J' espère que je serai là pour eux, le plus tard possible bien sûr.
@Federico, oui tu m'avais envoyé un petit mot sympathique et je continue à te lire mais je suis sans mot face à ce que tu vis. J'ai une collègue dont le fils, que j'ai eu comme élève, ( un garçon parfait: Bon élève, sportif accompli, adorable. Trop parfait peut-être) s'est suicidé à 18 ans en octobre dernier et je suis démunie face à elle, inutile.
Globalement je n' arrive pas à trouver les mots pour les autres. Ma souffrance me submerge et me fait fuir celle des autres.
Alors oui je discute avec mes collègues endeuillés mais je n'arrive pas à écouter. Je fuis.
Pour moi pas de problème d'insomnie, dès que je peux je dors. Le sommeil est un refuge. Mais l' angoisse m'attend systématiquement au réveil.
Ma fille, elle vit sa vie à Lille et semble s'être remise de sa rupture et du coup cela me rassure.
Ma mère est sortie de son coma artificiel plus combative que jamais. C'est un petit soldat qui en a vu d'autres. Faire seule 1500kms pour arriver dans un pays dont elle ne parlait pas la langue dans les années 60 a forgé son caractère. D' ailleurs le chirurgien qui voulait la renvoyer chez elle alors qu'elle peut à peine manger seule en a fait les frais. 1m48 d' énergie. Je l'admire ma maman.
Pour ma situation matérielle je vais m'informer auprès de la FAVEC et il y a des consultations gratuites à la maison des avocats, à la cité judiciaire. Comme dit ma mère"Hija, salvo la muerte, todo tiene solución". Je ne sais pas si elle a raison, ma mère a beaucoup de bon sens commun, mais je vais m'accrocher à cette évidence.
Mon amour aussi était très combatif, la vie n' a pas été très douce avec lui mais il rebondissait toujours et avait une envie de vivre qui l' a tenue jusqu'au bout. Malheureusement ce combat a été son dernier et je ne suis pas sûre de lui faire honneur en ce moment. Je me débats plus que je ne combats.