Bonsoir,
Je vois que je ne suis pas la seule à déplorer le manque d'humanité à l'hôpital. Quand mon mari est tombé malade, les médecins ont mis longtemps à diagnostiquer cette fichue maladie. Il a passé des jours et des jours a l'hosto, pour des séries d'examens souvent douloureux, pénibles. Effectués la plupart des cas sans tenir compte de la douleur infligée, sans tenir compte que ce corps qu'ils malmenaient, c'était un être humain. Jamais il ne s'est plaint. Mais moi, je tenais à etre présente tout le temps, à ses côtés, car je savais qu'il ne dirait rien. Alors c'est moi qui rappelaient à ces médecins qui se croient pour des dieux tout puissants qu'ils travaillaient sur un être humain, et non sur un morceau de viande. Nous sommes allés dans plusieurs hôpitaux (Paris, Strasbourg, Besancon), il n'y en a pas eu un seul pour relever le niveau. Un jour, ils lui ont fait passer une endoscopie-colposcopie sans l'endormir (sachant que sa maladie encore mystérieuse l'affaiblissait déjà). Quand j'ai vu son visage marqué par la douleur, lorsqu'ils l'ont remonté dans sa chambre, j'ai fait un scandale dans le service, j'ai exigé que le médecin vienne sur le champ lui présenter des excuses. Le fameux médecin a tenté de minimiser les choses, mais quand il a vu qu'il ne fallait pas jouer avec moi sur le sujet, il s'est vite exécuté.
Quand on rencontrait l'oncologie chaque semaine pour la séance de chimio, il gardait les yeux rivés sur son ordi, sans jamais un regard pour mon mari. Pendant presque quatre mois de chimio, jamais il n'a demandé à voir les angiomes qui envahissaient le torse de mon mari. Il nous demandait juste si ça diminuait ou pas.
Moi aussi, je suis pleine de colère vis à vis de ces médecins. Très méfiante à l'égard des médecins en général. J'ai prévenu mes proches que s'il m'arrive quelque chose, même de pas grave, il est hors de question que j'aille à l'hôpital. Je ne veux pas qu'un seul d'entre eux me touche. J'ai perdu toute confiance. Même mon médecin généraliste, je n'ai pu retourner le voir. Du coup, faute de pouvoir prolonger mon arrêt maladie apres le départ de mon mari, j'ai repris le travail, même si c'était sûrement tôt trop. Je le paie aujourd'hui, car je suis épuisée, et je me rends compte que je m'effondre doucement mais sûrement.
Hier, ça a fait onze mois que mon amour est parti, que cette maladie a gagné le combat qu'on menait pourtant de toutes nos forces. Que les médecins tellement arrogants n'ont pas réussi à guérir. Ils devraient faire preuve d'humilité au lieu de cette prétention affichée tellement détestable.