Je ne me sens pas bien. Je me réveille avec un poids sur la poitrine. C'est une belle crise d'angoisse. Les démarches pour quitter la maison ne s"avèrent pas simples. Pas simple quand on a été juste la compagne, Je n'ai aucune existence juridique, ce n'est pas facile à digérer parce que c'est comme si notre amour n' avait pas existé. Je ne suis personne. Je dois partir mais que faire de toutes ses affaires auxquelles je n'ai pas le droit de toucher mais que personne ne semble pouvoir récupérer. Un vrai casse-tête. Aucun droit sauf celui de gérer les problèmes. Mon amour je t'en veux de ne pas m'avoir mieux protégée et je m'en veux de t'en vouloir. Voilà notre belle histoire entachée par des problèmes bassement matériels. Tes enfants qui me tournent le dos. C'est comme si on me faisait passer la note des 7 belles années passées avec toi. Je suis perdue, je ne veux pas t'en vouloir c'est déjà bien assez dur de ne plus t'avoir à mes côtés. J' expose impudiquement mes problèmes matériels mais pourquoi en plus du chagrin doit supporter cela. Nous aurions dû anticiper. Oui bien sûr nous aurions dû penser que l' un de nous pouvait mourir mais on ne pensait qu'à s'aimer. C'était bien naïf. Il ne va me rester que ça? Les problèmes?
Quand on vit une belle histoire d'amour, on ne peux pas, on ne veux pas penser à la mort qui, inévitablement, nous séparera un jour de l'autre même si on reste toujours ensemble dans cette vie-ci
on veux ardament croire que la mort, c'est très loin, et même parfois, on évite d'y penser parce-que ça ferait peur, voire même que ça pourrait "porter malheur", même si c'est irrationnel. C'est humain, je suis bien placée pour le savoir. Même si on ne vit pas notre passion uniquement au jour le jour, quand on pense à l'avenir c'est plutôt pour aire de beaux projets, le reste n'est pas envisageable, "ce n'est pas possible", on s'aime trop...je sais ce que c'est: avec Pierre, mon compagnon, nous pensions que notre passion, notre bonheur durerait des années et des années....et comme on ne vivait pas "officiellement" ensemble, quand il est décèdé, je n'ai eu aucun droit sur quoi que ce soit. Pour sa famille et un bon nombre d'autres personnes, nous n'étions pas un couple "sérieux", et le fait que nous n'ayons été ensemble qu'"un" an a conforté cette impression erronée. Pour moi, cette année, ça a été une éternité d'amour, de communion. J'aurais tellement voulu passer ne serait-ce qu'une dernière nuit dans son appartement, qui ètait aussi le mien techniquement, même si ce n'était pas écrit noir sur blanc
cet appartement où nous avons été si heureux...j'aurais tellement voulu, aussi, rècupèrer des affaires à lui, vêtements, photos, écrits...j'en ai eu vraiment très peu et j'en ai énormément souffert, en plus de tout le reste.
Tu le sais bien, que votre amour était aussi complet et intense que tout autre, que tu as le droit d'honorer sa mémoire, de vivre ton deuil dignement. Nos véritables amis savent tout ça, c'est aux bonnes personnes qu'il faut faire confiance, eux ne minimiseront jamais ce que nous avons vécu, ni l'immense souffrance du deuil.. Les autres, ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas comprendre ne méritent même pas qu'on s'y attarde, même si je sais par expèrience que ce n'est pas facile.