Merci à tous pour vos messages de soutien. Je vis dans l'angoisse permanente d'un coup de fil de l' hôpital. Les médecins disent peu de choses. Ils énoncent les faits en nous disant qu'il s ne peuvent pas se prononcer sur la suite, que c'est au jour le jour et nous laissent ma soeur et moi nous débrouiller avec cela. Il est vrai qu'ils ne peuvent poser que des diagnostics et ne peuvent pas faire des pronostics. Ma soeur est repartie chez elle et je me retrouve avec ma mère, seule. Je rentre après les visites chez moi seule sans mon amour pour me réconforter. Il faut avancer, je n'ai pas le choix. Cependant je doute d'une issue heureuse pour ma mère. Que de souffrances en si peu de temps! Et quand je vous lis, je me dis quel sens donner à tant de souffrances, tout court? J'aimerais que ce noeud dans la poitrine se dénoue enfin. Je suis si fatiguée.

oh Marijo, c'est normal que tu sois fatiguée, une épreuve est bien suffisante!! alors là, ça fait bien trop pour ton petit coeur!
Ces quelques lignes pour t'offrir un peu de douceur, un petit câlin virtuel (je ne crois pas que ce soit très efficace). Quel sens donner à tout cela ?? Je ne sais pas où trouver cette réponse, aujourd'hui je chemine un peu, j'ai compris (je crois) que je vis une autre vie, que ce n'est plus la même vie, tout est différent, et je suis différente, et ce le sera jusqu'à ma mort. Les choses sont différentes.
Ce noeud dans la poitrine, cet étau est si fatigant. Je souhaiterai pouvoir te l'enlever, même pour quelques heures, mais malheureusement je ne le peux, je suis impuissante.
Bien tendrement

tendres pensées pour toi Marijo,
je te souhaite que ta nuit t'apporte du repos. Je suis contente pour ta petite maman, mais son retour n'enlève en rien ton chagrin, et comme tu le dis si bien, lors d'une nouvelle épreuve, on ne peut vivre notre chagrin pleinement, alors son retour est violent.
affectueusement

Oui, voilà ne pas pouvoir se réjouir du retour de ma mère qui a 75 ans, parce que je comprends d'autant moins bien que mon adorable amour soit parti à 57 ans. Et la culpabilité d'avoir ce genre de pensée,  complètement irrationnelle, est insupportable. Il faut accepter que les expressions"juste" "avoir du sens" ne s'appliquent pas à la vie. Et je précise que je tiens énormément à ma mère. C'est un de mes derniers piliers.

Merci encore pour les  messages de soutien alors que ma petite maman luttait pour revenir vers nous. Elle est encore très faible mais elle a l'air très heureuse et pleine de gratitude de s'en être si bien sortie.
 Samedi la fille de mon amour est venue à la maison récupérer son piano et à un moment, sans rien me dire, s' est mis à fouiller dans les placards, son comportement m'a vraiment blessée. Je l'aurais laissée faire si elle m'avait demandé, je l'aurai même aidée. Et voilà, elle est partie en me disant qu'elle et son frère refusaient la succession. Et je fais quoi moi avec ses affaires. En gros je me débrouille, j' attends les huissiers dans cette maison dont je ne peux payer le loyer. Voilà on sort d"un problème pour entrer dans un autre. Il va falloir retrouver des ressources pour aller se renseigner, s'informer et mettre son chagrin entre parenthèses et vivre avec cette désillusion. Mais qu'est-ce que j'ai été naïve! J'ai vraiment cru que ses enfants seraient un soutien. Une amie m'a fait remarquer qu'aucun des deux ne m'avait remercié d' avoir été aux côtés de leur père. Sa fille n'est venue que deux fois le voir, et son fils est venu pour l'enterrement. Je suis restée à ses côtés parce que je l'aimais à aucun moment je n'ai eu l' impression d'être dans le devoir, l' obligation. Je crois qu'il me faut renoncer à garder un lien avec sa fille, c'est le perdre encore un peu et c'est assez douloureux. D' autant  que mon amour m'avait toujours combien sa fille m'appréciait que jamais elle ne me lâcherait. J' avais fini par y croire malgré ce que je pouvais voir autour de moi. J'ai eu la prétention de penser que j'échapperai à ça. Quelle idiote!

l'association Favec
et celle dialogue solidarité
peuvent t'aider avec des avocats habitués aux problèmes veuvage
tu peux les contacter
je t'embrasse fort

Oh Marijo,
Le chagrin et les souffrances de notre deuil sont bien suffisante, alors les soucis avec la famille, et les soucis financiers sont vraiment de trop!
 Ephémère a raison sur l'aide que peut apporter une assistante sociale, lorsque mon mari est décédé, je n'ai pu faire face aux dépenses financières,  et une assistante sociale que j'ai vu par le biais de mon travail, ma mutuelle, la caf et mon assurance m'ont aidée à faire face  les 1ers temps, ce qui m'a permis de ne pas rajouter à mes angoisses des angoisses supplémentaires.
Quant à la relation avec ses enfants, le temps fera ou défera les choses, les liens, laisser les choses se faire ou ne pas se faire, et comme le dit si bien Ephémère, prendre le bon auprès des gens qui nous apportent douceur et chaleur.
bien tendrement