Nicole ,
tu ne peux rien arrêter  . L ´amour de tes enfants est le témoignage de celui de ton amour  disparu et son sang coule dans leurs veines ... Je sais , ce que je te dis n ´apaise pas ta douleur ,mais étant moi même sur un chemin identique comme beaucoup ici , je sais qu il ne faut pas  arrêter de marcher même si ce sont de tout petits pas  et beaucoup de marche arrière.
Je t' invite à lire  ce que Quiguan a écrit sur mon fil  hier ..
Je ne ressens pas tout à fait la même chose  , car elle a déjà beaucoup avancé dans son deuil ,mais cela peut d aider , et  t apaiser un peu tes tourments et ta colère qui est légitime .
J ai moi même été en colère contre le cancérologue et je t avoue etre scandalisée par tout ce que je lis sur le comportement de médecins , alors qu aujourd'hui les relations humaines sont au coeur  de la médecine .... En théorie ...
J ai eu la force avec mes enfants d écrire ma colère au centre d oncologie , à  la ligue ,et à lARS'... , preuves à l appui .
 Nous  avons été reçues  par la direction  de l hôpital .et recu si ce ne sont des excuses mais une  justification à notre colère ..
C était juste pour que cela serve a d autres malades ... Et nous avons eu une écoute ...Ça ne m a pas ramené mon homme ,mais au nom de ses souffrances je me suis sentie mieux après .
Bien à toi ,
Je te souhaite une journée un peu plus douce ...
Boutchou

Bonjour Nicole59,
Je viens de lire ton histoire , si commune a la mienne , a la notre . Je lis ta colère, ce sentiment si reel d'injustice .
Pourquoi eux ?
Ma Betty a elle aussi été emporté par le Crabe  a 45 ans (cancer du sein) .
Moi aussi, j'en ai voulu enormement a l'oncologue qui la suivait . J'ai pris beaucoup de recul a ce sujet, relus les comptes rendus, je me suis souvenus de nos rendez vous et de ce qu'elle disait .
Je pense simplement que j'étais tellement occuper a interpréter chaque phrase en quelque chose de positif afin de garder le moral demon amour, que je me suis également convaincu qu'elle irait mieux.
Ce n'est malheureusement pas ce que disait l'oncologue . J'ai juste pas voulu l'ententre .
E

bonjour Nicole

Nous n'avons pas eu le même parcours , mais nous avons la même douleur , la perte de la moitié de nous même, moi aussi au funérarium, je l'ai supplié de m'emmener avec lui , que je n'y arriverais pas toute seule , non cela ne me serait pas possible , j'étais accompagnée de certains de mes enfants (comme j'au du leur faire du mal ) mais je ne déraillais pas j'étais lucide , cela vient de faire 4 mois sans lui , je me demande comment j'ai pu faire , surement qu'il veille sur moi et avec une aide énorme de mes merveilleux enfants
 pour te dire que toi aussi tu vas y arriver , doucement , lentement jour après jour avec des hauts et bas ce qu'ici nous appelons les montagnes russes , on a parfois même l'impression de reculer , mais on repart chacun(es) à sa manière , venir ici dire notre mal être de vivre sans est une sorte de bouée auquelle il faut s'accrocher , essaie de lire les posts des autres cela aussi pourrait t'aider , nous avons tout notre temps 
il faut prendre soin de toi ça c'est une priorité absolue , sinon tu le paiera tôt ou tard ton corps est déjà mal mené par ton chagrin , le café n'est pas suffisant
j'aimerais alléger ta peine , je viens juste un instant m'asseoir prés de toi , prendre ta main écouter le silence

Amitié  et douceur

Nicole ,
Je lis une grande colère et un désespoir immense , ce même desespoir qui m'anime régulièrement .
J'aimerai te dire que cela va aller mieux , et peut être que oui . Moi ça fait plus de trois ans , et j'ai encore ces hauts et ces bas qui se succèdent .

Je retiens une phrase de ton méssage : Mon homme est venu me voir , et m'a fait comprendre que ce n'était pas le moment .
Aussi cruel que cela puisse paraitre, il a raison .

Chacun a ses convictions, la mienne est qu'il y a un après , et que ma Betty sera là , a m'attendre .
Le suicide , car il faut bien mettre un mot sur cette envie , le suicide donc est une pulsion, une façon de croire que les problèmes seront résolus .
Mais , et encore une fois, j'ai du  mal moi même a l'accepter , ça n'est pas la solution .

Nous sommes tous condamnés a vivre avec nos souvenirs . Certains y arrivent , d'autres comme  moi , restent enfermés dans ces souvenirs .
Ca n'est pas un choix , peut être juste une manière de survivre  .

J'aimerai tellement pouvoir soulager ta peine et ta colère .

Quelqu'un m'a dit un jour ici : la mort a déja gagné une fois, ne la laisse pas gagner encore .

Je crois que tout est dit . Nous devons toutes et tous nous battre, si pas pour nous même , pour nos amours aujourd'hui loin de nous .

Ma Betty ne voulait pas me voir triste , ce n'est pas ma nature , alors je me donne regulierement de gros coups de pied au cul . Parfois ça marche , parfois non. Dans ces cas la , je viens me refugier ici, et j'écris .

Ce forum, je le dis souvent m'a sauvé la vie , au sens propre . Car pas de jugement, juste une ecoute , un lien entre nous .
Alors viens ici dès que tu en ressens le besoin, et même quand tu crois que "tu gères" .

Tendresse
Laurent

Merci,
Merci d'être là et de me comprendre sans me juger. Oui je suis en colère, depuis le début le cancérologue savait que mon homme allait nous quitter, la chimio, l'immunotherapie, ne fonctionnaient pas, les métastases étaient là depuis le début. Lui le savait, il essayait de me préparer, mais je ne pouvais ne voulais pas l'entendre. J'allais le guérir, nous nous aimions trop pour que notre vie ensemble s'arrête, pas possible. J'ai mis des œillères. Pourtant nous en parlions car les papiers ont été fait pour qu'il n'y ait pas d'acharnement ni de réanimation. Mon cerveau le savait mais mon cœur disait non. Côté médecine il a servi de cobaye malgré son refus, les médecins font ce qu'ils veulent et vous l'emballent dans un beau papier doré. Je suis en colère contre moi, je n'ai pas réussi à le guérir malgré tout mon amour.
Avoir des jours meilleurs, j'en doute. Si quand je serai près de lui.
Merci à vous, tout ce que dis là, je n'avais pas encore réussi à le faire. Là je suis pleine de colère et de chagrin. Mais pas envers lui, il a été un mari, un père et grand père merveilleux.
Nicole

Merci à vous pour votre soutien, je peux vous assurer qu'il est précieux.
J'ai écris à mon homme ma colère et mon désespoir, je lui écris tous les soirs, j'ai encore énormément pleurer, même en vous écrivant je pleure, mais j'avoue que cela m'a apporté un soulagement d'avoir pu exprimer cette colère. Elle n'est pas partie, mais de pouvoir la dire sans entendre de la moralisation fait du bien. Même la psy ne m'écoute plus, je pensais bêtement que c'était LE lieu où déposer man chagrin, mais non, he fois la soûler elle aussi. Alors je ne parle plus à personne et je vous ai trouvés. En repartant en arrière, je me dis que j'étais dans le déni total depuis l'annonce de son cancer, et de ce fait je n'ai pas été à la hauteur, je n'ai pas su l'aider réellement. C'est ma faute, si j'avais accepté la réalité, il aurait pu être plus fort encore avec mon aide. J'entretenais la possibilité d'une guérison, mais mon homme savait, et il était certainement encore plus triste pour moi, si j'avais réagit différemment, il serait parti serein et n'aurait pas attendu que je m'éloigne pour le faire, j'aurai pu l'accompagner, mais même la, il m'a protégée. Alors oui je m'en veux, j'ai eu tout faux depuis le début, même mes enfants ont été plus clairvoyant que moi, ils ont été surpris que leur papa tienne aussi longtemps. Je ne peux pas rattraper tout cela, maintenant ce n'est plus possible. J'aspire à le rejoindre pour lui demander pardon, car oui il y a un après, sinon il ne serait pas venu me voir. J'arrête, j'ai dû mal à voir mon clavier. Désolée.
Nicole

Nicole,

Tous ces mois de combat contre ce putain de Cancer, à vouloir croire l'impossible, à toujours espérer, se dire qu'il y a encore quelque chose à faire.
Même si on nous a dit de se préparer, on n'y croit pas, pas encore, jusqu'au dernier souffle.
On veut se préserver, on veut garder les larmes pour après, en pensant que ce sera encore après, et ça finit par être trop tard.
J'ai écrit tout ça en arrivant ici, son combat, ça m'a soulagé de cette colère, cette culpabilité.
Sois indulgente avec toi-même, tu as fait tout ce que tu as pu, c'est le Cancer le responsable, pas toi.
Il s'est battu pour vivre, il faut continuer ce combat.
Tendresse et douceur