Bonjour, je viens de perdre mon mari mardi dernier d un cancer qui ne touche que 5% de la population mondiale, c est à dire que l on ne connaît pas l origine de son cancer....on appelle cela un cpi...et c est dur.... Il n avait que 40 ans, une petite fille de 6 ans qui va grandir sans père. Et tout le monde qui me répète, je suis désolée, vous êtes très courageuse, courageuse laissé moi rire je n ai tout simplement pas le choix.
Ou des., il ne souffre plus c mieux...connerie, j aurais tellement voulu qu il ne souffre pas du tout, qu il vive encore, qu il me prenne dans ses bras.
Les gens sont mal à l aise avec moi. Les funérailles ont eu lieu samedi et depuis plus de nouvelles, ils veulent me laisser tranquille. Je suis pleine de colère et de souffrance et pourtant je suis moi même une survivante: je devrais me sentir soulagé, je l ai lavé, nourri, changé, j ai passé des nuit blanche auprès de lui il était en hospitalisation à domicile.
Mais non j aurais pu continuer à l aider du moment qu il était avec moi.
Et puis est venu ce jour ou il voulait entendre de ma bouche qu il allait mourir, je lui est dit oui, il M a demandé de quoi, je lui est répondu d un cancer, oui mais quel cancer et moi qu il lui répond je ne sais pas mon coeur.
Il m'a dit tant pis je suis trop fatigué je te dit adieu maintenant je ne sais pas si je vais me réveiller et il ne s'est pas réveillé il est parti en me serrant la main.
J ai l impression d avoir appuyé sur la gâchette, de l avoir tué en lui disant qu il allait mourir, il serait peut être encore là si j avais menti.
J ai trop mal.
Ton témoignage m'a bouleversée Doudouzoe. Le deuil d'un être que l'on aime de tout son cœur est toujours très dur, mais ce doit être encore bien pire lorsque celui qu'on aimait tans a souffert, qu'on a assisté à toute cette douleur inutile
j'ai eu la "chance" dans mon malheur de savoir que mon compagnon n'a pas souffert et est parti en paix, sans s'être rendu compte de ce qui lui arrivait. La douleur a pourtant été presque insoutenable, alors je n'arrive même pas à imaginer la tienne. Je suis de tout cœur avec toi.
Au début d'un deuil il y a presque toujours, de toute façon, un sentiment plus ou moins fort de culpabilité, parce-qu'on ne comprends pas "pourquoi" un tel drame est arrivé, on est tellement plein de rage impuissante, d'incompréhension, de stupeur qu'on essaie de trouver une raison, et qu'à défaut d'en trouver une de rationnelle, on s'en prends à nous-mêmes.
Tu as accompagné ton mari jusqu'au bout, tu as pris soin de lui durant toute sa maladie, jusqu'à la fin, et tu lui as témoigné ton amour, de toutes les manières possibles. L'amour, la tendresse dont tu l'as constament entouré n'ont pus que lui faire du bien, malgrès ses souffrances. Tu as fait le maximum possible pour lui, tu peux être fière de toi. Tu n'es coupable de rien: il allait mourir de toute façon, et rien ne te prouve qu'il aurait vécu-ou plutôt survécu-quelques heures, quelques jours de plus si tu lui avais mentis. Et quand bien même, quelques instants de douleur de plus pour lui, et pour toi de le voire dans cet état, est-ce-que ça aurait été souhaitable? Avec la mort de toute façon au bout du chemin, et aucun soulagement physique...d'ailleurs il savait bien, au fond de lui, qu'il allait mourir, il ne t'aurait pas cru à mon avis si tu lui avais menti, même s'il s'ètait menti à lui-même il aurait sus intérieurement que tu lui mentais et ç'aurait pus être pire pour lui parce-qu'il voulait savoir, il voulait que tu sois franche avec lui. Tu n'as pas déç ses attentes, même si c'était très dur. Tu as fais ce qu'il fallait.
Il pouvait partir n'importe quand, à tout moment, et tu l'as aidé à ne pas être dans le déni parce-qu'il ne voulait pas l'être, à accepter ce qui allait arriver, à pouvoir te dire vraiment adieu avant qu'il sois trop tard, à s'apaiser, quelque part, vis-à-vis de son prochain décès. Il devait se sentir partir mais il voulait l'entendre de ta bouche pour pouvoir vivre ces derniers instants avec toi, en toute connaissance de cause, c'est pourquoi il t'as posé la question juste avant. Les personnes qui vont bientôt mourir le sentent. Certaines préfèrent espèrer contre toutes espérances jusqu'au bout, d'autre connaître le vérité. Tu savais qu'il ne voulait pas entendre un pieux mensonge, et il savait que tu savais. Grace à toi vous avez pus vous dire adieu, vous témoigner votre amour une dernière fois. A mon avis si tu lui avais mentis, tu culpabiliserais autant maintenant, pour ces raisons.
Tu lui as beaucoup apporté, tu lui as donné toutes les preuves d'amour possibles. Je ne peux que te souhaiter d'arriver à te pardonner un tort qui n'en est pas un, et, dans un laps de temps pas trop long-on ne peux jamais savoir-parvenir à èvoquer davantage vos meilleurs souvenirs que les derniers mois de sa vie. Sans oublier que tu as fais tout ce que tu pouvais. Ca ne se fera pas du jour au lendemain, le chemin est long et difficile et chacun doit le vivre à sa manière, sans brûler les étapes.