FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: elo73 le 23 février 2012 à 22:59:42
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Bonjour,
Je suis nouvelle sur ce site, il y a cinq jeudi de ca en arriére ma vie a basculé. Mon amoureux, mon petit bou, comme nous nous appellions est parti ( accident de voiture et plus de 4 ans de vie commune). Nous devions aller au cinema, je suis rentrée vers 20h, j'étais fatiguée, énervée.
Il m'a dit aller on va au ciné, je lui ait dit que j'étais fatiguée que je n'avais pas envie, qu'on irais mardi prochain, il était 20h20 trop tard pour s'y rendre. Alors qu'il n'y aller jamais sans moi, il m'a dit bah moi j'y vais, il est parti prendre sa voiture, il est remonté me dire "aller tu viens" et j'ai dis non. J'ai fait quelques taches ménagéres, j'ai un peu bossé, j'ai un peu regardé la TV et puis je me suis dit aller je vais aller le chercher à la sortie du ciné et on va aller se manger un bout comme ca il ne me fera pas la tête car je n'ai pas voulu venir. Et puis sur la route je suis tombée sur l'accident, j'ai été rappatriée aux urgences pour crise de nerf, la nuit la plus longue de ma vie.
Depuis, je ne sais pas où j'en suis, j'ai repris mon travail, je ne sais plus faire les courses, d'ailleurs j'ai plus faim...
J'ai du cependant prendre les choses en main rapidement car avec sa maman et sa soeur ce n'est pas l'entente cordiale, nous partageons les petites cueilléres. Nous n'étions pas marié, ni pacsé, pas d'enfant, nous devions nous fiancer cette année, donc financierement je dois tout assumer, il faut que je déménage... Tout ceci n'est pas pour facilité le deuil.
Pour ma part, plusieurs sentiments et réflexions m'habitent: la colére, la culpabilité, le fameux pourquoi et le fameux et si, le qu'est ce que je vais devenir du haut de mes 33 ans, nous ne nous marierons jamais, nos enfants n'existerons pas...
Je revois les derniers moments en bouclent mais aussi l'accident, l'odeur de la mort lorsqu'on embrasse son bien aimé...
Voilà c'est un moment pas top ce soir alors j'avais envie de partager, d'écrire mon petit bout d'histoire
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C'est sûr, ce sont des moments extrêmement difficiles, d'autant plus quand c'est soudain. Penses tu que tu aurais pu éviter l'accident si tu avais été avec lui ? Est il décédé sur le coup, ou as tu pu lui parler ?
Moi aussi, je vis une période de deuil, mais totalement différente. Il était malade depuis 14 mois, j'ai eu donc le temps de m'y préparer, même si on est jamais prêt. Nous avions 30 ans de vie commune, et 3 enfants qui m'aident beaucoup.
Bon courage à toi.
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bonjours elo!!!!
mon dieu tu vas voir que ce forum va t'apporter beaucoup!!pour ma part sa doit faire trois mois que je le parcourt et il m'apaise, me rassure!
Nous sommes tous ici parce que nous avons perdu un être très cher!!!
Mon Bibou est décédé le 20 juillet cela fais 7 mois, il a étais intoxiqué au monoxyde de carbon dans sa voiture!!bientôt 6 ans de vie commune.Lors d'un séjour a la péche avec son meilleur ami (lui n'est pas décédé)!!!!
Je pense que pas une personne ici ne c'est jamais imaginais perdre son chéri ou sa chérie et aujourd'hui c'est notre réalité. :'( :'(
toutes ces questions qui reviennent sans cesse dans nos têtes, tout ces situations aux quelles nous sommes confronté après leur mort.
Ce que je peux me permettre de te dire et que j'ai mis beaucoup de temps a réussir a faire et a accepté c'est de pensé a toi!!!!!
Pleure quand tu en ressent le besoin, cri, écris lui, tout les besoins que tu ressent fais le!!
mais surtout prend soin de toi malheureusement notre chemin est long et pleins de haut et bas....... Alors écoute toi dis stop quand tu ne peux plus, dis oui quand tu ressent l'envie!!!
J'aurai tellement aimé sa avoir un beau bébé de lui avec moi, même si cela est encore plus difficile a géré.
Toute notre vie part en éclat et malgré que tout le monde va te le répété tout le temps, aujourd'hui je peux te dire que c'est vrai il n'y a que le temps qui pourra apaiser ta peine!!!!!
prend soin de toi :-*
Bibounette
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Elo73,
Viens avec nous, partagez tes etats d'ames. Je crois qu'il n'y a qu'ici que des gens vont vraiment te comprendre.
Sors tout ce que tu as à sortir, meme le pire, meme l'innommable...ici on sait, on vit tous la meme chose.
Certains comptent en mois, d'autres en semaines et encore d'autres en jours. Moi, ça fait 2 mois et demi, ou 11 semaines ou bien encore 74 jours...tout ce temps ou ma vie s'est arretée en meme temps que la sienne! sauf qu'il faut rester debout, agir comme un Zombie, reprendre le travail...et s'occuper de notre enfant.
Alors oui c'est le cadeau qu'il m'a laissé, un petit lui...plein de vie, plein d'innocence...mais quelle responsabilité, et quelle tristesse de se dire qu'il grandira sans son fantastique papa. A chaque nouvelle chose que notre fils fait pour la premiere fois, je pleure en me disant que Yoann n'est pas là pour l'accompagner. Il m'a fallu supporter de voir son oncle monter son premier velo à noel, son papy faire son premier bonhomme de neige avec lui, le meilleur ami de Yoann faire de la luge avec notre petit bonhomme. c'est intolerable parfois, c'est une nouvelle mort a chaque fois, je te jure.
Mais je me dis souvent que si il n'etait pas là rien ne me retiendrai sur cette terre que je n'aurai qu'une seule envie, rejoindre l'homme de ma vie. Mais je crois malgré tout en cet instinct de survie, je crois aussi que ceux qui sont partis ne voudraient pas qu'on vienne les rejoindre prématurement...non ils nous voudraient heureu(x)ses.
mais ça, c'est pas pour tout de suite, il nous faudra encore du tems, apres, bien apres, apres ce deuil qui s'annonce penible
si je peux juste te suggerer des choses qui moi m'aident, c'est:
1) ce forum, lit , ecris, ici on est compris
2)je tiens un journal, ou je m'adresse à yoann, je n'ecris qu'une dizaine de ligne chaque soir, mais je lui parle. oh c'est un peu redondant, c'est toujours il me manque, je lui demande de me faire un signe...etc . Mais je crois que dans quelques temps il me permettra peut etre de prendre consciente du chemin parcouru...enfin j'espere
3)voir un psy, je ne lui parle pas comme a mes proches, et puis lui au moins il sait quoi repondre, la famille est parfois maladroite. Apres il faut trouver le bon, pas toujours evident.
Mais surtout, laisses toi aller. Fait tout se dont tu as envie au moment ou tu en as envie, pleurer, hurler, envoyer balader...ta souffrance est unique.
Ta belle famille a sa propre souffrance, et on fait le chemin seul...chacun de son coté. Ne leur en veut pas, ils souffrent eux aussi, et malheureusement cela te blesse peut etre, mais consacre ton energie a ta peine à toi. ton petit bou il aimait sa famille, c'est pas un choix, c'est les liens du sang. Mais ton petit bou c'est toi qu'il avait choisi d'aimer et ça, tu es la seule a le detenir...personne, ni aucune petites cuilleres ne pourra rien y faire. c'est toi qu'il aimait, c'etait toi la femme de sa vie
courage
je t'embrasse
sofi
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Voila deux mois et demi que mon mari est parti, à l'âge de 39 ans, d'une façon soudaine aussi. Nous étions ensemble, tout allait bien, et deux minutes après, tout était terminé ... Je ressens les mêmes sentiments que toi car la brutalité de cette séparation est totalement incompréhensible. On a du mal à accepter la mort et à la réaliser. De plus, mourir à cet âge me paraît totalement injuste aussi. Il m'a laissé par chance deux petites filles qui m'aident vraiment à tenir le coup mais qui sont aussi très malheureuses aujourd'hui. Et effectivement toutes ces tracasseries administratives qui ne sont pas pour faciliter le deuil, même quand on est mariés. Mon mari était à son compte et gagnait bien sa vie, avec mon salaire à temps partiel, je ne sais pas comment je vais m'en sortir. Quand tu parles des courses, je ressens pareil, je ne sais plus ce qu'il faut acheter, je panique.
Lire tous les témoignages de ce forum me réconforte et aide à me sentir comprise et moins seule dans mon malheur.
Prends soin de toi ...
Karine
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Merci pour vos messages de soutien et de sympathie, cela fait un peu de bien même si la réalité des choses ne change pas.
Je ne sais pas si l'accident aurait pu être éviter si j'avais été avec lui, peut être que moi aussi je ne serais plus là en ce moment si ca avait été le cas. Personne ne peut raisonnablement le dire et de toute façon ca ne change pas les faits même si la culpabilité et les questions restent présentes. Mon amoureux est mort sur le coup et je préfére, je n'aurais pas aimé qu'il souffre même si j'aurais aimé de facon tres égoiste le garder encore un peu avec moi.
Vous avez la plupart la chance d'avoir des enfants avec vos moitiés et vécu un certain nombre d'année. Pour ma part, ce qui me fait mal c'est qu'il était au début de sa vie, 32 ans c'est pas normal, ce n'est pas dans l'ordre des choses. Même si c'est égoiste j'aurais aimé avoir un bébé avec lui, cela m'aurait donné de la force et du courage. Aujourd'hui, je me retrouve seule sans savoir trop quoi faire de ce temps qui était avant si précieux.
J'ai heureusement un bon entourage, ma famille urbaine comme je les appelles (les amis) et ma famille mais qui est loin 700Km et puis j'ai plutot un caractere de batante, je ne suis pas quelqu'un qui se laisse aller. Je sais bien que le temps va apaiser mes soufrances mais l'avenir c'est l'inconnu, tout est à refaire et il faut l'avouer ca fait tres peur. Quand à ma "presque belle famille", je n'ai de contact humain, oserai-je dire normaux qu'avec les grands parents de mon amoureux, sa mere et sa soeur sont certes dans la souffrance, ce que je respecte et comprend mais je n'ai pas besoin de personnes sournoises et méchantes dans ma vie.
Je tente déjà de me retrouver, ce qui n'est pas une mince affaire, de me chercher un nouveau chez moi, d'assumer financièrement tous les frais ( mon ami aussi gagnait beaucoup mieux sa vie que moi)... pour le reste c'est comme dis le proverbe à chaque jour suffit sa peine
Je vous embrasse et regarde le ciel en esperant que des jours plus cléments surviennent
Bises
Elodie
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Bonjour,
Je me retrouve beaucoup dans ton histoire, malgré que ce ne soit pas les meme faits.
J'ai 23 ans, jai perdu mon copain lors d'un grave accident de voiture le 28.05.10. j'étais avec lui mais moi jmen suis sorti avec une etoile au dessus de la tete. tu te reveille 2 jours plus tard a l'hopital sans rien comprendre. c'est très compliqué de se remettre d'une chose pareil. je n'est pas pu assister a l'enterrement ni rien. sur ce site je trouve du reconfort.
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Bonjour Julie,
Je découvre chaque jour à quel point nous sommes nombreux à vivre ces deuils difficils. Jusque là, je ne m'imaginais pas pouvoir faire un jour parti de ce monde, ces "veuves" toutes jeunes, à qui la vie a donné et repris tout à la fois sans aucune explication et de façon si brusque. C'est tout simplement inadmisible, impossible, incohérent et pourtant à chaque instant la douleur cuisante de la perte m'apprend que ce n'est pas un rêve c'est bien aujourd'hui ma réalité.
Cela doit être très dur de ne pas avoir pu assister à l'enterrement, lui dire une derniere fois à bientôt, pour le travail de deuil s'est certainement beaucoup plus difficile. Je suppose que tu te demandes tout les jours pourquoi suis-je en vie et pourquoi est-il mort. Moi je me pose la question, pourquoi je ne suis pas allée avec lui, est-ce que cela aurais changé quelque chose, est-ce que je serais morte, quel intérêt de vivre quand on est soit même un peu morte...
Depuis cet accident, comment vas tu Julie? Où en es-tu? Moi je pleurs beaucoup, parfois je hurle, j'ai repris toutes ces insignifiantes activités qui forment normalement une vie, parfois je songe au précipice, je regarde la route et je me dis que là je ne me raterais pas et puis et puis cette indéfinissable sentiment de survie arrive et là je fais le constat que je suis en vie tout en étant morte mais que je n'ai pas le courage de vraiment partir.
Un début de journée par terrible comme tu vois mais haut les coeurs la journée n'est pas encore terminée.
Je t'embrasse
Bises
Elodie
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aujourd'hui je commence a remonter la pente. je me suis beaucoup laisser aller. jai eu un déclic il y a 2 mois environ. J'étais comme morte, je n'existais plus. je me suis sentie coupable, c'est moi qui auurais du partir a sa place, pourquoi lui ou plutot pourquoi pas cette femme qui nous a rentrer dedans, apres toàut c'est de sa faute c'est elle qui aurait du partir. on avait rien demander. je suis rester 8 mois en centre de rééducation. oui la dueil n'est pas possible pour le moment, ma psy m'a expliqué que je n'est pas la réalité des choses puisque je n'est pas pu assister a tout sa. donc j'apprend a vivre avec. c'est pas facile tout les jours. heuresement je suis bien entouré mais malheuresement ils sont souvent maladroit des fois. ils croivent comprendre ce que je vis mais non il ne peuvent pas imaginer un seul instant ce que sait.
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Alors courage Julie, je reste là si tu souhaites en parler
Bises
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merci de même
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Bonjour,
Je suis aussi nouvelle sur ce forum, même si je le consulte depuis quelques semaines déjà. Je me retrouve énormément dans ton histoire Elodie. J'ai perdu mon mari il y a 2 mois dans un accident de la route. C'est bizarre d'utiliser ce terme "mari" aujourd'hui car je ne le nommais jamais comme ça, c'était trop récent pour que je m'y habitue (nous nous sommes mariés en juin). Il était seul dans son véhicule et s'est probablement endormi. Je dis "probablement" car après 2 mois, je commence seulement à me poser 1000 questions sur les circonstances de sa mort. Il a pris l'autoroute sur des dizaines de km sans problème et son accident est arrivé non loin de chez nous, alors qu'il avait dépassé la rue qu'il devait prendre. Il a roulé 5 minutes comme ça, avec un paysage très familier qui change complètement, plein de points de repère, des lumières, des lieux qu'il connait par coeur...Et pendant 5 minutes, il a continué à conduire, sans jamais réaliser qu'il était beaucoup trop loin. Je ne comprends pas.
Je passe par les mêmes sentiments que toi (que beaucoup je suppose): incompréhension, culpabilité, colère (beaucoup en ce moment)...Et tellement d'autres, absolument impossible à rendre par les mots.
J'ai repris partiellement mes activités "normales" mais comme toi, je me sens morte malgré cet insupportable instinct de survie, qui me force à chercher des points d'accroche partout, désespérément, sans même savoir pourquoi. Je ne les trouve pas pour l'instant malgré l'énorme soutien de mes proches. Je n'ai pas d'enfant et je le vis très douloureusement aussi. C'était l'un de nos nombreux projets, mais celui-là était acquis pour 2012, réfléchi depuis longtemps. Cela me fait beaucoup souffrir car il a tout emmené avec lui, vraiment tout ce qui pouvait faire un sens.
Pour terminer le parallèle avec toi Elodie, j'ai aussi des relations très difficiles avec ma belle-famille. Au-delà des complications en terme de succession, ça me rend triste de ne pas pouvoir partager ma peine avec eux. Je cherche désespérément quelqu'un qui aurait une peine approchante de la mienne, mais il n'y a personne.
Et puis ce qui me rend folle en ce moment, c'est de réaliser que je n'accepte pas la réalité de sa mort. J'ai beau savoir, j'ai beau me confronter à cette réalité, me la répéter...rien n'y fait, je pleure, je hurle tout en refusant d'y croire. C'est vraiment très difficile. Et pourtant, de l'extérieur, les gens sont plus ou moins rassurés car ils voient que je ne m'isole pas, je parle, je sors de chez moi, ... mais rien n'a de sens et l'idée de percuter un arbre, moi aussi, me traverse parfois l'esprit, sans émotion, sans peur. Mais je sais que je ne franchirai pas ce cap, du moins pas volontairement, consciemment; je ne m'en sens pas capable. Et puis, il y a ce fameux instinct de survie...qui m’écœure parfois.
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Mais non, cet instinct de survie ne doit pas t'écoeurer...cet instinct est normal...nous l'avons tous et toutes au fond de nous..
Mais je comprends ce que tu ressens...Oh oui, je le comprends...Même si mon histoire n'est pas la même que la tienne, même si je suis beaucoup plus âgée que toi, même si j'ai de grands enfants adultes, même si j'ai vécu 24 ans avec mon amour, même si cela fait plus de 26 mois qu'il m'a quittée, je te comprends...Parce que ce que tu vis aujourd'hui, je l'ai vécu...Quand on perd son essentiel, quel que soit notre âge, quelle que soit notre situation, quelle que soit la manière dont nous l'avons perdu, nous passons tous par les mêmes étapes...Je sais le coeur qui se tord d'une douleur aigüe, la peine immense, la tristesse infinie qui nous envahit...
Que tu n'acceptes pas la réalité de la mort de ton amour, c'est normal; c'est tellement récent...c'était hier...Tu vis dans le déni et il faut que tu la passes cette étape...Laisse aller, laisse passer les jours, laisse passer les nuits, et surtout, sois douce avec toi-même...
Si tu as envie de pleurer, pleure...si tu te sens triste, pourquoi le cacher ? Tu as le droit d'être triste...Et si les autres ne le comprennent pas, tant pis pour eux...Moi-aussi j'ai eu des moments où j'ai eu envie d'en finir, tout en sachant que je ne le ferais jamais...Parce qu'il y a ce foutu instinct de survie et aussi parce que je ne veux pas faire ça à mes enfants, à mes proches...Mais quand même, je ne peux m'empêcher de me dire parfois, que si la mort passait par là, ça m'arrangerait bien...Mais je me dépêche de chasser ses pensées que je n'ose avouer à personne , à part à vous, amis du forum...
Tu verras, le temps fait son travail et ce qui te paraît impossible aujourd'hui finira par arriver. Le chemin du deuil est jalonné de petites lumières qui sont tous les moments que tu as vécus, partagés avec ton amour. Toutes ces petites lumières t'amèneront pas à pas vers un chemin moins dur, moins noir. Elles te tiendront la main comme il l'aurait fait, elles te guideront et même si quelquefois, tu trébuches, elles t'aideront toujours à te relever. C'est ton homme, ta moitié qui allume toutes ces petites lumières. Fais-lui confiance, il veillera à ce que tu les voies et que jamais tu ne renonces à sourire et à rire en pensant à lui, en pensant à vous...
Courage ..Wn ( quel est ton prénom ?) et quand tu en ressens le besoin, viens nous retrouver sur ce forum. Il y aura toujours quelqu’un pour t'écouter, te parler...quelqu'un qui t'aidera à te sentir moins seule...
Je t'embrasse très fort
Suzy
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Wn, bienvenue malheureusement sur ce forum qui pourra t'apporter beaucoup. Nous nous sentons enfin compris en communiquant avec des personnes qui sont dans la même souffrance. J'ai moi aussi beaucoup de mal à accepter le départ de mon mari parti à l'âge de 39 ans. Pourtant, comme toi, je me le répète sans cesse "il ne reviendra pas, c'est irréversible". Le chemin va être long, je le crains. J'ai par contre la chance d'avoir deux petites filles ...
Prends soin de roi
Karine
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Wn en voici un drole de speudo. Nous avons en effet beaucoup de point commun sur "nos histoires". Je comprends tout à fait ton ressenti et ce deni de la mort. Ce week end, je suis allée chez des amis, j'ai vu une vie de famille, des amis préparés leur mariage, s'occuper de leur filles et tout ca moi et bien je ne l'aurais jamais avec Johan. Tout mes rêves, mes espoirs, nos projets se sont anéantis le 19 janvier dernier. Lorsque je suis rentrée chez moi, sur la route je regarde instinctivement toutes les clio blanches commerciale que je croisse comme si j'allais le voir en train de conduire l une d'elle et me sourire en tentant de me doubler. A chaque instant, je tentes de donner le change aux personnes extérieures et pourtant je le sent plus jamais je ne serais comme avant, une partie de moi est morte. J'ai eu l'insoucience de croire qu'à 33 ans j'avais la vie devant moi, moi aussi parfois j'ai envie de me révolter contre cet instinct de survie, j'aurais envie qu'il me laisse aller le rejoindre. Partager sa peine est difficile aucun de mes amis ne peut comprendre ce que je ressent et heureusement pour eux je ne le souhaites à personne, mes parents sont présents comme ils le peuvent mais avec la famille de Johan s'est plus que difficil aujourd'hui les liens sont coupés. Pourtant j'aurais pensé que sa mére aurait pu comprendre et être solidaire ( son époux, le pére de mon amoureux est décédé d'un accident de moto il y a plus de 20 ans),enfin on ne peux pas forcer, ni changer les gens.
Si tu le souhaites, nous pouvons échanger en message privé.
Je t'embrasse
Elodie
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Je vous remercie pour vos messages et vos encouragements. Ce forum fait du bien, c'est vrai.
Mon prénom est Céline et jai 31 ans. Ce matin, comme chaque matin, j'ai eu énormément de mal à sortir de mon lit. D'habitude, la douleur se dissipe un peu une fois que je suis en activité, au boulot...Pas aujourd'hui.
Je redécouvre un horrible sentiment que je n'avais plus éprouvé depuis longtemps: la jalousie. Celle qui te fait presque haïr des gens que tu aimes, simplement parce qu'ils ont ce que tu ne pourras jamais avoir. En l'occurence, une famille, un bébé, des instants de complicité, une fierté de couple, de jeunes parents. Je leur en veux tellement de pouvoir vivre cela. Je leur en veux d'autant plus qu'ils le vivent avec une naïveté, une inconscience que j'avais moi aussi il y a peu. J'ai presque envie de leur faire mal, de leur dire que tout ça peut s'arrêter, de leur faire entrevoir cette horreur, ne serait-ce qu'un instant. Comme je te comprends Elodie, quand tu parles de "la vie devant soi" qu'on pense (légitimement) avoir à 30 ans... J'ai perdu tellement plus qu'un amoureux. Il était ma raison de vivre, le père de mes enfants, le lien avec une bande d'amis, des fêtes, des rires... Désolée d'être si négative, c'est vraiment difficile aujourd'hui.
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Bonjour Céline,
Certes notre histoire n'est pas la même car c'est ma fille de 19 ans qui est décédée mais ce sentiment de jalousie m'interpelle.Je ne supporte plus de voir mes amies heureuses avec leurs enfants et en même temps je me dis que j'ai eu du bonheur.
Chaque perte d'un être très aimé nous désarçonne !Depuis que j'ai découvert ce site je lis des témoignages qui m'aident à moins me sentir isolée et dans chaque témoignage je trouve des mots,des ressentis qui sont les mêmes que les miens.
Je n'ai pas pu reprendre mon travail car il demande d'apporter beaucoup d'aide,de soutien aux autres et j'en suis incapable ayant déjà tant de mal à me porter.
Il n'existe pas de véritables mots pour t'aider,beaucoup de gens sont maladroits pensant bien faire et c'est pour cela que sur ce site je me sens davantage en harmonie.Donne-toi du temps,pleure,ne te laisse pas diriger là où tu ne veux pas aller et parle de ton amoureux,prononce son prénom si tu en as besoin,il est juste derrière la porte de la vie!
Prends-soin de toi ,fais-toi aider et vide ton chagrin sans pudeur içi si à ailleurs tu penses déranger!Commence par survivre et tu arriveras à vivre.
Je t'embrasse car j'ai deux enfants de plus de 30ans!!
Claudia
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Bonjour Céline,
Tu n'as pas à être désolée d'avoir envie toi aussi que la vie t'épargne, qu'elle te redonne ton bonheur, qu'elle soit juste. Je me reconnais tellement dans tes paroles, moi aussi le matin est un calvére, à peine les yeux ouverts j'ai l'angoisse qui arrive, le lit trop grand pour moi toute seule et cette place vide à côté de moi qui me rappelle que plus jamais il ne me serrera dans ses bras et me diras "aller on y va pas ce matin".
Moi aussi je me suis surprise à envier mes amies, celle qui vivent comme moi il y a deux mois. J'étais elles et aujourd'hui je ne suis plus rien. En effet, je pense qu'au delà de la perte de l'être aimé, lorsqu'on le perd jeune, il y a tous les dommages annexes si on peut dire ainsi. Pour ma part, jamais nous ne serons mariés, nos enfants n'existeront pas ( nous avions déjà choisit le prénom si c'était une fille), nos projets de vie, d'achat de maison, de retraite au soleil, de viellir ensemble main dans la main tout ca c'est effondré en un instant. Cette perte elle est immense et il faut tenter de vivre avec ca, de n'être plus rien, d'avoir une vie qui n'a plus de sens, ni de but. Moi aussi il y a des jours où j'arrive un peu prés à travailler et à surmonter et puis d'autres où c'est la cata.
Je sais que le temps fera son oeuvre mais je sais aussi que je ne serais jamais plus la même
Bises
Elodie
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Celine, Elodie,
moi aussi, j'ai bien du mal a me projeter dans cet avenir, dans cette vie qui a été balayée en quelques secondes.
J'ai cette photo de yoann prise quelques heures avant sa mort, lors de cette soirée qu'il a passé avec ses amis. cette photo , elle respire la joie de vivre. il y est si beau, si serein...comment est possible? je suis encore dans cet etat de sideration...à 36 ans, on peut mourrir en quelques secondes.
et ce printemps qui arrive, et les couples qui se promenent main dans la mains....non plus pour nous.
aimer de nouveau , un jour, non je n'y crois pas car je l'aimerai jusqu'à mon dernier souffle, quelqu'un d'autre ne serait alors qu'un substitut...pas tres enviable comme role.
il nous faudra beaucoup de courage
sofi
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Sofi, Céline,
Je crois que c'est bien plus que du courage qu'il nous faut. J'ai l'impression d'avoir été fauchée par la vie, comme si l'on m'avait dis voilà ton corps est là et toi souvent tu ne seras pas dedans mais tu ne pourras pas être avec lui non plus et en plus il va falloir que "tu vives", sourit, parle, ris, regardes... être tout simplement.
Je crois que jusque là j'avais oublié, non plutôt je ne voulais pas voir que la réalité dans laquelle je suis aujourd'hui exister, pire je la connaissais mais penser avec insoucience qu'elle ne serait pas mienne. Et oui ca n'arrive pas qu'aux autres, la preuve.
Je ne sais pas ce que l'avenir nous réserves, très certainement des moments de grands découragements, des moments furtifs de plaisir, une multitudes de peurs face à ce nouveau livre à écrire mais ce que je sais c est que je ne souhaites pas fermer les portes au bonheur. Peut être qu'un jour je l'aurais ce bébé avec ou sans papa, peut être qu'un jour j'arriverai à regarder la photo de Johan sans pleurer, peut être qu'un jour nous nous retrouverons si un après existe.
Voilà depuis le 19 janvier j'apprends la plus lourde, la plus injuste lecon de ma vie, nous sommes mortels et il faut accepter l'inacceptable.
Bises à vous les filles
Elodie
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Bonjour Céline, Elodie, Claudia et vous toutes et tous.
Il y a tant de choses importantes dans vos messages, tant de larmes et de sentiments divers.
Personne ne peut rester insensible.
Ces jeunes vies fauchées, ses avenirs détruits…
Jalousie, haine, rancœur, profond sentiment d’injustice…
Tout cela fait de nous des humains. Simplement.
Mais serions-nous capable de dire oui si on nous proposait de faire revenir notre Amour, quitte à en prendre un autre dans une autre famille ?
Je ne crois pas.
Ces sentiments sont normaux et explicables. Comment supporter l’insupportable ? Mais je pense qu’à un moment, il faut tenter de dépasser tout cela, car le chemin ne peut s’encombrer de ces blessures supplémentaires. La peine maximale, nous y avons tous et toutes été condamnés : passer le reste de notre vie sans lui, sans elle.
Il va falloir apprendre et on y arrive. C’est long et sinueux, tempêtes, ouragans, mais aussi oasis de calme, bouée de sauvetage et solidarité.
C’est très joli ce que tu écris Claudia : Il est juste derrière la porte de ta vie.
Et c’est tellement vrai. Un miroir nous sépare, un nuage de brouillard. Et si on est attentif, on peut presque le sentir…
Oui, apprendre d’abord à survivre et après à vivre. Nous ne sommes plus comme avant, nous ne serons jamais plus comme avant, mais pas moins riches pour autant.
« La souffrance transforme le plomb en or. »
Prendre le temps, prendre soin de soi, pleurer, crier, parler, échanger, écrire, raconter son histoire, garder ses souvenirs au chaud, pour plus tard quand le stock de larmes commencera à baisser, écouter ceux qui savent, pardonner à ceux qui ne savent pas, réapprendre à s’aimer, réapprendre à aimer. Si Sofi, aimer de nouveau est possible. Cela ne sera pas de la même manière, mais cela peut être aussi intense et surement pas un substitut, un ersatz. Et cela ne sera pas une trahison, et cela ne t’empêchera pas d’aimer ton Yoan jusqu’à la fin de tes jours.
Et oui Elodie, des bébés naitront et ils seront aimés tendrement.
On y arrive, j’en suis sûre, on continue sa vie, d’une autre manière, mais qui peut aussi beaucoup apporter, voir l’exemple de Suzy qui nous bluffe tous et nous aimerions toutes être des Suzy, non ?
Et ce forum est là pour çà aussi.
Et la vie nous a cruellement pris(es) par surprise, pourquoi ne nous redonnerait-elle pas une autre chance ?
Tendresses et câlins.
Marina
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C'est un très joli message d'espoir Marina, merci pour ces douces paroles.
Il est vrai que quand le deuil s'installe dans nos vies, nous n'avons pas cet espoir, ces envies et surtout nous ne pouvons raisonnablement savoir si un jour nous arriverons de nouveau à aimer, à nous projeter, à nous aimer. Une partie de moi est morte et chaque jour qui passe me le rappelle cruellement et me montre à quelle point cette partie est vaste. Aujourd'hui n'est pas un bon jour, je me sens vidée, usée, je n'ai qu'une seule envie aller sous ma couette et attendre d'aller le rejoindre que le temps passe et passe... Au lieu de ca, je suis à mon travail, vitesse 2 à l'heure, pas moyen de se concentrer et une envie immense de faire cesser ce vide qui est en moi.
Bises à vous tous
Elodie
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Céline, Elodie, Julie, Sofi,
En lisant vos histoires, je me dis finalement que j'ai une part de chance dans mon malheur : 2 enfants dont une qui ressemble énormément à son papa. Elles m'aident effectivement à tenir et représentent les fruits de notre amour. Mais j'éprouve aussi beaucoup de jalousie envers les autres familles "complètes" et ai aussi envie de leur crier "à vous aussi, ça peut vous arriver, moi aussi, avant, je me croyais invincible". Mais tout ça ne serait pas très constructif !
Bonne journée.
Karine
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Oui Karine, je te confirme que tu as de la chance. Je t'envie d'avoir deux beaux enfants qui sont la preuve de votre amour et qui t'aident très certainement à tenir le cap.
Prends soin d'elles et de toi
Elodie