Bonjour Juli1811
Ton histoire me rappelle un peu la mienne, du moins en ce qui concerne mon premier mari...
Lui aussi avait un problème d'alcool et je ne te dirais pas le nombre de promesses qu'il m'a fait d'arrêter de boire, pendant des années (je suis restée 26 ans avec lui). Lorsque je parlais de divorce, et en dernier recours, il menaçait de se suicider, mais c'était simplement du chantage... auquel je cédais (je ne voulais pas avoir sa mort sur la conscience et il le savait)...
Avec le temps, cela était devenu une habitude pour lui car à chaque problème ou conflit, cela devenait son argument favori (fin de mois difficile = suicide... refus de faire l'amour = suicide...et j'en passe...). Il lui arrivait même de mettre son "décor" en place : installation d'une corde au grenier ou bien dans le garage avec une chaise ou un escabeau. Il savait qu'à chaque fois j'intervenais pour le "sauver"...
Puis, un jour j'en ai eu assez, je lui ai dit que je ne croyais plus en ses promesses et que ses menaces de suicide ne fonctionneraient plus, qu'elles n'auraient plus d'impact sur ma décision de le quitter.
Alors même mise en place de son scénario : il est descendu au garage avec son téléphone portable et a attendu un peu. Voyant que je ne descendais pas, il m'a appelé sur le fixe, sans rien dire...
J'étais en colère après lui, très en colère et je me suis dirigée vers l'escalier du garage, j'ai ouvert la porte et j'ai commencé à descendre pour enfin l'apercevoir monté sur sa chaise, une corde autour du coup... il m'a regardé droit dans les yeux avec un sourire sur les lèvres puis a sauté...
Bien sur, je ne l'ai pas laissé mourir et avec mon fils ainé nous l'avons "décroché". Le médecin des pompiers l'a fait hospitalisé où il est resté 15 jours avec un suivi psychiatrique. Mais pendant ces 15 jours je ne suis pas allée le voir, même quand le psychiatre a demandé à me rencontrer, j'ai refusé.
Quand il est rentré à la maison, je ne lui plus adressé la parole jusqu'au jour de mon départ.
J'ai fait des cauchemars pendant plusieurs années, revoyant la scène et son regard provocateur...
Puis j'ai fais une psychothérapie pendant 2 ans et demi pour me débarrasser de cette vision, de ma culpabilité aussi d'avoir fait vivre ce moment à mes fils
Tour cela pour te dire que tu ne dois pas culpabiliser de son geste. C'était son choix, sa décision, son risque...
Tu as fais tout ce que tu pouvais pour lui : ton pardon, ta confiance dans ses promesses, ta compréhension de son problème d'alcool, ton aide aussi que tu as pu lui apporter, ta présence...
Si tout cela n'a pas suffit, tu ne pouvais pas plus et ce qu'il a fait, il en est le seul responsable, sois en sure.
Tu l'aimais, alors fais le deuil de cet amour, de l'homme qu'il était quand il était sobre, mais cette culpabilité que tu ressens par rapport à la façon dont il est parti, ne la laisse pas s'installer en toi : c'est lui qui a décidé de partir...
Pense aussi que tu as tes enfants, qu'ils ont besoin de toi...
Je t'embrasse très fort
Ghislaine