Bonsoir,
11 mois, bientôt 1 an. 11 mois à regretter le passé, à regretter ce maudit jour, à tenter de me souvenir des moments magiques passés à ses côtés. Puis les moments importants, le 2ème anniversaire de notre enfant et Noël qu'elle aimait tant, me renvoient sans cesse les expressions et les attitudes de ma femme, ses désirs, autant d'obligations qu'il m'est impossible de ne pas honorer par amour, par devoir. Perpétuer un semblant de vie telle qu'elle aurait été avec elle... sauf qu'elle n'est plus là.
1 an sans projet, sans avancées, sans réels moments de bonheur. 1 an de devoirs : devoir élever seul notre fils, devoir reprendre le travail, devoir faire face, devoir continuer à vivre.
Pendant ce temps, j'assiste à l'évolution de mon entourage, unetelle enceinte, un autre devenant papa, d'autres se mariant, d'autres encore achetant une maison, etc. Ce n'est pas tellement de la jalousie ; il s'agit davantage d'images qui viennent à moi, qui s'imposent à moi, autant de choses dont je rêvais qu'il me faut désormais oublier, ou tout du moins réenvisager seul, si j'en ai le courage...
Un temps j'ai cru peut-être pouvoir avancer en imaginant une nouvelle vie à deux, avec une autre. Puis l'idée s'évanouit vite devant le sentiment de trahison qui naîtrait vis-à-vis de ma femme. Si jamais l'au-delà existe, comment retrouver mon ange en l'ayant trompée. Elle n'aurait d'ailleurs pas voulu que je refasse ma vie avec une autre. Puis à quoi bon, je ne le veux et ne le peux pas non plus en fin de compte. Elle est mon amour éternel, mon âme sœur. Il ne passe pas une journée sans que je lui dise mon amour même si l'absence de réponse me fait mal.
Notre fils est finalement la seule chose qui me raccroche à la vie. Il faut que je sois là pour lui, et je le dois pour elle.
Depuis presque un an, notre projet maison étant abandonné, je cède à l'achat presque compulsif de produits égoïstes : une nouvelle télé, tous un tas de matériel photo, une montre de luxe... Autant de trucs qui me donnaient envie lorsque j'étais avec elle, mais que je mettais de côté pour nos projets à deux, en l’occurrence la maison. Le pire dans tout ça est que ces achats ne me procurent finalement pas de plaisir... Je déballe mes nouveaux "jouets" sans plaisir, les laissant même dans leur emballage avant que je ne me décide finalement à les déballer. Y a-t-il encore une recette au bonheur ? Mon bonheur, c'était de la voir heureuse et comblée de notre amour et de tout ce que je pouvais lui apporter.
Comment je vois l'avenir ? J'imagine une relation spirituelle avec ma femme décédée, entretenant notre amour au travers mes pensées et mes actes. Ce que je fais depuis son décès en fait. Puis peut-être que lorsque notre enfant sera grand, qu'il n'aura plus besoin de moi, je la rejoindrai... à moins qu'un évènement ou une maladie ne me renvoie à ses côtés plus tôt que prévu. Je me dis que ce serait bien... Mais pour l'instant, mon énergie doit être entièrement tournée vers notre fils. Mon challenge est qu'il puisse grandir avec le plus bel épanouissement possible, et qu'il trouve dans l'épreuve qui s'impose à lui une force et une énergie pour se réaliser.
Voilà où j'en suis...
Merci de m'avoir lu (un texte autant pour moi que pour vous finalement...).
Affectueusement,
Alexandre.