FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: taliax01 le 29 janvier 2013 à 23:04:42
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Bonjour,
Je m'inscris sur ce forum car j'ai besoin de discuter avec des personnes qui partagent ma douleur et qui pourront la comprendre.
Le 11 janvier, mon épouse, notre petit garçon de 13 mois et moi étions en route pour la banque pour obtenir le financement de notre projet de maison. Une averse de grêle sur une route montagneuse, une voiture partant à la dérive, finissant sa course sur le toit dans une rivière d'eau glacée. Tout est allé très vite. J'ai pu m'extraire du véhicule, récupéré mon fils après de longues minutes de lutte avec un siège auto trop bien fixé, puis sortir ma femme... après de trop longues minutes.
Je n'ai pu la sauver, elle est morte noyée, emportant avec elle notre petit bébé depuis 6 mois dans son ventre.
Elle était tout pour moi et nous avions encore tant de choses à vivre. J'avais appris grâce à elle ce qu'était l'amour : elle m'avait donné son cœur tout entier, avait illuminé ma vie. Elle était mon soleil, ma vie. C'était mon premier et mon seul amour. Elle était mon âme sœur. Maintenant j'ai l'âme brisée et le cœur désespérément accroché à nos si merveilleux souvenirs.
Je ne regrette rien. On était tellement heureux. On se disait tout, on savait tout l'un de l'autre. Je me dis qu'elle est partie heureuse et que notre bébé qui devait naître en mai l'accompagne désormais. Elle a emporté un bout de moi et elle m'a laissé un bout d'elle.
J'ai du mal à réaliser, et lorsque j'imagine mon avenir sans elle, je ne peux pas, c'est trop difficile, je craque...
Aujourd'hui, je fais au mieux pour notre fils. Il faut paraitre fort pour rassurer l'entourage, la famille et les amis. C'est ce que je tâche de faire. Mais que vais-je faire sans elle ? A mesure que les jours passent, j'ai peur de l'oublier, de ne plus me souvenir de ses mimiques, de nos petits trucs, de sa voie, de ses expressions. A 13 mois, notre garçon n'a pas l'air d'avoir réaliser quoique ce soit, mais je veux qu'il connaisse sa mère si fabuleuse, si aimante, si généreuse, si joyeuse.
Depuis l'accident, je dors mais je ne me souviens jamais de mes rêves. J'aimerais tant la voir, lui parler, la serrer contre moi, lui faire l'amour dans mes rêves. Mais rien... Je n'ai que des photos et quelques vidéos pour la voir. Je me surprends à sourire, me remémorant les bons moments passés.
On ne cessait de nous dire "Je t'aime" et encore maintenant je ressens son amour, et je continue à lui dire mon amour au réveil, en quittant la maison, dans la voiture, dès que je suis seul... Elle ne me répond pas mais j'ai besoin de le lui dire. J'essaie de lui parler mais je ne trouve pas les sujets de conversations.
Enfin voilà où j'en suis, j'imagine au tout début du deuil...
Alexandre.
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Bonsoir, Taliax
J'écrivais sur un autre fil et je vois ton message à peine posté. Je ne me sens pas le droit de te laisser sans réponse. Je n'imagine que trop ta détresse, le silence autour de toi, ton petit garçon couché, et toi qui souffres dans la nuit...
Ici tu ne seras pas seul. Chacun essaie de réconforter l'autre, quand il le peut, comme il le peut. Tu rencontreras de bien meilleurs consoleurs que moi, mais je tenais quand même à t' accueillir avant que tu n'ailles dormir
un message sans réponse dans la nuit, c'est atroce, on leur parle, on crie, on pleure et jamais ils ne répondent, jamais ils ne reviennent, il m'a fallu plus de deux mois pour comprendre cela
ton épouse sait que tu lui parles avec ton coeur même si tu ne trouves pas les mots
je t'embrasse et te souhaite tout le courage dont tu vas avoir besoin
Muriel
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Alexandre,
Je suis atterrée par le terrible malheur qui te frappe. Je voudrais te dire mille mots pour te consoler mais aucune parole n'apaisera ta détresse et ta souffrance, je le sais.
Je ne peux que te dire que je pense à toi très fort.
Tout mon soutien et mon affection.
Dominique
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Merci Muriel et Dominique pour votre soutien.
Je vais aller me coucher.
Dans notre chambre, rien n'a changé. Je n'ai pu toucher à rien, tout est là comme si elle allait me rejoindre au lit. J'ai juste parfumé son oreiller pour me rapprocher un peu d'elle avant de m'endormir.
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Je suis si désolée d'un tel évènement dans ta vie Alexandre...
Prends soin de toi.
Tu as bien fait de t'inscrire, nous nous aidons mutuellement dans la mesure de nos moyens.
Martine
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Alexandre,
Je suis atterrée par le terrible malheur qui te frappe. Je voudrais te dire mille mots pour te consoler mais aucune parole n'apaisera ta détresse et ta souffrance, je le sais.
Je ne peux que te dire que je pense à toi très fort.
Tout mon soutien et mon affection.
Dominique
Il faudra visionner les vidéos elles sont d'un grand secours dans un premier temps pour comprendre ce qui nous arrive.
Je me permets de vous embrasser tous les deux, vu mon grand âge.
alberte
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Bonjour Alexandre,
Que t'écrire en de telles circonstances ? Tous les mots seront faibles et dérisoires...
Juste t'assurer que nous sommes là pour t'accompagner
Amitiés sincères
Cathy
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cher Alexandre,
terrible épreuve que tu vis là ...
11 janvier ... mon homme est parti le 11 janvier 2012 ... un an déjà alors sache que même si au début, on a peur d'oublier (c'était mon cauchemar ) on n'oublie rien de rien et même au fur et à mesure, on se souvient de plein d'autres choses...
tiens le cap et n'oublie pas, le deuil, on le traverse, avec des hauts et beaucoup de bas, mais on le traverse ...
Claire
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Aujourd'hui, 3 semaines sans elle...
Je pense toujours à elle même si j'ai parfois l'impression de ne pas réaliser. Cet après-midi, j'étais désespéré qu'elle soit partie. J'ai pensé à la mort, puis j'ai eu cette image qui tourne dans ma tête depuis : je me suis demandé comment ça pouvait être de mourir, puis je me suis imaginé ma femme plus belle que jamais m'accueillant les bras grands ouverts avec son large sourire...
Je serais tellement tenté s'il n'y a pas notre enfant.
Les quelques jours après sa mort, j'étais plus fort que ça, je m'étais interdit de penser au suicide et je n'y pensais pas, mais aujourd'hui, je me sens dériver par mon manque d'elle. Je n'arrête pas de pleurer même devant notre fils alors que je parvenais assez bien jusque là à masquer ma peine devant lui.
Alors voilà, je profite d'une sieste de notre fils pour venir sur le forum et poster ma détresse du moment. Je remercie aussi Tinou, Ephémère, Alberte, Cathy et Clara pour leurs messages.
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je n'ai pas trop les mots ce soir ...
3 semaines, une éternité et en même temps tellement court ...
il faut bien que tu pleures : tout ce qui sort, ne te ronge pas de l'intérieur ...
sois patient avec toi-même...
Résiste à la tentation de vouloir en finir ... la douleur est tellement insupportable ...
mais petit à petit , tu vas l’apprivoiser cette douleur ... tout petit à petit ...
prends soin de toi et de ton petit homme ...
je t'embrasse
Claire
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Bonjour Alexandre,
Trois semaines... J'essaie de remonter les 9 mois qui m'en séparent et je ne trouve... rien. Rien que du désespoir, de la rage, des larmes et des cris ; une douleur intense que broie tout.
Il est normal que tu te sentes moins "fort" que pendant les jours immédiats qui ont suivi la mort de ton aimée. Peu à peu les "verrous" mis en place lors du choc vont sauter et te permettre tout doucement d'accepter la réalité. Cela ne se fera pas en quelques jours, ni en quelques semaines, et chaque étape sera douloureuse.
Pour l'instant, l'envie d'en finir est forte, nous sommes nombreux à avoir flirté avec elle, de très près parfois, mais comme tu le dis, ton enfant est là.
Je vais te faire une confidence : les semaines qui ont suivies la mort de Xavier, mon mari (décès brutal, rupture d'anévrisme), j'en voulais terriblement à notre fils d'être là, de tout simplement exister... Dans mon esprit, il était un obstacle, je crois même avoir été agressive avec lui (il a 21 ans et vis toujours avec moi) et je maudissais sa présence. Ces sentiments aujourd'hui me font horreur et je lui suis au contraire reconnaissante d'être à mes côtés, je l'aime, il est le résultat de notre amour, sa continuité.
Tes pulsions de destruction sont "normales" Alexandre, du moins je le crois, mais les pulsions de vie sont bien plus puissantes, tu t'en rendras compte.
Tu dis aussi que tu pleures devant ton petit et que tu as du mal à masquer ta peine devant lui. Comment pourrait il en être autrement ? Même si ton petit bout est très jeune, de toute façon, il perçoit ta tristesse, même quand elle n'est pas exprimée. Je me permets de te conseiller de lire les précédents posts de "tiobob", jeune maman endeuillée elle aussi. Ses écrits pourront peut être t'aider.
Prends soin de toi Alexandre
Je t'embrasse
Cathy
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Bonjour Alexandre,
Je rejoins le message de Cathy.
Quand mon mari est décédé, je n'ai eu qu'une envie : le rejoindre. Et même l'existence de mon fils ne suffisait pas à faire passer cette envie morbide. Aujourd'hui encore, après 4 mois , ces pensées me traversent encore. Je crois que nous avons tous eu cette envie d'en finir. Mais nous sommes tous là, cahin caha. Même avec la souffrance, il faut croire que la vie est la plus forte.
Trois petites semaines, c'est hier pour toi. Je voudrais pouvoir trouver des mots de réels réconfort mais je mesure mon impuissance devant ta peine immense. Je te souhaite de trouver peu à peu l'apaisement, mais pour être honnête, je dois te dire que ça prendra du temps.
Je n'ai pas beaucoup de forces ce matin mais je les partage volontiers avec toi.
Prends soin de toi et de ton petit. J'espère que tu es entouré.
Je t'embrasse
Dominique
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Cher Alexandre,
Les premiers jours, les premières semaines, qui suivent la perte de notre amour, nous tenons debout, sans trop savoir comment.
L'habitude ?
La nécessité d'effectuer ces fichues démarches ?
Nous tenons debout, sans même le vouloir.
Nous puisons dans ce que nous croyons être nos dernières forces.
Et puis, inéluctablement, arrive un matin de grande lassitude. Et il nous semble alors que nous ne pourrons plus nous relever.
Cher Alexandre, nous traversons tous ces moments étranges qui se succèdent dans l'impensable que nous devons affronter.
Notre désir de retrouver notre amour est si violent, si pregnant, que la tentation de le rejoindre peut s'inviter dans nos pensées ...
Mais nous tenons, debout ; encore.
Et puis, tu as ton petit prince..
Les spécialistes disent que quelque soit leur age, les enfants perçoivent notre état émotionnel, même si nous ne mettons aucun mot dessus.
Ils écrivent aussi, qu'il est préférable d'expliquer, et de leur parler de nos ressentis pour leur permettre de comprendre.
Tu ne peux dissimuler ta tristesse, Alexandre, ton chagrin est si grand...
Et comme j'entends ta douleur.
Je t'envoie tout mon soutien, et je te souhaite les plus tendres moments avec ton fils.
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Bonjour Alexandre,
Je n'ai pas de mots pour te le dire mais je t'envoie tout mon soutien, de tout coeur.
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Bonsoir,
11 mois, bientôt 1 an. 11 mois à regretter le passé, à regretter ce maudit jour, à tenter de me souvenir des moments magiques passés à ses côtés. Puis les moments importants, le 2ème anniversaire de notre enfant et Noël qu'elle aimait tant, me renvoient sans cesse les expressions et les attitudes de ma femme, ses désirs, autant d'obligations qu'il m'est impossible de ne pas honorer par amour, par devoir. Perpétuer un semblant de vie telle qu'elle aurait été avec elle... sauf qu'elle n'est plus là.
1 an sans projet, sans avancées, sans réels moments de bonheur. 1 an de devoirs : devoir élever seul notre fils, devoir reprendre le travail, devoir faire face, devoir continuer à vivre.
Pendant ce temps, j'assiste à l'évolution de mon entourage, unetelle enceinte, un autre devenant papa, d'autres se mariant, d'autres encore achetant une maison, etc. Ce n'est pas tellement de la jalousie ; il s'agit davantage d'images qui viennent à moi, qui s'imposent à moi, autant de choses dont je rêvais qu'il me faut désormais oublier, ou tout du moins réenvisager seul, si j'en ai le courage...
Un temps j'ai cru peut-être pouvoir avancer en imaginant une nouvelle vie à deux, avec une autre. Puis l'idée s'évanouit vite devant le sentiment de trahison qui naîtrait vis-à-vis de ma femme. Si jamais l'au-delà existe, comment retrouver mon ange en l'ayant trompée. Elle n'aurait d'ailleurs pas voulu que je refasse ma vie avec une autre. Puis à quoi bon, je ne le veux et ne le peux pas non plus en fin de compte. Elle est mon amour éternel, mon âme sœur. Il ne passe pas une journée sans que je lui dise mon amour même si l'absence de réponse me fait mal.
Notre fils est finalement la seule chose qui me raccroche à la vie. Il faut que je sois là pour lui, et je le dois pour elle.
Depuis presque un an, notre projet maison étant abandonné, je cède à l'achat presque compulsif de produits égoïstes : une nouvelle télé, tous un tas de matériel photo, une montre de luxe... Autant de trucs qui me donnaient envie lorsque j'étais avec elle, mais que je mettais de côté pour nos projets à deux, en l’occurrence la maison. Le pire dans tout ça est que ces achats ne me procurent finalement pas de plaisir... Je déballe mes nouveaux "jouets" sans plaisir, les laissant même dans leur emballage avant que je ne me décide finalement à les déballer. Y a-t-il encore une recette au bonheur ? Mon bonheur, c'était de la voir heureuse et comblée de notre amour et de tout ce que je pouvais lui apporter.
Comment je vois l'avenir ? J'imagine une relation spirituelle avec ma femme décédée, entretenant notre amour au travers mes pensées et mes actes. Ce que je fais depuis son décès en fait. Puis peut-être que lorsque notre enfant sera grand, qu'il n'aura plus besoin de moi, je la rejoindrai... à moins qu'un évènement ou une maladie ne me renvoie à ses côtés plus tôt que prévu. Je me dis que ce serait bien... Mais pour l'instant, mon énergie doit être entièrement tournée vers notre fils. Mon challenge est qu'il puisse grandir avec le plus bel épanouissement possible, et qu'il trouve dans l'épreuve qui s'impose à lui une force et une énergie pour se réaliser.
Voilà où j'en suis...
Merci de m'avoir lu (un texte autant pour moi que pour vous finalement...).
Affectueusement,
Alexandre.
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Bonsoir Thaliax,
Je suis très touchée par ton message de souffrance. Je ne sais pas si mes paroles pourront te réconforter, car j'ai perdu mon cher époux il y a à peine 2 mois, c'est donc tout frais et je suis encore en grande détresse. Je me doute qu'il n'y ait en ce moment aucune place pour une nouvelle relation. Tout dépend des personnes, tu sais, mais on ne peut jamais dire "jamais". Je ne pense pas qu'une épouse aimante puisse vouloir la solitude pour celui qu'elle aime et qui est resté. Au fond de toi, tu sais que c'est toi qui est incapable de te donner ailleurs en ce moment. Mais surtout, quand tu dis que tu pourras partir la rejoindre quand ton fils sera plus grand, je pense que tu n'as pas imaginé à ce que ton fils pourra ressentir. Tu es son papa, et quand il aura 20, 30 voire 40 ans, tu le seras encore. Et à cet âge, il aura encore besoin de toi. Il aura sans doute lui aussi des enfants, et voudra qu'ils connaissent leur grand-père.
Mon fils a 40 ans, et il a un chagrin immense. Il me dit qu'il ne s'en remettra jamais. Mais si il s'en remettra. Je ne pense pas que nous "oublions" nos chers défunts, mais la vie doit reprendre le dessus. Pour nos enfants d'abord, pour notre disparu, afin de vivre pour lui la vie qu'il n'a pas pu vivre. Pour nous-même, parce que nous n'en avons qu'une, et que nous ne pouvons nous abandonner au malheur. Je souffre extrêmement Thaliax, mais je me bat. Je l'ai tout le temps dans la tête, à chaque seconde. La mort me l'a arrachée en 1 seconde, une mort subite, donc forcément très inattendue. Chaque matin je me lève pour me battre, c'est dur, mais on y arrive petit à petit. C'est dur parce que moi je suis toute seule. J'ai ma famille et mes enfants bien sûr, mais plus personne au quotidien, j'ai perdu mon compagnon de toute une vie. Je te souhaite pour ce Noel qui nous arrive des pensées plus douce, un peu de paix, de sérénité. Je pense à toi et te souhaite plein de courage. Ally
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Merci pour vos réactions Marie, Ally, Reine-Claude et Manuela.
Pour répondre à ta question Marie, je ne pense pas que mon épouse n'aurait pas souhaité pour moi des "jours meilleurs", juste qu'elle n'aurait pas souhaité pour moi des jours meilleurs avec une autre. J'ai beaucoup de raisons pour ne pas envisager de retrouver "un nouvel amour", parmi lesquelles :
- mon épouse est la première et la seule femme avec qui j'ai eu une histoire d'amour.
- lorsque nous trinquions ensemble, je lui disais toujours "à notre amour éternel". Ces paroles avaient du sens lorsque je les prononçais et je ne peux pas me renier aujourd'hui.
- lorsque nous nous sommes mariés, j'ai promis devant elle et devant Dieu que notre amour survivra après la mort, que je ne croyais pas la mort assez forte pour détruire notre amour, et que je croyais au message posthume de Sœur Emmanuelle : "L’amour est plus fort que la mort. De là où je suis, la vie ne s’arrête jamais pour ceux qui savent aimer."
- Lors d'une discussion que l'on avait eu sur la mort, peu de temps avant l'accident, nous avions envisagé la mort de chacun. Au cours de notre échange, elle m'a demandé si je referais ma vie avec une autre si elle disparaissait. Je lui ai répondu que non. Ça l'a surpris mais je lui ai répété que notre amour serait plus fort que la mort.
Et tout un tas d'autres moments personnels, entre nous, que je préfère garder en moi plutôt que de les renier en rencontrant une autre personne. Je ne veux pas choquer les personnes qui ressentent les choses différemment, mais lorsque j'envisage l'éventualité d'une rencontre, je ne peux m'empêcher d'associer cette idée à de la tromperie. J'aime toujours ma femme et je ne l'aurais pas trompé de son vivant. Et comme je n'aurais pas non plus accepter qu'elle me trompe, je ne peux me résoudre à en faire de même...
Cependant, comme tu le dis Ally, je ne dis pas "jamais". Je laisse aussi les choses évoluées même si aujourd'hui je ne pense pas qu'elles évolueront à ce niveau. Qu'en sera-t-il dans 3 ans, 8 ans, 20 ans ? On verra bien.
Par rapport à notre fils et à l'hypothétique futur suicide de son papa, j'y pense aussi beaucoup évidemment. En même temps, je me dis que j'ai encore beaucoup de temps et je me laisse le temps de songer à tout ça en laissant faire les choses.
Il y a quand même une chose qui me désole un peu dans la société dans laquelle nous vivons et qui transparaît aussi un peu au travers des messages de ce forum : cette forme de pression sociale qui tend à vouloir remettre en couple des veuves ou des veufs, en particulier lorsqu'ils sont jeunes. Même si ces paroles sont toujours dites avec une grande bienveillance, c'est assez troublant, comme si une personne ayant perdu sa moitié ne pouvait pas poursuivre sereinement sa vie sans un compagnon (ou une compagne). L'une des premières choses qui m'a été dite suite au décès de mon épouse est que personne ne s'offusquerait de me voir en couple à nouveau. C'est fou ! J'aimerais croire en une vie possible en harmonie dans le veuvage.
Sans parler de cette autre pression sociale de la nécessité d'une image féminine pour le bon épanouissement d'un enfant. C'est peut-être vrai... comme ça peut être complètement faux. Je pense que, dans tous les cas, un enfant peut mal tourner, avec peut-être un peu plus de risque pour un enfant orphelin d'un parent, mais c'est au parent survivant de veiller à l'équilibre de son enfant me semble-t-il.
Je vous remercie encore pour vos commentaires. J'essaie bien de mon côté de lire les autres sujets de ce forum pour y réagir, mais je dois avouer que je ne peux pas, ça fait remonter en moi bien trop d'émotions... 5 minutes à lire ce forum et je m'effondre...
Bien affectueusement,
Alexandre
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Bonsoir Alexandre
Comment je vois l'avenir ? J'imagine une relation spirituelle avec ma femme décédée, entretenant notre amour au travers mes pensées et mes actes. Ce que je fais depuis son décès en fait.[/font][/color]
Je reprends cette phrase que j'ai fait mienne depuis 15 mois. Un second Noël sans celui que j'aime et que j'aimerai jusqu'à mon dernier soupir. Cet après-midi c'est encore un torrent de larmes qui me secoue à l'idée du "plus jamais". Comment vivre sans son regard, sans sa main qui cherchait la mienne à chaque instant. J'avance avec cette "relation spirituelle" que tu évoques, avec la troublante certitude que celui que j'aime est toujours près de moi. Pourquoi troublante ? En raison de certains signes qui ne sont pas le fruit du hasard, de difficultés étrangement résolues, de coïncidences qui ne peuvent venir que de lui. Je pourrai t'évoquer mes lectures mais elles ne sont rien par rapport à l'intime conviction que nos amours ne nous ont pas quittés. Je ne décolère pas sur cette souffrance qui m'est imposée aujourd'hui car même si je suis certaine que son esprit ou âme est près de moi, son absence est une douleur inhumaine.
Alexandre, je comprends ta souffrance. Notre seule aide, mon seul soutien à ton égard réside en la survie de l'être aimé.