Chère Isf, je pense bien à toi aussi. Je t'ai écrit une réponse la nuit dernière mais je ne sais pas ce qui s'est passé, tout s'est effacé. Je vais essayer de retrouver à peu près ce que je voulais dire.
Quelquefois, on croit qu'on est capable de supporter de faire quelque chose et ce n'est pas le cas, on peut se tromper, il n'est pas toujours possible d'anticiper les émotions qui vont surgir et ça fait très mal. J'imagine que petit à petit, on arrive à savoir ce qui va être possible et supportable et ce qui ne l'est pas, ou pas encore. Et ça évolue au fil du deuil. Il y a des choses que je fais aujourd'hui que j'aurais été incapable de faire il y a quelques mois sans être complètement bouleversée et très très mal. Ça aussi, c'est un long cheminement qu'il faut faire pas à pas. J'ai pu trier des photos par exemple, choisir celles que je mettais dans des cadres ou dans mon petit autel, mais je suis toujours incapable de faire un album comme je le souhaitais. J'ai pu trier des vêtements, je me demande encore comment j'ai fait, j'étais dans un état second je crois, mais depuis, je n'ai plus touché à ses affaires, courrier, papiers, objets. La petite trousse de toilette que je lui avais préparée pour l'hopital, je suis tombée dessus l'autre jour, j'ai fondu en larmes et n'ai pas pu y toucher et pourtant c'est bien moins personnel que des vêtements par exemple. Elle était dans une sacoche avec les dernières affaires qu'on m'a remises à l'hôpital. Je ne peux pas.
Retourner sur des lieux où on a été ensemble, ça peut être insoutenable, trop de souvenirs y sont attachés, il faut attendre, prendre patience. Ça viendra... un jour.
Sois douce et bienveillante avec toi-même.
Affectueusement