dans le monde du travail , à part quelques collègues très proches , il a fallu du temps pour qu'on "ose" me parler , vraiment
besoin de mon "feu vert " , c'est tout à fait ce que j'ai ressenti
plus rien n'est spontané , c'est vrai ,2 exemples me viennent en tête
une de mes collègues qui travaille dans mon service vient de passer son permis moto , un jour , elle en discute avec les autres , j'arrive ... silence radio , tout le monde très gêné
depuis , j'ai remarqué qu'elle essaie de cacher son casque le matin quand elle arrive et que je suis là
inversement , un jour je discute avec 2 autres collègues de banalités , la conversation dévie un peu et l'une d'elles raconte un accident arrivé près de chez elle , la veille " tu te rend compte , 2 morts et un blessé grave ..."
oui , je me rends compte...
la 2ème collègue est de suite très gênée , me fixe et essaie de changer de conversation ... en vain
moi , je suis sans voix
l'autre surenchérit en racontant un autre accident " un motard " elle raconte ça sur un ton plein de sous-entendus , ces foutus motards ...
là , c'est trop pour moi , je pars..
en colère , quelle conne
est-elle assez méchante pour le faire exprès ( elle ne fait pas partie de mes "bonnes" collègues mais quand même je ne crois pas )
ou bien a-t-elle oublié que mon homme est mort dans un accident , ainsi que son fils , ainsi que l'autre motard ...
moi qui d'habitude démarre au quart de tour , je n'ai rien pu dire , rien , j'étais comme tétanisée
j'aurais pu lui dire " 2 morts , un blessé mais , moi , j'ai mieux comme fait divers , 3 morts dont un ado .... 3 morts dont 2 motards , oui , c'est vrai des motards , alors ils l'ont bien cherché .... "
ça lui aurai cloué le bec
on se sent exclue MissSuzan et , parfois , il vaut mieux s'isoler que de subir
je t'embrasse