Miss Suzan,
Comme toujours tes mots trouvent un écho en moi.
Je pense que je me suis également préparée au départ, que j'ai commencé mon deuil avant le décès de mon amour.
Mais pour lui, tout est allé si vite, 4 mois, la maladie ne lui a laissé aucune chance, son état s'est dégradé de jour en jour.
Je n'ai pas eu le temps d'avoir de l'espoir, j'ai assisté impuissante et désespérée à sa déchéance. Je l'ai soutenu, aidé, accompagné, j'ai caché autant que j'ai pu mon état d'esprit, mais j'ai su dès l'annonce de sa maladie que c'était terminé.
J'ai vécu son dernier souffle comme une délivrance, un soulagement, il n'aurait pas voulu se voir tel qu'il était, ce n'était pas une vie, je ne sais pas comment il a supporté tout cela, je ne sais pas quel a été son degré de conscience.
Mais moi je ne voulais pas le voir dans cet état, je préférais qu'il parte, qu'il soit digne, même si son départ me faisait souffrir atrocement.
Ma douleur est présente et terrible, douleur de la vision de la maladie, de son visage, de son corps mangés par le cancer, de sa détresse. Douleur du manque bien sûr, également.
Mais je sais qu'il ne souffre plus, ce n'était pas possible de continuer de cette façon, je me sens donc apaisée, et j'attends que les bons souvenirs viennent me visiter.
Je t'embrasse