MissSuzan cette période post un an est vraiment très difficile
je viens d'en parler avec mon acupuncteur qui la qualifie d'étape normale de déstructuration avant que la vraie reconstruction puisse vraiment commencer ...
Constater toutes ces peines ici même si c'est une réalité existant avant nous peine toujours
accepter que ça va continuer ce flot de peine que c'est ça comme l'a dit quelqu'un qui existe depuis des millions d'années ... finalement il faut bien une nouvelle vie (réincarnation) avec le voile de l'oubli pour retrouver l'insouciance etc ... si on vivait en continu on ne pourrait pas ... 
Nous savons que tu nous lis même si tu ne peux rien écrire soit rassurée 
pour la date as tu eu une réflexion sur l'idée de tester l'EMDR ?
peut être cela t'aiderait il à limiter, diminuer toute cette durée d'impact sur tes mois (c'est une hypothèse)
je te souhaite de la douceur dans tes journées 

les beaux souvenirs m'échappent , encore
ils ressurgissent , parfois , de manière fugace mais comme si , ils étaient  irréels , comme si ce n'était pas moi , pas nous qui avions vécu tout cela
un peu comme si je feuilletais l'album photos d'amis...

je n'ai pourtant pas vécu comme toi MissSuzan , comme toi Qiguan et comme tant d'autres ici , la maladie , la déchéance , la mort annoncée...
je n'étais pas présente quand il s'est éteint , je ne peux qu'imaginer la scène et pourtant , des images m'obsèdent aussi
tous les souvenirs heureux accumulés pendant toutes ces années , effacés , balayés ...
 ne restent que les souvenirs du 05 septembre , l'attente , l'angoisse , l'annonce , la lecture , relecture du procés-verbal , la trace sur la route ,le funérarium , les funérailles etc etc ...

comme Qiguan , je souhaite à tout le monde de retrouver ces beaux souvenirs

ne pas retomber dans les images terribles , tu as raison missSuzan , c'est sans doutes trop tôt pour toi , protège toi
un jour viendra où de belles images prendront la place , j'en suis convaincue

je t'embrasse
mamoure

douce pensées a toi Miss Suzan
je t embrasse très fort
Cdi

Cette certitude, je l'ai eue tout de suite après son départ.

Je sentais qu'il fallait que je fasse attention à moi, que je prenne soin de moi,  que je sois présentable et digne. Et c'est vrai que cela fait du bien !
Et puis je ne pouvais pas, dans mon travail, laisser prise à des réflexions ou des appréciations sur ma manière d'affronter les évènements. On ne m'a pas fait de cadeau...
Alors que j'adorais le noir, je me suis tournée vers les couleurs vives, qui donnent un peu de gaité, de fraicheur, je suis même plus coquette qu'avant. J'ai un peu changé ma coupe de cheveux. Je regrette même de n'avoir pas fait cela avant, il aurait aimé !

Par contre, et parce que je vis seule maintenant, j'ai un peu plus de mal avec la tenue de ma maison... je fais le ménage,  c'est propre, mais le rangement, bof bof ...

Cela commence à venir aussi.

Je vous embrasse, on avance, à petits pas, mais on avance ....

  j'ai pris soin de ma santé
je ne pouvais plus mettre de couleurs vives car je n'avais pas envie je n'aurai pas pu les porter puis j'ai hésité à en réutiliser car pas capable d'affronter les phrase "alors ça va mieux" .. j'ai mis des couleurs lors des rencontres entre endeuillé(e)s ...
j'ai remis de la couleur vive en congés
là je vais réintroduire certaines couleurs doucement à mon rythme
mes tenues restaient ternes mais soignées, assorties ...
j'ai voulu changer de coupe de cheveux pour voir dans mon reflet mon changement : c'était un besoin viscéral j'ai supprimé le méchage car les cheveux ont blanchis ... et se méchaient seuls ...
pas de maquillage car il a trop de crises de larmes  (je ne maquillais avant que les paupières pas les cils)
j'ai eu envie d'acheter quelques vêtements ...
voilà mon parcours 

Chère MissSuzan,
Ceci est une réponse à ton précédent message, je cogite pour répondre au suivant...
Tes enfants se construiront autour de cette mort. Certes, on aurait aimé leur éviter un tel traumatisme mais on l'oublie si vite cette mort qui, pourtant  à partir de la première seconde où nous respirons, nous attend !
Nos enfants l'auront vécu trop tôt, les tiens particulièrement, elle arrive toujours trop tôt pour les gens qu'on aime !
Je me souviendrai toujours de cette amie enceinte qui a perdu son amour à 8 mois de grossesse, je n'oublierai jamais quand Zoé est née comment, désespérée à la fois vibrante à  cette nouvelle vie, fruit de leur amour, et décomposée par cette mort, elle la serrait dans ses bras et la berçait inlassablement contre son sein. Pour moi, cette image de  Ryoune incarne tout  le paradoxe de notre existence. Magie et cruauté.
Il faut faire confiance au pouvoir de résilience aussi, j'y crois beaucoup, il faut faire confiance à leurs capacités de se construire autour de ce manque et avec ce manque.
Parler autour est très important aussi, ne pas taire la douleur, l'accueillir et savoir aussi la circonscrire, oui exigence de la construction de la vie après le séisme.
Avec toute ma tendresse.

oh MissSuzan j’imagine ton état à lire ce texto
oui bien sûr tu es d'abord et pour longtemps la seule personne qui reste du couple parental à pouvoir concrètement aider de mn en mn vos enfants !
Ceci dit :
ma petite fille avait 19 mois quand son Papy est décédé, ma fille a sa manière a elle a expliqué alors ...
moi je réponds à ses questions quand elle voit les photos leur envoie des bisous
nous ne parlons quasi jamais de mort et maladie avec elle mais de son papy beaucoup, comme nous avons la tradition de faire/décédés dans notre famille.
Elle a des souvenirs et ma neuro psy m'a confirmé que certains enfants pouvaient garder cette mémoire !
Et oui le petit enfant n'a pas les mêmes mots, mêmes concepts selon les âges.
La souffrance de tes enfants te sera toujours terrible et sera plus forte que tu ne l'aurais eu du vivant de leur papa.
Oui Piera a raison la résilience des enfants est ÉNORME !

Tu ne retrouves pas dans Fauré, mais tu y trouves sans doute certaines petites choses, sans doute as tu besoin de questionner quelqu'un de plus lié directement au deuil du conjoint je pense à Nadine Beauthéac semble t'il très accessible vois par son site peut être.
Je reste persuadée que ta longueur d'accompagnement, ta structure de base que tu nous décris :  superstition enfantine etc ... tes vécus plus lointains explique tout ça et que de l'aide est nécessaire pour y voir clair ... afin d'être sûre de faire ce qui est à faire pour rester au mieux pour continuer à aider tes enfants au mieux ...

Perso je ne pleure jamais avec ma fille de 37 ans ... pour la protéger mais elle sait que je pleure ... encore.
Je ne peux pas pleurer avec ma mère où très très rarement pour la protéger ...
je n'ai pas d'amie (localement) pour craquer
je pleure seule ... mais je sais que cela se voit sur mon visage ... tout ne peut se dissimuler !

Tu es trop fragile sans doute tu te protèges du craquage car tu ne saurai pas le maîtriser, les choses pourraient t’échapper 
et tout ce qui t'a été utile dans l'accompagnement risque aussi de ne pas fonctionner dans ce cas là
le deuil du conjoint est un pays totalement inconnu ... pour chacun de nous
la déstructuration est si profonde ... oui une partie de nous est définitivement morte et partie oui et pour toujours ...
on est définitivement plus les mêmes bien que tu puisses comme toutes celles qui ont des enfants très bien t'occuper d'eux et pérenniser le bon de ce que tu donnais.
Accepter de pleurer sur nous, notre égo, le reconnaitre, verbaliser ici ou ailleurs est un pas très difficile ...
savoir que c'est normal m'a rassurée ...

je ne sais que te dire de plus et t'assure de mon affectueuse amitié 

Je sais je connais/toute puissance
là tu le sais je me dis avec grande humilité
j'ai aidé à son confort de vie dans l'accompagnement de la maladie depuis 2001 et avant dans ses maladies et fragilités
je sais que bien des grâces ont eu lieu ... mais sans doute pour lui pas grâce à ma toute puissance ... 
depuis mes 16 ans ... je me suis construite avec cet être charismatique
et suis devenue un moi à travers son influence
là je me construis un nouveau moi marqué par son influence mais je découvre des parties de moi qui peuvent éclore nouvelles qui n'auraient jamais été en sa présence au début j'ai culpabilisé à présent j'ai appris à accepter
et à me dire qu'il en est content (d'ailleurs il me le fait savoir à sa manière) 

Mais toi accepte peut être l'idée d'être aidée par une personne tierce compétente