Auteur Sujet: Mon Amour, parti à 31 ans  (Lu 8018 fois)

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Hors ligne Esbroufe

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Mon Amour, parti à 31 ans
« le: 02 septembre 2017 à 01:41:16 »
Bonjour à tous,
Je décide d'écrire un post aujourd'hui, après des semaines de lecture sur ce forum. Il est bien vrai qu'aucun deuil ne ressemble à un autre. Tous les parcours que j'ai lu ici sont différents les uns des autres, et du mien également. Mais pourtant dans tout ce que j'ai lu j'ai retrouvé presque à chaque fois un élément qui faisait écho à ce que je vivais, ressentais. Alors aujourd'hui j'écris pour peut-être me faire un peu de bien, mais aussi en espérant apporter ma pierre à l'édifice, au cas où ça pourrait aider quelqu'un.

Je ne sais pas par où commencer. Pour vous planter le décor, Stéphane et moi nous sommes rencontrés en janvier 2011. L'amour fou et tout le bonheur qui va avec, la vie à deux. Et puis les problèmes de santé sont arrivés. Je vous passe les détails, c'était une tumeur cérébrale, maligne et inopérable. Une vraie saloperie. Elle s'est déclarée mi avril 2016, et le 7 avril dernier, après une année de bagarre, elle a fini par gagner.

Stéphane était hospitalisé depuis plusieurs semaines à cause de douleurs dorsales qui l’empêchait de faire quoi que ce soit. Il y avait toujours quelqu'un avec lui pour les repas du midi et du soir, pour lui tenir compagnie et l'aider au besoin. Ce jour là j'avais un rendez-vous en fin de matinée et ce sont ses parents qui étaient avec lui le midi. Vers 13h, son père m'appelle pour me dire que le repas s'est bien passé, que Stéphane est de bonne humeur. Tout va bien à part la sat. d'oxygène qui n'est pas assez élevée, ils vont lui installer un petit tuyau sous le nez, peut-être lui mettre le masque à oxygène plus tard. Mais ce n'était pas très inquiétant. Je valide donc que je serais à l'hosto vers 17h30, le temps qu'il fasse une sieste s'il en a envie. À 14h30, nouvel appel de son père. Stéphane ne va pas bien. Je ne sais pas si je l'ai senti à sa voix, ou bien si c'était une espèce d'intuition, mais j'ai compris qu'il fallait que j'y aille et tout de suite. J'ai vite mis mes chaussures, pris mon sac et en voiture. L’hôpital est à un peu plus d'une demi heure de la maison. Vers 15h je suis à l'étage d'oncologie, au bout du couloir (très long couloir) je vois ses parents, triste mine, qui parlent avec l'oncologue. Je presse le pas, ils m'aperçoivent. Quand j'ai vu le Dr.L venir à ma rencontre, j'ai compris que c'était grave. Il m'a dit que c'était en train de se finir, Stéph était en train de faire un oedème pulmonaire, qu'il n'y avait plus rien à faire à part être là, avec lui. Stéphane est mort à 16h30, sans peur ni douleur, ses parents, son frère et moi à ses côtés dans la chambre, ma main dans la sienne.

Mon monde s'est écroulé. Je me suis sentie si seule, comme jamais auparavant. Les seuls bras capables de me réconforter à ce moment là ne pouvaient plus me serrer. Je ne comprenais plus rien, j'étais là sans être là (peut-être car lui aussi était encore là mais sans être là). C'est pourtant à ce moment là qu'il faut essayer d'avoir toute sa tête pour répondre aux questions qu'on nous pose, qu'on se pose. Je suis passée des questions genre « quels prénoms choisir si on a des enfants ? », puis « est ce qu'un jour il faudra adapter la maison pour un fauteuil ? » et enfin « Enterrement ou crémation ? » dans un laps de temps que je juge beaucoup trop court. Il faut pourtant maintenant répondre à ça, mais aussi choisir le capitonnage du cercueil, sa dernière tenue, les musiques pour la cérémonie. Tout est allé si vite. Le confort que nous avons eu dans notre malheur, c'est d'avoir une cellule solide, ses parents, son frère et moi. On était 4, chacun dans son chagrin mais pourtant ensemble. Ensemble pour faire les choix, ensemble pour essayer de se faire rire, ensemble. J'ai conscience que dans une situation comme celle-ci, c'est vraiment un luxe. La météo aussi, qu'est ce qu'il faisait beau. Je pense que cela aurait été encore plus difficile s'il avait fait gris, froid et nuit à 17h. (J'appréhende pas mal l'arrivée de l'automne...)

Le 12, 5 jours après, j'avais 28 ans. Un anniversaire absolument pas fêté. Des messages timides. Il me manquait tellement. C'est le dernier jour où je suis allée le voir au salon funéraire. Je lui ai lu la lettre que je lui avais écrit la veille au soir et je l'ai glissée dans sa veste. Ca m'a fait du bien de l'écrire.
Le 13, cérémonie « religieuse » (plus pour avoir un moment tous ensemble à moment et un endroit donnés, que pour se rapprocher du seigneur...). Les voir tous : famille, collègues, et les très nombreux amis. Passer de notre petit cocon à 4 vers tout ce monde, tous ces visages d'habitude si souriants, aujourd'hui mornes.
Le 14, Crématorium. Je trouvais dommage qu'aucun proche ne prenne la parole. Je sais bien que c'est très difficile et je ne les juge absolument pas. Mais je ne voulais pas avoir de regrets, (pas plus en tout cas) et même si ça allait être dur à écrire et à lire à haute voix, je n'avais pas envie de m'en vouloir plus tard de ne pas l'avoir fait. Alors j'ai écrit un petit quelque chose. Pour me prouver que j'étais forte probablement. Pour le prouver à Stéphane aussi. On était moins nombreux. Et j'ai réussi à aller au bout.
Le 15, libération des cendres dans l'océan, à 4.
Le 16, anniversaire de son père.

Ça fait bientôt 5 mois. La colère est encore un peu là parfois. Le sentiment d'injustice. Ne plus supporter les cons, trouver que c'est tous des abrutis, et puis finir par se calmer. Je ne savais pas non plus qu'on pouvait pleurer autant.

J'ai tout de suite viré de ma vue tout ce qui avait un rapport avec la maladie : les médicaments, les petites notes accrochées au mur (rappels de rdv, protocole chimio...), les barres pour s'appuyer dans la salle de bain... Ce à quoi je me suis tout de suite accrochée, et à quoi je m'accroche encore, c'est qu'il ne souffre plus, il n'est plus malade. Il est mort et ça me fait mal, atrocement mal. Mais ma douleur finira bien un jour par s'atténuer, ce supplice est temporaire, sa liberté, elle, est éternelle.

Il a fallu un bon mois pour que j'enlève ses vêtements de l'armoire. Il était devenu trop dur de les voir à chaque fois que je rangeais/prenais mes affaires. Ça faisait comme s'il allait rentrer, alors que j'avais conscience que non, c'était pas possible. J'ai attendu d'aller mal pour le faire. Car même si on vit tous le deuil et la douleur différemment, j'ai souvent retrouvé dans les témoignages cet aspect non linéaire du deuil, et c'est aussi comme ça que je vis les choses. En plan large ça va de mieux en mieux, mais en vue serrée c'est les montagnes russes. J'ai donc attendu d'être dans une période de « creux » pour me saisir d'une valise et mettre toutes ses affaires dedans, parce que ça ne me ferait pas forcément aller plus mal et qu'ainsi je pourrais pleinement savourer les bonnes journées qui suivent lez journées creuses pour profiter du soleil, ou voir des amis, plutôt que de trier des affaires en chialant.

Sinon dans le décor, rien n'a vraiment changé, pour l'instant. C'est pas forcément parce que j'ai envie d'ouvrir un musée, mais au tout début quand j'ai ressenti mon monde s'écrouler, j'avais envie que le décor, au moins, reste comme avant. Car c'était chez nous mais c'est aussi mon chez moi, mon refuge, ma cabane.

Qu'il est difficile le passage du pluriel au singulier...ce n'est plus chez nous, avec notre chat, ni notre avenir : c'est chez moi, mon chat et « qu'est ce que je vais bien pouvoir faire maintenant ? ». Je trouve ça encore plus difficile que de passer du présent au passé. Car si aujourd'hui j'avance plutôt pas mal sur le fait qu'il est mort et de l'accepter, le travail de deuil du couple n'en est encore qu'à ses balbutiements. Je suis encore amoureuse de Lui. Il me manque, et notre relation me manque tout autant. Je n'ai plus mon complice quotidien, mon partenaire de blagues et de pétanque, mon clown préféré et mon super pote. Les références qui ne faisaient rire que nous ne font plus sourire que moi. Ma psy me parle d'une évolution de cette relation, qui sera toujours là mais qui aura une dimension différente (ou un truc dans le genre)...pour l'instant je comprends rien, je vois pas du tout de quoi elle parle, c'est beaucoup trop abstrait. Mais je lui fait confiance, chaque chose en son temps.

Il faut que je pense à moi, et ça tombe bien, j'y arrive ! Depuis le début je pense à la « moi » de plus tard. En me disant qu'il faut tenir bon car la « moi » de 2022 a très probablement réussi à s'en remettre, qu'elle a la cicatrice et non plus la blessure. Que je ne suis ni la première à passer par là, ni la dernière et que même si c'est une épreuve de vie hyper difficile, elle n'est pas insurmontable. Et ça m'aide pas mal. Il y a quelques jours j'ai relu ce que j'avais écrit et lu au crématorium. Les mots que j'ai choisi il y a quelques mois m'ont fait beaucoup de bien aujourd'hui. «  C'est en étant à ses côtés que je suis devenue plus forte, plus patiente, et plus drôle. La moindre des choses à faire maintenant, c'est de le rester. ». Mais j'avais tellement raison ! S'il y a bien 3 qualités dont j'ai besoin aujourd'hui ce sont celles-ci. Je n'arrive pas encore à les avoir tous les jours, mais je sens qu'elles sont là, pas très loin.

Je vais m'arrêter là. (désolée si ça a été trop long, mais une fois que je suis lancée...)
Si vous lisez ce texte, c'est car vous aussi vous traversez la même chose. J'espère sincèrement que vous réussissez à puiser la force nécessaire pour y arriver. J'espère aussi que vous vous êtes sentis un tout petit peu moins seul, le temps d'une lecture.

Bon courage à tous.

Hors ligne rivage

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Re : Mon Amour, parti à 31 ans
« Réponse #1 le: 02 septembre 2017 à 09:06:09 »
Ce sont des histoires qui se ressemblent ,malgré les cancers différents
L’issue souvent hélas elle ne l ‘est pas, et nous conduits ici ,ou on s’aperçoit que
Finalement on vit la désespérance, et tous nos regrets. Regrets de ne pas en avoir
Assez fait, de ne pas avoir était parfois à la hauteur, de ne pas avoir était assez fort,
Et pire de ne pas l’avoir suivit  dans la mort ,pour fuir cet enfer qu’est le deuil.
Et puis il y a la vie ,ceux qui nous attachent encore à elle, les enfants, les amis,
L’espoir que les choses évoluent ,vers de nouveaux rivages, avec l’amour ,l’amour
toujours de celui de celle ,qui a disparus, qu’on ne verra plus, qu’on entendra plus, mais qui j’en
Suis sur reste avec nous pour l’éternité.

Prenez soins de vous


Hors ligne kompong speu

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Re : Mon Amour, parti à 31 ans
« Réponse #2 le: 02 septembre 2017 à 13:52:24 »
L amour qui ne meurt jamais
Pensées

Hors ligne Esbroufe

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Re : Mon Amour, parti à 31 ans
« Réponse #3 le: 02 septembre 2017 à 14:21:57 »
Bonjour Rivage,
C'est vrai qu'il y en a plein des regrets à la con! Beaucoup m'ont trouvée "admirable" pendant la maladie, que j'en faisais beaucoup, mais, bien sûr, j'aurai voulu faire plus. Ceux qui sont là 24h/24 et 7j/7 pour aider l'être aimé dans son quotidien, face à la maladie savent bien ce que c'est: c'est dur, fatiguant. Il faut parfois se reposer, s'assurer que quelqu'un sera là pour lui/elle tout un weekend et partir, s'éloigner de l'hôpital, retrouver un semblant de vie sociale.  Je ne l'ai  pas fait souvent, mais quand il est parti j'ai regretté d'avoir pris du temps pour moi, du temps que j'aurais pu passer avec lui. Mais je sais bien que c'est une bonne chose. Que si je n'avais pas fais ça j'aurais été dans un état de fatigue physique et psychique épouvantable. On n'en fait jamais assez pour ceux qu'on aime, mais on fait de notre mieux, on a fait tout ce qu'on pouvait.
En revanche de ne vis pas les chose de la même manière sur ça : "Et pire de ne pas l’avoir suivit  dans la mort ,pour fuir cet enfer qu’est le deuil." Bien sûr, comme nous toutes/tous ou presque, ça m'a traversé l'esprit.  Mais c'est surtout en espérant être avec lui, pas pour fuir la douleur.  Et je ne me tuerai pas, bon déjà parce que je suis pas assez "couillue" pour ça, et aussi car ce n'est pas ce que Stéphane aurait voulu et donc si je le retrouve un jour après ma mort j'aimerai pas me faire engueuler direct!
Je l'ai vu un paquet de fois avoir mal, très mal, les médicaments qui ne font pas effet, la fatigue tout ça. Dans ces moments là je voulais la prendre sa souffrance, pour qu'il puisse souffler un peu, se reposer, dormir tranquille. On était 2 dans cette maison et c'est toujours le même qui avait mal, c'était pas juste! Et aujourd'hui c'est chose faite: j'ai mal et plus lui. Alors, non je ne me complais pas non plus dans ma douleur en me flagellant et tout hein!! Mais je sais que ce que j'endure et 1000 fois moins douloureux que ce par quoi il est passé, et surtout que pour lui c'est fini, son corps ne souffre plus. Alors je ne fuis pas l'enfer du deuil, ça ne sert à rien. Je me la prends en pleine face et j'attends. J'aurais préféré que sa douleur s'arrête avec une jolie guérison, mais ça ne s'est pas passé comme ça. Si ma souffrance est le prix à payer, alors banco. Car nos douleurs à tous vont s'estomper. Très lentement, mais quand même.
La phrase "La vie continue" est une belle connerie! Non, cette vie là s'est stoppée, net. Il va falloir à présent en construire une autre en récupérant çà et là des ruines de bonheur à rénover. Je te souhaite bien de la force et du courage pour y parvenir, Rivage.
Prends bien soin de toi aussi!

Hors ligne rivage

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Re : Mon Amour, parti à 31 ans
« Réponse #4 le: 02 septembre 2017 à 17:50:37 »
Oui tu as raisons esbrouffe ,je sais ce qu’elle a souffert ,et  ce que
Je ressens  n’est rien a coté de ce qu’elle a du supporter. Toi le cancer
Etait dans le cerveaux moi il est resté longtemps sur le crane dans le cuir
Chevelu, je lui passais des pommades pour moins souffrir et je sentais
Qu’il rentrait petit a petit a l’intèrieur. avec les infirmières on  faisait ce
qu’on pouvait mais c’est vraiment immonde cette façon qu’il avait
de se propager partout, elle était paralysée et ne pouvez compter que
sur moi la plupart du temps . L’ amour lui était toujours là , il était
rayonnant et il est encore pour bien longtemps, le cancer n’est pas arrivé
à le détruire, au contraire. J’arrive à l’évoquer sans vagues cette sombre
période à croire que j’ai avancé dans mon deuil.....   un peu…

meilleures pensées



Hors ligne Esbroufe

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Re : Mon Amour, parti à 31 ans
« Réponse #5 le: 02 septembre 2017 à 19:46:26 »
Rivage,
C'est tellement vrai quand tu dis que la maladie ne détruit pas l'Amour, au contraire. C'est quand on sait qu'on risque de perdre l'autre que l'on comprend à quel point on l'aime, et que le/la perdre serait la pire chose qui pourrait arriver. La maladie, comme toute autre épreuve de vie difficile, brise rapidement les couples ou les uni pour toujours. Et si tel est le cas, chaque obstacle franchi nous rapproche un peu plus. Et quand la guerre se termine, le lien devenu si fort se fige pour toujours. Plus rien ne pourra l'atteindre. Et je pense que le temps fera son boulot pour que ce lien devienne juste de l'Amour pur, car pour l'instant quand je m'y accroche je glisse sur le chagrin.
Je ne peux  qu'imaginer la souffrance de voir la maladie se propager à l'oeil nu...ça doit être terrible, je t'adresse de sincères pensées de compassion. Nous, ne le voyions que par IRM. J'ai lu sur un de tes posts que tu avais brûlé une scintigraphie et je trouve que c'est une très bonne idée, je ferais ça lors de ma prochaine période "creuse". Merci.

Pensées.

Hors ligne qiguan

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Re : Mon Amour, parti à 31 ans
« Réponse #6 le: 02 septembre 2017 à 22:43:02 »
je pense que tu as déjà commencé à fouiller
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/en-guise-de-table-des-matieres/

chacun(e) a sa manière de recevoir le choc, de le traverser

certain(e)s se disent nous on a la douleur à perpète et le défunt lui n'a plus de souffrance ouf ! c'était insupportable
d'autres comme toi pensent que leur douleur allant en s'estompant etc ...
d'autres que la souffrance physique est finie mais que peut être dans l'au delà d'autres souffrances existent tel ne rien pouvoir pour nous ... pour nous aider plus ou mieux ...
chacun(e)s sa manière
mais des ressentis qui font échos ou montre un aspect par comparaison en bref ce forum sert
il sert aussi en période creuse ... ne l'oublie pas
"il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé" A. Einstein
"Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque" René Char

Hors ligne Esbroufe

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Re : Mon Amour, parti à 31 ans
« Réponse #7 le: 03 septembre 2017 à 15:52:31 »
Bonjour Qiguan,

oui je me suis déjà beaucoup promenée sur le forum. Merci d'être aussi présent ici, et félicitation pour la table de matières, c'est top! C'est rempli de super outils, bien rangés. Merci pour le travail accompli!

Hors ligne Esbroufe

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Re : Mon Amour, parti à 31 ans
« Réponse #8 le: 07 décembre 2017 à 08:26:26 »
Bonjour à toutes et à tous,
ça fait un moment que je n'étais pas venue faire un tour ici. Je viens de relire mon post pour la première fois. C'est étrange. Il y a 8 mois aujourd'hui que mon Amour est parti. Et depuis quelques semaines, quelque chose a changé. C'est ce que j'avais envie de partager avec vous.

Le mois de septembre a été plutôt difficile, puisqu'il aurait du fêter son 32ème anniversaire. J'ai eu un petit peu de mal à m'en remettre... J'ai cru affronter une vague normale. Je le sens quand ça commence à aller pas bien et je sais comment ça va se passer. Pas cette fois.  Les 2 nuits pourries (3h de sommeil max) que je passais d'habitude se sont transformées en une semaine. Ultra fatiguée, c'est à contre cœur, mais sur les rotules, que je décide de reprendre un petit anxiolytique dont j'étais totalement libérée depuis plusieurs semaines. J'en ai pris pendant 3 jours, le temps de reprendre un rythme de sommeil normal et de récupérer un maximum. Et depuis, je sens que j'ai passé un cap important. Sans comprendre lequel. Il m'a fallu plusieurs jours pour comprendre vraiment ce que je ressentais (et encore plus pour pouvoir clairement l'expliquer) . En ce moment je réponds "ça va" sans avoir l'impression de dire un gros mensonge. 

Il est parti.  Les éléments de langage de la mort, tournent autours du départ. Il est parti trop tôt, les meilleurs partent les premiers...Mais qu'est-ce qu'on en sait ? Et si au final c'était pas nous, les vivants, qui partons ? Quand on voit quelqu'un mourir, je vous assure, il ne part pas. Il reste là où il est : dans la pièce, dans le cœur, dans les souvenirs.  Et ça fait quoi de mourir ? Et de mourir à côté de vivants ? Est ce qu'on part, ou bien est ce que ce sont les vivants qui partent ? A travers mes yeux de vivante, je l'ai vu partir. Mais lui ? Oui au début, c'est lui qui est parti. Maintenant, il reste et je pars. Je vis, donc je pars (Il est peut-être là le nœud du deuil de mon couple?). Depuis que tu es parti, j'ai pas bougé, je suis restée au même endroit. Quelque part entre un énorme caillou qui tourne autour du soleil et une chambre d'hosto. Au milieu, des ruines. Elle commence peut-être là la reconstruction.Il faut que je parte, que j'avance, que je récupère tout ce que je peux sur mon chemin parmi les gravats. Je finirai bien par en faire quelque chose un de ces jours. Relever la partie de moi qui est restée accrochée à ta main. Il me semble qu'on laisse des « bouts » de soi dans les événements marquants de sa vie. Et je ne serais plus jamais celle que j'étais avant sa mort. NI touT a fait la meme ni tout a fait une autre. Et jour après jour, j'apprends à connaître celle que je deviens.


Malheureusement il faut bien admettre que certaines phrases « cliché » ont parfois une part de vérité. Quand mes proches me disaient pour me consoler qu'il faut du temps, beaucoup de temps, que le temps ferait son travail...c'est un peu vrai. Les premières semaines j'étais perdue : le passé me faisait mal, je ne comprenais rien au présent, et le futur me semblait inaccessible. Et puis quel futur ? C'est quoi le but maintenant ? Et finalement je me dit que le but n'est peut-être pas si important. La plupart du temps, l'objectif est secondaire, c'est le chemin qui y mène qui est intéressant. Alors peu importe où sa mène,  il n'y a pas de route de toute façon. Mais j'y vais ! J'ai l'impression que le travail de deuil vient juste de commencer. Grâce à l'économie d'énergie usée bêtement à trouver un objectif, je me sens bien plus en forme (physique et psychique).
Toujours dans le cliché, c'est en touchant le fond de la piscine qu'on remonte à la surface. J'étais triste le jour de son anniversaire, mais aussi en colère. Son absence était très lourde, trop lourde. Et finalement, j'ai pris conscience qu'il n'est pas donné à tout le monde de fêter son 32ème anniversaire. Alors il est urgent d'être heureux. Chaque jour compte.

J'arrive à comprendre d'autres phrases que je ne comprenais pas avant. Toujours dans le but de me consoler (bien souvent avec beaucoup d'amour et pas mal de maladresse), certains proches m'avaient dit que j'avais eu de la chance de connaître une telle relation...ils avaient de la chance que je sois trop « sonnée » sur le coup et que je n'avais pas la force de leur hurler : « T'es en train de me dire que je suis chanceuse alors que j'ai perdu l'Amour de ma vie il y a un mois ? »...et puis aujourd'hui, oui, je suis chanceuse et reconnaissante. Il y a une personne extraordinaire qui a fait un passage sur cette terre, qui a duré moins de 32 ans, et j'ai quand même pu passer plus de 6 ans à ses côtés. Et j'ai de la chance d'avoir des proches si présents et drôles. Je souhaite à tous d'avoir une meilleure amie comme la mienne ! Depuis qu'on a l'âge de marcher, on le fait ensemble et si possible vers l'aventure ou la connerie. C'est rare, c'est précieux. Et si aujourd'hui je me sens capable de traverser cette épreuve c'est en partie grâce à elle.

Bref, en ce moment ça va bien et ça dure. J'ai conscience que tout ça est fragile et que de toutes façons je vais probablement garder pour toujours une part de mélancolie au fond de moi (autant l'accepter et essayer de faire avec). Le moral est encore en dent de scie, mais j'ai l'impression d'avoir franchi un « truc », un palier de sécurité, que je redescendrai plus (ou pas tout de suite en tous cas) dans le fonds abyssaux d'il y a quelques semaines. J'ai pieds dans cette océan d'émotions toutes plus intenses les unes que les autres.

Il me reste quelques sujets sur lesquels je dois « travailler ». Pour certains ce n'est pas encore le moment, donc autant ne pas gaspiller d'énergie inutilement et voir ça en temps voulu. Mais je cherche un sujet que je n'ai pas trouvé sur le forum et j'aimerais faire appel aux Anciens du forum et à la Mémoire Vivante et Collective de ce forum pour m'éclairer : je l'ai vu mourir, j'étais juste à côté de lui et lui tenais la main. Je l'ai fait par choix (j'aurais pu sortir de la chambre ou de l'hôpital). Ces images me tourmentent souvent, et je ne sais qu'en faire. Je souhaite échanger plus en détail avec certain(e)s qui le souhaiteraient. Existe-t-il déjà un sujet de ce genre que je n'aurais pas trouvé ? Sinon, devrais-je le créer ? Merci d'avance.

Ça y est, les chocolats sont en têtes de gondoles, les villes et les façades s'illuminent de guirlandes, d'étoiles et de rennes en néon, les chants à la cons sont de sortie et il fait froid : Noël approche ! Déjà que d'habitude j'aime pas trop ça et que ça me colle le cafard, mais en plus cette année ça sera le premier sans Lui. Sachez que j'aurai une pensée pour vous, que ça soit aussi le premier ou encore un noël de plus, que vous soyez à fond dans l'esprit de noël ou bien Holynightophobe. Peut-être que dans l'infinie diversité des parcours de deuils, nous seront encore un peu plus unis sans être autour de la même table.

Paix et Amour

Hors ligne Ela

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Re : Mon Amour, parti à 31 ans
« Réponse #9 le: 07 décembre 2017 à 10:30:15 »
Bonjour Esbroufe.....

Je voulais te remercier pour ce message. Je me sens très proche de ce que tu viens d'écrire, d'une part de ton histoire. J'ai moi aussi dû dire au revoir à mon amour, ma moitié, alors âgé de 33 ans, le 14 avril 2016. Il y a bientôt 20 mois... Ce que tu te demandes sur son départ... sur comment il l'a vécu, lui... Je me le demande souvent. J'ai souvent cette sensation, qui ne s'appuie bien évidemment sur rien de rationnel, qu'il a continué. Qu'il continue désormais, ailleurs. Pas sans moi je l'espère. Avec moi aussi, toujours, comme je continue d'essayer d'avancer, avec lui. Même si, bien sûr.... différemment. Tellement différemment.

Je n'étais pas là au moment précis où il a rendu son dernier souffle... et je le regrette. Pas un regret qui me ronge, qui me colle à la peau. Dans la confusion des urgences, les médecins nous ont tenu à distance. Et je n'avais pas la force, j'étais trop hébétée à ce moment là, pour lutter contre tout le système hospitalier. Je me suis pardonnée pour ça. Et puis, je ne comprenais pas... je ne pouvais pas y croire. Je l'ai vu s'écrouler, et puis je l'ai revu, un peu avant son départ... et quelques heures après, il n'était plus là. J'ai vu son corps. J'ai éprouvé une infinie tendresse pour ce corps que j'ai serré, embrassé tant de fois... mais comment dire... ce n'était déjà plus lui. C'est vraiment ce que j'ai ressenti, du fond de mes tripes. Son corps n'était plus que coquille vide. Lui était déjà ailleurs.

Je voudrais également t'envoyer, te communiquer un peu de douceur et de lumière sur ce long et tortueux chemin. J'aurais pu écrire ce que tu as écrit. Vient un moment où on parvient à accueillir à nouveau, un filet de vie. Et après avoir passé tant et tant de mois à lutter pour survivre, paradoxalement, on a parfois peur de se laisser à nouveau emporter par cet élan qui nous pousse à avancer.... Mais avancer n'est pas trahir. Non. Longtemps, quelque chose a eu terriblement peur de ça... Je le visualisais, immobile, derrière moi, dans mon passé... et moi choisissant d'avancer et de m'éloigner de lui. Mais notre perception du temps et de l'espace est tellement limitée... J'ai la certitude aujourd'hui qu'il est possible d'avancer et  de continuer à porter cet amour en soi. Un amour qui, même s'il te rappellera encore souvent à la souffrance de son départ, au manque, à ta fragilité... te donnera aussi parfois de la force.

Je t'embrasse. Prends soin de toi.


Hors ligne Esbroufe

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Re : Mon Amour, parti à 31 ans
« Réponse #10 le: 07 décembre 2017 à 11:31:26 »
Bonjour Ela!
Comment vas-tu? Toi et moi avions déjà échanger sur la peur d'aller mieux, et en effet les âges et même les macabres dates "anniversaires" sont proches les uns des autres, et je pense que l'on ressent à peu près la même chose en lisant les propos l'une de l'autre. J'espère sincèrement que les angoisses te laissent un peu tranquille!
L'être Humain est probablement éternellement insatisfait...en même temps c'est difficile de choisir entre la peste et le choléra. Je ne regrette pas d'être restée auprès de lui. Dans les premiers temps ça m'a même aidée  à réaliser. A chaque fois que je me disais que ce n'était pas possible, mon cerveau me resservait la vidéo des derniers moments. Mais je ne sais pas ce que je dois faire de cette cassette, si je dois la regarder, juste la conserver ou bien la détruire. Car c'est à ce moment là qu'on s'est touchés pour la dernière fois, c'était la dernière fois que ses yeux se sont posés sur moi, les ultimes gestes d'amour...mais ce n'est pas du tout l'image que j'ai envie de garder de lui.

Je suis bien d'accord avec toi sur le fait qu'avancer n'est pas trahir, on en avait déjà parlé (:

 
J'ai la certitude aujourd'hui qu'il est possible d'avancer et  de continuer à porter cet amour en soi. Un amour qui, même s'il te rappellera encore souvent à la souffrance de son départ, au manque, à ta fragilité... te donnera aussi parfois de la force.


Justement, j'ai découvert il y a 3 jours un poème de Marguerite Yourcenar, "Vous ne saurez jamais", qui m'a émue aux larmes. Encore quelque chose qui tombe à pic, car il y a quelque mois je ne l'aurais probablement pas lu de la même manière. Je t'invite vivement à le découvrir.   http://www.lezardes-et-murmures.com/article-marguerite-yourcenar-63191273.html

Bon courage et prends bien soin de toi. Je t'embrasse



Hors ligne qiguan

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Re : Mon Amour, parti à 31 ans
« Réponse #11 le: 07 décembre 2017 à 13:22:52 »
esbrouffe
en te lisant je "relis" ce que bien d'autres ont écrit ici
le deuil du conjoint pour chacun différent mais avec tant de ressemblance aussi !
peurs d'aller mieux ... cela est pour tous les types de deuil mais avec des particularités dans le "veuvage" ...
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/peur-d%27aller-mieux/

Existe-t-il déjà un sujet de ce genre que je n'aurais pas trouvé
je ne crois pas
mais souvent ce fut évoqué
et je sais que cela a conduit vers EMDR
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/boite-a-outils/msg55656/#msg55656

Pour moi Jean lui même me disait
"moi il faut que je me souvienne de tout, toi il te faudra oublier ce morceau ..."
et bien en travaillant les parties négatives de ces moments avec l'emdr j'ai à présent des images, des sons sélectifs de ce moment centrés sur la beauté de l'Amour qu'on y échangeait
difficile à expliquer
d'autre part souvent dans les 2 premières années de deuil je sentais Jean me dire concentre toi sur d'autres moemnts heureux moins plombés
et après une discussion avec des amis médiums et des lectures (Sylvie Ouellet plus échanges avec elle) j'ai accepté de "comprendre" que là lui avait besoin que moi je me distance de ce moment là ...
alors quand ça vient je fais en sorte de ne pas m'y appesantir, de centrer sur la belle partie amour
et de bifurquer sur d'autres souvenirs éloignés du dernier moment et de la maladie  ...
j'y parviens, je le fais pour lui et ça me fait du bien à moi !
en prenant du temps avec psychologie narrative
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil/deuil-et-pratique-narrative/
j'ai commencé à savoir m'éloigner de cet instant particulier
on ne peut pas l'occulter, l'oublier on ne peut pour vivre avec que le mettre dans une connotation favorable à notre mieux

voilà
(si je retrouve des passages évoquant ce sujet je te le dirai)

affectueusement
"il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé" A. Einstein
"Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque" René Char

Hors ligne Esbroufe

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Re : Mon Amour, parti à 31 ans
« Réponse #12 le: 07 décembre 2017 à 16:52:23 »
Merci Qiguan pour ces outils! Tu es au top!!  Je vais me renseigner sur tout ça.
Et surtout merci d'avoir partagé ce petit bout de toi.
Pour l'instant j'essaye d'y penser le moins possible et de vite, vite tout faire pour changer les images et le son quand ça m'arrive. En règle générale je me jette sur des photos de vacances ou sur une vidéo de soirée. Tes mots sont très bien choisis, et je pense comprendre. Merci encore d'avoir répondu à l'appel, pour ton aide, et pour l'ensemble de ton oeuvre ici (:

Bonne fin de journée à toi!

Hors ligne Rose tatouée

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Re : Mon Amour, parti à 31 ans
« Réponse #13 le: 08 décembre 2017 à 01:56:29 »
bonjour Esbroufe !

Je me retrouve tellement dans ce que tu écris et ce que tu vis !

Mon mari est parti le 03 novembre dernier, après 19 ans d'un amour sans faille, c'est encore très récent et très brulant encore pour moi.
J'ai moi aussi accompagné mon amour  dans ce terrible combat et ce, jusqu'au bout et par choix également !

Son cœur s'est arrêté de battre sous ma main, et j'ai recueilli ses deux derniers petits souffles. Et en aucun cas, je ne regrette ce choix.
Au contraire même, bien au contraire !
Même si ces instants resteront gravés à jamais en moi, aujourd'hui, je me sens différente par ce vécu, hors de la réalité, hors de l’ordinaire, hors des normes...hors tout !
Même si je ne souhaite pas garder cette dernière image de lui, quelque part elle me sauve car je m'en serais voulu toute ma vie de ne pas avoir été là pour lui, avec lui, près de lui, dans SES derniers moments.
J'explique dans un autre post comment à cet instant précis de de sa mort, une certitude s'est ancrée en moi pour toujours, c'est que je n'ai plus peur de la mort... plus du tout peur de ma propre mort, puisque je l'ai côtoyée durant tous ces mois et surtout cette dernière semaine terrible...
J'ai pu la regarder en face cette rôdeuse, même si elle ne me concernait pas directement et qu'elle ne venait pas pour moi...
Aujourd'hui, sans rien de macabre, je l'attends...c'est dingue de dire ça...je suis encore assez jeune et pourtant ... !!

Bien entendu, je garde l'image de mon mari, souriant, chaleureux, digne, généreux, blagueur, et non malade et mourant, même si cela a fait parti aussi de notre réalité et que je ne peux en rien occulter.

je me sens vide et sans énergie, sans sommeil et sans appétit, les vertiges, les angoisses, les maux de ventre, les suffocations, les attaques de paniques, les douleurs psychiques qui ont des répercussions physiques, complètement déboussolée....!

Moi aussi j'ai eu droit aux phrases du style  : " pense à ce beau cadeau que tu as eu " - Pardon ? cadeau ? Alors que mon mari vient de mourir dans mes bras ?
et c'est toi Esbroufe qui m'a ouvert les yeux : oui un cadeau de 19 année de bonheur !! - même si ça se paye cher aujourd'hui...

Les cendres de ton compagnon ont été dispersées dans l'océan, celles de mon mari sont au pied d'un rosier.
L'eau de l'océan s’évapore et se transforme en nuages, les nuages donnent de la pluie et arrosent les ....rosiers qui seront encore plus beaux et plus forts grâce à l'engrais naturel des cendres ...etc...etc...etc...
 c'est comme ça que nos Aimés vivent encore et encore ? non ?

Sincères affections et soutien pour tous les endeuillés...

Hors ligne Esbroufe

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Re : Mon Amour, parti à 31 ans
« Réponse #14 le: 08 décembre 2017 à 11:53:19 »
Bonjour Rose,

En effet, c'est encore tout récent pour toi. En te lisant je revois un peu celle que j'étais un mois après. Je t'adresse  de douces pensées et du courage.

Je te souhaite que, toujours sans en avoir peur, tu n'attendras plus trop la mort. Et quand bien même tu l'attendrais, ça passera plus vite en vivant à fond.

C'est super que tu sois déjà dans la gratitude, et j'espère que ça va t'aider!  Le prix à payer est un peu cher, c'est vrai. Mais la douleur qui me sert de monnaie n'est rien comparée à celle qu'il a endurée pendant la maladie. Et même si elle est atroce, elle finira bien par s'estomper un peu (ça a déjà bien avancé), alors que sa douleur à lui c'est fini, pour toujours.

Je t'adresse tout mon soutien. Prends soin de toi.